Se prendre au jeu
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Se prendre au jeu , livre ebook

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Description

Jamais les huîtres n’avaient tant goûté la mer. Jamais chablis n’avait été aussi enivrant. En sortant du restaurant, une surprise vous attendait. La première neige. Votre première neige. Vous avez marché dans les rues désertes et blanches, en vous tenant par la taille comme des amoureux anonymes. Un moment de félicité. Vous vous êtes embrassés longuement sous les flocons silencieux et scintillants. Elle n’avait pas remis son slip rose et elle t’a demandé de la toucher pour savoir s’il y avait du frimas sur son sexe.

Une rencontre lumineuse sur la scène d’un théâtre. Entre deux comédiens amateurs. Dans la vraie vie, elle est journaliste et mariée. Il est architecte et marié. Tous deux fidèles depuis toujours à leur conjoint de longue date. Jusqu’à ce qu’ils se glissent dans la peau de leurs personnages amoureux et basculent dans un univers sensuel et émotif, différent de leur monde professionnel et de ses codes. Le choc. Soudain, ils ont de nouveau vingt ans, l’âge de tous les égarements. De la passion. Ils se reconnectent à leur sensibilité, leurs émotions, leur sensualité. Se découvrent une intense complicité dans le désir, le plaisir. Ouvrent la brèche du sentiment amoureux. Se laissent prendre au jeu. Ce n’est pas que du théâtre !

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 31 août 2016
Nombre de lectures 24
EAN13 9782764432358
Langue Français
Poids de l'ouvrage 5 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0750€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

De la même auteure
Mariages et autres mensonges , roman, coll. Tous Continents, Québec Amérique, 2015.
Coupée au montage , roman, coll. Tous Continents, Québec Amérique, 2014.


Projet dirigé par Stéphane Dompierre, éditeur

Conception graphique : Nathalie Caron et Sara Tétreault
Mise en pages : Andréa Joseph [pagexpress@videotron.ca]
Révision linguistique : Line Nadeau et Isabelle Pauzé
En couverture : Amedeo Modigliani, Nu assis sur un divan ( La BelleRomaine ), huile sur toile, 100 x 65 cm, 1917.
Conversion en ePub : Marylène Plante-Germain

Québec Amérique
329, rue de la Commune Ouest, 3 e étage
Montréal (Québec) H2Y 2E1
Téléphone : 514 499-3000, télécopieur : 514 499-3010

Nous reconnaissons l’aide financière du gouvernement du Canada par l’entremise du Fonds du livre du Canada pour nos activités d’édition.
Nous remercions le Conseil des arts du Canada de son soutien. L’an dernier, le Conseil a investi 157 millions de dollars pour mettre de l’art dans la vie des Canadiennes et des Canadiens de tout le pays.
Nous tenons également à remercier la SODEC pour son appui financier. Gouvernement du Québec – Programme de crédit d’impôt pour l’édition de livres – Gestion SODEC.



Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives nationales du Québec et Bibliothèque et Archives Canada

Laurin, Laurette
Se prendre au jeu
(Tous continents)
ISBN 978-2-7644-3233-4 (Version imprimée)
ISBN 978-2-7644-3234-1 (PDF)
ISBN 978-2-7644-3235-8 (ePub)
I. Titre. II. Collection : Tous continents.
PS8623.A827S4 2016 C843’.6 C2016-941126-5 PS9623.A827S4 2016

Dépôt légal, Bibliothèque et Archives nationales du Québec, 2016
Dépôt légal, Bibliothèque et Archives du Canada, 2016

Tous droits de traduction, de reproduction et d’adaptation réservés

© Éditions Québec Amérique inc., 2016.
quebec-amerique.com




À la mémoire de Jocelyne Villeneuve Ouellette


C’est une extraordinaire chose que le théâtre. Des gens comme vous et moi s’assemblent le soir dans une salle pour voir feindre par d’autres des passions qu’eux n’ont pas le droit d’avoir […]
André Gide
Quand le rideau se lève, la question est : baiseront-ils ?
S’ils baisent, c’est une comédie ; s’ils ne baisent pas, c’est un drame.
Marcel Pagnol

PRÉFACE
Il y a quelques années, j’ai eu le privilège de diriger un théâtre montréalais.
Pour boucler le budget, nous avions trouvé une formule extra ordinaire, qui existe encore aujourd’hui et qui consiste à convier des professionnels et des gens d’affaires à devenir comédiens le temps de quelques soirées, que nous avons baptisées « les soirées B ».
Année après année, cette activité a gagné en succès et nous a permis de nouer des amitiés durables et de créer un lien très fort entre les milieux d’affaires et les artisans du théâtre, qui se rencontraient véritablement sur les planches. Cela a donné lieu à des soirées mémorables au cours desquelles des extraits de pièces de dramaturges québécois étaient portés avec souffle et passion par des personnes réputées « très sérieuses » dans leurs domaines professionnels respectifs.
Un moment privilégié où chacune et chacun pouvait desserrer la cravate, sortir du langage codifié de sa profession, lâcher un peu de lest par rapport à sa fonction et s’encanailler un brin pour donner libre cours à sa fantaisie. Laurette Laurin figure parmi les plus ferventes comédiennes ayant participé à ces soirées. Elle s’est engagée saison après saison toujours avec la même ardeur. Qu’elle ait choisi le cadre des soirées B pour nous entraîner au cœur de son roman ne me surprend qu’à moitié. Elle en connaît les moindres secrets et peut poser un regard à la fois piquant et pénétrant sur cette « aventure théâtrale » qui l’a manifestement inspirée.
Son roman nous entraîne dans les coulisses où se glissent des caresses furtives. Il nous conduit dans les loges propices à l’intimité. Nous emmène de l’autre côté du décor, dans un monde d’émotions et d’intrigues. Nous fait découvrir le désir qui naît là où on ne l’attendait pas, dans un univers tout en sensibilité et en sensualité. Car la pratique du théâtre est une étrange chose, vous savez. Que fait-on au théâtre ? On y joue. On fait comme si. On joue « pour le vrai », comme le font les enfants.
Ce monsieur professionnel sérieux avec qui je n’ai échangé qu’une poignée de main et des salutations polies devient, l’espace d’un instant, à la faveur d’une scène de théâtre, mon mari, mon amant ou, mieux, ma nouvelle flamme.
Madame qui m’apparaissait une femme d’affaires au sens le plus strict du terme me la joue femme fatale assumée et un brin déjantée avec une telle conviction quand elle se retrouve sur les planches.
Ce jeu aux allures inoffensives suscite des élans du cœur si vrais, si vivants… Comment ne pas y croire ? Comment ne pas s’y laisser prendre ?
Marie-Thérèse Fortin, comédienne 1


1 . Artiste aux multiples talents, Marie-Thérèse Fortin joue au théâtre et au cinéma, fait de la mise en scène, chante Barbara, en plus d’être très présente au petit écran. Elle a également dirigé le Trident et le Théâtre d’Aujourd’hui. Récipiendaire de plusieurs prix, elle a été nommée chevalière de l’ordre des Arts et des Lettres de la République française.

Acte I

LA DISTRIBUTION DES RÔLES
Elle aime sa vie. Elle aime son mari.
Il y a longtemps, il lui a dit que c’était pour la vie. Elle n’est pas sûre de le croire pourtant. Pas certaine d’y croire pour autant. L’amour éternel, elle avait déjà donné à dix-sept ans. Son jeune forgeron poète, puceau et dépuceleur, l’avait tellement aimée qu’il avait voulu la tuer dans son délire amoureux. Forcément, elle se méfiait de l’amour « jusqu’à ce que la mort nous sépare ».
Presque toute une vie pourtant avec son mari. Des enfants, des deuils, des problèmes financiers, la maladie. Des couchers de soleil sur le fleuve, des défis professionnels, des fous rires, la job. Des bonnes baises, des pannes de désir aussi. Des voyages, la complicité. De temps à autre, le spasme de vivre. Tous ces petits riens qui finissent par faire un grand tout. Un grand tour d’amour quand on les amalgame en rétrospective. Certains savent à l’avance qu’il en sera ainsi, habités par une certitude d’amour absolu dans la promesse de l’engagement. Pas elle. Ce n’est qu’en regardant l’amour dans le rétroviseur, là où les objets sont plus proches qu’ils ne le semblent, qu’elle prenait ses marques, définissait ses repères. Pas trop longtemps pour pouvoir éviter les obstacles sur la route.
Quand même, parfois, le doute.
Au cours de ces vingt années de mariage, elle a fait sa valise cent fois. Dans sa tête. « Est-ce que je l’aime encore ? M’aime-t-il toujours ? » La double morsure de l’absence de tendresse et des éclats de violence mal contenus. Les impatiences de son mari venues de nulle part lui font parfois si peur. Cent fois elle est restée, pourtant. Parce que chaque fois, au même moment, la vie leur a tendu le piège d’une épreuve à traverser. Ou d’un bonheur à célébrer. Ensemble ils l’ont traversée. Ensemble ils l’ont célébré. Chaque fois. Alors, elle défaisait sa valise dans sa tête.
Cet homme, à la fois si fort et si fragile, c’était son homme. Envers et contre tous.
Son mari a peut-être raison, après tout. Ce serait finalement pour la vie. Pour ce petit morceau qui reste encore à croquer à belles dents. Combien d’années encore à pouvoir jouir pleinement de la vie ? Quinze ans ? Vingt ans peut-être, avant que le corps ou l’esprit ne se déglinguent ?
Puis, il y a eu ce frisson inattendu, qui sait ?, inespéré, quand tu as frôlé son épaule avec insistance, avec indécence, soir après soir, au hasard de vos soirées de répétition au théâtre.
Le hasard de la route ?
N’a pas voulu voir le corps étendu sur la chaussée. N’a pas pu éviter la collision. Frontale.
Le combat a commencé là. Dans cet instant trouble où la chaleur de ton bras a pénétré sa zone d’inconfort. Dans cet instant luminescent où ton regard semblait lui dire : je te sens, je te lis. Je te désire. Tu lui as dit que tu la trouvais pétillante. Magnifique. Soudain, elle a eu envie de toi. Envie de ta bouche sur la sienne, de ta bouche sur ses seins, sur ses cuisses. De ton sexe dans sa bouche, dans son sexe.
Venu de nulle part, un torrent jaillissait, la submergeait.
Elle n’avait pas nagé dans ces eaux tumultueuses depuis longtemps. Elle qui avait eu tant d’amants avant son mari ne se rappelait plus comment jouer cette scène-là. Hors des jeux conjugaux, sa langue n’avait pas pénétré d’autres lèvres, caressé d’autres corps, léché d’autres sexes. Personne d’autre ne s’était plus extasié sur le rose bonbon de ses mamelons ni n’avait repéré le grain de beauté qui orne l’entrée de son sexe. Elle avait bien eu quelques fantasmes, mais rien qui ne pouvait se dissoudre dans quelques scénarios érotiques imaginaires, assumés dans le plaisir solitaire ou la superposition dans ses ébats conjugaux.
Jusqu’à ce combat inattendu, ardu, contre le désir. Contre l’envie inévitable à éviter. Absolument. Combat à livrer coûte que coûte. Parce qu’elle aime sa vie. Elle aime son mari.
Elle s’est mise à imaginer d’autres rencontres avec toi pour neutraliser cette crampe au bas de son ventre, cette chaleur envahissante entre ses cuisses. Technique éprouvée pour se remplir d’un homme fantasmé avant de le vider de son esprit. En jouir en pensées secrètes pour s’en rassasier une fois pour toutes. Elle imaginait des rencontres où tu la prenais avec fougue, la baisais sauvagement. Où tu lui faisais l’amour avec tendresse, ton regard humide dans le sien, le poids de ton corps sur le sien, avec des mots qui la faisaient rougir, rugir et fondre de plaisir. Des rencontres torrides qui n’auraient jamais à advenir parce que déjà consommées dans ses fantasmes. Des rencontres imaginaires, consumées dans son esprit

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