116
pages
Français
Ebooks
2016
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Ebook
2016
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Publié par
Date de parution
15 décembre 2016
Nombre de lectures
528
EAN13
9782842717384
Langue
Français
Poids de l'ouvrage
1 Mo
Kathy, adorable blonde naïve, tombe en panne sur la Route 66 tandis qu'elle se rend au mariage de sa meilleure amie. Soudainement aussi chaude que le soleil sous lequel elle cuit, elle ne cessera d'ouvrir les jambes à tout-va et à tout le monde, ne les refermant que le temps de reprendre son souffle et de se poser une question : " Mais que vais-je dire à Joe ? ". Car oui, elle est en couple avec Joe. Avant de la rejoindre aux noces, le pauvre est resté seul à New York.
Le pauvre ? Que nenni ! Car en l'absence de sa dulcinée, Joe connaît des ennuis qui l'emmènent de gogo-dancings en boîtes à partouzes, pour le meilleur... et le meilleur ! Une question le taraude pourtant : que va-t-il dire à Kathy ?
Texas Porno Cheap et The Joe Sex Clash sont les deux romans en écho d'une saga totalement fada et irrésistible, qui manie les ficelles du genre pornographique avec maestria et ironie. Un pur régal !
Alexis Loranger est né en 1975. Avocat d'affaires à Bruxelles, c'est sa haine profonde pour les motos qui l'a amené à écrire Texas Porno Cheap. The Joe Sex Clash s'est ensuite imposé à lui, comme pour s'excuser auprès de sa blonde héroïne...
Publié par
Date de parution
15 décembre 2016
Nombre de lectures
528
EAN13
9782842717384
Langue
Français
Poids de l'ouvrage
1 Mo
Préface
Note aux lecteurs
C’est durant l’été 2008 qu’arriva, par jour de grande chaleur, le manuscrit de Texas Porno Cheap . Rien dans la touffeur de cette journée ne laissait présager un quelconque sursaut de quoi que ce soit, et les heures s’annonçaient molles et mornes, juste destinées à s’écouler vaille que vaille jusqu’à l’hypothétique fraîcheur de la soirée. Quand soudain…
La secousse fut terrible pour la première lectrice, prise d’un enthousiasme contagieux, et d’un irrépressible fou rire. L’engouement pour ce texte fut immédiat ! De quelle imagination délirante était sorti ce manuscrit, ce road-movie déjanté mettant en scène l’archétype de la dumb blonde perdue sur la Route 66 tandis qu’elle se rend au mariage de sa meilleure amie à Bornbitch. Kathy, l’héroïne en question, ingénue un tantinet cruche mais vraiment gentille, se balade dans cette histoire avec la plus grande naïveté, et un soudain appétit sexuel dont elle ignorait jusqu’à l’existence. La magistrale scène du début, où après être tombée en panne de voiture, elle s’embroche – au péril de quelques acrobaties loufoques – sur le biker qui la prend en stop tandis qu’il est lancé sur l’asphalte à toute vitesse sans broncher, est un pur délire. Partant de là, plus rien n’arrêtera cet avatar hard de Barbie, et s’ensuivront maintes figures sexuelles qui n’épargneront aucun des stéréotypes du genre, entre la bisexuelle mexicaine, le garagiste benêt mais bien monté, Ken le beau gosse (!), l’Indien qui fume son calumet, les cow-boys du ranch…
Rien, pas un mot, pas une ligne n’était à changer dans Texas Porno Cheap , qui parvenait à ses fins : offrir à lire un ouvrage pornographique différent, drôle, émoustillant tout autant qu’invraisemblable. L’aventure éditoriale était lancée. Mais restait une question à laquelle personne ne pouvait répondre : qu’est-ce que Kathy allait dire à Joe ?
Oui, Joe, le petit ami de Kathy, resté à New York tandis qu’elle s’aventurait dans l’Ouest, et censé la rejoindre au mariage de Candy à Bornbitch. Car une question taraude Kathy de façon récurrente, écartelée entre jouissance et remords, chaque fois qu’elle s’envoie en l’air : mais que va-t-elle dire à Joe lorsqu’elle le reverra ?
Si la fin de Texas Porno Cheap fait se retrouver nos deux tourtereaux au mariage en question (invraisemblable et totalement débridé, le mariage !), nous ne savons pas grand-chose de ce Joe si ce n’est son prénom…
Alors Alexis Loranger a mitonné non pas la suite de Texas Porno Cheap , mais le « pendant » masculin de son premier roman, en commettant encore un petit bijou : The Joe Sex Clash .
Pour ne pas parler à sa place en trahissant ses propos et ses intentions, nous reproduisons ici un courrier qu’il nous a adressé, éclairant les pans de la genèse de sa saga fada !
« J’ai écrit Texas Porno Cheap à la suite de mon agacement à entendre la pétarade d’une moto au plus profond d’une forêt. Cet engin m’a soudain semblé un pur symbole phallique, l’expression du besoin d’exprimer sa virilité. De là à imaginer une scène d’amour sur une moto, il n’y avait qu’un pas et l’image que je m’en faisais était tellement drôle que je n’ai pas résisté au plaisir de la coucher sur le papier. Tout aurait pu s’arrêter là si Kathy n’était pas si idiote et ne s’était demandé à tout bout de champ ce qu’elle allait dire à Joe. Et puis, je m’étais tellement amusé en écrivant ces quelques pages que j’avais du mal à en rester là. J’ai alors exploité une thématique qui fixe ma réflexion depuis longtemps : la difficulté de certaines femmes à se définir par elles-mêmes et non à travers le regard d’autrui. Comme si l’absence de phallus les définissait en creux. Et Kathy de courir désormais sur les traces de sa meilleure amie… Le reste du scénario est un ramassis de clichés pornographiques, assumés autant que dénoncés. J’ai éprouvé une grande jouissance à mettre en mots ces scènes de sexe ; la pornographie est merveilleusement transgressive. Le fait qu’il s’agisse d’un genre mineur, considéré comme vulgaire, dont je me distançais à grands coups de pastiche et d’ironie, m’a sans doute permis d’assumer l’acte d’écriture.
[…]
Les choses auraient pu en rester là si, tandis que je lisais les épreuves de Texas Porno Cheap annotées de votre main, je n’avais commencé à me demander ce que Joe faisait à New York pendant que Kathy traversait le Texas. Il apparaît au début et à la fin de l’histoire mais dans l’intervalle, que fait-il ? Dans quel état est-il lorsque Kathy lui raccroche au nez et dans quel état la rejoint-il à la cérémonie de mariage ? Quel sens la partouze finale prend-elle pour lui ? J’ai cherché les réponses à ces questions durant deux ans et lorsqu’il fut clair que les avoir trouvées ne suffirait pas à oublier Joe, je me suis mis à écrire. Je trouvais très amusant que le début et la fin des deux livres soient identiques, mais que la narration ne se concentre pas sur le même personnage. Comme avec Kathy, il fallait trouver une justification à la multiplication des coucheries de Joe. Et comme avec Kathy, il fallait que ce soit éminemment pornographique, ridiculement psychologique et surtout drôle. Tant qu’à jouer sur l’effet de miroir, Joe allait devoir se poser la même question que Kathy : qu’allait-il dire à la compagne de sa vie ? Le priapisme était une solution parfaite : Joe devait coucher à qui mieux-mieux afin de tenter de résoudre son problème et je pouvais développer le thème de l’affirmation de sa virilité, de son droit à aimer le sexe pour le sexe, en dehors de sa monogamie. Cela permettait même d’intégrer la scène finale dans le scénario de la même façon que dans Texas Porno Cheap : c’était une retrouvaille heureuse avec Kathy, une absolution en quelque sorte.
Écrire The Joe Sex Clash m’a confronté à une difficulté à laquelle je ne m’attendais pas : devoir décrire le désir masculin – l’assumer dans les mots – et en faire rire. Je me suis rendu compte combien j’avais été cruel avec Kathy (et les femmes, à travers elle ?).
Voilà, je pense vous avoir dit tout ce que je sais de ces deux livres. Je serais ravi que La Musardine publie The Joe Sex Clash , cela rendrait le projet parfaitement cohérent. »
Alexis Loranger, décembre 2015.
Cher Alexis Loranger, c’est nous qui sommes ravis de vous compter parmi nos auteurs, et ravis également que vos deux opus soient réunis dans cette édition de poche, pour donner à lire à tous les amateurs éclairés votre « New York, Texas » si follement invraisemblable, mais si rudement jouissif… Nous espérons qu’ils seront nombreux à savourer votre talent…
Sophie Rongiéras
Partie 1
Texas Porno Cheap
Merveille ! Il avait, voyait-elle,
l’engin « long comme un jour sans pine »,
comme soupirent les putains.
Loïc Vertequihe, L’Homme au vit de feu.
— Oh, Joe… Joe… Mon Dieu, mais… Oh, mais que… Pourquoi me… Oh, Joe…
Elle gémit un son de gorge, qui se modula lentement en une étrange mélodie saccadée de sanglots. Submergée d’émotion, de chaleur, elle ferma les yeux pour mieux retrouver sa respiration. Elle n’était plus là. Elle était loin, très loin… À New York, dans la piscine extérieure du Central Sport Center. L’eau caressait son corps et Joe lui mangeait le cou de baisers amoureux… Il était beau, fort, rassurant, il l’enlaçait, il était gentil avec elle…
— Allô ? Allô ? Kathy, tu es toujours là ?…
Kathy rouvrit les yeux. La piscine à New York et la bouche de Joe disparurent, elle retrouva le monde réel : le désert, les mirages, les hauts plateaux lointains et plus près, là-bas, à deux cents mètres de la cabine téléphonique, sa voiture en panne au bord de la route 66.
— Écoute, Kathy, je suis désolé… Je suis désolé. Mais je suis à New York, tu comprends ? Je ne vois vraiment pas ce que je pourrais faire depuis mon bureau pour te…
Et soudain elle en eut assez. Assez de la chaleur de cette cabine, de ses sanglots, de cet homme, surtout, son homme, qui depuis une demi-heure tentait de la convaincre qu’il ne pouvait rien pour elle.
— Tu as téléphoné au dépanneur, maintenant il n’y a plus qu’à attendre. Reste à l’ombre. Bois régulièrement. Je te rejoins à Bornbitch, comme convenu. Téléphone-moi quand tu arrives à… Kathy ? Kathy, tu m’entends ?
— Va te faire foutre, Joe ! C’est clair ? Va te faire foutre !
Kathy raccrocha brusquement le combiné, sécha une dernière larme d’un revers de la main et d’un pas décidé sortit de la cabine affronter le désert. Et sa solitude. Personne. Pas un passage depuis cinquante minutes…
Elle se dirigea vers sa voiture, une vieille Ford de dix ans d’âge qui ne méritait plus vraiment le nom de « voiture ». Le soleil était haut et les ombres rares ; même assise contre une portière, elle ne serait pas à l’abri. Elle refusait catégoriquement l’idée d’attendre passivement, et Dieu sait combien de temps, le garagiste et sa dépanneuse : il lui fallait quitter cet enfer.
Elle se regarda dans la vitre d’une portière. Comédienne, elle esquissa un sourire, puis ramena en une moue gourmande ses larges lèvres charnues, dont la chaleur rehaussait l’incarnat. Elle ne s’était jamais habituée elle-même au bleu de ses yeux, presque translucide. Par contre, elle aimait son nez petit et droit, elle lui trouvait un air mutin. Ses cheveux d’habitude sagement coiffés au carré s’étaient rebellés en mèches sauvages mais elle n’y changea rien, comme pour mieux contrer le sort qui l’avait abandonnée là.
Elle sortit sa valise du coffre et choisit les habits qu’elle allait passer. Elle devait mettre toutes les chances de son côté pour que la prochaine voiture, sans hésiter, s’arrête. Aussi choisit-elle son T-shirt rose, celui que son amie Candy lui avait offert peu de temps avant : il avait l’avantage d’être très décolleté, laissant voir dans ses profondeurs la rondeur de ses seins. Elle se défit de son vêtement. Un léger vent soufflait et elle resta quelques instants immobile, la poitrine nue, les yeux mi-clos, à profiter de cette soudaine impression de fraîcheur… quand soudain retentit, proche, le craquem