Une année pour s accepter
30 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Une année pour s'accepter , livre ebook

-

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
30 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Une année pour (s')accepter
Raj and Co
Roman de 98 000 caractères, 17 300 mots, 80 pages en équivalent papier.
Dix ans que Thomas impose à Liam une relation secrète. Quand ce dernier apprend les fiançailles de son amant, il prend la décision de partir en mission humanitaire. Thomas encourage cette décision, espérant que l'homme qu'il aime lui revienne plus amoureux que jamais au terme des quatre mois de séparation. Mais ce qu'il ignore, c'est que Liam s’est, en fait, engagé pour une année...
Retrouvez tous nos titres sur http://www.textesgais.fr/
Rejoignez-nous sur Facebook
: Éditions Textes Gais

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 17 septembre 2018
Nombre de lectures 0
EAN13 9791029403002
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0015€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Une année pour (s’) accepter
 
 
Raj and Co
 
 
 
Romance gay
 
 
 
 
 
 
Chapitre 1
Chapitre 2
Chapitre 3
Chapitre 4
Chapitre 5
Chapitre 6
Chapitre 7
Chapitre 8
Chapitre 9
Chapitre 10
Chapitre 11
Épilogue
 
 
 
 
 
 
Chapitre 1
 
 
— Et tu comptais me l’annoncer quand la grande nouvelle ?
Mon amant me fusille de ses yeux noisette auréolés d’or flamboyant, les bras croisés.
Je l’ai toujours trouvé magnifique dans la colère. Si l’instant n’était pas si grave, je l’aurais entraîné dans notre chambre afin de lui montrer combien il m’excite. Mais l’heure n’est pas aux câlins. Il va falloir que je la joue finement si je veux le faire plier et accepter mes choix. Cela ne va pas être facile pour lui, mais ma décision est prise et elle est irrévocable. Ma demande a été faite. Je me marie dans un an et Liam va devoir faire avec !
— Je ne pensais pas que la nouvelle se serait répandue aussi vite, je t’avoue, fais-je d’un ton faussement désinvolte.
— Et c’est tout ce que tu trouves à dire ! Que croyais-tu Thomas, que la nouvelle du mariage de la fille de l’un des plus gros entrepreneurs de la ville allait restée secrète ? Tu oublies que c’est l’un des principaux mécènes de l’hôpital !
Mon beau brun fulmine, prêt à en découdre.
C’est vrai que j’ai été con sur ce coup-là, et surtout lâche, encore une fois. Et le temps m’a manqué… Je voulais faire les choses bien pour une fois. Enfin, comme s’il y avait une bonne façon d’annoncer à son amant, l’homme avec lequel on vit officieusement depuis dix ans (officiellement, nous sommes meilleurs amis en collocation) que vous alliez vous marier avec une autre que lui ! Alors que vous n’avez pas arrêté de le rassurer lors de ses crises répétées (et justifiées, au bout du compte) de jalousie que vous n’étiez qu’amis.
— Je ne souhaitais pas te l’annoncer comme ça… essayais-je de me justifier.
— Et comment comptais-tu me l’annoncer ? Par courrier ? Oh oui ! Lors de l’un de tes légendaires dîners aux chandelles avec bouquets de fleurs que tu affectionnes tant quand tu as quelque chose à te faire pardonner ? Un dîner, c’est bien ce que tu avais prévu pour m’amadouer encore une fois !
Sa colère va crescendo.
Il me connaît par cœur, décidément. C’était prévu pour le lendemain soir. J’avais même déjà réglé le traiteur et le fleuriste. J’ai vraiment manqué de temps !
— Donc, poursuit-il sans attendre ma réponse, d’après les bruits de couloir de l’hôpital, tu épouseras cette petite dinde qui n’était jusqu’à la semaine dernière qu’une amie, dans une année montre en main . Vous auriez annoncé vos fiançailles le week-end dernier lors d’un déplacement dans sa famille dans le Sud. Déplacement qui, si ma mémoire ne me fait pas défaut, était selon toi purement professionnel. C’est exact ? Je ne me trompe pas sur les faits, ironise-t-il, une pointe d’amertume dans la voix.
— Non, tu as tout bon, lui dis-je simplement.
La tristesse a remplacé la colère dans ses yeux.
— Je comptais te l’annoncer ce soir., ajoutai-je, penaud en baissant les yeux cette fois, peu fier de moi.
J’ai du mal à affronter la tristesse dans ses yeux. Je me sens coupable, mais les jeux sont faits. Je ne peux pas revenir en arrière ! Et de toute façon, je ne le veux pas non plus. Cette petite dinde comme se plaît à l’appeler mon amant jaloux, c’est quand même Clémence Walter, unique héritière de John Walter, magnat de la finance, prodige des affaires et soit dit en passant, mon patron depuis près de deux ans. J’occupe un poste de directeur financier dans l’une des banques d’affaires les plus cotées de la place parisienne. En épousant la fille du patron, j’arriverai au sommet, exactement où est ma place ! Liam ne peut rien y faire. C’est le destin que je me suis choisi. Il devra faire avec !
— Je connais tes ambitions, tu ne me les as jamais cachées… commence-t-il.
— Alors pourquoi es-tu si en colère ? le coupé-je. Je ne suis pas issu d’une famille aisée comme la tienne, Liam. Je ne suis pas né avec une cuillère en argent dans la bouche, moi ! Mais je ne compte bien passer outre cette mauvaise pioche du destin et me hisser dans les plus hautes sphères, m’exclamé-je.
C’est à mon tour d’être énervé. Je compte bien lui imposer mes choix. Liam devra plier, comme toujours !
— Et qu’en est-il de nous ? Liam ne s’est pas laissé impressionner une seule seconde par mon excès de colère. C’est qu’il a l’habitude depuis le temps. Ma colère sert toujours à camoufler ma mauvaise foi.
— Je suppose que ta chère Clémence ne va pas venir vivre avec nous. La jeune mariée voudra sans nul doute une certaine intimité. Donc, que devenons-nous dans tout ça ?
— Nous allons vivre ensemble, d’ici quelques mois, dans un appartement que lui ont légué ses grands-parents le temps de réaliser certains travaux afin de moderniser le lieu.
— Et pendant ce temps, tu penses gérer comment notre « colocation » ? Puisque c’est tout ce que nous sommes désormais, n’est-ce pas, des colocataires ?
Il a insisté volontairement sur le dernier mot.
— Nous ne serons jamais de simples colocataires, Liam. Tu es mon meilleur ami et mon amant et je ne compte tirer un trait sur aucun de ces deux aspects de notre relation. Et tu es aussi mon témoin de mariage. J’énonce prudemment cette dernière information. J’abuse, je sais, mais il faut qu’il soit auprès de moi un jour comme celui-là.
— Quoi ? Liam me regarde avec des yeux écarquillés par la surprise. Ses iris dorés flamboient sous la colère. Tu ne penses quand même pas que nous allons rester amis après ça, j’espère ! Et encore moins que je vais accepter d’être ton témoin de mariage !
Il est au bord de la crise de nerfs. Mais je ne compte pas lâcher l’affaire. Ce sera tout ou rien. Et rien n’est décidément pas une option acceptable !
— Il ne peut pas en être autrement. Tu es mon meilleur ami depuis le lycée, je suis fils unique, tu te dois d’être mon témoin, argumentai-je énergiquement.
Je hurle, je tape du pied comme un enfant. Il faut qu’il plie !
Je me calme et poursuis alors plus doucement. Je joue ma dernière carte, mon joker.
— J’avais pensé que tu pourrais accepter cette mission avec Médecins Sans Frontières que tu rêves de faire depuis des années…
— Mission que tu m’as toujours interdit de faire, me coupe-t-il, sarcastique.
Je ne relève pas et poursuis :
— Quatre mois, c’est ça, non ? Cet éloignement devrait nous laisser le temps de digérer tout ça. Je profiterai de cette période pour déménager. Et quand tu rentreras, nous pourrions voir où nous en sommes. Je suis persuadé que tu verras alors les choses autrement.
Mon amant soupire tristement. Se rendrait-il enfin ?
— Tu as tout prévu, n’est-ce pas. Tu ne changeras pas d’avis. Si tu me laisses faire cette mission alors que tu ne voulais même pas en entendre parler il y a encore quelques mois, c’est que tu es décidé à aller jusqu’au bout.
Il se rend. J’ai gagné !
— Tu dormiras dans la chambre d’amis jusqu’à mon départ, souffle-t-il d’un ton las, en se dirigeant, résigné, vers la chambre.
J’ai gagné… Alors pourquoi ai-je l’impression que le jeu n’en valait pas la chandelle ? Pourquoi ai-je l’impression d’avoir perdu gros ce soir ?
 
 
 
Chapitre 2
 
 
Une semaine déjà que Liam et moi faisons chambre à part. Pas que ce ne soit jamais arrivé en dix ans, mais les raisons sont plus sérieuses cette fois. Il m’évite clairement, d’ailleurs. Je ne le croise plus le matin avant de partir travailler à la Défense. Et le soir, quand je rentre, il n’est toujours pas revenu de l’hôpital. Je le soupçonne d’avoir fait changer son emploi du temps afin de m’éviter. Je ne sais toujours pas ce qu’il a décidé concernant la mission avec Médecins Sans Frontières. Il a toujours rêvé de partir pour le Darfour. C’est un humanitaire dans l’âme, toujours prêt à aider les plus démunis. Cet aspect de sa personnalité, en totale opposition avec mes convictions et choix de vie, aurait dû nous éloigner. Et pourtant, c’est ce qui me plaît le plus chez lui. Je me demande encore ce qui chez moi peut bien lui plaire, égoïste comme je suis !
Et dire qu’il y a quelques mois, nous nous sommes disputés au sujet de cette mission et que c’est moi (égoïste, j’assume) qui ne voulais pas qu’il parte. Quatre mois sans lui, cela m’était alors inimaginable, définitivement insupportable et ingérable. Et voilà que j’ai maintenant hâte qu’il s’en aille afin de commencer ma nouvelle vie !
Je lui ai envoyé un message plus tôt dans l’après-midi, l’informant que nous devions absolument avoir une discussion ce soir. Je veux savoir où nous en sommes ou plutôt où il en est de ses démarches.
Il est 21h quand Liam arrive enfin. Il a les traits tirés, des cernes autour de ses yeux noisette ternis par la fatigue, l’iris dorée paraissant éteinte. Il paraît soudain bien plus vieux que ses 28 ans. D’habitude, vu son état, je lui aurais proposé un bain suivi d’un bon massage. Mais je doute fort qu’il accepte mon offre et de toute façon, il y a plus urgent ce soir. Hors de question que je me laisse attendrir.
Aussitôt la porte refermée, je rentre sans attendre, dans le vif du sujet.
— Alors, qu’as-tu décidé ? Pas la peine d’être plus précis, il sait de quoi je parle.
— Bonsoir Thomas, me répond-il du tac au tac. Heureux de voir que tu es pressé de te débarrasser de moi, raille-t-il.
— Tu sais bien qu’il ne s’agit pas de ça, Liam et que je ne veux pas me débarrasser de toi comme tu dis. C’est juste qu’une séparation de quelques mois serait la bienvenue après dix ans, afin de voir les choses différemment.
— Dommage que voir les choses différemment signifie les voir comme Thomas Longchamps .
À mon grand étonnement, il est resté calme.
— Bien, reprend-il, je me suis porté volontaire pour la mission qui part dans deux semaines en Éthiopie. Il y a urgence sanitaire là-bas, mes vaccins étant à jour, j’ai été accepté d’office. C’est le plus tôt que j’ai pu trouver pour te satisfaire, ironise-t-il. Tu...

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents