Vieux livres et Gourmandises
130 pages
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Vieux livres et Gourmandises , livre ebook

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Description

Vieux livres et Gourmandises, Le garçon vanille-chocolat
Aurore Kopec
Texte de 441 000 caractères, 76 600 mots, 360 pages en équivalent papier.
Quand Charlie doit héberger Raphaël, son ami d’enfance, il est ravi, jusqu’à ce que son colocataire manifeste des sentiments à son égard. Il se jette alors dans le lit de Will, jeune homme transgenre qui l’aime tel qu’il est, avec sa particularité et ses culottes en dentelles. Mais quand une agression menace de le briser, les frontières se troublent : amis, sexfriends, ou plus ? Et quand les deux soupirants rivalisent pour lui ravir son cœur, Charlie se retrouve à devoir faire un choix...


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Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 12 février 2021
Nombre de lectures 0
EAN13 9791029404436
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0045€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Vieux livres et Gourmandises
 
 
Aurore Kopec
 
 
 
 
 
Tome 2 – Le garçon vanille-chocolat
 
 
 
 
Note préliminaire :
 
Ce roman met en scène des relations entre personnages LGBT et pas seulement homosexuels. L’amour peut prendre bien des formes, et la sexualité aussi.
 
 
 
 
1
 
 
Ils étaient quatre. Des garçons proches de la vingtaine, des adolescents attardés, transphobes, agressifs et se sentant plus forts parce qu’ils étaient à quatre contre un. Casquettes et bonnets vissés sur la tête, des écharpes, Charlie aurait été bien incapable de les décrire, en revanche, chaque insulte s’inscrivait dans sa mémoire, le blessant profondément. Ils avaient commencé à se moquer de son allure androgyne, puis de sa voix de fille quand il avait protesté.
Le plus bavard le bouscula. Charlie recula, mais un autre lui coupa toute retraite.
Il sortait d’une boutique de savons et de produits pour le bain, il avait hâte de rentrer chez lui, au chaud, de se faire une tisane, de prendre un bain et de se coucher tôt. Il était à peine sorti de la galerie marchande quand il les avait vus s’approcher. Il n’y avait pas prêté attention, jusqu’à ce qu’il comprenne qu’ils bloqueraient le passage. Il avait changé de trajectoire, mais ils l’avaient rattrapé et repoussé dans le couloir désert d’une autre galerie, à l’arrière d’une boutique fermée. Il était presque 19 heures et personne n’empruntait cet accès.
Charlie savait se défendre, il était prêt à en découdre. Il lui suffisait de créer une brèche et de s’enfuir en courant. Il était plus petit qu’eux, et peut-être plus rapide. S’il pouvait atteindre le fast-food le plus proche, il pourrait s’y réfugier le temps de reprendre son souffle.
Il s’était attendu à affronter une agression de ce genre un jour ou l’autre.
Les pots dans son sac étaient en verre.
Il lui suffisait de frapper au bon endroit.
Ne pas faire de quartier.
Il resserra sa prise sur son sac, enroula soigneusement les anses en tissu autour de sa main. Son cœur battait à tout rompe. Il savait qu’il allait avoir mal.
L’un des types tendit la main, il la repoussa, mais un autre le saisit et le plaqua contre la vitrine. Charlie accusa le choc, leva le genou, visa l’entrejambe. Le coup plia son agresseur en deux. Il s’élança, mais les deux autres réagirent très vite. Attrapé par le col, il fut jeté au sol dans un bruit de verre brisé. Désorienté, sidéré par toute cette violence, il se recroquevilla pour se protéger des coups de pieds. Celui qu’il avait frappé cognait le plus fort, pour se venger. Il se replia un peu plus, encaissant le plus gros des coups dans les jambes et le bas du dos. Ils allaient finir par lui casser quelque chose. Un choc dans les côtes lui coupa momentanément la respiration, il sentit ses forces diminuer. Il avait l’impression que ce pugilat durait depuis une éternité.
Voyant qu’il ne bougeait plus, ses agresseurs tirèrent sur son pantalon en ricanant et en l’insultant et le menaçant de plus belle. Ils voulaient l’humilier. Malheureusement pour eux, sa ceinture était bien serrée et ils ne purent rien faire. Ils n’étaient pas prêts à la déboucler pour le mettre à nu. Il y eut un instant de flottement. Charlie maîtrisa sa peur, rassembla force et courage, et riposta, donnant des coups de pied à l’aveuglette. Il saisit la cheville de l’un de ses agresseurs, parvint à le mettre au sol et se jeta d’un bond sur lui, le frappant au visage. Deux garçons l’agrippèrent, le soulevèrent. Il continua de frapper, se débattant comme un beau diable malgré la douleur qui se répandait dans chaque partie de son corps. Il décocha un coup de poing à celui qui se tenait devant et récolta un coup au ventre qui lui coupa le souffle et lui fit voir des étoiles.
— Laissez-le !
Ses agresseurs se figèrent.
— Lâchez-le, bande de connards !
Un trentenaire dans les un mètre quatre-vingt, dans une grosse doudoune bleue, fonça droit sur eux. Ils lâchèrent Charlie qui tomba par terre et ne bougea plus, sonné et soulagé. L’homme, son sauveur, les repoussa rudement en les traitant de « petites merdes » et autres noms d’oiseau. Ils voulurent répliquer, mais l’homme sortit son téléphone, les prit en photo et les menaça d’appeler la police, précisant qu’il venait de les voir en voiture sur la place toute proche. Les agresseurs hésitèrent, avant de déguerpir d’un pas vif, jetant des coups d’œil réguliers par-dessus leur épaule.
L’homme s’agenouilla devant lui. Charlie releva la tête. Il cligna des yeux plusieurs fois, chassant les larmes qui s’accrochaient à ses longs cils noirs, et le reconnut :
— Raph ?
— Je crois que je tombe à pic, sourit-il avec ce petit accent de Provence acquis au fil des années.
— Qu’est-ce que tu fais là ? fit Charlie, ahuri.
— Je passais dans le coin. Tu peux te relever, Cha ? Tu es blessé ?
Il secoua la tête à la seconde question et se mit à quatre pattes, avant de se redresser lentement avec l’aide de Raphaël, qui ramassa son sac et le lui rendit. Raphaël était le meilleur ami de son cousin, Nathaël, et ils avaient passé énormément de temps ensemble à l’époque du lycée.
Charlie inspecta ses paumes et ses jointures écorchées. Sa joue pulsait et chauffait, quant au reste de son corps, tout lui faisait mal.
— Tu t’es bien défendu, le félicita Raphaël.
— Pas assez, ils mériteraient une bonne raclée, grimaça Charlie.
Il fit quelques pas en boitant et en haletant sous l’effet de la douleur.
— Tu veux voir un médecin ?
— Non, ça va aller.
— Il faut faire constater tes blessures avant d’aller porter plainte.
— Non.
— Charlie, tu ne peux pas…
— Si, rétorqua-t-il.
— Ils ne doivent pas rester impunis, argua Raphaël.
— Et bien ils le seront.
— Cha…
— Je ne vais pas m’exposer à l’incompréhension des flics ou à leur intolérance. Il est toujours marqué « F » sur ma carte d’identité, tu sais.
Un violent tremblement le fit vaciller. Raphaël passa un bras autour de ses épaules.
— Tu es sûr que ça va aller ?
— Tu peux me ramener chez moi ?
— Bien sûr.
Raphaël désapprouvait, il aurait préféré le conduire à l’hôpital, qu’il soit examiné. Il insista encore un peu, mais se heurta à chaque fois au refus de Charlie. Il avait l’impression que le vent qui soufflait fort ce soir aurait pu l’emporter, aussi raffermit-il sa prise. Il essaya d’engager la discussion à propos de tout et de rien, mais Charlie ne desserra pas les dents. Il crut même entendre un sanglot. Il commença à s’inquiéter du contrecoup.
 
Ils arrivèrent à la résidence. Charlie, les mains tremblantes, réussit à peine à présenter le badge devant le lecteur. Raphaël lui prit les clés des mains. Ils montèrent au premier étage. Charlie habitait l’appartement de gauche, Nathaël celui de droite.
— Est-ce que tu as de quoi nettoyer tes écorchures ? questionna Raphaël.
Il haussa les épaules.
Dans le doute, Raphaël frappa à la porte de Nathaël. Son ami, pâtissier tout comme lui, ouvrit. Son sourire se fana en voyant Charlie dans cet état, pâle, les yeux rougis par les larmes.
— Que s’est-il passé ?
— Une agression, révéla Raphaël. Est-ce que tu aurais du désinfectant ?
— Bien sûr. Viens t’asseoir Cha. On allait manger…
Le jeune homme se laissa conduire, docile, vers le salon et s’assit au bout du canapé, lâchant enfin son sac. Chris, le petit-ami de Nathaël était là lui aussi et lui tendit son propre verre d’eau. Il en avala une petite gorgée et le donna à Vivian qui venait se coller à lui. L’adolescent se blottit contre lui, et sa chaleur chassa les tremblements. Nathaël s’agenouilla devant lui ; Charlie ne l’avait pas vu revenir. Derrière, Raphaël se présentait à Chris, un peu embarrassé.
— Tu peux me donner tes mains s’il te plaît ? lui demanda son cousin avec gentillesse.
Charlie obéit, sifflant entre ses dents non pas à cause du désinfectant, indolore, mais du coton que Nathaël appliqua. Habitué à être un papa attentionné, il badigeonna ses paumes et ses phalanges de cicatrisant.
— Comment tu te sens, Cha ?
— Fatigué.
— Il refuse de porter plainte, déclara Raphaël derrière lui.
— Je veux juste qu’on me foute la paix.
Il s’appuya contre Vivian en fermant les yeux. Les images de son agression lui apparurent tels des flashs et il sursauta. L’adolescent avait l’air tellement triste pour lui qu’il se força à sourire.
— Je vais rentrer.
— Mangez avec nous, les invita Nathaël. S’il te plaît Cha, reste.
— J’ai vraiment envie de rentrer.
Il se leva, serrant les dents sous la douleur dans chacun de ses muscles. L’adrénaline avait reflué, le laissant endolori, choqué, épuisé. Il se retint au dossier du canapé même si Vivian, Nathaël et Raphaël tendaient déjà leurs mains pour le rattraper.
— Ça va aller.
— Prends au moins de la pizza, suggéra Chris.
Sans attendre, il en découpa la moitié d’une et la plaça dans le couvercle d’un carton. Raphaël le prit avec plaisir.
Charlie se dirigeait déjà vers la porte d’entrée. Raphaël n’avait pas envie de le laisser seul, mais…
— Nath, je peux te parler ? demanda-t-il, un peu pressé. En tête-à-tête.
Nathaël l’entraîna dans la cuisine qui leur offrit un semblant d’intimité.
— Merci de l’avoir raccompagné, dit-il. Que s’est-il passé ?
Raphaël posa la pizza et lui expliqua brièvement ce dont il avait été témoin.
— Tu l’as sauvé. Qui sait ce qu’ils lui auraient fait ? fit Nathaël avec effroi. Encore merci d’être intervenu Raph ! D’ailleurs, qu’est-ce que tu faisais là ? Tu ne m’avais pas dit que tu remontais ! Quitter Aix-en-Provence en plein hiver pour venir à Reims, ça frôle la folie, tu le sais ? sourit-il.
— C’est justement de ça dont je voulais te parler. Je… C’est un retour définitif, annonça-t-il en regardant ses pieds. Je… Je suis à la rue, Nath.
— Mais comment… ?
— J’avais du mal à garder la tête hors de l’eau financièrement depuis ma séparation avec Loïc, puis j’ai perdu mon boulot, je n’ai plus eu de quoi payer mon loyer alors je suis parti.
— Mais où vis-tu ?
— Dans ma voiture, depuis quelques semaines, mais je suis à sec, je n’ai plus rien, avoua-t-il

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