Villa Flora
129 pages
Français

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Description

Villa Flora
Maxime Fulbert
Roman de 498 000 caractères, 86 500 mots, 416 pages en équivalent papier.
Les Perrier emménagent dans la villa Flora, une grande maison d’architecte, sur les Hauts chics de Rouen. Leur fils, Audran, est en première littéraire. Il s’aperçoit qu'une photo est coincée derrière la porte, collée à une plinthe. Elle présente un beau garçon de son âge, dont il tombe immédiatement amoureux.
Il va essayer d’entrer en relation avec lui, alors que ce dernier habite désormais Menton.
Cependant, la chambre d’Audran Perrier est le théâtre d’événements étranges. Bruits, objets qui semblent se mouvoir tout seuls. Il se demande s’il ne devient pas délirant. Il lui faudra avoir affaire à une médium, au curé de la paroisse, et aux rituels d’un exorciste.
La vérité met du temps à s'éclairer.
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Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 17 janvier 2020
Nombre de lectures 1
EAN13 9791029403927
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0045€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Villa Flora
 
 
Maxime Fulbert
 
 
 
Première partie
1
2
3
4
5
6
7
8
9
10
11
12
13
14
15
16
17
18
19
Deuxième partie
1
2
3
4
5
6
7
8
9
10
11
12
13
Troisième partie
1
2
3
4
5
6
7
8
9
10
11
12
13
 
 
 
 
Première partie
 
 
1
 
C’était presque la fin du mois de février, et de la semaine. Cette dernière avait été belle, ensoleillée et les températures beaucoup plus élevées que les « normales de saison » comme le disait la présentatrice météo de France 2, chaque soir. Il faisait encore jour, bien qu'il fût proche des 19 : 30 heures. La famille Perrier faisait le tour du quartier Sogeville-des-Essarts, à Bois-Guillaume. C’est la partie résidentielle des Hauts de Rouen, où habitent les cadres supérieurs, les gens plus aisément établis encore que les cadres supérieurs, les cadres sup’ sup’, les chefs d’entreprises, les très gros rentiers. Le père, Bertrand Perrier, conduisait le break familial, son épouse, Julie, était assise à l’avant de la voiture, côté passager, les enfants installés derrière : Le fils, Audran, seize ans, et la fille, Héloïse, dix-neuf ans. Bertrand Perrier tournait en rond depuis dix minutes au moins, sans trouver la villa Flora, ce qui énervait ses passagers, qui l’accompagnaient dans la recherche de ladite villa, qui devait devenir leur nouveau domicile si cela se déroulait bien.
On avait dit à Bertrand Perrier que la villa Flora était un bâtiment tout à fait moderne, une maison d’architecte très high-tech. Cela plaisait à Audran et Héloïse que d’entrer dans une nouvelle maison si moderne, paraissait-il, très grande et très claire du fait de nombreuses baies vitrées ouvrant sur l’extérieur, avec une terrasse au sommet, où il était possible d’installer une piscine, dont l’aménagement avait été commencé, mais pas terminé, selon le descriptif et les photos sur un site immobilier internet. Héloïse voyait d’avance les fêtes entre copains de fac qu’elle pourrait y donner, de nuit, avec de la musique et de bonnes bouteilles d’alcool, cachées aux parents, sans compter l’herbe à fumer discrètement.
 
— Chéri, es-tu sûr que ce soit ça, Sogeville-des-Essarts ? Je n’ai jamais entendu parler de ce quartier…
— Évidemment, cela nous est totalement inconnu, à nous, qui allons quitter Saint-Sever. Mais pour les gens des alentours, ça doit être tout à fait connu !
 
Saint-Sever était la partie de Rouen située rive gauche de la Seine. Bois-Guillaume, et encore moins son quartier de Sogeville-des-Essarts n’étaient évidents pour des habitants de cette rive gauche, dont les Perrier étaient. C’est l’annonce immobilière, de particulier à particulier, qui leur avait appris l’existence de ce quartier-là.
Bertrand Perrier avait téléphoné au numéro indiqué, celui d’une personne âgée. Un homme qui avait le souffle difficultueux, avait décroché et répondu. L’homme avait accepté d’indiquer l’adresse exacte du bien à Bertrand Perrier, car il semblait que ce dernier eût une envie irrépressible de voir la maison de l’extérieur, avant de se mettre en relation avec le vieux vendeur pour l’achat. Le prix lui convenait, il convainquit le vieil homme qu’il était l’acquéreur idéal. Pour l’heure, l’acheteur idéal avait du mal avec le GPS intégré de son break Mercedes, qui ne lui indiquait pas le 669 rue Flora, à Sogeville-des-Essarts… Il semblait que l’appareil avait du mal à se corréler à son satellite et à indiquer la bonne rue et la bonne maison, alors qu’il ne se trompait jamais, du moins jusque-là.
Audran Perrier, qui regardait par la vitre du passager arrière, crut apercevoir une maison complexe, faite de parallélépipèdes et de cubes imbriqués ou entassés les uns sur les autres, avec ce qui semblait une terrasse, d’où dépassaient des arbres en pots, tels que des palmiers de Chine, mais Audran n’aurait su dire si c’étaient vraiment des palmiers. Il indiqua à son père ce qu’il avait vu et où, et le père mit le cap empiriquement vers ce qu’Audran lui avait désigné, dans le dédale des grandes rues résidentielles, extrêmement calmes, plantées de grands arbres poussant devant des maisons de briques rouges et de belles pierres de calcaire du dix-neuvième siècle. Les arbres ombrageaient les rues, intensifiant le sentiment de tranquillité et de retrait de la ville. Ces maisons étaient relativement tarabiscotées pour certaines, donnant dans le genre historique un peu trop cossu.
 
Voilà, Audran ne s’était pas trompé, c’était là, c’était la villa Flora ! Le GPS, bien que la voiture fût garée devant le 669 de la rue Flora, dit aux passagers qu’ils devaient faire demi-tour. Bertrand Perrier éteignit le GPS facétieux ou fatigué pour qu’ils puissent tous considérer la villa. Elle était grande, elle était belle. Une imposante terrasse la couronnait. Les membres de la famille échangèrent leur sentiment sur ce qu’ils voyaient et il ressortait de la conversation que tout le monde était partant pour habiter cette maison. La « super baraque » disait quant à elle Héloïse.
Elle était blanche, grise et beige, en superbes matériaux modernes, et le peu qu’on pouvait voir des huisseries, avec la clôture haute qui les protégeait, disait qu’il devait faire très clair à l’intérieur. Personne ne l’habitait avait dit le vieux vendeur, qui plus exactement était le père du vendeur, lequel ne résidait plus à Rouen avec sa famille, pour raison professionnelle. Les transactions entre particuliers dans cette partie de la ville avaient la réputation d’être très sûres et l’adoption de ce mode de vente venait de la grande valeur des maisons qui aurait été enchéri en passant par une agence à grosses commissions, sinon. Il n’y avait pas de petits profits pour les riches qui habitaient là et qui faisaient des affaires entre eux.
 
— Qu’est-ce que vous en dites ? Julie ? Et vous, les enfants ?
— C’est génial ! dit Héloïse dont les yeux s’exorbitaient d’admiration. Audran, qui était réservé de nature, plus retenu dans ses impressions et leur expression, répéta les mêmes termes, mais plus calmement. Oui, Papa, elle est vraiment très belle, on sent que c’est un architecte qui l’a mûrement pensée et dessinée, convint Audran.
— Et toi Julie ? Qu’en penses-tu ? Est-ce qu’elle te plaît ? Tu restes muette…
— Complètement muette ! Elle est idéale, grande, claire, on pourra caser tous les meubles, même ceux qu’on a remisés dans la cave et que je désespérais de sortir un jour.
— Effectivement, moi, elle me botte ! C’est l’adhésion immédiate. Tiens, il y a la voisine qui sort son clébard, je vais aller lui poser des questions sur la maison !
— Bertrand ! non, laisse cette femme et son chien tranquilles. Elle nous verra bien assez tôt, dès que nous serons allés à la banque et aurons le feu vert pour emménager. Mais tu ne crois pas que c’est un peu cher pour nous, quand même ?
— Pas du tout ! C’est un bon investissement et nous ne serons pas endettés. Nous serons au-dessous des 30 %. Le conseiller bancaire a été clair là-dessus.
 
Bertrand Perrier était sorti de la voiture et discuta assez longuement avec la dame qu’il avait désignée comme « la voisine ». Il revint enfin vers la voiture, la promeneuse du chien s’étant retournée deux ou trois fois sur lui, et sur eux dans la voiture, le plus discrètement possible. Habitudes de gens aisés, qui ne désiraient pas de voisins gênants, non de leur milieu. Il semblait que la femme continuât ensuite à promener son chien paisiblement, lequel avait levé la patte contre un réverbère en ferronnerie, puis avait repris sa marche d’un pas lent. La maîtresse et son animal ne semblaient plus se soucier d’eux, comme s’ils étaient déjà adoptés.
 
— Elle m’a dit que la maison est vide depuis trois ans et que peu de personnes sont venues la visiter, c’est une chance pour nous ça ! qu’on ne soit pas un troupeau à se jeter dessus.
— Chéri, tu ne trouves pas ça bizarre : trois ans ! C’est long. Les gens intéressés par ce genre de maison ne doivent pas manquer. C’est étonnant. Le genre ultramoderne, avec de grands espaces, le genre maison d’architecte des magazines de déco, ça part comme des petits pains, non ?
— Qu’est-ce que tu vas chercher, Maman ? Rien n’est jamais parfait pour toi. Non, c’est une occasion exceptionnelle pour nous, lança Héloïse à sa mère. Et s’il y a peu de clients, ils vont baisser le prix, c’est un truc à prendre en compte, hein, Papa ? Je suis sûre que les visiteurs voulaient une baraque en briques rouges, comme celles tout autour. Ces habitations faussement vieilles ! On a ici des bourgeois rouennais qui n’aiment que les vieilles baraques. C’est à considérer, ça, Papa, hein ? C’est du neuf, du moderne, ça va devenir du patrimoine avec les années.
— Je veux, oui ! Héloïse a raison, Julie. Ce n’est pas du Le Corbusier, mais ça le vaut. Regarde un peu l’allure de cette maison !
— Trois ans, ça fait un bout de temps ! Est-ce qu’elle n’a pas des défauts, est-ce qu’elle ne s’est pas abîmée depuis que les propriétaires l’ont laissée ? demanda Audran, plus circonspect que sa sœur, et plus en harmonie avec sa mère.
— Écoutez, le plus simple est que je téléphone à nouveau à ce vieux monsieur, père du propriétaire, et que je demande à ce qu’on la visite. J’espère qu’il est valide, qu’il peut se déplacer, ou qu’il a quelqu’un d’autre que son fils éloigné géographiquement, quelqu’un de sa famille, pas loin, qui puisse nous ouvrir la maison. On la passera au peigne fin et on verra s’il y a quelque chose qui cloche, à l’intérieur comme à l’extérieur.
— Oui, Bertrand, c’est ce qu’il y a de mieux à faire, dit la mère.
— Tu lui téléphones ce soir, au vieux, hein Papa ? demanda Héloïse qui en était encore à imaginer des fêtes extraordinaires sur la terrasse.
— Compte sur moi.
 
Au moment de redémarrer le moteur, le GPS fit un bruit très aigu à percer les tympans, comme s’il eut été une radio au son poussé à fond, en recherche d’une station audible et la voix synthétique demanda à ce que le conducteur fît demi-tour. Le GPS était toujo

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