Y'en a, je vous jure… , livre ebook

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Y'en a, je vous jure...
Jean-Marc Brières
Roman de 288 000 caractères, 46 600 mots, 240 pages en équivalent papier.
Amours de jeunesse.
Les premiers, leurs professeurs ne sont que louanges à leur égard, ils ont d'excellentes notes.
Quant aux seconds, les employeurs ne tarissent pas d'éloges, bénissant le jour où ils les ont embauchés.
Les cours ou le travail achevés, ces fervents de l'ouvrage bien fait n'hésitent pas à commettre ce que l'on qualifie généralement de débordements charnels avec une passion sans borne. Certaines rumeurs courent çà et là au sujet de cet immeuble appelé "Le Gîte"...
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Publié par

Date de parution

06 juillet 2021

Nombre de lectures

3

EAN13

9791029404566

Langue

Français

Y’en a, je vous jure…
 
 
Jean-Marc Brières
 
 
 
 
Prologue – Des projets d'un ancien notaire
 
 
En sortant de la messe dominicale, l'homme salue quelques voisins sans s'attarder. Il quitte le parvis, presse le pas. Un personnage digne de son rang, ce Maître de Preslefond. Une mise impeccable, du chapeau exempt de toute poussière aux bottines étincelantes tant elles sont bien astiquées. Une élégance discrète qui laisse deviner un goût sûr. Amateur de belles choses, il ne rechigne jamais à la dépense dès qu'il s'agit de son apparence. Un personnage aux petits soins pour sa personne tant extérieure qu'intérieure.
Maître Timoléon de Preslefond s'arrête sur le trottoir, contemple une partie de son patrimoine, sourire aux lèvres. Il jouit du bonheur que lui procure sa dernière acquisition, comme ce à quoi il la destine. Un immeuble de trois étages, en excellent état et ne nécessitant que très peu d'améliorations, comprenant une vingtaine d'appartements avec balcon, chacun composé de trois pièces, cuisine, salle de bains, w.c. et cave. À cela s'ajoute une mansarde que l'on pourra emménager selon les besoins à venir. La propriété est cernée par plus de vingt mille mètres carrés de terrain laissé à l'abandon qu'il compte bien faire transformer en parc. Dès demain, les ouvriers seront sur place et, si tout va bien, dans un ou deux mois, l'heureux homme louera les lieux dans des conditions bien spécifiques à des personnes mûrement choisies. Il réalise enfin le rêve de sa vie, rêve partagé avec son épouse aimée : Dame Pétronille.
Tout au long de sa carrière professionnelle, Maître de Preslefond s'escrima à entasser les liasses de billets de banque, à accumuler les actions ou obligations de toutes sortes. Il engrangea de-ci de-là des lingots d'or sans oublier une imposante collection numismatique comprenant uniquement des pièces en or de toute époque. Opérations, légalement rentables, effectuées par le notable selon les diverses législatures traversées ces dernières décennies. Effectivement, lors de chaque renouvellement de la majorité aux élections nationales, le législateur s'est senti obligé de tenir ses promesses, ce dont a su profiter le notaire faisant montre d'une sagesse peu commune dans la gestion des biens de ses clients et surtout de son portefeuille. Ce qui permet à Maître de Preslefond de mener grand train, comme le lui impose sa position sociale. Ses qualités morales, sa probité légendaire, son affabilité de tout instant, le firent remarquer par des personnes haut placées et, selon l'expression consacrée, quel que soit l'opinion politique du moment.
Le petit hobereau de province, dès ses premiers pas dans le métier, n'eut qu'une hantise : sortir de l'anonymat de province, seule condition donnant accès aux richesses pouvant lui permettre de satisfaire son petit péché mignon. Il alla s'installer à Paris, ouvrit une étude notariale qui, en quelques mois, connut un succès remarquable grâce à certaines recommandations des édiles de sa ville natale. Ce qui permit au Notaire de côtoyer l'élite de la capitale donc du pays tout entier. Ces fréquentations ne lui tournèrent pas la tête. Il sut garder son rang, sans jamais se rengorger de ses relations ou s'abaisser à leur quémander quelque avantage, tel que médaille ou autre brevet. Poli avec tout un chacun, respectueux envers tous, jamais obséquieux, sachant garder son quant-à-soi, notre homme fut invité dans des salons fort prisés par la haute société. On le convia à des soirées mondaines ou à la chasse voire à participer à des journées de détente en compagnie de personnes de grande qualité. Là encore, il fut assez intelligent pour connaître les limites à ne pas dépasser. S'il fleureta aimablement avec certaines demoiselles, ce fût par amusement, galanterie très appréciée dans le grand monde. On loua son tact, son savoir et, surtout, sa discrétion s'agissant des richesses des uns et des autres, richesses qu'il se chargeait d'augmenter par ses connaissances dans la finance et surtout aux subtilités boursières. De même, il fréquenta une population plus ordinaire, dirons-nous. Pas la basse classe, évidemment, plutôt la classe moyenne, celle composée de toutes sortes de gens ayant un certain train de vie aisée, mais sortant du milieu qu'il fréquentait coutumièrement, des arrivistes susurrent les jaloux. Il put ainsi assouvir certains penchants, comme il appelait ses fantaisies charnelles.
Au cours de ces deux décennies parisiennes, Maître de Preslefond eut à recourir à de jeunes clercs. Au pays, on n'hésita pas à faire appel à lui pour embaucher quelque rejeton en peine d'emploi. Le notaire ne le regretta aucunement. Toutefois, il nota à maintes reprises la difficulté pour ces jeunes à trouver un logement décent, au prix modéré avec un confort minimum leur permettant l'apprentissage d'une assiduité et d'une conscience professionnelle exemplaires. La plupart de ces novices, les premières semaines, mangeaient un quignon de pain par jour, se déplaçant à pied, économisant sur tout sauf sur leurs vêtements puisque la profession de notaire exige une apparente élégance. Le montant de leur fortune, en arrivant à Paris, suffisait tout juste à se loger dans un hôtel ou un garni de second ordre, manquant souvent du strict nécessaire pour permettre un véritable repos et de bonnes possibilités d'hygiène. Cette situation attrista fort Maître de Preslefond qui, son bon cœur aidant, sans qu'un éventuel nouveau clerc lui en donnât l'idée, accorda une avance sur salaires et aida l'intéressé à se loger correctement dans la mesure de ses possibilités sans avoir recours à qui que ce soit.
Vint le moment où Maître de Preslefond songea à prendre sa retraite. Non qu'il eût atteint un âge canonique. Loin de là. La cinquantaine pas encore dépassée, il estima sa période laborieuse suffisante, une fois établi un état de ses richesses. Dame Pétronille, son épouse, en fût toute retournée, craignant qu'une oisiveté de chaque jour ne portât atteinte à leur vie sereine. Le notaire la rassura, lui faisant part du projet qui germait sous son crâne et dont il avait déjà jeté les premières bases. Par ailleurs, il lui promit de la distraction en l'amenant en croisière deux fois l'an et d'effectuer en sa compagnie un ou deux séjours annuels dans un pays étranger : à elle de choisir la destination à chaque fois. Dame Pétronille s'inquiéta de ce que leurs économies s'épuiseraient vite, les rentrées se tarissant. Son époux la rassura pour la seconde fois : leurs finances autorisaient bien d'autres folies encore et autrement plus onéreuses s'ils en avaient le désir. Les rentrées diminueraient sans pour autant se tarir. Elles devraient permettre un train de vie plus que correct. Il ajouta que, n'ayant pu avoir d'enfant, ils n'avaient d'héritiers que ceux qu'ils se donneraient selon leur bon plaisir ; quand bien même dépenseraient-ils tout leur magot, cela ne serait que justice puisqu'ils l'avaient honorablement gagné et qu'il n'y avait aucune obligation de léguer quoi que ce soit à qui que ce fut. Dame Pétronille rosit de bonheur, parla de changer sa garde-robe en son entier, d'acquérir certains effets dont la modernité rajeunit toute femme qui se respecte. Maître de Preslefond accéda à sa décision et lui proposa un crédit illimité sur un compte spécial qu'il approvisionna grandement dès le lendemain. De ce jour, Dame Pétronille accompagna son époux lors de chacune de ses sorties mondaines ou pas.
Cependant, avant que d’aller visiter d'autres cieux, que ce soit par mer, par fer ou par air (sous réserve des progrès à venir dans le domaine des transports), le notaire s'affaira à quérir une bâtisse suffisamment grande pour y loger des personnes dès leur arrivée à Paris. Sans le savoir, il créait un genre de foyer pour jeunes travailleurs. Certes, les règles imposées à cette jeunesse seront celles de la fin du dix-neuvième siècle. Seuls des hommes seront admis, avec interdiction formelle de recevoir des demoiselles ou des dames. Les intéressés seront tenus à une discipline rigoureuse quant au suivi de leur apprentissage, leurs études ou leur profession (selon leur position), une stricte observance de leur hygiène, leur habillement, les obligations imposées par le savoir-vivre. Toute une liste d'interdictions et de permissions sera placardée en un lieu visible de tous. Chaque personne aura un appartement meublé à minima, eau courante partout, comme le gaz et le chauffage central. D'autres commodités sont envisagées : l'aménagement du terrain alentour entre autres. Ce ne sont là que les principaux travaux et achats commandés, en attendant le premier "locataire".
 
*
* *
 
Maître de Preslefond mesure un mètre soixante-cinq sous la toise, pour soixante-douze kilogrammes sur la balance. Rondouillard, une légère bedaine prouvant que sa table ne manque de rien, il ne prise guère les efforts physiques autre que la marche qu'il pratique assidûment à raison de sept ou huit kilomètres par jour et peu importe le temps qu'il fait. Cheveux grisonnants, rouflaquettes idem, yeux marrons, moustaches grisâtres bien contenues par une application de cire spéciale, l'œil rieur, la bouche parfaitement dentée, la lèvre gourmande, l'homme se dit heureux de vivre, content de lui, satisfait de son épouse qui assure n'avoir eu qu'une seule chance dans sa vie : épouser le sieur de Preslefond. L'image du couple heureux, en somme, n'était l'absence de descendance voulue par Dieu, malgré une assiduité digne d'éloges dans leur devoir conjugal, comme il le précise si bien à qui veut l'entendre (version officielle qui évite de donner la véritable explication).
Dame Pétronille, une ancienne jouvencelle, dont beaucoup ignorent les origines, même son nom de jeune fille. Grande, brune, cheveux courts, grands yeux sombres, joli minois dans l'ensemble si l'on ne prend pas garde aux ridules à chaque coin d'œil, elle déteste les produits de beauté pour ne se pomponner qu'au naturel. Une beauté de jadis, comme certains la qualifient. D

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