À travers ton coeur , livre ebook
289
pages
Français
Ebooks
2025
Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne En savoir plus
Découvre YouScribe et accède à tout notre catalogue !
Découvre YouScribe et accède à tout notre catalogue !
289
pages
Français
Ebooks
2025
Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne En savoir plus
Publié par
Date de parution
16 janvier 2025
EAN13
9782379616303
Langue
Français
Poids de l'ouvrage
4 Mo
Publié par
Date de parution
16 janvier 2025
EAN13
9782379616303
Langue
Français
Poids de l'ouvrage
4 Mo
À travers ton cœur
Violette Subros
Violette Subros
Mentions légales
Éditions Élixyria
http://www.editionselixyria.com
https://www.facebook.com/Editions.Elixyria/
ISBN : 978-2-37961-630-3
Couverture : Dark&Light Art
Retrouvez nos plus belles
romances
Parce que vous méritez
les émotions les plus intenses !
Avant- propos
Cette histoire est un spin-off de Sous tes cendres , une romance éditée en 2023, centrée sur d’autres personnages.
À travers ton cœur se déroule après les faits de Sous tes cendres et suit la même bande d’amis.
Ce livre peut néanmoins se lire indépendamment, sans aucun problème de compréhension.
À ma Sister d’amour. Parce que ton cœur est l’un des plus beaux que je connaisse…
Prologue
Du haut de mes treize ans, j’observe la salle d’attente sous tous les angles pour m’occuper l’esprit. La peinture sur les murs est légèrement écaillée par endroits, mais la fresque pleine de couleurs qui me fait face est plutôt réussie. Elle représente des enfants en train de jouer avec des animaux imaginaires dans une forêt aux allures de contes de fées. Je la connais par cœur, chaque détail, chaque visage, chaque trait irrégulier laissé par le pinceau. Il m’arrive même d’en rêver la nuit. Généralement, mes songes commencent bien. Je m’amuse avec Léo, sautant de branche en branche pour essayer de faire un câlin à une bestiole toute mignonne aux grands yeux violets. Mais les choses se compliquent quand elle se transforme en horrible monstre baveux qui s’attaque à mon petit frère. J’entends Léo crier mon nom, me supplier de l’aider. Je tente de courir vers lui et pousse de toutes mes forces sur mes jambes, mais je ne parviens pas à le rejoindre. Mon cauchemar s’arrête toujours de la même façon, au moment où la bête referme son énorme mâchoire sur le corps de mon frangin.
L’arrivée d’un médecin dans la pièce me sort de mes pensées. Je secoue la tête pour chasser un frisson désagréable qui remonte le long de ma colonne vertébrale, puis reporte mon attention sur lui. Son visage aux traits tirés ne me dit rien qui vaille. Je suis certain qu’il va nous annoncer une mauvaise nouvelle et je ne suis pas le seul à appréhender. Les yeux de ma mère sont déjà brillants de larmes. Elle serre si fort la main de mon père que je pourrais presque entendre ses os craquer. Pourtant, il ne montre aucun signe de faiblesse. Droit comme un i, le menton levé et les épaules contractées, il plaque délicatement sa paume contre les reins de sa femme et l’aide à marcher jusqu’au bureau du docteur. Je vois les jambes de maman trembler lorsqu’elle s’assoit sur la chaise. Elle est à deux doigts de tomber dans les pommes.
— Attends-nous dehors, m’ordonne mon père sur un ton à la fois doux et ferme.
Mon regard dérive vers lui et se plante dans ses prunelles noisette.
— Je veux savoir, moi aussi. J’suis plus un gosse, papa !
Il soupire profondément en fermant les paupières pendant quelques secondes, puis s’approche de moi avec la même assurance qu’il conserve en tout temps. Mon père est un roc inébranlable. Quelle que soit la situation, il ne laisse jamais rien le déstabiliser, encore moins l’abattre. S’il ne se montrait pas aussi fort, je crois que ma mère n’aurait jamais pu affronter tout ça. Et moi non plus.
Je sens un bout de papier se glisser dans ma main, mais je n’y prête pas vraiment attention. Je suis toujours arrimé aux yeux de ce héros auquel j’aimerais tant ressembler quand je serai adulte.
— On n’en a pas pour longtemps, fiston. Et je te promets qu’on te racontera tout à la maison. Mais on a besoin d’être seuls un petit moment avec le médecin. Surtout ta maman. Tu comprends ?
Traduction : elle ne souhaite pas s’effondrer devant toi. Bien sûr que je comprends, ce n’est pas la première fois. Mais ça m’énerve ! Je voudrais plutôt être là, auprès d’elle, et pouvoir la prendre dans mes bras. Enfin, pour être honnête, je voudrais surtout qu’elle me prenne dans les siens et me murmure que tout ira bien, mais je ne l’admettrai jamais !
— Va te chercher un truc à manger à la cafétéria. On sera sortis avant que tu l’aies terminé, conclut-il en caressant mes cheveux crépus.
Je réalise alors qu’il m’a filé un billet. En temps normal, je suis heureux quand mon daron me donne du fric, mais pas aujourd’hui. J’échangerais toutes mes économies pour que cette journée ne soit qu’un mauvais rêve.
Je fourre l’argent dans ma poche et fais mine de longer le couloir, mais dès que mon père a le dos tourné, je me faufile jusqu’à la porte à peine entrouverte qu’il vient de repousser. L’œil collé à la fente, je scrute le bureau comme les idiots de mon collège dans le vestiaire des filles.
OK, j’avoue, je l’ai déjà fait une fois ou deux, mais c’était seulement pour ne pas perdre la face devant mes potes. Et peut-être un peu pour reluquer le joli soutien-gorge de Nina Lamberg, mais ça, c’est un détail.
Cette fille est tellement canon avec ses gros nibards !
Je m’ébroue de la même manière que notre chien, Rooky, quand il sort de la rivière.
Concentre-toi ! Ce n’est pas le moment de penser à Nina.
Le médecin se met à parler en hochant la tête avec un air de pitié qui me donne envie de hurler. Et de le frapper aussi, accessoirement.
C’est définitif, je déteste ce mec !
Je n’entends que la moitié des mots qu’il prononce, à cause de la fichue fontaine à eau qui émet des « glouglou » toutes les trois secondes à côté de moi.
« état aggravé », « chimiothérapie », « navré ».
Pas besoin d’être un génie pour comprendre. Mon cœur s’affole et cogne dans ma cage thoracique. De la sueur s’écoule le long de mon cou alors que je suis frigorifié. Mes oreilles bourdonnent au point que je ne capte pas le pourcentage de chances de survie donné par le doc, mais la réaction de ma mère me suffit. Elle éclate en sanglots une seconde plus tard tandis que mon père la serre dans ses bras.
Je ne peux pas croire que ça recommence.
Dégoûté, en colère contre le monde entier et pris de nausées, je traverse le couloir en courant pour quitter cet endroit de malheur. J’ai l’impression que la bestiole de mes cauchemars est en train de me poursuivre pour m’avaler tout cru !
Je ne fais pas attention à la direction que j’emprunte. Tout ce que je sais, c’est que j’ai besoin de prendre l’air. Alors, je me précipite vers la première sortie que je croise.
Une fois dehors, je pousse un cri rageur avant que de grosses gouttes commencent à perler au bord de mes yeux. Ce n’est pas dans mes habitudes de pleurnicher, mais à force de tout garder à l’intérieur, je suis une vraie cocotte-minute. Je laisse les larmes rouler sur mes joues, ainsi que des gémissements minables remonter le long de ma gorge. Ma cage thoracique est secouée comme si un tremblement de terre s’acharnait sur mes côtes. Les paupières fermées, les épaules voûtées et les doigts agrippés à une jardinière en pierre, je ne contiens plus mon chagrin. Il faut que ça sorte.
Fais chier !
Après quelques minutes, je réussis enfin à me calmer, mais le poids qui comprime ma poitrine n’a pas disparu, bien au contraire. Il enfle chaque seconde jusqu’au moment où je ne pourrai plus le porter.
Comment fais-tu, papa, pour ne jamais craquer ? J’aimerais tant être aussi fort que toi !
— T’as fini ? lance une voix moqueuse dans mon dos. Je te signale que c’est mon endroit pour chialer, ici. J’ai même noté mon nom sur le bac à fleurs !
J’essuie rageusement mes joues mouillées avant de me retourner vers la fille qui m’a interpellé. Mon regard incendiaire rencontre le sien, railleur et serein. Elle me fixe avec un demi-sourire que je ne sais pas comment interpréter.
— Pardon, soufflé-je sans réfléchir à la portée de mes mots.
— Tu plaisantes, n’est-ce pas ? rétorque-t-elle alors que son petit nez se retrousse joliment. Je t’agresse à moitié en revendiquant un pot de géraniums comme mon territoire, et toi, tu t’excuses ? Dire que les gens me trouvent bizarre !
— Tu sais quoi, je m’en fous. Tu me soûles ! riposté-je en me dirigeant vers la porte.
— Pourquoi tu pleurais ? me demande-t-elle sur un ton beaucoup plus doux. Mauvaise nouvelle ?
Je devrais l’ignorer et me casser, mais je crois que j’ai envie de parler. J’en ai besoin.
— C’est mon petit frère, il est malade, confirmé-je en lui faisant à nouveau face.
— Gravement ?
— Ouais. Et ça n’a pas l’air de s’arranger.
— Mince, soupire-t-elle en se mordant l’intérieur des joues. Désolée. Vous êtes proches tous les deux ?
Je hausse les épaules et finis par m’assoir par terre, adossé contre le mur. Elle me suit des yeux avant de me rejoindre.
— Plutôt, oui. Il est… gentil. Souriant. Il ne se plaint jamais. Tout ce qu’il demande, c’est que je joue avec lui, lui lise des histoires et qu’on regarde des dessins animés ensemble.
— Et tu fais tout ça ?
— Quand je peux. Mais pas assez souvent, je crois.
— Dans ce cas, tu sais déjà comment réagir. Accorde-lui plus de temps.
— Le temps, c’est bien le problème ! soufflé-je en me retenant de pleurer à nouveau.
— Non. Tu te trompes. Pour toi et tes parents, c’est en effet ce qui vous obsède. Combien d’années lui reste-t-il ? Combien de mois ? Mais je vais te confier un scoop : pour lui, ce qui compte, c’est que vous soyez à ses côtés, maintenant. Quand il sera mort, il ne souffrira plus, il ne pourra plus regretter vos moments ensemble, contrairement à vous. C’est là-dessus que tu dois te concentrer. C’est ça, le plus important.
Touché par ses mots bourrés de maturité, je croise son regard à nouveau. Il semble à la fois plein d’espoir, pétillant de vie, et pourtant si triste.
— Et toi, pourquoi tu viens chialer au-dessus des géraniums ? l’interrogé-je, curieux.
— Pas de larmes aujourd’hui ! réplique-t-elle en se redressant. Simple contrôle de routine et tout va bien.
Je m’apprête à lui poser d’autres questions, mais elle me coupe dans mon élan en collant ses lèvres sur ma joue. Surpris par son geste, je recule d’un pas, mal à l’aise.
— Bon courage avec ton frère. À un de ces qua