Accept me
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Description

Romance contemporaine MM - 360 pages (spin-off du roman Fix me)


Romain s’est forgé une personnalité par complaisance, une façade derrière laquelle, chaque jour, il se trahit lui-même, jusqu’au jour où un drame le ramène en France. Il est alors confronté à son passé... un passé peuplé de fantômes.


De son côté, sacrifiant sa propre vie privée, Sam lutte contre l’intolérance et se consacre corps et âme à ceux mis au ban de la société.


Après deux ans de séparation, l’amitié de Romain et de Sam a-t-elle survécu ? Ces retrouvailles peuvent-elles les rapprocher plus encore ?

Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 46
EAN13 9782379611551
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0045€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Accept me

MARIE SOREL
MARIE SOREL

Mentions légales
Éditions Élixyria
http://www.editionselixyria.com
https://www.facebook.com/Editions.Elixyria/
ISBN : 978-2-37961-155-1
Photo de couverture : StarsStudio
PROLOGUE


L’amour a ce petit quelque chose de lumineux, il offre ce battement de cœur supplémentaire, cette peur constante, cette main tremblante, cette chorégraphie au creux du ventre, ça pétille, ça danse, ça vit. C’est exactement cela, alors que mes paupières se soulèvent avec délicatesse, je me sens plus en vie que jamais. Jusqu’il y a peu, j’avais ce sentiment intrinsèque que quelque chose ne fonctionnait pas correctement, que j’avais été placé sur le mauvais chemin et que de ce fait, pour l’éternité, je me traînerais, tentant inexorablement d’approcher un peu le bonheur. C’est ça, la cigogne qui m’avait déposé ne devait pas avoir l’intégralité de ses capacités, elle avait dû se cogner la tête avant de prendre son envol et était repartie quelque peu désorientée.
J’ai seulement dix-sept ans et hier soir pour la première fois, j’ai eu, perçu, découvert ce que voulait dire se sentir soi. Se sentir bien. Tomber amoureux n’est pas un choix, c’est un saut dans le vide, grisant, euphorisant.
La lumière qui traverse mes volets entrebâillés m’indique que même la météo a décidé qu’aujourd’hui serait une belle journée. Il flotte ici une douce euphorie, elle ne me quitte pas, plus. Je m’étire, tends chacun de mes muscles pour tenter de les réveiller eux aussi, je baigne encore dans cette plénitude, ce sentiment que tout est devenu extraordinaire. Extra-Ordinaire, c’est exactement cela, il n’y a aucun doute. Mon cœur explose, frappe contre ma poitrine, ça fait mal et contradictoirement ça fait un bien fou. Cet organe qui ne me servait qu’à vivoter prend aujourd’hui toute sa place, enfin il s’épanouit, se développe, m’insuffle cette force que je peinais à trouver.
Quand mon téléphone posé sous mon oreiller bipe, je me retourne instantanément pour le saisir.

[ On se retrouve au parc à onze heures ]

Mes lèvres s’étirent. Fébrile, je me lève pour me préparer non sans avoir pensé à répondre, le cœur battant la chamade. Si un jour on m’avait dit que je sentirais ces foutus papillons dans mon ventre, marcherais sur de la guimauve, j’en aurais très certainement ri à gorge déployée. Et pourtant…
Quelques longues minutes plus tard, je suis assis dans la cuisine le nez plongé dans ma tasse, Caroline, ma sœur, s’installe face à moi. Je relève la tête devant son regard pesant.
— Quoi ? demandé-je en grognant.
— Rien, répond-elle avec une moue amusée.
— Balance ce que tu as à dire, j’aime pas quand tu fais cette tête.
— Tu es tout beau ce matin, tu as un rendez-vous ?
— Non. Arrête, je vais croire que tu es devenue barge.
— Romain, tu as quelque chose sur le visage.
— Quoi ? m’écrié-je en me redressant. Où ?
Mes mains partent toucher ma peau, tâtonnent, cherchent alors que ma sœur éclate de rire. Je stoppe mes mouvements, la fixe incrédule, essaie de comprendre ce qui peut bien la mettre dans cet état. Je n’aime pas sa moue amusée qui se dessine ni ses yeux qui pétillent de malice, non, je n’aime pas ça ! Je la connais comme si c’était moi, nous sommes faits dans le même moule, enfin presque, seulement nés à quelques minutes d’intervalle. Elle la première. Avant qu’elle n’ait le temps de répondre, nos parents nous rejoignent, je me lève, les embrasse, je dois filer j’ai un rendez-vous important. Caroline suit mon mouvement, s’approche et se penche pour déposer une bise sur ma joue. Je n’ai pas le temps de la repousser, sa voix s’échappe dans un chuchotement.
— Je crois que tu es amoureux, dépêche-toi d’aller le rejoindre…
Je me redresse surpris, mon ventre se noue, mon estomac tourne dans tous les sens, je peine à déglutir et j’attends. J’avoue en cet instant être impuissant. J’ancre mes yeux aux siens, j’ai peur de voir son jugement et surtout, je me demande comment elle sait, comment a-t-elle deviné ? Jamais jusque-là je n’en avais parlé, jamais, jamais je n’avais su. Car oui, elle a raison, si mon cœur frappe si fort, si mon corps tremble autant, c’est pour un garçon et pas n’importe lequel, c’est Le garçon. Je ne l’ai pas choisi, nous nous sommes juste trouvés.
— Tu… enfin je…
— Comment je le sais ? Je te connais par cœur, peut-être plus que toi-même, et ce que je peux te dire c’est que j’aime te voir avec ce sourire, ces yeux qui pétillent, je veux que tu sois heureux et j’espère que tu me le présenteras bientôt. Allez, file avant que je te demande de tout me raconter et surtout, couvre-toi !
Je bloque, sidéré, mes yeux doivent sortir de leurs orbites, Caroline part dans un fou rire incroyable quand elle comprend les pensées qui m’assaillent.
— Ton manteau, il fait un froid de canard, pense à prendre ton manteau.
— Ah oui, bien sûr, réponds-je penaud.
Nous sommes en plein mois de décembre ; dans quelques jours, Noël sera là, lumineux, joyeux, apportera son lot de surprises. C’est avec le sentiment de sauter sur des nuages, de voler dans du coton que je sors de la maison. J’ai l’âme qui fredonne un concerto, le cœur qui appose son rythme et donne à l’ensemble cette symphonie unique. Je ne savais pas comment le dire, je ne savais pas comment serait vécue cette annonce, il me reste mes parents, mais l’assentiment de ma sœur est peut-être le plus important pour moi. Et puis, il y a le reste du monde…

Quelques jours plus tard, le reste du monde n’a pas été ce que j’espérais. Noël, une surprise dont je me serais passé. Noël ne sera plus jamais pareil.

L’utopie, la naïveté, l’espoir… je ne sais pas ce que j’avais pris comme compagnon, et très vite, j’ai dû l’abandonner pour rester seul, vide, un fantôme déambulant dans le corps d’un homme qui plus jamais ne pourrait aimer. Car oui, plus jamais je n’aimerai.
CHAPITRE 1


Romain

Premier jour.
Nouveau départ.
Nouvelle mission.
J’ai accepté, non, j’ai demandé à revenir. La France n’avait rien à m’apporter. Ici, je me sens utile, je n’ai pas besoin de revêtir un costume pour vivre au milieu de la cohorte humaine. Ici, je suis Romain, infirmier militaire. Je ne suis pas la victime des insultes, des crachats de mon quartier. Je ne suis pas cette tapette, pas le souffre-douleur de personnes mal dans leurs baskets qui savent juste rejeter ceux qui ne leur ressemblent pas. Pourquoi la différence n’attire pas l’indifférence plutôt que la violence ? Un soir, j’ai été surpris en train d’embrasser un garçon. Cachés derrière un arbre, dans un parc, nous voulions rester discrets. Il était mon premier amoureux, je venais de comprendre ce qu’était ce sentiment fou, dingue, je vivais sur un petit nuage… Depuis, rien ne va.
J’avais dix-sept ans, la tête emplie de rêves, le ventre terrain de jeux de milliers de papillons, le cœur gorgé d’espoir. Je suis reparti avec une blessure inguérissable, j’ai abandonné mes dix-sept ans, mes espoirs, mes rêves, évincé les papillons. Il n’y avait plus rien, ne restait de moi qu’une coquille vide. Dix ans plus tard, me voilà fondu dans un moule conforme à celui dans lequel je dois vivre, celui imposé par la société, par ma peur. À dix-neuf ans, je me suis engagé dans l’armée, me suis camouflé pour devenir celui que je n’étais pas. Mes envies, mes rêves, mes espoirs… ils n’existaient plus, ils n’en avaient plus le droit. Les militaires revêtent cette tenue pour passer inaperçus en zone hostile, j’ai fait de même, dans chaque acte, chaque geste. J’ai enfilé ma propre combinaison, suis resté caché aux yeux de tous, j’étais Romain, un jeune homme un peu trop timide. Pour moi, l’hostilité se trouvait partout, à tout moment, en tout lieu. J’ai joué, inventé des histoires d’amour, des coups d’un soir lors des permissions… avec des filles. Je devais créer un personnage acceptable aux yeux de mes pairs. Et puis, je suis devenu infirmier.
Dans cet avion qui me mène vers le Tchad, je repense à la première fois que j’ai parcouru ce même trajet. Je suis déjà venu durant six mois. J’ai dû repartir, car les périodes passées sur les terrains de guerre sont comptées, mesurées presque comme du papier à musique. Le tempo est parfaitement rodé. Ensuite, nous pouvons revenir ou réintégrer un hôpital militaire. Un claquement de doigts plus tard, plus de mine, plus de cris, plus de sang. Les rires se glissent dans les ruelles où les enfants jouent, ils sont loin de ceux qui périssent entre les pierres explosées de leur ville ou village. Deux mondes totalement différents dans lesquels j’évolue.
— Salut, Romain, content de te revoir, comment vas-tu ?
Sur le tarmac la chaleur me saisit, face à moi l’adjudant Martin me tend la main. C’est lui qui est venu nous récupérer pour nous accompagner jusqu’à notre demeure provisoire.
— Ç a va merci, le voyage a été quelque peu chaotique, mais normal avec notre pilote.
Ce dernier arrive à nos côtés, éclate de rire quand il voit ma mine verdâtre. Je serre toujours les dents à m’en faire mal, comme si je craignais que, malgré mes pieds bien ancrés dans le sol stable, je puisse encore rendre mon déjeuner. Les turbulences ont eu raison de mon estomac. Je saisis mon sac, le glisse sur mon épaule, suis notre chauffeur. Nous avons une heure de trajet avant d’arriver et je sais d’avance les rebonds, trous, virages, peu idéaux pour apaiser mes maux. Malgré les paysages qui s’étirent, le soleil qui réchauffe, le spectacle époustouflant offert par cette nature, je me concentre sur ma respiration.
Lorsque nous débarquons, c’est plutôt calme. Quelques hommes déambulent entre les tentes. J’entre dans celle qui sera ma maison pour quelques mois, j’y aurai un espace réduit entouré par d’autres. Rapidement, je dépose mes affaires avant d’aller visiter les lieux, me présenter à mes supérieurs. Il est probable que certains ne me soient pas inconnus, mais pour les autres… Nous devrons très vite apprendre à nous coordonner, à nous connaître. Dans la clinique, deux médecins, un généraliste et un chirurgien

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