AMOUR ascendant catastrophes !
146 pages
Français

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AMOUR ascendant catastrophes ! , livre ebook

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Description


Abusivement superstitieuse, elle ne trouve pas l'amour.


Il ne se remet pas de sa rupture.


Le destin va pourtant les frapper d'une drôle de manière...



Muguet, vingt-huit ans, travaille dans une boutique de lingerie. Savant mélange entre Audrey Hepburn et la Schtroumpfette, elle appréhende la vie avec maladresse. Parfaitement imparfaite, elle rêve de rencontrer le grand Amour, celui qui fera battre son cœur comme nul autre. Force est de constater que jusqu'à présent, les prétendants ne se bousculent pas au portillon...

Florian, trente-deux ans, oenologue de profession, a tout de l'athlète qui plaît aux femmes. Mais sa grande sensibilité ne l'aide pas à surmonter sa dernière rupture. Malheureux, perdu, il sonne à la porte des Artichauts Machos, un groupe de parole dont le but est simple : désintoxiquer les adhérents d'un amour déchu.


Si ces deux âmes esseulées devaient brièvement écrire leur première rencontre, ils n'utiliseraient probablement pas les mêmes mots...

Déroutante pour lui... Un gars perdu pour elle ! Non merci, elle a déjà assez donné !



Attention, Cupidon reste maître de la partie...

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 25 février 2022
Nombre de lectures 1
EAN13 9782376527749
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0037€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

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Jean-Marie Roth
Amour ascendant catastrophes !



ISBN : 978-2-37652-774-9
Titre de l'édition originale : Amour ascendant catastrophes !
Copyright © Butterfly Editions 2022

Couverture © Butterfly Editions - Depositphotos
Tous droit réservés, y compris le droit de reproduction de ce livre ou de quelque citation que ce soit sous n'importe quelle forme.
Cet ouvrage est une fiction. Toute référence à des événements historiques, des personnes réelles ou des lieux réels cités n'ont d'autre existence que fictive. Tous les autres noms, personnages, lieux et événements sont le produit de l'imagination de l'auteur, et toute ressemblance avec des personnes, des événements ou des lieux existants ou ayant existé, ne peut être que fortuite.
ISBN : 978-2-37652-774-9
Dépôt Légal : mars 2022
27022022-1835-VF
Internet : www.butterfly-editions.com
contact@butterfly-editions.com

1
Non, une agrafeuse haute de deux mètres, ça n’existe pas. Pas davantage que des stylos longs comme des tuyaux d’égout, et encore moins une gomme rose fluo en forme de Hello Kitty géante tenant un trèfle à quatre feuilles entre ses petites mimines.
Cette idée, saugrenue autant que fugace, forge un sourire enfantin sur le visage radieux de Muguet alors qu’elle est installée en face de Robert Grancier. Homme fin à l'orée de la cinquantaine, aussi élégant qu’un dandy puisse paraître, il semble voguer dans des pensées plus adultes. À vingt-huit ans, la jeune femme est fière de proposer ses propres modèles de lingerie féminine à ce ponte qui observe de ses doigts concupiscents et néanmoins connaisseurs, les différents soutiens-gorges et autres culottes de soie, exposés devant lui.
Muguet, tant physiquement que mentalement, évoque un mélange savant entre Audrey Hepburn et la Schtroumpfette. Ses cheveux blonds bouclés miment la rébellion sur ses tempes et sur le haut de son front. Invitant ainsi la grâce à magnifier plus encore d’adorables yeux verts. À sa façon de se tenir, torse bombé, il ne fait nul doute qu’elle sait sa poitrine éveiller les fantasmes. Atout dont elle joue sans vulgarité jamais. Bien sûr, pour l’occasion, son choix s’est porté sur une robe de flanelle suffisamment échancrée pour offrir aux désirs la naissance d’une dentelle noire cachant ce que Tartuffe priait que l’on couvrît. Muguet a pour elle la grâce, et contre elle, la timidité. Pour elle des yeux rieurs, contre elle un regard parfois trop inquiet. Pour elle un corps de princesse, contre elle une maladresse fréquente. Pour elle tout ce qu’elle a contre elle, tant ses qualités et ses défauts s’ingénient à la rendre parfaitement imparfaite. Un paradoxe fait femme. Mais quel adorable paradoxe !

Pendant que l’homme prend son temps pour juger et jauger les différents articles de bonneterie, les images virevoltent désespérément dans la tête de la jeune styliste.
C’est ainsi qu’elle ne parvient à chasser de son esprit celles, stupides, d’agrafeuse géante et autres inepties. Souvenirs de ses six ans. De ce qu’elle concevait lorsque sa maman, secrétaire de direction, expliquait en rentrant tard qu’elle avait passé l’après-midi dans son bureau. La petite Muguet prenait la pièce pour le meuble. Au même titre qu’elle confondait, par métonymie, le contenu et le contenant quand son papa commandait un demi puis que l’étourdi serveur lui apportait une chope entière.
Robert Grancier ne s’y trompe pas en laissant glisser son regard de la dentelle à la demoiselle, imaginant sûrement la première portée par la seconde.
Il se l’autorise aisément, au titre de rédacteur en chef de la revue de mode «  Les dessous du féminin  ». C’est lui qui définit la tendance, lui qui influence, indiquant sans complexes à ses lectrices ce qu’il leur faut aimer pour être aimées. Le bon goût, le seul goût, c’est celui de son équipe, bien sûr, mais surtout le sien.
— Mademoiselle… Muguet… Permettez que je vous appelle Muguet ?
La concernée acquiesce, les yeux grands ouverts en amande.
Pour ménager ses effets, tel un mauvais acteur shakespearien confondant silence éloquent et ennui de l’auditoire, le quinquagénaire opine longuement, bouche serrée.
— Muguet, répète-t-il comme pour affirmer sa considération, je vais accepter vos créations pour la soirée « Nouveaux Talents » que j’organise… Enfin, que le magazine organise, rétablit-il dans une feinte humilité.
Le cœur de l’artiste bat à lui en rendre la respiration haletante tandis qu'elle se répand en remerciements. Ce moment est une promesse de consécration. Et certainement une solution pour sortir de la mouise la boutique de lingerie fine qu’elle tient avec son amie Sophie qui en est la propriétaire.
— Vous aurez ainsi l’occasion de présenter vos modèles au Tout-Paris et aux influenceurs Internet, sourit Grancier avant de préciser que l’événement aura lieu le 13 du mois suivant
Folle de joie, Muguet trace discrètement un petit cercle invisible devant elle avec son index tout en ouvrant son agenda puis ses yeux, en grand. En très grand.
Terrorisée, elle constate que ce jour est un vendredi 13 qu’elle a barré d’un énorme : « Malade !!! »
Nombre de prétentieux proposent au regard de leurs invités des gages de culture purement fictifs. Ainsi, maints salons étalent d’immenses bibliothèques recelant mille trésors de la littérature, preuves irréfutables de l’appétence des maîtres des lieux pour l’art et la connaissance. Sauf qu’en fouillant un peu, il s’avère parfois que tout cela n’est que poudre aux yeux, que pas une page de ces ouvrages n’a jamais été lue.
Chez Muguet, l’espace réservé aux livres ne brille pas par son étendue, sa salle à manger ne dépassant pas 15 m 2 . Ce faisant, impossible de deviner la couleur de la tapisserie tant les murs sont habillés de romans et autres pépites de l’esprit humain. Et pas un verbe n’a échappé à la soif de connaissance et d’évasion de la jeune femme.
Pieds nus sur sa moquette bleue, simplement vêtue d’une vaporeuse sortie de bain orange assez courte et ajourée tout en restant décente, elle semble comblée. Ses longs cheveux dorés tombent par mèches sur ses épaules, soudés par l’eau de sa douche, la faisant ressembler à une héroïne picturale de Botticelli.
Face à elle, un homme de la trentaine, ni beau ni laid, ni grand ni petit, ni gros ni maigre. Il a la particularité de ne se distinguer en rien. De sembler transparent. C’est le genre de personne que l’on peut croiser dix fois sans la reconnaître. Certains le décrivent en précisant que tout le monde est différent, sauf lui. Même son accoutrement, composé d’un jogging gris sans taille et d’un tee-shirt dénué de toute couleur, participe de son invisibilité.
En cet instant, il tourne autour de Muguet, effectuant de lents gestes étranges, comme s’il se trouvait en quête d’une inspiration divine.
— Je vois, je vois… affirme-t-il d’une voix pénétrée. Quand tu es rentrée, tu revenais de la clinique… Mais il n'y a pas de malade… Non, c’est une naissance… Dans un jardin… Non, ce n’est pas ça ! Le jardin est un verger, je distingue des pommes, une femme… C’est le paradis, c’est Ève… Une certaine Ève vient d’avoir un enfant !
Muguet écarquille les yeux, circonspecte, tandis que le devin poursuit en fermant les siens, comme pour ne plus distinguer que l’invisible.
— C’est une fille. Elle est très belle, cependant elle a un problème… Là, je suis dans une cuisine, je veux servir une soupe… On me tend une louche. Pourquoi ? C’est un rébus… Je sais ! Oui, c’est ça… le bébé louche !
Le sang de Muguet ne fait qu’un tour. Mille fois.
— C’est la tienne de soupe qui est dure à avaler, tempête la jeune femme. Ça fait six semaines que tu te fous de moi. J’avais des doutes déjà, pourtant je n’osais y croire. Six longues semaines que je t’héberge, persuadée que tu as un don unique et un cœur immense, refusant de te faire payer pour tes visions.
L’homme fait mine de ne pas saisir ces propos. Muguet n’en a cure. Elle prononce entre ses dents tant la haine la submerge.
— Pendant que je bosse et que tu te prélasses ici, tu fouilles dans mes mails. C’est pour ça que tu connais tout de ma vie et que tu peux jouer les mages !
Plus elle relate, plus elle crie. Cette prise de conscience mène la grugée au bord des larmes.
L’homme inspire aussi profondément que ses sourcils se crispent.
— Douter d’un don offert par les esprits peut s’avérer maléfique, malheureuse.
La maîtresse des lieux se saisit de son téléphone.
— Esprit, mon cul ! Tu as lu mes mails durant que j’étais sous la douche. Hier soir, mon amie Ève m’a écrit. « Bonjour ma chérie. Ça y est, mon petit bébé est enfin arrivé. C’est une adorable petite fille. Elle louche un peu, ça partira sûrement en grandissant. »
La jeune femme repose son portable tandis que l’accusé ouvre des bras quasi victorieux.
— Exactement ce que j’ai dit, ma douce.
— Ce matin, j’étais à la banque et pas à la clinique. Je te l’avais d’ailleurs dit hier soir, mais tu n’en as rien à foutre de moi. Ève était ma prof de danse quand j’avais huit ans. Elle vit dans le Sud aujourd’hui et son bébé est un petit chien qu’elle vient de recevoir. Alors, maintenant, tu vas foutre le camp d’ici et je ne veux plus jamais entendre parler toi, espèce de

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