Arte Corpus : Angel et Raph - Tome 1
159 pages
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Arte Corpus : Angel et Raph - Tome 1 , livre ebook

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Description

De la haine à l’amour, il n’y a souvent qu’un pas !

Lorsqu’ils se rencontrent aux fiançailles d’une amie commune, Angélique et Raphaël réalisent aussitôt qu’ils ne sont pas faits pour s’entendre. Elle le trouve rustre et antipathique, selon lui elle est froide et prétentieuse. Pourtant, ils ne sont pas si différents : leur caractère borné n’a d’égal que l’amour sans limites qu’ils vouent à leur entourage.

Mais alors que le talentueux tatoueur croque la vie à pleines dents, la jeune psychologue vit à travers les yeux de son frère aîné, atteint d’un handicap et d’une pathologie incurable. Leurs existences aux antipodes l’une de l’autre vont se télescoper et leur prouver que les apparences sont souvent trompeuses.

Raphaël comprendra-t-il que le monde n’est qu’une palette aux nuances de gris ? Angélique parviendra-t-elle à accepter qu’une vie de sacrifices ne la rendra jamais heureuse ?

Une chose est sûre : aucun des deux ne sortira indemne de cette rencontre.

Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 48
EAN13 9782381510224
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0037€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

© Jenny Rose, 2020
© Éditions Plumes du Web, 2020
82700 Montech
www.plumesduweb.com
ISBN : 978-2-38151-022-4

Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l'Auteur ou de ses ayants cause est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.
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1.
RAPHAËL

Je regarde le paysage ensoleillé à travers la vitre de la voiture, et une seule question tourne en boucle dans ma tête : « Putain, qu’est-ce que je fous là ? » Alors oui, je sais très bien que je suis plein de mauvaise volonté, que c’est quand même les fiançailles de l’un de mes meilleurs potes, mais je n’y peux rien. Ça m’emmerde copieusement d’y aller.
J’ai enfilé une chemise, dont l’étiquette s’amuse comme une petite folle à venir irriter la peau de ma nuque. À côté de moi, Victoria – alias Tori – n’arrête pas de me lancer des coups d’œil scrutateurs, comme si elle craignait que j’ouvre la portière et me jette sur l’asphalte pour échapper à cette soirée. Elle me connaît bien, il faut dire ; sans doute mieux que n’importe qui, si j’oublie Andy, qui tire une tronche de six pieds de long depuis la banquette arrière.
Comme moi, il n’est pas jouasse à la perspective de voir roucouler un couple fou amoureux pendant plusieurs heures. En ce qui me concerne, c’est juste parce que les démonstrations publiques de tendresse, ça me sort par les yeux. Pour lui, c’est un peu plus compliqué, compte tenu du nombre d’histoires merdiques qu’il a enchaîné.
Ce qui n’empêche pas que nous soyons tous les deux ici, comme deux crétins, plein cap sur la région parisienne. Je n’attends rien de cette soirée, j’ai simplement envie que le temps s’accélère pour retrouver au plus vite mon plumard. Heureusement que j’ai embarqué deux paquets de clopes avec moi, ça va me sauver la vie et, éventuellement, me permettre d’être un peu moins con.
Quoique. Je ne peux rien affirmer concernant ce dernier point.
Très vite, Tori gare sa Clio dans la cour gravillonnée qui s’étend devant le gîte loué pour l’occasion. On dirait un petit manoir perdu au milieu des bois, un truc assez rupin et sûrement hors de prix. Cela dit, quitte à passer la soirée ici, autant que j’en prenne plein les yeux.
Je m’extirpe de l’habitacle en marmonnant, au moment où je remarque que le futur marié s’avance vers nous avec un sourire de bienheureux. En temps normal, je me serais foutu de sa gueule, mais je me contente de lui rendre l’étreinte bourrue qu’il me donne, à grand renfort de tapes viriles dans le dos. Après avoir salué comme il se doit Andy et Tori, Romain nous entraîne vers l’entrée du gîte en nous faisant la conversation :
Alex et Tim ne sont pas venus avec vous ?
Andy, ici présent, a un frère jumeau qui, en plus de passer sa vie à m’enquiquiner, est le pierceur qui travaille avec Tori et moi dans le salon de tatouages Jonas's Ink . Mais Alex est aussi une vraie diva quand il s’agit de choisir ses fringues, et c’est pour cette raison que son mec et lui n’ont pas fait la route avec nous. Au bout du dixième essai de chemise, je lui ai laissé deux options : soit nous partions sans eux, soit il passait par la fenêtre. Ce petit con s’est marré, et nous avons décampé alors qu’il hésitait encore entre la chemise bleu marine en coton égyptien, ou la blanche en lin, qui s’accordait bien avec ce début d’avril ensoleillé.
J’ai failli l’étrangler.
Pourtant, tous mes potes savent que mon niveau de patience est plus bas que la moyenne mondiale. Sauf quand il s’agit de mon boulot, où je peux passer trois heures penché sur le dos d’un gars à encrer dans sa peau des détails minuscules. Comme quoi, je suis bourré de ressources.
Romain ricane quand Andy lui raconte les faits, puis nous invite à quitter l’entrée du bâtiment pour rejoindre la salle de réception. Il nous informe aussitôt qu’il va avertir sa future femme de notre présence, ce qui me laisse le temps de découvrir la décoration des lieux.
Tout n’est que couleurs pastel, drapés pendus au plafond et confettis en forme de cœur et de petit Cupidon. Mon œil aguerri repère aussitôt la table destinée à l’apéritif, qui présente un gigantesque saladier de punch et différentes bouteilles d’alcool, de jus de fruits et de sodas. Ça me réconforte un peu, mais ne parvient pas à me faire oublier ce que j’ai sous les yeux.
Putain, c’est super niais.
Andy ricane, mais Tori me fusille du regard. Ses iris, d’un bleu sombre profond, me mettent en garde, comme eux seuls savent le faire.
Je vous jure que si vous me foutez la honte, vous pouvez dire adieu à vos bijoux de famille, chuchote-t-elle à toute vitesse. Et je ne plaisante pas.
Le message est transmis, reçu cinq sur cinq. Je ne réplique même pas, parce que je sais parfaitement qu’elle peut me passer le savon de ma vie si jamais je la mets mal à l’aise.
Tori, c’est un peu la matriarche du groupe. Je la connais depuis toujours, parce que j’ai vécu les trois quarts de mon enfance au sein de sa famille, quand mon père prenait la route pendant plusieurs semaines et que ma mère enchaînait parfois sept jours de service consécutifs à la gendarmerie. Elle change régulièrement de casquette et s’adapte aux situations souvent pourries dans lesquelles on l’implique, en étant tantôt la mère poule, tantôt la bonne copine, ou même la petite sœur fragile. Je ne lui dis jamais, pourtant ma vie serait bien triste sans elle.
Soudain, je remarque que les parents de Rose – la fiancée – s’avancent dans notre direction. La meilleure option reste la fuite, surtout quand on sait qu’Armelle prend toujours un malin plaisir à me regarder de haut en bas comme si je n’étais qu’une raclure de bidet. J’esquisse un pas en arrière, conscient que noyer la mère de la future mariée dans le saladier de punch risquerait de faire désordre.
Merde, Bill et Hillary Clinton en approche ! lâché-je entre mes dents. C’est le moment où j’ai envie de pisser !
Je pivote sur mes talons et traverse le hall du gîte d’un pas rapide. Je pousse la première porte à ma disposition – à savoir celle des toilettes pour femmes – et expulse un soupir de soulagement en trouvant les lieux déserts. La logique aurait voulu que je me planque dans les cabinets réservés aux hommes, mais je suis plus malin que ça. Autant la mère de Rose va sans doute intercepter Tori et Andy et leur tenir la jambe pendant dix minutes, autant le père est suffisamment vicieux pour venir me faire la causette jusqu’aux urinoirs.
Il faut admettre qu’il n’y a rien de moins agréable qu’un quinquagénaire plein aux as qui te parle du cours de la bourse alors que tu as la queue à l’air. J’ai toujours suspecté ce mec d’avoir un sérieux complexe d’infériorité, parce que c’est la seule raison qui peut pousser un homme à étaler son fric aux yeux de tous, avec cet air arrogant scotché à la tronche.
Enfin, pour le moment, je suis tranquille. Et je compte bien mettre ce temps à profit pour me débarrasser de cette putain d’étiquette qui va finir par me rendre barge si je ne m’en occupe pas. Je retire ma chemise avec des gestes précipités, et avise le petit rectangle cousu au col avec un œil noir.
Bordel, j’aurais peut-être dû piquer un couteau avant de me réfugier ici.
Faute de mieux, je tente de l’arracher avec les doigts, puis avec mes dents, mais rien n’y fait. Ma patience s’amenuise dangereusement, puis vole en éclats quand j’abats le vêtement d’un geste rageur sur le lavabo situé à côté de moi.
Putain de chemise à la con !
Je souffle comme un bœuf et plaque mes poings sur ma taille, agacé. Cependant, je remarque du mouvement à la périphérie de mon champ de vision et tourne la tête dans cette direction, les sourcils froncés.
Mon regard tombe sur une nana dans la petite vingtaine, affublée d’une robe patineuse bleu pâle, au décolleté très sage. Elle a des jambes fines, une taille mince, un teint légèrement hâlé. Ses cheveux bruns, prisonniers d’un chignon bas,

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