Astres maudits
173 pages
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Astres maudits , livre ebook

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Description

Grégorian a disparu sans laisser de trace et le carnage de la nuit passée fait bientôt la une des médias. En plein chaos, la Confrérie semble compromise et Vardrenne, épaulé de l’agent Mumbia et d’Anna Petrovic, n’a d’autre choix que de prendre les rênes dans l’espoir de mettre la main sur le redoutable virus.


De leur côté, Simon et Martin font profil bas et se réfugient dans l’appartement du vampire en attendant de découvrir l’identité de l’inconnu sauvé des laboratoires Avagen. Qui est-il ? Et pourquoi Simon a-t-il l’impression de le connaître ?


Entre légendes oubliées et trahisons, choisir un camp devient primordial.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 12 décembre 2019
Nombre de lectures 0
EAN13 9782375211106
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0045€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Astres maudits





Marcus M.D.
Astres maudits
Tant qu’il y aura des loups
Tome 2
Mix Éditions

N° ISBN Papier : 978-2-37521-109-0
N°ISBN Numérique : 978-2-37521-110-6
Collection Mixed ISSN : 2552-0849
© Mix Editions 2019, tous droits réservés.
© Images : Mix Editions et Adobe Stock
Suivi éditorial et correction : Jennifer Verbeurgt
Dépôt légal : Décembre 2019
Date de parution : Décembre 2019
Mix Editions :
200 Route de Bordeaux, 40190 Villeneuve de Marsan
Site Internet : www.mix-editions.fr


PROLOGUE
Il se réveilla brutalement en exhalant un prénom qu’il pensait avoir oublié. Était-ce un bruit quelconque ou un énième cauchemar qui l’extirpait de son sommeil ? Il n’aurait su le dire. Tout était parfois si confus dans son esprit qu’il avait du mal à faire la distinction entre les rêves et la réalité. L’écho du murmure flotta un moment à l’intérieur du cercueil avant de disparaître, emporté par le crissement des termites rongeant avec avidité le bois. L’avait-il seulement prononcé ? Rien n’était moins sûr. Les contours d’un visage lui revinrent fugacement en mémoire, un sourire aussi. Il en éprouva une peine immense et s’efforça d’oublier l’un et l’autre.
Ni tout à fait morte, ni tout à fait vivante, la créature sentit son âme reprendre doucement ses droits sur sa carcasse desséchée. Sa gorge était irritée, obstruée par la poussière, la terre et les insectes venus s’y loger. La soif, rien de plus qu’une sensation lointaine.
Depuis combien de temps était-il enfermé entre ces quatre planches ? Des mois ? Des années ? Des siècles ? L’immortel l’ignorait. Dans sa prison, le temps s’était arrêté. Sous ses doigts qu’il n’osait remuer de crainte de se briser les articulations, il devina les rainures laissées par ses multiples griffures. Ces marques, il les avait faites peu de temps après avoir été capturé, quand il avait encore assez de vigueur pour crier à l’aide mais pas suffisamment de force pour s’enfuir par ses propres moyens.
Le vampire se souvint d’avoir hurlé à en perdre la voix tandis que l’on clouait le couvercle de son cercueil, de s’être époumoné jusqu’à ce que le manque de sang n’assèche sa gorge, ne brûle les muscles de son visage ou ne rétracte ses cordes vocales. Ses appels au secours, étouffés par le velours des capitons, n’étaient désormais plus que des soupirs inaudibles, un écho lointain. Les coups de marteau, en revanche, résonnaient encore à ses oreilles comme une incessante ritournelle. Il se rappela avoir été transporté sur plusieurs mètres. Par deux fois les hommes ont lâché leur prise, non pas de peur mais à cause de l’empressement. À tour de rôle, chacun d’entre eux a creusé le sol gelé et, peu avant l’aube, le cercueil fut mis en terre. Certains des chasseurs sont restés pour être sûrs qu’il ne s’échapperait pas. Des jours durant, peut-être même plus, malgré l’épaisse couche de terre qui le recouvrait, le monstre les avait entendus discuter, rire, fumer en buvant du vin chaud. Et puis un matin, après avoir acquis la certitude qu’il ne se relèverait pas, ses bourreaux l’abandonnèrent à son sort. Cela faisait bien longtemps à présent qu’il avait cessé de pleurer ou de supplier pour que l’on vienne le libérer. Aujourd’hui, même si son corps n’était plus qu’un tas de matière rigide et cassante, sa conscience à peine plus lumineuse que l’éclat d’une allumette dans la nuit, il n’était pas encore mort.
Il attendait.
Une vibration dans le sol éveilla tout à coup son attention. Ce n’était pas une taupe ni un lombric, encore moins un insecte se frayant un passage sous terre. Au fil du temps, même si son ouïe n’était plus ce qu’elle était, il avait appris à reconnaître chacun des sons que ces derniers produisaient en se déplaçant. Il s’agissait d’autre chose. Une pioche ? Non, il y avait un bruit récurrent… un bourdonnement… un moteur ? Le vampire voulut remuer les épaules, se dégager des lambeaux de tissus bouffés par les mites, mais il n’avait guère la force nécessaire pour briser les mailles de la chaîne qui lui maintenait les bras près du corps. Il avait beau être bimillénaire, il était incapable de bouger, de réagir, de s’enfuir.
Le cercueil frémit à nouveau.
Cette fois-ci, l’onde provoquée par la pelleteuse s’affairant au-dessus de lui se diffusa dans ses vieux os. Au bout d’un moment, les secousses cessèrent et le vampire entendit des voix masculines discuter entre elles. Il ne comprenait pas ce qu’elles disaient, mais, comme cette fameuse nuit d’hiver où il avait été capturé, l’une semblait donner des ordres tandis que les autres exécutaient sans rien dire. Étaient-ils revenus le libérer ? Il n’y croyait pas. Pourquoi feraient-ils une telle chose ? Les humains avaient sûrement dû oublier jusqu’à son existence.
Mais pas les éradicateurs , songea-t-il. Eux conservent tout dans des registres. Ils n’oublient rien.
L’endroit de son tombeau avait dû faire l’objet d’une consignation. Mais pourquoi viendrait-on le déterrer après une si longue période d’enfermement ?
Cela n’avait pas le moindre sens.
Une tronçonneuse fut utilisée pour découper les racines récalcitrantes qui s’étaient nouées autour du cercueil, puis un affreux craquement déchira la nuit. Le monstre sentit bientôt le regard glacé de la lune se poser sur son cadavre pétrifié. Si une seule goutte d’eau avait subsisté dans son corps, il l’aurait certainement pleurée de joie. Le groupe d’humains cessa de chuchoter quand le plus téméraire d’entre eux sauta pour le rejoindre. Son cœur battait fort, de manière régulière, mais contre toute attente, il n’avait pas peur. Aveugle, impuissant, le vampire se concentra, puisant dans ses dernières ressources pour lire dans l’esprit de l’homme. Capter quelque chose d’utile lui demanda cependant un effort impossible. Après avoir réclamé une torche électrique, le chef de chantier braqua un rayon chaud vers ses pieds en grommelant dans sa barbe.
— Sacré nom de Dieu, lâcha-t-il. Qu’est-ce que c’est que ça ?
L’intérêt de sa découverte passé, il hurla rapidement des consignes à ses ouvriers qui s’empressèrent de lui jeter une corde afin qu’il puisse remonter à la surface. Dans un ultime effort pour y parvenir, son pied dérapa contre la paroi friable et l’homme se coupa la paume de la main avec une pierre à moitié déterrée.
Il lâcha un juron en écartant les doigts pour contempler l’ampleur de la blessure. Dans sa tombe, le vampire savoura les quelques gouttes de sang reçues sur la langue. Il n’aurait su dire ce que cela lui procura comme sensation, mais alors qu’une impression de chaleur intense l’irradiait, son cœur pas plus gros qu’une noix se remit à battre.
Deux pulsations rapides, pas une de plus, mais ce fut amplement suffisant pour lui redonner espoir.


Première partie  : Sous pression


- 1 -
Madame Wong fixait l’écran grand format accroché au mur de son bureau, attentive à ce que racontait la journaliste de la chaîne d’information en continu.
« […] c’est une scène d’horreur qu’ont découvert les autorités en pénétrant dans les sous-sols des laboratoires Avagen peu après […] des cadavres par dizaines ont été retrouvés mutilés, parfois démembrés […] nul ne sait pour l’heure ce qu’il s’est réellement déroulé cette nuit […] la police scientifique a été dépêchée sur place pour tenter de récolter un maximum d’indices […] le quartier a été bouclé […] »
Après avoir coupé le son de la télévision, Sun Wong demeura un moment pensive devant les images qui tournaient en boucle, puis approcha son fauteuil afin de poser ses coudes sur son bureau. La certitude que les évènements récents n’étaient que les prémices d’un cataclysme de grande envergure lui nouait l’estomac. Profondément lasse, la directrice retira ses lunettes, se frotta les yeux puis consulta son téléphone portable. Il était un peu moins de six heures du matin et elle n’avait pas dormi de la nuit. Se rappelant tout à coup le café que son assistant lui avait apporté vingt minutes plus tôt, elle s’empara de la tasse posée près d’une pile de journaux et avala sa boisson d’un trait. Celle-ci fut froide et le petit bout de femme n’en tira aucune satisfaction. Wong appuya ensuite sur la touche bis de son téléphone fixe. Le bruit répétitif de la tonalité dans le combiné aggrava son humeur déjà bien entamée. Lorsque la voix enregistrée de Joseph Vardrenne retentit pour la énième fois à son oreille, elle sentit sa contrariété atteindre un niveau supplémentaire.
La directrice attendit la fin de l’annonce pour laisser parler sa frustration :
— Vardrenne, où êtes-vous, nom de Dieu ? aboya-t-elle. C’est la troisième fois que j’essaye de vous joindre. Qu’est-ce que vous avez foutu là-bas ? Appelez-moi dès que vous avez ce message.
Wong raccrocha méchamment puis se leva pour faire quelques pas dans la pièce. Il n’y avait pas cinq minutes qu’elle avait écrasé sa dernière cigarette, mais le manque de nicotine provoquait déjà une légère crispation dans ses muscles. Cédant à la tentation, elle se rua sur son paquet. La fumée dans ses poumons lui apporta une dose de réconfort, l’espace d’un instant seulement, car l’inquiétude la rattrapa aussitôt après qu’elle eut de nouveau les yeux rivés sur l’écran. Ce qui s’était passé chez Avagen était ce qu’on pouvait appeler un bordel complet et c’était en partie sa faute. Jamais elle n’aurait dû laisser Vardrenne faire cavalier seul avec le vampire. Cette décision, la plus stupide jamais prise, marquerait indubitablement la fin de sa carrière. Elle se déplaça jusqu’à la longue baie vitrée et laissa son regard se perdre un moment dans les lumières de la ville. Paris connaissait ses dernières heures de tranquillité.
Qu’ils en profitent , songea-t-elle en pensant aux Parisiens endormis . Ça ne va pas durer.
Car au petit matin, le monde entier allait découvrir l’existence des lycans ainsi que celle de toutes les créatures c

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