Attirance Criminelle - Tome 2

Jenn Guerrieri

Description

Une année s’est écoulée depuis l’enlèvement de Maya par le ténébreux Evann Black. Étudiante à Phoenix, la jeune photographe s’efforce de reprendre une vie normale pour pouvoir se reconstruire. Mais, lors d’une soirée, son quotidien se retrouve à nouveau chamboulé au détour d’une rue, quand elle semble apercevoir furtivement un homme censé être derrière les barreaux.

Était-ce lui ? Les interrogations se bousculent dans sa tête et le doute s’installe. Comment aurait-il pu s’enfuir ?

Voulant en avoir le cœur net, Maya va tenter par tous les moyens de le retrouver. Et pour découvrir la vérité, elle n’hésitera pas à côtoyer l’interdit, quitte à mêler une fois de plus son innocence avec les ténèbres.

Sujets

• Littérature
• Fiction
• Suspense
• Romance
• Époque contemporaine
• Suspenso

Informations

• Publié par: plumes-du-web
• Date de parution: 21 novembre 2019
• Nombre de lectures: 89
• EAN13: 9791097232672
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 1 Mo

Extrait

© Jenn Guerrieri, 2019
© Éditions Plumes du Web, 2019
82700 Montech
www.plumesduweb.com
ISBN : 979-10-97232-67-2

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1. Rentrée universitaire

Aujourd’hui nous nous trouvons dans l’âge de la photographie numérique. Une ère qui nous ouvre une infinité de possibilités comme, par exemple, modifier la couleur d’une image en noir et blanc, son contraste ou encore, sa tonalité. Lors de la prise de vue, le photographe dispose d’une large autonomie avec jusqu’à plusieurs milliers de vues sur le même support numérique. En effet, grâce aux avancées technologiques, nous pouvons maintenant changer la sensibilité et le ton de l’image à volonté…
Installée au dernier rang de l’amphi, j’écoutais à moitié les paroles du prof. Sans le contrôler, un bâillement s’échappa d’entre mes lèvres : une réaction qui déclencha un petit rire de la part de ma voisine. Dès le début j’avais remarqué que le cours s’avérait être un beau copier-coller de Wikipedia. Ma déception était grande car j’espérais mieux pour débuter ma deuxième année de fac.
Bien. Ce sera tout pour aujourd’hui. Merci de votre attention et à la semaine prochaine.
Un brouhaha se propagea alors que le prof terminait son cours. Pendant que je me réveillais de ma torpeur, les étudiants autour de moi s’empressèrent de quitter les lieux. Je rangeai mes affaires en prenant mon temps, et comme mon téléphone vibrait dans ma poche, je le sortis pour inspecter mes messages. C’était Kourtney :

On se rejoint devant la cafét’, belle brune !

Un sourire étira mes lèvres alors que j’imaginais sa voix claironnante lors de la lecture du SMS. Réajustant le bonnet noir sur ma tête, je plaçai la bretelle de mon sac sur l’épaule avant de sortir de l’amphithéâtre. Un nœud que j’avais l’habitude de sentir se forma dans mon ventre. Arpenter les couloirs de la fac était toujours une épreuve, surtout quand je me trouvais seule, sans allié. J’entendais très bien les messes basses à mon sujet à chaque fois que je passais devant un groupe d’étudiants, je voyais aussi ces regards me dévisager comme un spécimen extraterrestre. Mais, à force, je m’étais fait à ce voyeurisme malsain.
Arrivée au hall principal, je me fondis dans la foule pour rejoindre l’entrée. Comme à l’accoutumée, quelques personnes indiscrètes me scrutèrent, mais je gardai la tête haute en les ignorant.
Bien que l’effervescence médiatique autour de moi se soit atténuée depuis un an, je restais encore aux yeux de certains la coqueluche de l’université. « La fille enlevée », « la photographe maudite », voire « la pétasse du criminel »… J’avais hérité de tous ces surnoms absolument ignobles et puérils.
Heureusement, Kourtney m’avait aidée à surmonter ça, surtout lorsque j’étais encore fragile psychologiquement. Dès que son emploi du temps le lui permettait, elle m’accompagnait jusqu’à mes salles de cours et envoyait balader les gens qui osaient me poser des questions déplacées sur ce qui m’était arrivé. Nous nous étions beaucoup rapprochées en un an et, désormais, nous partagions tout ensemble. À aucun moment elle ne cherchait à me soutirer des informations sur mon kidnapping, au contraire, elle faisait tout son possible pour me l’enlever de la tête. Côtoyer le monde universitaire m’avait aidée à gagner en autonomie, même si au fond de moi, je vivais mal le fait d’être considérée comme la tache noire au milieu du tableau.
Je sortis du hall pour me retrouver dans le parc du campus. La chaleur presque étouffante de Phoenix me frappa de plein fouet et m’incita à retirer mon bonnet. Il faisait beau en ce mois de septembre, le soleil d’Arizona brillait de mille feux au milieu de cet éclatant ciel bleu. Une grande étendue de gazon se profilait devant moi et plusieurs étudiants allongés dans l’herbe bronzaient tranquillement, tandis que d’autres profitaient de leur pause déjeuner pour réviser ou discuter. Un peu plus loin se trouvait la cafétéria, devant laquelle des tables de pique-nique en bois avaient été installées. J’aperçus au loin une rouquine m’interpeller en faisant de grands gestes avec ses bras. Le sourire rayonnant de Kourtney fit disparaître mon stress comme un coup de baguette magique. Sa beauté ne cessait de me subjuguer. Aujourd’hui, elle portait une petite robe verte d’été qui faisait ressortir ses boucles rousses. Elle s’apprêtait, tandis que je n’aspirais qu’à passer inaperçue.
À ses côtés, deux garçons installés à une table semblaient plongés dans une profonde conversation. Il s’agissait de Nick et Bryan, les étudiants en médecine que nous avions rencontrés lors de notre première soirée au campus… La seule à laquelle j’avais assisté d’ailleurs. Férus de sport tous les deux, ils portaient le même teddy rouge et blanc, les couleurs de l’équipe de football de l’université. Kourtney et Nick sortaient ensemble depuis un mois. Quant à Bryan, je remarquais bien qu’il me faisait des avances. Il aurait pu être mon style avec ses boucles blondes, ses yeux marron foncé et son visage juvénile, mais je ne me sentais pas prête à tenter quelque chose avec lui, ni avec qui que ce soit d’ailleurs. Je n’avais pas la tête à ça.
Hello, toi ! Alors, ce premier cours ? me lança mon amie d’un ton enjoué après une rapide accolade.
Il faudrait que mon prof étende ses recherches au-delà de Google, ricanai-je.
Elle grimaça.
Aïe. Espérons que tes autres cours soient plus attrayants.
La rouquine s’empara de ma main et me dirigea vers la table des garçons, avant de se lover dans les bras de son Nick adoré. Le brun embrassa avec tendresse son front, puis me salua de la main.
Comment ça va, Maya ?
La forme.
Je m’assis à côté de Bryan, à sa plus grande satisfaction. Le blond laissa ses yeux parcourir ma tenue, puis il se pencha à mon oreille.
Tu veux que j’aille te prendre un truc à la cafét’ ?
J’ai déjà un sandwich, mais merci quand même Bryan, répondis-je avec un sourire poli.
La déception pouvait se lire sur son visage. Il me lança un bref « OK pas de souci », avant de se diriger vers la cafétéria, les mains fourrées dans les poches de son jean.
Tu lui donnes du fil à retordre. T’es au courant que mon pote est fou amoureux de toi ? se moqua Nick.
Je posai ma joue contre ma paume en fixant la démarche assurée du sportif.
Il finira par se lasser, dis-je en haussant les épaules.
C’est mal le connaître. Il n’y a pas plus persévérant que lui, surenchérit le brun.
Ce dernier sortit un paquet de clopes de son blouson. Je me figeai tandis que mon regard fixait la cigarette allumée à sa bouche. Sans pouvoir le contrôler, plusieurs souvenirs remontèrent, compressant douloureusement ma poitrine.
Allô, il y a quelqu’un ? répliqua Kourtney en agitant sa main devant mon visage.
Je revins aussitôt à la réalité.
Excuse-moi, j’étais en train de penser à… peu importe, lâchai-je le visage fermé.
Elle fronça les sourcils d’un air attristé. Ce n’était pas la première fois que je lui faisais le coup, il suffisait parfois que je pose les yeux sur un élément en particulier pour qu’ il envahisse mon esprit.
Tu veux fumer ? me proposa Nick en me tendant son paquet de cigarettes.
J’examinai l’objet entre ses doigts avant de secouer la tête négativement.
Non merci, ça ne m’a jamais attirée.
Le brun n’insista pas. Et voilà. Je m’étais une nouvelle fois braquée. Ça commençait à devenir une mauvaise habitude. Au même moment, Bryan regagna notre table et, à mon plus grand soulagement, l’ambiance redevint plus décontractée, une fois tous réunis.
Pendant que nous mangions, la rouquine nous racontait ses cours de la matinée. Elle semblait ravie d’entamer sa nouvelle année en archéologie. En tant que fervente passionnée d’histoire, elle ne put s’empêcher de nous résumer ses notes à propos du premier débarquement de Christophe Colomb sur le sol américain. Nick fit semblant de s’endormir lors de son monologue et, très vite, Kourtney lui administra une petite tape sur le bras en rigolant. Elle aimait tellement ce qu’elle faisait. Et même si elle devenait un vrai moulin à paroles lorsqu’on la lançait sur un sujet historique, l’écouter étendre ses connaissances était assez plaisant.
Les aiguilles de ma montre m’indiquèrent que mon cours d’arts plastiques n’allait pas tarder à commencer. Quel enfer   ! Moi qui savais à peine dessiner des petits bonhommes bâton… Ça promettait d’être drôle.
Faut que j’y aille ! m’écriai-je en prenant mon sac.
Kourtney et Nick me saluèrent tous les deux. Je me dirigeais d’un pas précipité vers le hall principal quand quelqu’un agrippa mon bras, interrompant avec brutalité ma marche. Je me retournai et découvris Bryan avec un sourire en coin.
Attends ! Ça te dit qu’on se fasse un ciné la semaine prochaine, rien que tous les deux ? me proposa-t-il.
Et voilà qu’il revenait au galop. Embarrassée, je fixai mes Dr Martens noires.
Écoute Bryan… je t’adore, vraiment, mais je veux pas que tu penses…
Il leva sa main pour me couper.
J’attends rien de particulier Maya, t’inquiète pas. Ce sera juste une sortie entre potes, rien d’autre.
Il appuya davantage sa voix grave sur le terme « potes ». Après un moment d’hésitation, je lui répondis :
On en reparle dans quelques jours pour organiser ça.
Un rictus victorieux trôna sur ses lèvres, puis il déposa un furtif baiser sur ma joue, ce qui me prit au dépourvu.
C’est cool. À plus tard ! s’exclama-t-il en s’éloignant à petites foulées.
Il était peut-être temps pour moi d’arrêter de me mettre des barrières au moindre rapprochement opér