Au son des vagues
158 pages
Français

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Au son des vagues , livre ebook

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Description

À un mois de son entrée à l’université de Los Angeles, Alena se retrouve obligée de quitter sa ville natale et de partir à Burlington, à l’autre bout du pays. D’abord anéantie, la jeune femme y voit une chance de recommencer sa vie, loin de la tourmente.


Sans aucun repère, Alena passe son, temps libre dans le port de la ville, à observer les bateaux.


Elle y rencontre Kai, un homme distant et froid, mais lui seul voit la détresse dans son regard. Leur passion commune pour la navigation les rapprochera.

Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 1
EAN13 9782374474502
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0037€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Au Son Des Vagues
Romance
Alison BAUDIN
 
 
 
 
 
 
 
 
Au Son Des Vagues
Romance
 
 
 
 
ISBN version numérique 978-2-37447-450-2
ISBN version papier : 978-2-37447-451-9
Juin 2020 © Erato–Editions
Imprimé en France - Tous droits réservés
Cette œuvre est protégée par le droit d’auteur et strictement réservée à l’usage privé du client. Toute reproduction ou diffusion au profit de tiers, à titre gratuit ou onéreux, de tout ou partie de cette œuvre, est strictement interdite et constitue une contrefaçon prévue par les articles L 335-2 et suivants du Code de la Propriété intellectuelle. L’éditeur se réserve le droit de poursuivre toute atteinte à ses droits de propriété intellectuelle devant les juridictions civiles ou pénales.
À toi, papa .
Tu es celui qui m’a transmis cette passion
pour la navigation.
 
Chapitre 1
— Burlington ! Maman ! Tu te rends compte où tu m’envoies, là ? râlé-je.
Je hurle ! Je ne devrais pas crier sur ma mère, mais elle n’a jamais compris ! Elle ne comprendra jamais.
— C’est pour ton bien, ma chérie ! Cette université est parfaite pour toi, tu t’y sentiras bien !
Je ne réponds pas. À quoi bon ? Je sors de la maison comme une furie et prends la route pour aller à la marina. Ma mère et moi n’arrivons plus à nous entendre depuis que papa est parti. Elle était serveuse dans un restaurant, lui allait devenir un grand homme d’affaires. Ils se sont rencontrés, ont couché ensemble, et je suis arrivée.
Ils n’étaient pas prêts. Ils étaient trop jeunes, beaucoup trop jeunes. Ma mère avait à peine vingt ans, mon père vingt-quatre. Il venait d’une famille bourgeoise, elle d’une famille modeste. Tout les opposait. Ils sont restés ensemble jusqu’à mes dix ans. Ils avaient des aventures extra-conjugales, mais « faisaient semblant », lorsque nous étions ensemble, pour moi. Mon enfance était loin d’être malheureuse : nous vivions dans une grande maison. Mes parents étaient aimants, mais cela n’a pas suffi. Un soir, sans que je comprenne pourquoi, ma mère ne m’a pas ramenée à la maison, mais dans une vieille baraque aux alentours de Los Angeles. Mon père venait de nous jeter dehors.
Je ne comprends toujours pas pourquoi il ne m’a pas gardée avec lui. Il en avait les moyens pourtant. Mais non, il m’a jetée comme un déchet. Ma mère et moi avons essayé de nous en sortir du mieux que nous pouvions, mais notre relation en a pris pour son grade. Elle a commencé à faire de plus en plus d’heures au travail, tandis que j’essayais de tenir la maison.
Ensuite, elle a rencontré John. J’avais alors treize ans. Cet homme me répugnait. Il était grand et gros, chauve, avait quarante-cinq ans, fumait au moins quatre paquets de cigarettes par jour et n’arrêtait pas de boire. Le pire, c’est lorsqu’il tripotait ma mère devant moi. J’en avais des haut-le-cœur.
 
Je gare ma voiture à Marina Del Rey et marche le long du port. Je viens là lorsque j’ai besoin de m’évader, comme aujourd’hui. Mon père ne me parle plus depuis qu’il est parti. J’ai essayé d’entrer en contact avec lui, mais rien n’y fait. Il ne veut plus de moi dans sa vie ! Cependant, il n’oublie jamais de m’envoyer des petits cadeaux pour mon anniversaire, mais John a toujours réussi à me les prendre pour les revendre. à l’exception de la petite voiture que j’ai reçue pour mes seize ans. J’ai toujours pu cacher la clé, et la paresse légendaire de John l’en a empêché de la récupérer. J’en veux à mon père de m’avoir abandonnée ! Je lui en veux tous les jours, mais je lui suis reconnaissante pour la voiture : grâce à elle, je peux m’échapper de cette vie.
Je m’assois sur un muret, le même depuis plusieurs années. J’observe les bateaux. Ils tanguent au gré des vagues. Les voiles ondulent légèrement sous la brise. Je rêve de pouvoir naviguer, de partir loin d’ici, d’être enfin libre, de sentir le vent contre mes joues, de ne plus me soucier de rien. Je devais étudier dans une université pas très loin d’ici afin d’être proche de mes amis, mais ma mère - ou dois-je dire John - en a décidé autrement. John ne m’aime pas, je le sais, il le répète tous les jours. Il ne me veut pas dans ses pattes, et elle, elle dit amen à tout ce qu’il dit ! Je m’étais inscrite dans plusieurs universités du pays, mais pas Burlington ! Je ne savais même pas que cette ville existait avant aujourd’hui. Ma mère a envoyé mon inscription à ma place. Je viens de recevoir ma lettre d’acceptation : au lieu de demander la bonne fac, elle l’a envoyée à l’Université du Vermont ! Elle ne me laisse pas le choix. Je suis encore sous le choc ! Elle m’a clairement dit qu’elle ne paierait pas pour mes études ni pour ma chambre d’étudiante si je restais ici ! Je suis obligée de partir, et cela me fend le cœur.
John n’a jamais pu toucher à l’argent que mon père envoie chaque mois pour l’université, mais aujourd’hui, même sans y avoir accès, il arrive à me pourrir la vie ! Quelques larmes glissent le long de mes joues, je n’ai pas envie de partir, je ne veux pas quitter ma ville. Je sais que je devrais être heureuse de m’en aller, d’être loin de John, mais c’est tout le contraire ! Ma mère ne veut plus de moi ! Elle me rejette pour cet homme infâme, et je n’ai aucun moyen de l’en dissuader.
— Qu’a-t-il fait encore ? s’inquiète Finn, mon meilleur ami.
Finn sait toujours où me trouver. Il sait que je viens ici tout le temps, que je suis à la Marina si ma voiture n’est pas garée devant chez moi.
Je ne le regarde pas, pendant qu’il s’installe. Je fixe les bateaux, rêvant secrètement de m’échapper. Finn connaît ma vie. Je lui raconte tout, ou presque, depuis que j’ai treize ans. C’est mon voisin. Il était là lorsque nous avons emménagé, et nous sommes devenus inséparables.
— Il a gagné ! lui dis-je.
Mon envie de pleurer revient de plus belle, mais je me retiens. Je ne veux pas pleurer pour cet homme. Finn me prend tendrement dans ses bras, comme il a l’habitude de le faire. J’ai souvent l’impression d’être un boulet pour lui, mais il me fait toujours comprendre que je ne serai jamais un poids.
— Lena, on va y arriver. J’en suis sûr.
— Ils m’envoient à l’Université du Vermont.
Cette fois, j’éclate en sanglots. Je ne peux plus retenir cette douleur. Je sens Finn se tendre ; il ne s’attendait sûrement pas à cette nouvelle. Finn et moi avions prévu d’aller dans la même université. Il a réussi à obtenir une bourse sportive exprès pour ça !
— Lena, regarde-moi, je t’en prie.
Je relève difficilement la tête et fixe ses yeux de la couleur d’un ciel d’été. Je vois qu’il souffre, qu’il est en colère. Il me fixe, il cherche une solution, je le vois dans son regard.
— Je vais essayer de faire une demande de transfert dans cette université pour le prochain semestre. J’ai un bon niveau en sport, et beaucoup d’universités veulent de moi. C’est trop tard pour ce semestre, mais le prochain, peut-être !
— Tu ferais ça pour moi ?
Ses yeux brillent. Finn et moi avons toujours eu un lien spécial. Il n’y a rien d’ambigu entre nous. C’est comme s’il était mon frère, mon frère d’adoption.
— Lena, j’irai n’importe où pour toi. On a besoin l’un de l’autre.
Je le serre dans mes bras avec toute la force que je peux avoir. Finn aime sa famille, il en a toujours été proche et ça me fait peur qu’il veuille partir loin d’eux seulement pour moi. D’un autre côté, ça me rassure. Je sais que je peux compter sur lui à tout moment. L’idée que Finn me rejoigne fait passer la pilule un peu plus facilement. J’en veux toujours à ma mère, mais Finn à raison : je dois partir le plus loin possible d’elle et de John. Ils m’empêchent d’avancer.
— Je ne veux pas que tu quittes ta famille pour moi ! réponds-je tout en me séchant les yeux avec mon pull.
Je sais à quel point sa famille compte pour lui. Je ne veux pas que cette décision prise à la hâte le fasse regretter par la suite.
— Mes sœurs sont bien parties à l’autre bout du pays, elles aussi, et elles sont revenues ! Je reviendrai. Lena, tu es ma famille, toi aussi !
Ses mots m’apaisent un peu, lui aussi est ma famille, ma seule vraie famille.
Nous restons assis l’un contre l’autre, écoutant les mâts grincer tandis que le vent les balance. Les mouettes volent au-dessus de nous comme si nous n’existions pas. Je mémorise cette scène, afin de ne jamais l’oublier. Un jour, je naviguerai, je me le promets !
 
 
 
Chapitre 2
Finn, qui était venu en transport en commun, prend les clés de ma voiture et me raccompagne chez moi. Je ne parle pas, je réfléchis. Les mots de mon meilleur ami se bousculent dans ma tête. Il a raison : même si cela m’est imposé , je dois saisir cette opportunité.
Je regarde défiler le paysage, essaie de mémoriser le plus possible de détails. J’ai vécu ici toute ma vie, mais le fait de ne pas savoir quand je vais revenir me fait découvrir ma ville sous un nouveau jour. Les larmes menacent de refaire surface, je les retiens en me mordant la joue.
Nous arrivons devant chez moi. Aucun de nous deux ne parle. Finn compte autant pour moi que je compte pour lui. J’ai été là lorsqu’il avait besoin de moi. Je l’aidais pour les cours, je l’ai réconforté lorsque son grand-père est décédé. Depuis que j’ai emménagé dans cette rue, nous n’avons jamais passé plus de trois jours loin l’un de l’autre. L’idée de me retrouver dans un univers inconnu me fiche la trouille. Je vais devoir sortir de ma bulle de confort et ça me fait peur.
— Lena, on va y aller ensemble. D’accord ?
Il me serre la main. Comme d’habitude, nous affronterons les obstacles tous les deux. Je lui fais un signe de la tête et nous sortons de la voiture.
— Ah ! Ma chérie ! J’ai trouvé plusieurs informations sur Burlington ! Tu vas tellement te plaire ! annonce ma mère lorsque nous entrons dans la maison.
Je vois dans son regard qu’elle essaie de se convaincre elle-même. Je ne comprends pas pourquoi elle choisit toujours John plutôt que moi ! Pourquoi ne prend-elle pas mon parti, comme une mère est censée le faire ?
— John est là ? d

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