Black Stain - 1. Fear
174 pages
Français

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Black Stain - 1. Fear , livre ebook

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Description


Se retrouver au mauvais endroit. Au mauvais moment...


Lorsque Lana croise le chemin d’une Ombre, celle-ci lui laisse un souvenir douloureux sur la peau : une tache noire qui s’étend. Elle se nourrit en effet de la peur. Et la peur est un sentiment primitif. Force ou faiblesse, elle est familière à Lana qui, sous ses airs de fille effrontée, sait qu’il n’y a pas que les monstres qui sont capables du pire.


Prise au piège des ténèbres, elle doit se fier malgré elle à Dereck, son bourreau et sauveur taciturne. Lana est désormais sous sa responsabilité.


Amenée de force au Manoir Heaven où la magie règne en maître, elle découvre qu’ici, c’est elle, la créature dangereuse. À chaque nouvelle attaque de l’Ombre, les ténèbres s’emparent un peu plus de la jeune femme, lui conférant un pouvoir incontrôlable et trop puissant pour une simple humaine.


Il ne reste alors qu’une seule solution pour la sauver : s’allier à Dereck, et détruire l’Ombre. Mais la mission se révèle plus compliquée que prévue...



[Tome 1 sur 2]


Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 30 août 2022
Nombre de lectures 0
EAN13 9782381510958
Langue Français
Poids de l'ouvrage 4 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0015€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

© Aurore Payelle, 2022
© Éditions Plumes du Web, 2022
82700 Montech
www.plumesduweb.com
978-2-38151-095-8

Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’Auteur ou de ses ayants cause est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.
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1.
Lana

La musique continue de s’échapper de mes écouteurs lorsque je les retire délicatement. Je suis incapable de faire un pas de plus. Debout, au milieu des vieilles bâtisses médiévales de ma ville, je suis à l’affût du moindre son. Les oreilles aux aguets, je guette le plus infime courant d’air. Chaque bruissement de feuilles m’arrache un nouveau frisson. À cet instant précis, je maudis toutes mes heures passées devant des films d’horreur. Carrie, Samara et autres revenants, je vous déteste de tout mon cœur, et je me hais encore plus pour avoir ri au moment du visionnage. Si j’avais su que les images me reviendraient en mémoire au beau milieu de la nuit, j’aurais passé mon tour.
Je suis une grosse trouillarde, mais j’ai une bonne excuse pour ça.
Avec le peu de courage dont je suis dotée, je relève le menton. Je me sens épiée. Quelque part au plus profond de moi, je sais que le froid n’est pas le seul responsable de la chair de poule qui recouvre ma peau. Les doigts crispés sur mon sac à main, je me force à respirer calmement. Mon souffle saccadé m’empêche de percevoir correctement les sons qui m’entourent. Or, j’ai besoin de savoir si quelqu’un approche. J’inspire, bloque l’air dans mes poumons et écoute avec attention.
Rien. Même pas un putain de crissement de gravier.
Les battements de mon cœur accélèrent. Les questions fusent à une vitesse folle dans mon cerveau et je ne leur trouve aucune réponse. Il m’est impossible de réfléchir quand l’unique pensée qui me traverse l’esprit est cette supplication : faites que ce ne soit pas lui.
Soit je deviens parano, soit la fatigue commence à me jouer de vilains tours. Pourtant, si mon expérience personnelle m’a appris quelque chose, c’est qu’il ne faut jamais se fier aux apparences. Rien ne laisse présager qu’un raz de marée va déferler sur le rivage avant qu’il ne le frappe et dégomme tout sur son passage. Cette phrase est à l’image de mon existence. Même avant qu’Adam ne vienne détruire les dernières paillotes qui avaient résisté aux flots, ma vie était un désastre. Les emmerdes – la poisse, appelez ça comme vous voudrez – se sont succédé ces dernières années sans que je ne les voie arriver. Désormais, je regarde au large plutôt deux fois qu’une et je guette la moindre vaguelette qui vient troubler la sérénité de l’océan.
Je plisse les paupières pour scruter les alentours et attends, en vain. Pas de zombie, de fantôme et encore moins d’Adam. Je devrais me sentir soulagée, mais c’est loin d’être le cas. L’absence de bruit me terrifie. Mon corps se tend un peu plus, je sais qu’il n’y a rien de pire que le silence. C’est ce que je déteste le plus au monde. Pour moi, il s’apparente à l’accalmie précédant la tempête. C’est toujours dans un silence oppressant que ça débutait.
Lana, t’es bonne pour l’asile, ma vieille, marmonné-je pour m’aider à décompresser.
Je souffle avec force tout en m’obligeant à bouger. Rester inerte ne sert à rien, à part à mourir la première dans un film. Alors, je pose le pied sur l’asphalte et me remets en route.
J’ai beau n’avoir que vingt-et-un ans, la vie ne s’est pas montrée tendre avec moi. Mais j’ai rebondi. Oui, j’ai rebondi et si j’ai trouvé le courage de fuir une première fois, ce n’est pas pour mourir comme une idiote dans cette ruelle.
Que ça rentre dans toutes les cervelles (la mienne y comprise) : je ne suis plus cette fichue victime et je ne laisserai personne me dire le contraire.
Depuis que j’ai déménagé, j’ai pris l’habitude de me noyer dans le brouhaha. Que ce soit dans mon nouvel appart, avec la télé constamment allumée, ou en chantant sous la douche, je fuis le silence comme la peste. D’ailleurs, je regrette déjà l’agitation du bar que je viens de quitter. J’aurais dû accepter que le vieux Robert me raccompagne. Il aurait mis Johnny à fond dans l’habitacle et je ne serais pas là à flipper comme une mauviette.
Qu’est-ce que je peux être bornée ! Parfois, j’ai envie de me mettre une bonne paire de claques.
Je poursuis mon inspection des alentours et détaille chaque fenêtre. Heureusement, il n’y a personne. Je lâche un petit rire, il ne manquerait plus que je me retrouve face à Jack l’Éventreur ! Je scrute les façades des maisons à colombages dont notre ville est si fière. L’ossature en bois, vestige du Moyen Âge, est visible malgré la pénombre. Toujours à la recherche de l’origine des bruits étranges que j’ai cru entendre, mon regard traque la moindre ombre jusqu’à tomber sur le carrefour devant moi. Les bâtisses sont si proches les unes des autres qu’elles engloutissent le peu de lumière que les lampadaires parviennent à diffuser. J’avance jusqu’au croisement entre les rues étroites et sinueuses. Là, je pivote lentement la tête à gauche, puis à droite et je m’autorise enfin à expirer.
C’est certain, un jour ma paranoïa aura raison de moi…
Rassérénée, je finis par reprendre ma route. Ce n’est ni la première ni la dernière fois que j’ai la trouille en traversant le quartier historique de nuit. Cet endroit a beau être magnifique en plein jour, il devient on ne peut plus glauque une fois le soleil couché. En même temps, je préfère serrer les fesses durant dix minuscules minutes plutôt que d’avoir à contourner trois pâtés de maisons pour rejoindre mon appartement. Quarante minutes de marche supplémentaires, tous les soirs ? Très peu pour moi. Je suis pour les activités physiques, mais il y a des limites à ce que mon corps peut et veut endurer.
« Quand est-ce que tu t’achèteras une bagnole, hein ? Un bon matin, on va apprendre ton décès au journal télévisé si tu continues à te balader toute seule à des heures pareilles ». Les sermons de mon patron tournent en boucle dans ma tête. Je pousse un long râle d’exaspération. Quand les poules auront des dents, le vieux ! Pas question que je conduise un tas de ferraille. Et puis, de toute façon, j’ai une bombe au poivre au fond de mon sac et je maîtrise à la perfection la technique du coup de pied latéral. Je mets au défi n’importe quel voyou du coin de venir m’emmerder.
Je m’arrête à nouveau, vérifie les environs, avant de poursuivre, puis je m’esclaffe toute seule. De quoi j’ai peur, au juste ? Je vis dans une ville qui se rapproche plus d’un grand village tranquille que d’une cité malfamée de banlieue. Je ne me souviens même pas de la dernière fois où j’ai croisé un délinquant. À part quelques soûlards et autres camés, les rues sont plutôt sûres, par ici.
Mon index tapote fébrilement sur le cuir de mon sac tandis que je hoche la tête.
Allez, du nerf, Lana ! Tu es seule ici . Les fantômes n’existent pas, Adam ne sait pas où tu vis et pour couronner le tout, tu ne sors que la nuit. Comment veux-tu qu’il te retrouve ? m’encouragé-je mentalement alors que l’impression pesante d’être surveillée s’accentue.
Je me mordille la lèvre en inspectant une dernière fois les fenêtres qui surplombent la rue. Les appartements sont plongés dans le noir, signe que leurs habitants dorment du sommeil du juste. J’attrape mon portable, y lis rapidement l’heure. Il est un peu plus de 1 h 30 du matin et, d’ici peu, je serai bien au chaud dans mon lit, moi aussi.
Mon souffle fait blanchir l’air, l’écharpe qui me couvre le cou m’étouffe. Je la desserre légèrement et décide de poursuivre ma route.
Je hâte le pas, parcours quelques mètres avant de freiner si brutalement que les fils de mes écouteurs glissent de mes épaules. Un cri, semblable à un sifflement aigu, vient déchirer la nuit. Je scrute les alentours, prête à m’enfuir à toutes jambes à la moindre apparition d’un truc louche.
Plus rien.
Mon père, chasseur à ses heures perdues, aimait bien me rappeler « de ne jamais lâcher la proie du regard. C’est le meilleur moyen pour se retrouver avec un sanglier au cul ». Alors en bonne fille à son papa, j’écoute son conseil avisé et fais volte-face.
Qui est là ? murmuré-je – comme si un éventuel criminel allait me répondre : « Hey ! C’est juste moi, relax ».
Une chose est certaine, ce n’était pas Adam, pensé-je en ricanant. À moins qu’il n’ait appris à hurler comme une gonzesse depuis que je l’ai quitté !
Alors que le calme semble revenu, je reprends mon avancée avec prudence. Devant moi se dresse une ruelle, dernière ligne droite avant de rejoindre l’artère principale. Enfin. D’ici, je peux apercevoir les décorations de Noël enroulées autour des poteaux. Les diodes colorées clignotent et donnent un aspect moins lugubre au lieu. Je marche d’un pas moins alerte jusqu’à ce que j’entende à nouveau l’espèce de cri résonner non loin de moi. On dirait le son entêtant d’un sifflet. Un frisson me parcourt la peau et soudain, je sursaute. Je jurerais qu’une masse sombre vient de passer à proximité de moi. Vaporeuse, aussi glaciale que le vent et… merde.
J’écarquille les yeux, recule d’un pas par instinct. Un homme à la carrure imposante est accroupi sur le sol à une dizaine de mètres de moi. Grâce à la lueur blafarde d’un lampadaire, je distingue sans peine ses deux mains vissées dans l’asphalte et son dos qui se soulève au gré de ses inspirations. Pour respirer si fort et si vite, il a dû courir, pourtant je ne l’ai pas entendu arriver. Je viens de passer à l’exact endroit où il se tient. J’ai beau être fatiguée, je suis certaine qu’il n’y avait personne. La ruelle était déserte.
Ma conscience me hurle de foutre le camp d’ici, ce que je ne f

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