Broken memory
154 pages
Français

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Description

Romance contemporaine - Suspense - 310 pages



« De ma vie d’avant, il ne me reste qu’un prénom et une carte de visite écornée, celle d’un certain psychiatre de New York, Bradford Parker Ward. Ma seule chance de combler le vide de ma mémoire défaillante est de quitter Los Angeles pour rejoindre la Grande Pomme. »



Hannah



Seth, ex-membre du S.W.A.T., est un homme sombre, meurtri par son passé. Sa rencontre avec cette fugitive amnésique va les entraîner tous deux dans un périple des plus dangereux, dans une quête de vérité captivante.


De Los Angeles à New York, l’ancien policier va devoir garder tous ses sens en éveil pour assurer la sécurité de sa jeune protégée.



Un road trip qui pourrait éveiller d’autres sens !

Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 22
EAN13 9782379612756
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0045€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Broken memory

Callie J. Deroy
Callie J. Deroy




Mentions légales
Éditions Élixyria
http://www.editionselixyria.com
https://www.facebook.com/Editions.Elixyria/
ISBN : 978-2-37961-275-6
1

Seth


Les lumières de Los Angeles, ville immense aux multiples facettes, défilent derrière les vitres de ma voiture. Je ne les regarde pas. Ce paysage de carte postale, avec ses palmiers, ses constructions hétéroclites, ses milliers de cafés, bars et autres commerces aux façades tapageuses et colorées, est la dernière de mes préoccupations. Ici ou ailleurs, ça ne change rien. Je suis là pour trois semaines, pour bosser comme agent de sécurité au Los Candiles , un club branché de la ville. Pendant ce temps, je mènerai ma petite enquête, puisque ma dernière piste m’a conduit jusqu’ici. En fonction de ce que je dénicherai, ou pas, je taillerai la route, comme je le fais depuis deux ans, trois mois et dix-sept jours. J’ai peu d’espoir de trouver quoi que ce soit ici qui m’aidera, mais je n’ai rien d’autre à me mettre sous la dent. Alors, même à quatre mille cinq cents kilomètres de là où tout a commencé, je compte bien remuer ciel et terre pour dénicher le moindre renseignement susceptible de m’être utile. À ma place, beaucoup auraient déjà lâché. Pas moi. J’ai fait une promesse et depuis cet instant, la tenir est mon unique objectif. La seule raison pour laquelle je respire encore.
Malgré l’heure tardive, les rues de la ville des anges regorgent de bimbos en mal de divertissement et de fils à papa en mal de bimbos. Les chairs s’exhibent, les rires racoleurs fusent. La chaleur de juillet est l’excuse idéale pour porter le moins de vêtements possible et sortir jusqu’à l’aube. Arrêté à un feu, je devine les fêtards dans mon champ de vision. Je les entends malgré les vitres closes. Mais je m’en fous. Je suis à des milliers de bornes de leur monde, de leur vie. Et même à des milliers de bornes de la vie tout court.
J’ai roulé toute la journée, j’ai hâte d’arriver au motel où je vivrai ces prochains jours. Un établissement bas de gamme à cent dollars la semaine sur Mission Road. Les chiottes sont sur le palier et je partagerai ma douche avec tout l’étage, mais de ça aussi, je m’en tape. J’aurai un lit, ça me suffit, et je ne serai pas loin du boulot.
Chercher, manger, dormir, travailler. Chercher, manger, dormir, travailler. Et recommencer.
Après ça, quand j’aurai vérifié si la piste est sérieuse – ce dont je doute –, j’irai ailleurs. Où ? Peu importe. Là où me porteront les indices, là où je trouverai un énième job sous-payé dans la sécurité ou n’importe quelle branche où on a besoin de gros bras. Peut-être que si je dois remonter vers le nord, je tomberai sur une scierie qui embauche...
Je n’ai jamais eu de mal à trouver du boulot, en dépit du fait que je n’ouvre pas souvent la bouche et que je ne sois pas le genre de gars avec qui on se lie facilement. Loin de là. Communiquer n’a jamais été mon point fort, encore moins depuis ce jour maudit où tout a basculé. Cependant, en tant qu’ancien agent du SWAT 1 , mes compétences compensent largement mon côté taciturne. On demande rarement au type qui empêche les fauteurs de troubles de faire du grabuge d’être sympathique et diplomate. Pas plus à celui qui passe ses journées à transbahuter du bois. Être capable de neutraliser n’importe qui en quelques secondes ou d’enchaîner des heures de travail très physique a suffi à tous les employeurs que j’ai croisés. Et ça commence à en faire un paquet.
Suivant le GPS de mon téléphone, je quitte California Road et bifurque sur Fair Oaks Avenue, avant d’être stoppé par un autre feu.
Bordel... La prochaine fois, j’espère que j’atterrirai dans les montagnes, loin de toute cette civilisation de merde !
Rouler des jours entiers ne me dérange pas. Encore moins maintenant que je n’ai plus de « chez-moi ». Mais seulement si je peux tracer sans penser à rien. Ici, avec un feu tous les cent mètres, j’ai l’impression de devenir barge !
Au son de Radio Rock On , qui passe un titre de Dire Straits , je tapote impatiemment mon volant quand quelque chose, à droite, attire mon attention. Cette fois, il ne s’agit pas de jeunes qui s’amusent, je le devine avant même d’avoir tourné la tête. Mon instinct d’ancien flic d’élite se réveille brutalement et je sais pourquoi : dans ce mouvement indistinct, capté du coin de l’œil, j’ai perçu l’énergie de la fuite...
Une personne court sur le parking qui longe l’avenue. Si j’en crois ce qui est écrit sur l’imposante construction beige posée juste derrière, il s’agit de celui du Huntington Hospital. Je reporte mon attention sur la silhouette qui m’a interpellé. C’est une femme. Un bandage autour de la tête, elle court à perdre haleine et semble chercher un endroit où se cacher. Dans les secondes qui suivent, une porte s’ouvre à la volée sur le côté du bâtiment. Deux infirmiers et un médecin en blouse blanche en surgissent.
Je fronce les sourcils, intrigué par cette scène étrange. Qu’est-ce qu’il se passe ?
Pendant un court instant, la curiosité me prend. Cette fille... Même d’aussi loin, je perçois sa terreur. J’ai trop de fois été confronté à la peur pour ne pas la reconnaître quand je la croise. Je détourne le regard. C’est triste pour elle, mais ce ne sont pas mes affaires.
Le feu devient vert. J’enclenche la première et mon GMC Sierra se met en branle. Plus que quelques kilomètres avant d’arriver au motel. Mon job au Los Candiles commence demain soir et j’ai passé la journée sur la route. J’ai besoin de dormir, pas de me mêler de ce qui ne me regarde pas. Je me casse !
En tout cas... c’est ce que j’ai très envie de faire.
Alors, nom de Dieu, pourquoi je suis en train de faire demi-tour sur le boulevard ?
Peut-être parce que je suis devenu flic pour une raison. J’ai beau avoir changé et fait des choses qui pourraient m’envoyer en taule pour un moment, on ne tue pas si facilement ce qui vous a poussé à dédier votre vie à sauver les autres. Et franchement, je me dis à cet instant que c’est bien dommage !
Tourner à gauche et débouler sur le parking de l’hôpital me prend quelques secondes à peine, ce qui est bien assez pour me donner le temps de me traiter de tous les noms.
T’es con, Seth ! Vraiment con !
J’immobilise mon pick-up à proximité de la fille, qui recule vivement pour se plaquer contre le mur, puis je saute sur le bitume.
— Tout va bien, ici ?
J’ai parlé fort, avec autorité, comme un flic en intervention. Certains réflexes sont durs à perdre. Le doc et les infirmiers lâchent la fille du regard pour le poser sur moi.
— Rien de grave, tempère le médecin. Juste une patiente agitée...
— Je ne dois pas rester là ! s’exclame cette dernière. Ils... ils vont me faire du mal !
— Enfin, mademoiselle, calmez-vous. Vous êtes dans un hôpital, ici. Personne ne va vous « faire du mal ».
Le doc lève une main, elle a un sursaut. Voyant ça, il tente une autre approche.
— Vous avez pris un sacré coup sur la tête, d’accord ? On vous a amenée ici inconsciente et les examens ont révélé un traumatisme crânien. Alors, soyez raisonnable et suivez-nous. On va vous reconduire dans votre chambre.
La fille, vêtue d’une blouse d’hôpital sur laquelle elle a enfilé une veste en jean, secoue sa tête bandée avec véhémence. Avec ses cheveux emmêlés, son visage blême et son regard égaré, elle ressemble à une folle.
Ou à un animal acculé par des chasseurs.
— Vous avez besoin de soins, vous comprenez ?
Sur les ordres du médecin, les deux infirmiers font quelques pas vers la fugueuse. Elle se plaque davantage contre le mur, donnant l’impression qu’elle tente de passer au travers.
— Ils vont me faire du mal..., murmure-t-elle.
— Allons, allons. Laissez-nous faire notre travail.
Les yeux de la fille passent du médecin aux infirmiers, avant de se poser sur moi.
Elle a vraiment peur , me dis-je aussitôt.
Mais pas comme une démente craignant l’assaut d’un être imaginaire. Son regard, accroché au mien, est hanté par un mal qu’elle connaît, qu’elle a vécu, qu’elle a éprouvé dans sa chair. Un quelque chose d’impossible à inventer ou simuler. Le genre de douleur brute qui s’imprime jusqu’au tréfonds de l’âme.
Les infirmiers se rapprochent lentement. Elle fait un pas sur le côté, attentive au moindre geste de leur part. Ses doigts essaient de s’agripper au mur lisse, à la recherche d’une échappatoire. Son visage, entre panique et hostilité, change radicalement quand elle le tourne dans ma direction.
— Aidez-moi..., supplie-t-elle, à mi-voix.
Toute son attention est à présent dirigée sur moi. Les deux hommes se rapprochent encore, pendant que ses yeux me conjurent de lui porter secours.
Cette histoire ne me regarde pas. Ce qu’il adviendra de cette inconnue, peut-être folle à lier, non plus. En dépit de ma première réaction de ce soir, celle qui m’a fait faire demi-tour sur le boulevard pour venir voir ce qu’il se passait, je ne suis plus cet homme qui risquait sa vie pour les autres. Je ne suis plus cet homme qui libérait des otages, arrêtait des terroristes et donnait l’assaut dans les repaires des trafiquants de drogue. Je ne suis plus cet homme qui portait fièrement l’insigne du NYPD 2 et du SWAT. Je ne suis même plus vraiment... un homme.
Et pourtant.
— Montez !
La fille, après une seconde de stupéfaction, se précipite vers ma voiture.
Face aux visages incrédules des trois types, je regagne à mon tour le pick-up et quitte le parking dans un vrombissement mécanique.
Je roule au hasard dans les rues de Los Angeles. Pour résumer, j’ai dans ma voiture une nana que je n’ai jamais vue, qui n’a sur le dos qu’une blouse d’hôpital, une veste en jean et une paire de baskets, et dont la tête est entourée d’un épais bandage. Elle a aussi une ecchymose sur la joue gauche et sa lèvre inférieure est légèrement fendue. Quoi qu’il lui soit arrivé, elle a morflé. Toutefois, je ne veux rien savoir. Elle avait besoin d’aide, je suis arrivé au bon moment. Le reste, tout le reste, je m’en fous.
Elle ne parle p

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