Camaël
76 pages
Français

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Description

La Bretagne, VIIe siècle. Dans des bois impénétrables, un vampire émerge de l’ombre, son nom : Camaël. Des siècles plus tard, sa vie prend un tournant qu’il n’aurait jamais imaginé. Une menace venue du fond des âges revient le hanter.
La découverte d’une prophétie énigmatique le propulse dans la quête de ses origines. Il va alors dénouer peu à peu les mystères de sa création...

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 08 février 2021
Nombre de lectures 4
EAN13 9781716318658
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0030€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Camaël
 
 
ALEXIA DAMYL

Copyright © 2021
Tous droits réservés.
ISBN : 9781716318658
 
 
DÉDICACE
 
 
À ma fratrie, pour m’avoir très tôt inoculé le virus : la passion des êtres surnaturels. À Laurence, pour m’avoir fait cauchemarder avec SOS Fantômes, à Emmanuel, pour son jeu de plateau plein de squelettes et de zombies et à Aurélie, pour m’avoir initiée à Buffy contre les vampires.
 
«  Les vampires étaient une chose réelle. Simplement, on n'avait jamais conté leur véritable histoire.  »
Je suis une légende - Richard Matheson
 
TABLE DES MATIÈRES
 
TABLE DES MATIÈRES
REMERCIEMENTS
1 - CHASSE
2 - MENACE
3 - FUITE
4 - MENSONGE
5 - DÉFLAGRATION
6 - ORIGINE
7 - MAGIE
8 - AÏE, AÏE, AIL
9 - UNION
10 - CLEF
BIOGRAPHIE
BIBLIOGRAPHIE
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REMERCIEMENTS
 
 
Merci à Séverine d’écouter chaque soir mes élucubrations diablement métaphysiques.
1 - CHASSE
Comme à mon habitude, je suis le tout premier arrivé sur mon lieu de travail, l’un des multiples dépôts d’une grande firme pharmaceutique. Je passe mon badge devant le détecteur et pousse la porte vitrée. Je ne prends pas le temps de la refermer, elle le fait seule, en principe. J’avance en sifflotant dans le hall vide qui mène à mon bureau. Je n’entends pas le petit bruit caractéristique qui m’indique que tout est verrouillé et que je suis seul en ma forteresse, mais n’y prête pas spécialement attention.
Alors que je passe la bandoulière de mon attaché-case motifs navy au-dessus de ma tête, j’aperçois une ombre inhabituelle dans mon champ de vision. Aussitôt, mes sens se mettent en alerte. La porte d’entrée ne s’est pas refermée comme elle aurait dû ! Quelqu’un l’a bloquée. Un voleur ? Un junky ? Je fais celui qui n’a rien vu, le temps de trouver une échappatoire. D’un coup d’un seul, je fais volte-face. Deux hommes se font des signes de part et d’autre du montant de ma porte de bureau. Je profite de leur surprise pour foncer dans le tas, tel un joueur de rugby que je n’ai jamais été. Avec ma vitesse surnaturelle et un bon coup d’épaule, je réussis à les déstabiliser. Je vais juste éviter de m’aplatir avant de crier essai. Je pourrais laisser l’animal assoiffé de sang prendre le dessus ? Non, je n’ai pas suffisamment confiance en moi, il y a bien longtemps que je l’ai laissé s’éteindre, et puis je ne connais pas leur force et il y a des caméras partout. C’est mon côté futile qui ressort… Alors, maintenant, où aller ? Une fraction de seconde et mon choix est fait. Les bureaux ne mènent nulle part, la porte d’entrée serait trop longue à rouvrir, je n’ai plus qu’à tourner sur ma gauche, direction l’entrepôt. Au milieu de cinquante mille palettes, j’aurai un peu plus de temps pour aviser. Dernier effort pour enfoncer la porte métallique, j’arrive haletant dans le hangar. Je ne me retourne pas, je les entends se précipiter à ma suite. Que me veulent ces hommes ? En sont-ils vraiment ? J’y réfléchirai plus tard, dès que je serai à l’abri. Feinte sur la droite, où je donne un petit coup à une bouteille d’un cosmétique de la toute nouvelle gamme. Effet domino garanti. Je pars dans la direction opposée. Une crise d’angoisse menace de me submerger. Après ce petit coup d’adrénaline, je ne suis rien de plus qu’un simple humain, mon énergie doit se régénérer. Étant donné que je n’ai pas eu à m’en servir depuis des décennies, je ne sais pas exactement combien de temps cela prendra. Je me sens pris au piège, comme un animal traqué par des braconniers et acculé contre un buisson. Je slalome entre les rayonnages avec les forces qui me restent. Je tente de retenir mon souffle pour ne pas me faire repérer. Leurs pas précipités martèlent le sol de l’autre côté de l’entrepôt. Ouf, ils sont partis sur la mauvaise piste. Je réussis à m’apaiser provisoirement.
— Où te caches-tu ? Je peux sentir ta peur de là où je suis. Tu n’es pas bien loin et c’est un cul de sac.
Si tu es si sûr de toi, quel besoin de fanfaronner ? pensé-je en mon for intérieur. C’est une technique d’intimidation qui ne prend pas sur moi. Je ne répondrai pas à ses provocations. Il peut bien insulter ma mère, voilà des siècles que j’en ai fait le deuil.
— Nous allons t’avoir, espèce de suceur de sang !
— De queues, oui !
Mes deux poursuivants éclatent d’un rire gras. Comment ont-ils obtenu toutes ces informations à mon sujet ? Il y a de cela des lustres que je n’ai mordu personne. Le premier n’est pas de la première lapinée au vu de son langage imagé. Le second est peut-être plus futé, mais il est aussi plus jeune et suit le premier. Toujours repérer les failles de ses adversaires pour s’en servir le moment venu.
— Tu ferais bien de te rendre tout de suite, on ne te veut pas de mal.
Nouveaux rires hystériques. L’étau se resserre sur moi. Si je ne veux pas avoir à user une nouvelle fois de mes capacités pas complètement régénérées, je vais devoir me montrer plus rusé que ces deux-là. Mon souffle est saccadé. Il y avait bien longtemps que je n’avais plus connu de course-poursuite. J’ai un petit peu perdu la main. Plus d’un siècle que je vis tranquille. Depuis l’avènement de l’ère industrielle en réalité.
Je perçois ma respiration qui se calme peu à peu. Chaque seconde de répit est une seconde de gagnée sur mes assaillants.
Je sens leur odeur fétide qui s’approche. Un mélange de sueur et d’effluves d’essence. Ces deux malabars ont fait le plein avant de venir. J’entends le flux de sang qui bat dans leurs artères, régulièrement. La tentation de faire un carnage est grande. Pas question de causer un tel désordre sur mon lieu de travail ! D’une idée à son contraire, mon cœur balance. Je pourrais tout aussi bien leur sauter à la gorge et sectionner leur carotide, mais ils sont deux et, même s’ils n’ont pas inventé la poudre, ils doivent être bien équipés. Dans la précipitation, je n’ai pas eu le temps de prêter attention à ce genre de détail. Pieux ? Shurikens en argent ? C’est ce qui me retient de bondir et de traverser la pièce, accroché au contrepoids du mécanisme de levage utilisé pour soulever les palettes de médicaments entreposées là.
Ni une ni deux, un plan d’évasion surgit dans mon esprit. C’est un peu alambiqué, mais dans le feu de l’action, il me semble que c’est une idée de génie. Peut-être pas, mais ai-je un autre choix ?
— Camaël ? Où es-tu ?
— C’est quoi ton petit surnom ? Caca ? Tu aimes tremper ton biscuit dans la boîte à caca, pas vrai ?
Ce n’est pas possible, il fait une fixation sur le sujet. Il est quoi au juste, un gay refoulé ? Un pas de plus dans ma direction, c’est exactement ce que j’attendais. Maintenant !
J’appuie sur le bouton de commande à distance. Le monte-charge s’active de l’autre côté de la pièce. Les deux abrutis se précipitent. La voie est libre. Décidément, ils n’apprennent pas de leurs erreurs. Deuxième fois qu’ils courent comme des ânes qui trottent vers un artefact. Je m’élance. Le temps qu’ils s’aperçoivent de la supercherie, je suis déjà dans le garage souterrain, en train de coincer la porte de l’issue de secours avec une barre métallique. Ils tambourinent. Je ne m’éternise pas. J’emprunte une clé de voiture suspendue au tableau en liège. Pas le temps de remplir les formulaires ! Je la ramènerai plus tard. En attendant, la voiture de service va me permettre de fuir les deux molosses lancés à mes trousses. Par qui au juste ? J’appuie sur le bouton d’ouverture, deux phares clignotent. Jackpot, ce sera mon carrosse.
Les mains tremblantes, j’insère la carte qui fait office de clé dans la fente prévue à cet effet. J’ai beaucoup de mal avec ces nouvelles technologies. Le moteur prend quelques secondes pour s’allumer. Quelques secondes durant lesquelles je retiens mon souffle. Si cette voiture était en panne, si je devais retourner là-bas, près de la porte qui menace de céder ? Non, je préfèrerais filer à pied que devoir replonger dans cet enfer. Oui, mais le jour ne tarderait pas à se lever et je ne ferais pas de vieux os à l’extérieur. Affaibli par les rayons de soleil, je ferais une proie facile. Enfin, le ronronnement de la mécanique m’indique le démarrage. J’enfonce la pédale d’embrayage et passe la marche arrière. Je recule tous azimuts sur le parking, en faisant crisser les pneus sur le bitume. Je fais craquer la boîte de vitesse. Dérapage contrôlé. De la fumée sort du pot d’échappement, de la gomme reste sur l’asphalte ; l’odeur de caoutchouc brûlé est particulièrement désagréable. Je viens de faire un burn, comme ces m’as-tu-vu que j’ai en horreur, et me retrouve sur la route. J’accélère comme un malade, tout en jetant des coups d’œil fiévreux à mon rétroviseur. Je tourne au hasard des rues en espérant les avoir distancés. Si ça se trouve, ils sont encore prisonniers de l’entrepôt, me dis-je pour me rassurer. Rien n’est moins sûr. Leur bêtise a des limites ; ils auront sûrement rebroussé chemin depuis le temps. Quoi qu’il en soit, je n’ai remarqué aucune voiture à ma suite.
Je m’arrête quelques secondes et souffle un bon coup. Semés. Je suis soulagé et à l’abri du filtre UV des vitres. Ce sentiment de sécurité toute relative ne dure que quelques secondes. Qui peut bien être le commanditaire de cette chasse à l’homme ? Ou au vampire devrais-je dire, bien que je me considère plus comme un homme, et ce, malgré les siècles qui défilent dans cette peau. Ces deux hommes sont-ils de nouveaux chasseurs qui cherchent à éliminer toute la vermine du monde magique, sans distinction ? Des sortes d’intégristes qui veulent purifier le monde ? Simplement un duo homophobe ? Ou dernière possibilité… Non, je ne peux pas l’envisager. Elle m’aurait retrouvé ? C’est impossible ! La dernière fois que je l’ai vue, je l’ai laissée en lieu sûr et confiée à un mage qui avait promis de ne jamais plus lui laisser revoir la lumière du jour. Aurait-elle réussi à soudoyer son successeur ? À l’apitoyer ? À le tuer ? Cette idée me glace le sang, qui à la

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