Chasseuse

Léaly Morgane

Description

Alexia est une vampire d’un siècle qui traque les chasseurs.

Surnommée « la sanguinaire », elle tue les hommes qui cherchent à anéantir son espèce depuis que l’un d’entre eux a exterminé sa famille, jusqu’à cette troublante rencontre avec Audric, un chasseur qu’elle ne parvient pas à éliminer.

Jeune vampire affranchie, elle est très convoitée par son créateur. À l’occasion de son anniversaire, il va lui offrir la possibilité de devenir son épouse ou de rejoindre les rangs de son armée.
Têtue et obstinée, elle ne compte pas se laisser dicter ses choix. Mais cela, c’était sans compter sur la jalousie malsaine d’un maître vampire rival qui va chercher à détruire son clan.

Alexia n’aura d’autre choix que de tenter de le combattre, accompagnée d’un allié tout à fait inattendu.

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Informations

• Publié par: Evidence Editions
• Date de parution: 16 juillet 2021
• Nombre de lectures: 4
• EAN13: 9791034819294
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 1 Mo

Extrait

Alexia, la sanguinaire

1 – Chasseuse
 
 
 
 
 
 
 
Léaly Morgane
 
 
Alexia, la sanguinaire
1 – Chasseuse
 
 
Couverture : Chloé S.
 
 

 
 
© Evidence Editions  2021

 
Mot de l’éditeur
 
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Prologue

 
 
 
Un peu plus tôt…
Il est là, tout près. Je le sens au plus profond de mon être. Je sirote tranquillement ma vodka, attablée dans la pénombre de ce pub miteux, lançant occasionnellement une œillade à l’homme au bar qui me tourne le dos, source de ce pouvoir. Si je peux le ressentir, il a lui aussi connaissance de ma présence. Le duvet de ses bras se hérisse lorsqu’une créature surnaturelle se trouve à proximité. Pourtant, il choisit de m’ignorer afin, certainement, de me déstabiliser, comme il doit aimer le faire avec toutes ses proies. Cet homme aux cheveux sombres tourne le visage pour suivre du regard une petite serveuse aux formes généreuses. J’aperçois son profil parfait, grâce à ma vue perçante. J’entrevois également ses petits yeux noirs sous une mèche rebelle qui lui barre le front.
Un si bel homme va mourir, quel gâchis !
Je lance un billet sur la table et sors du pub avec nonchalance. Je ne crains pas mon ennemi. Je n’ai nullement besoin de l’attaquer, il viendra lui-même me chercher. Il n’en a pas le choix, il est irrémédiablement attiré par l’aura dégagée par un être non humain et se doit de l’anéantir, qu’il le veuille ou non.
Je marche depuis quelques minutes dans les ruelles sombres de la capitale. L’adrénaline commence à monter, le combat va bientôt débuter, je m’en délecte déjà. Je m’arrête, jette un coup d’œil en arrière, et lui dis :
— Alors, chasseur, qu’attends-tu pour attaquer ?
— J’étudie toujours ma proie avant de la tuer, répond l’homme, sortant de la pénombre.
Avec ses longs cheveux bruns et soyeux qui virevoltent sous la brise, sa peau hâlée, et son manteau de cuir tanné qui lui descend jusqu’aux genoux, ce bellâtre semble tout droit sorti d’un roman. Enfin, si on apprécie le genre XVIII e  siècle.
— J’aurais pu te régler ton compte au moins dix fois dans ce bar. Ne t’a-t-on jamais appris qu’il ne faut pas tourner le dos à un ennemi ?
— Je ne craignais rien, il aurait fallu que tu élimines tous les humains autrement, se justifie-t-il.
— Cela n’est pas un problème pour moi, répliqué-je en admirant mes beaux ongles vernis de rouge. Sais-tu seulement qui je suis ?
Je me tourne complètement à présent pour lui faire face.
— Ta réputation te précède, Alexia.
Il me fixe, m’évalue, me détaillant de la tête aux pieds. Je sais que ce chasseur est vif et sans pitié. Grâce à mon pouvoir, je ressens les combats qu’il a menés, les victimes qu’il a faites durant sa vie. Il a plus de deux cents vampires à son actif alors qu’il n’a pas plus de la trentaine. Or, moi, je n’ai que trente-huit traqueurs de son espèce à mon palmarès, malgré presque un siècle d’existence.
Il est plus expérimenté que tous ceux que j’ai descendus jusqu’à présent. C’est une légende dans l’univers des tueurs de créatures surnaturelles. Aucun n’a refroidi autant que lui, tous ses confrères le redoutent tant il est instable. Il ne compte pas les victimes humaines collatérales. On raconte de lui qu’il a sacrifié un de ses équipiers pour détruire un nid de goules. Son énergie est très forte, mais pas invincible.
Nous sommes identiques, mais œuvrant dans deux camps opposés. À la vie, à la mort. Il est cruel, j’adore.
Deux êtres prédisposés à tuer vont s’affronter, malgré cela, je mise sur ma victoire. Je suis plus rapide, mon pouvoir hypnotique peut l’affecter temporairement, et j’inflige des morsures d’enfer.
— Tu sais donc que tu vas mourir, chasseur ?
— Je n’ai pas peur de toi, répond-il.
— Mauvaise réponse, susurré-je.
Je m’élance sur lui tous crocs dehors. Il pare mon attaque d’une esquive sur sa droite et en profite pour sortir un pieu en argent camouflé dans la doublure de sa veste. Il est plus rapide et plus agile que ses défunts confrères.
À son tour, il se jette sur moi, cherchant à m’atteindre le cœur avec son arme, la seule susceptible de m’être fatale. Durant notre bagarre, je lui entaille le torse. Mais la blessure qui lui barre l’abdomen est superficielle et beaucoup trop éloignée de son cœur, il conservera cependant les vestiges de notre bataille s’il survit.
Une simple éraflure , soupiré-je intérieurement, tu te ramollis, ma vieille.
Notre combat dure de très longues minutes mortelles. J’évite son pieu plus de fois que je ne le devrais. Jamais un chasseur ne m’avait donné autant de fil à retordre. Mais même avec une telle constitution physique plus forte et plus résistante qu’un simple humain, il commence à s’essouffler et se fatiguer. Je profite de sa faiblesse de mortel pour une dernière attaque. J’esquive un coup de poing et me jette de nouveau sur lui. Il essaie de contrer, je lui bloque le bras et lui donne un coup de tête qui le propulse violemment en arrière. Il vacille, mais ne chute pas. Je saisis l’occasion que m’apporte son déséquilibre pour lui mettre un coup de pied dans le sternum, abusant légèrement de ma vitesse surnaturelle. Sa blessure le fait davantage souffrir grâce à cela. Il faut dire que planter des talons aiguilles dans une plaie est loin d’être enviable. Je bondis sur mon ennemi tombé au sol et m’apprête à lui arracher la tête avec mes dents lorsque nos regards se croisent. Il est à ma merci, pourtant, une force invisible m’empêche d’accomplir mon devoir. Je ne parviens pas à l’achever. Je suis troublée, déstabilisée même. Ma respiration se bloque. Si je ne réagis pas très vite, il va saisir l’occasion de me tuer rapidement. J’use de mon pouvoir de persuasion pour l’immobiliser. Ce don est moins efficace sur ces traqueurs que sur des humains, mais cela permet de gagner de précieuses secondes lorsque l’adversaire domine dans un combat. Cependant, dans le cas présent, ce n’est pas la raison pour laquelle je l’utilise. C’est simplement parce que je suis perplexe. Toujours à califourchon sur lui, je l’observe attentivement. Je ne comprends pas l’émotion qui m’assaille, moi, la tueuse sanguinaire, quand je rencontre ses yeux. Son visage est parfait, il ne trahit aucune émotion. S’il est un tant soit peu rationnel, il devrait avoir peur du coup de grâce que je peux lui infliger à tout moment. À mon grand étonnement, il est impassible. Je caresse sa joue et des frissons m’envahissent. Il commence à remuer, signe qu’il reprend ses esprits. Les effets de mon pouvoir se dissipent bien plus vite sur lui que sur ses collègues. Je devrais l’achever, mais je n’y parviens pas. Je me relève et m’éloigne rapidement de ce chasseur, comme si son contact me brûlait l’échine.
— Si je te croise à nouveau, Audric, considère-toi comme mort, articulé-je avec peine.
Je jette un dernier coup d’œil à mon ennemi, à présent assis sur le sol, à bout de souffle. Son regard est différent, il n’est plus meurtrier comme lorsque nous avons commencé notre danse macabre. Il semble inquiet, lui-même ne comprend pas ce qu’il vient de se passer. Je me retourne pour partir, lorsqu’il me répond, haletant :
— Je te poursuivrai, jusqu’en enfer s’il le faut. Je t’en fais la promesse.
Je perçois une émotion, un voile de peine dans ses mots, comme si cette déclaration le blessait intérieurement. Je ne veux pas connaître ce qu’il cache au fond de lui, même si je ne doute pas de sa sincérité.
Je fuis.
 
 
 
 
1

 
 
 
C’est un soir d’été comme on les aime : doux et agréable. Cela fait une heure que je patiente à la sortie du cinéma d’une petite bourgade en province. Si mon indic ne m’a pas menée en bateau, je sauverai la vie d’une innocente aujourd’hui. Dans le cas inverse, celui qui m’a fourni l’information mourra, et dans d’atroces souffrances.
Je passe le temps en admirant ce magnifique coucher de soleil qui pointe à l’horizon. Contrairement aux croyances humaines, le soleil n’est pas fatal aux vampires. Nous avons les yeux très sensibles à l’astre orangé, et nous devons les protéger grâce à des lunettes adaptées. Les coups de soleil nous font également souffrir, mais c’est tout. J’en suis bien heureuse. Je ne me voyais pas vivre dans un monde constitué uniquement de ténèbres.
Après trois quarts d’heure d’attente supplémentaire, ma cible se montre enfin. Mais combien d’entractes y a-t-il eus pour prendre un retard pareil lors de la projection d’un film ? Peut-être poserai-je la question à la jeune vampire que je compte secourir ce soir.
Je distingue un léger pouvoir qui se distille dans l’atmosphère, faisant vi