Chaussures à son pied
132 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Chaussures à son pied , livre ebook

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Description

Ressembler à Hugh Grant ? Sur le papier, c’est un peu le fantasme de tous les célibataires... dans la réalité, c’est, disons, compliqué à assumer. Surtout quand on s’appelle Samuel, qu’on vit à Londres, que sa colocataire a décidé que l’une de ses missions sur Terre était de vous caser pour démontrer que Cendrillon est plus qu’un conte de fées. Et qu’on désire devenir le nouveau Shakespeare.
Il ne pouvait pas prévoir que pour réaliser son rêve, il serait obligé de jouer les princes charmants.
Soit son pire cauchemar...

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Informations

Publié par
Date de parution 30 janvier 2019
Nombre de lectures 0
EAN13 9782756429212
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0650€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Marianne Levy
Chaussures à son pied
Une nouvelle vision de Cendrillon

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© Pygmalion, département de Flammarion, 2019.
 
ISBN Epub : 9782756429212
ISBN PDF Web : 9782756429229
Le livre a été imprimé sous les références :
ISBN : 9782756422060
Ouvrage composé par IGS-CP et converti par Pixellence (59100 Roubaix)
Présentation de l'éditeur
 
Ressembler à Hugh Grant ? Sur le papier, c’est un peu le fantasme de tous les célibataires... dans la réalité, c’est, disons, compliqué à assumer. Surtout quand on s’appelle Samuel, qu’on vit à Londres, que sa colocataire a décidé que l’une de ses missions sur Terre était de vous caser pour démontrer que Cendrillon est plus qu’un conte de fées. Et qu’on désire devenir le nouveau Shakespeare.
Il ne pouvait pas prévoir que pour réaliser son rêve, il serait obligé de jouer les princes charmants.
Soit son pire cauchemar…
Née au XXe siècle, Marianne Levy est un auteur hybride. Après des années passées à couvrir des événements sportifs majeurs pour plusieurs quotidiens nationaux, elle a bifurqué vers les coulisses de la télé. Critique, Marianne écrit sur les séries. On peut la retrouver sur son blog : « I love TV so what ? » Et, très souvent aussi, devant le meilleur cheesecake de Paris.
Elle revisite aujourd’hui le conte mythique Cendrillon dans une comédie (un peu) magique, (très) romantique et (carrément) irrésistible.
Du même auteur
La Malédiction de la zone de confort , Pygmalion, 2017.
Y aura-t-il trop de neige à Noël ? , recueil collectif de nouvelles, Charleston, 2017.
Chaussures à son pied
Une nouvelle vision de Cendrillon
Note de l’éditeur

« Je trouvais plus de sens profond dans les contes de fées qu’on me racontait dans mon enfance que dans les vérités enseignées par la vie. »
Friedrich VON S CHILLER

Qu’ils aient ou non été popularisés par un géant des films d’animation, les contes ont traversé les siècles. Surtout, leur fonction première d’enseignement les rend universels. Ces histoires nous éclairent toujours sur nos peurs, tellement humaines.
La collection Il est une fois vous le prouve en transposant ces récits au XXI e  siècle, démontrant leur intemporalité et leur puissance pour les adultes que nous sommes.
À un prince vraiment très charmant.

All you need is love.
The B EATLES
Prologue
Barry White n’est pas Dieu et, quand on y pense, c’est plutôt une bonne chose
La magie, vous y croyez ? Moi pas. Pourtant, bon Dieu, ce que j’aimerais. Particulièrement le vendredi soir. J’ai besoin d’un whisky sec et de magie, le vendredi soir. Tous les autres jours de la semaine, je gère assez bien ma vie de trentenaire, célibataire et tout à fait raisonnablement désabusé.
J’ai bossé sur une routine pour ça.
Je refuse d’écouter Barry White. Convaincu que «  You’re the First, the Last, My Everything  » est l’équivalent musical d’une arme de destruction massive. Un truc à se faire avoir. À croire que, quelque part sur Terre, il y a effectivement une fille qui sera la première, la dernière et l’unique.
Je ne fréquente sur le papier que les écrivains qui se consacrent à la misère humaine. Je suis en sécurité avec eux. Ils ne me décevront pas. Ils tiendront toujours leur promesse.
Quand j’ai cinq minutes au bureau, je mate en douce des épisodes de Grey’s Anatomy pour réviser les bases de la relation romantique vues par la partie adverse.
Et puis, chaque soir, je me pose au comptoir du Soho-Napoli, le pub anglo-italien à côté du boulot, et je discute devant une bière pour comprendre comment les autres gars font pour survivre à tout ça.
Leurs mots de cœur sont ma matière première.
 
Mais le vendredi soir, je me dis souvent qu’un coup de main, type baguette magique (je sais, il y a des trucs qui, sortis de leur contexte, peuvent paraître pathétiques), ne serait pas de refus pour effacer le sourire crispé qui jaillit sur mon visage juste au moment d’ouvrir la porte.
Je pourrais sourire perplexe, pas trop con. Voire, sympa. Ça serait une entrée en matière assez honnête. Enfin, si j’en crois ce que les membres de la bande disent de moi. Mais non. Sans doute le poids de mon histoire personnelle, le miroir est formel, je souris crispé. Car, derrière la porte, le vendredi soir, il y a toujours une fille qui a trouvé la force morale d’accepter une blind date . Et, depuis l’invention de Tinder, ce genre de rencard à l’aveugle, ça se respecte. C’est une bonne définition du courage.
Pas de photo. Pas de bio. Pas d’indices. Même bidon. Rien. Juste le risque. Un saut en parachute.
Sans parachute.
En tant qu’adultes, nous avons tous conscience que rien de très bon pour l’estime de soi ne peut sortir de tout ça.
Sauf Filomena.
Ma coloc espagnole a la névrose positive et organisée. Quand nous avons emménagé avec Gus, mon meilleur pote, Paolo vivait déjà avec elle depuis quelques mois. Il nous a refilé son exemplaire de L’Art de la guerre . La moitié des pages cornées du bouquin étaient annotées en italien. D’après Gus, qui se débrouille en espagnol et prétend qu’en gros c’est pareil, notre nouvel ami avait analysé la situation et en était arrivé à la conclusion, grâce à Sun Tzu, qu’il était absolument inutile d’essayer de lutter contre la volonté de la ragazza . Elle cochait toutes les cases de la guerrière des temps modernes. Lara Croft. Version ibérique.
Filo s’est mis beaucoup de choses en tête. Notamment (et pas forcément dans cet ordre) :
1. Sauver la Grande-Bretagne du Brexit.
2. Maîtriser le pot-au-feu pour sauver la Grande-Bretagne du Brexit (si, si, hélas, je vous assure, il y a un rapport).
3. Réhabiliter les blind dates . L’équivalent moderne des contes de fées, en général. Et de Cendrillon , en particulier, selon elle. « Le bal du prince, c’est une blind date niveau rave party non, corazon  ? La preuve irréfutable de l’existence du coup de foudre ! » C’est ce qu’elle dit toujours quand je réaffirme mon scepticisme.
 
Je suis sûr de moi. J’ai ce qui s’appelle de l’expérience. Pas que j’en sois particulièrement fier. Je m’en serais bien passé, en fait. D’ailleurs, j’évite en général de m’étendre sur le sujet… En gros, les deux mots clés sont : niveau et attente. Raison pour laquelle ce genre de plan du vendredi soir s’est souvent terminé sur notre vieux canap’ à observer Gus prendre des notes sur la plastique « sublime » des présentatrices d’une émission de téléachat en bulgare non sous-titré. Je sais, ça peut avoir l’air flippant. Mais, ça ne l’est pas. C’est au contraire très cohérent. Ça faisait partie de son plan de carrière artistique pour devenir Mick Jagger. Version 3.0. J’y reviendrai plus tard.
Cela dit, même si je lui démontrais qu’elle se trompe, Filo ne lâcherait pas l’affaire. Elle m’opposerait l’argument massue qui a ressuscité l’espoir chez tous les Londoniens encore sur le marché. Meghan et Harry. « Un couple de game changer , corazon.  » Je pourrais lui répondre qu’une star de la télé qui rencontre un prince et qui lui dit « oui » devant deux milliards de téléspectateurs, ça s’appelle une exception. Et que les exceptions ont juste été inventées pour confirmer les règles. Mais elle ne m’écouterait pas. Filo a une relation intense avec les idées. Et nous, avec mes potes, on a décidé de la laisser faire.
Au nom de l’amitié.
Ce truc de blind date , c’est tombé sur moi parce que Paolo a prétendu qu’il était impossible d’apprécier son charme sans un minimum de connaissance des westerns italiens. Au choix, il fallait aimer les bons, les brutes ou les truands. Et, surtout, savoir expliquer pourquoi, comme dans un ciné-club. C’est-à-dire avec des arguments impliquant Sergio Leone, minimum.
Gus a, lui, affirmé que ce n’était pas crédible pour un sex-symbol, presque naturellement imberbe comme lui, d’accepter le principe d’un rencard pareil.
Alors que moi, d’après eux, j’étais le « proto parfait ». Un « bêta lover ». « Le ragazzo que toutes les filles veulent sauver. » Énorme point fort d’après Gus. D’ailleurs, il s’est longtemps entraîné à imiter mon « regard de poète sous anxiolytiques » pour améliorer ses statistiques amoureuses. « Le mec est la décalcomanie de Hugh Grant et il fait tout pour le faire oublier. T’as conscience que la moitié masculine de l’humanité tuerait pour ça », il répète toujours. « Quand je pense que t’as même pas la gratitude élémentaire de remercier tes parents pour ce cadeau du ciel, c’est écœurant… »
C’est vrai que ce faux air, moi, je le vis plutôt comme une plaie… Auteur français à Londres, c’est déjà compliqué. Avec une tête de jeune premier britannique, cela relève du handicap lourd, question crédibilité.
 
Mais je joue le jeu parce que je m’y suis engagé. Je suis le genre de type qui dit « bon Dieu » et qui tient ses promesses. Alors, le vendredi soir, je me sacrifie. Filo a besoin de croire que le coup de foudre existe. Et moi, de me confirmer qu’il n’existe pas. C’est un échange « win-win » d’après Paolo, qui est ultra-nostalgique des expressions du XX e  siècle. Il ne doit pas avoir tort. La preuve, je commence à avoir assez d’inspiration pour envisager de me réincarner en Victor Hugo.
Donc, encore un nouveau vendredi. Encore un nouveau rencard. Je vais mettre la main sur la seule chemise propre que Gus ne m’a pas empruntée pour une durée indéterminée. Paolo va m’inonder d’une eau de Cologne fabriquée en quantité limitée par des moines napolitains et dont la formule est classée top secret. Il affirme toujours que le mystère, c’est la base. C’est la raison pour laquelle il a fait de Steve Jobs son ennemi personnel. Ça aussi, nous y reviendrons plus tard.
Le script, je le connais par cœur. Filo aura dit à la fille sur le ton intense qu’elle emploie toujours quand elle veut faire passer un argument qu’elle estime définitif :
— Samuel est un auteur.
En disant auteur, Filo aura sûrement froncé des sourcils frustrés. Si elle avait pu prononcer le mot avec un « a » maju

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