Cheval d Illusion
96 pages
Français

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Description

Grâce à la rencontre avec les chevaux, être en accord avec soi-même, les autres et le monde.


Un univers empli d’émotions, de mots mêlés au délicieux accent cévenol, Jacques nous livre avec pudeur ses expériences de vie, ses rencontres multiples. Homme cheval aux doux murmures, respectueux de « l’autre », il nous guide en toute humilité, sans vouloir nous apprendre ni nous forcer, vers le respect et la connaissance de soi et de « l’autre ». Impossible d’en sortir indemne...


Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 30 janvier 2020
Nombre de lectures 0
EAN13 9782368329399
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0082€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Cheval d’Illusion
 
 
La SAS 2C4L — NOMBRE7, ainsi que tous les prestataires de production participant à la réalisation de cet ouvrage ne sauraient être tenus pour responsables de quelque manière que ce soit, du contenu en général, de la portée du contenu du texte, ni de la teneur de certains propos en particulier, contenus dans cet ouvrage ni dans quelque ouvrage qu’ils produisent à la demande et pour le compte d’un auteur ou d’un éditeur tiers, qui en endosse la pleine et entière responsabilité.

Jack Charandack
Cheval d’Illusion

 
En hommage à
la vie
Olivier
Maïté
Pierrot
J Y B
J B D
Folco et tous les autres
À ceux qui m’ont fait rêver
À tous ceux qui ont rêvé avec moi
Et à Sonia la « rallumeuse » de passions d’écriture Déa qui a su se faire fourmi…
et Michel relanceur de symboles
Pour
Toi,
Corine,
mes enfants,
mes amis,
mes élèves
et tous les questionneurs en mouvement
 
 
Un matin J ’ ai entendu Le premier chant d’oiseau   ! C ’ est lui qui m ’ a é v eillé   !
Un matin J ’ ai vu La première lueur
Un matin J ’ ai senti Le premier soleil se le v er Goûter A ux premières fraîcheurs
C ’ était le premier jour Le premier pour toujours.
Prélude
Le soleil dans le dos, l’ombre de ma main glisse sur la feuille blanche.
Entre mes doigts l ’ encre s ’ abîme, s ’ étend en graphisme hiéroglyphe , sign e noi r su r blancheu r quadrillé e d u temp s qu i s ’ écoul e   : feuill e vierge , ell e a t t en d le s signe s d u temps , de s instants…
… espace vide, passages pleins de creux et de bosses, de maux et de crosses, les gravures du temps mises à l ’ encre.
Le chant des oiseaux se mêle à une émission radio traitant des jardins, des légumes et des fleurs. Mon chat a ff amé miaule, se tend v ers les caresses, vorace, ronronne, s ’ enroule en lui-même et, rassuré, sur mes genoux se lo v e.
En ce moment, j’habite dans un camion, un camion pas comme les autres, grande fresque ambulante véhiculant r ê v es e t imaginaire , aménag é e n habitatio n confortabl e pou r un e part et pour l ’ autre en transport pour les che v aux.
Fac e au x contrefort s d u mon t Aigoual , a u cœu r de s Cé v ennes, le premier voisin à quatre kilomètres, c ’ est ici que j ’ écris, les pieds nus dans la terre, j ’ écris pour moi, pour toi, pour mes enfants, pour les che v aux, les ancêtres, les esprits peut-être…
P etit, j ’ aimais le silence, j ’ aimais le geste et le mou v ement. Ils étaient si vrais.
P etit, je regardais les che v aux, fasciné, ces animaux qui vi v en t san s u n mo t e t qu i pourtan t e n disen t s i long … Aux chevaux je parlais, leur racontais tout ce que je ressentais, ils accompagnaien t de s oreille s e t d u regar d m a musique , m a mélodie , me s complaintes . J ’ a i gard é ce t t e habitude , leu r chante r de s mots . Oui , moi , fad a selo n P agnol , c ’ est-à-dir e touch é pa r l e rayo n de s fées , j e parl e encor e quelquefoi s à voi x basse aux mouches, aux fleurs, aux arbres même, et je cherche encore les mots pour toi.
Un bruit de branches qui craquent en contrebas, je pose le st y lo, à tout de suite…
C ’ es t P aprika , petit e jumen t arab e d e vingt-cin q an s déjà , qui vient me rendre visite, échappée comme à son habitude d’un parc à un kilomètre de là. Elle est v enue boire à la source d u ma s e n ruine , j e l ’ accompagn e e t j ’ e n profit e pou r m e rafraîchir.
J e pens e à toi , penché(e ) su r ce s lignes . Qu i es-t u   ? À quo i r ê v es-tu   ? Es-tu un enfant, as-tu su en rester un dans tes espaces secrets où l’on r ê v e, où l’instant est en permanence l ’ air e d e je u o ù tou t s e transforme , l e pass é n ’ étan t qu’un e bris e légèr e e t notr e futu r s i loi n d e l a réalité , no s projet s n ’ étan t qu e des r ê v es   ? Cet endroit où l’instant n ’ a pas d’horizon, j ’ y vis   ! L’instant présent tout simplement, bien sûr parfois il y a du brouillard, je n ’ y vois goutte, j ’ ai peur d ’ a v ancer et préférerais rebrousser chemin, la peur du précipice   !
Dès que j ’ ai pu che v aucher, les che v aux m’ont élevé et j ’ ai pu me conduire grâce à eux a v ec hauteur dans la vie des hommes , e n prenan t de s risques , c ’ es t sûr , mai s su r quatr e pieds c ’ est beaucoup plus facile.
J ’ a i doucemen t appri s à écouter , à recevoi r le s enseignement s d e ceu x qu i sa v ent , laissan t parle r ceu x qu i ignorent. Ils m’ont appris ou plutôt les che v aux m’ont aidé à regarder la vie d’un mètre plus haut, à rester en équilibre au- dessu s de s obstacles , san s chute r su r le s écart s o u le s pile s brutaux. J ’ ai appris à regarder l’horizon, à estimer la distance qu i m e restait , à économise r me s force s pou r d e longue s course s e t à m ’ ar r ête r quelquefoi s pou r goûte r l e plaisi r d e rie n et me rafraîchir dans un cours d ’ eau.
Ces mots, je les ai écrits il y a dix ans déjà. J ’ ai décidé –  on décide quelquefois, mais ça peut prendre du temps, le temps que ça arri v e   – j ’ ai donc décidé d ’ écrire   ! De t ’ écrire non pas pour te raconter ma vie, mais simplement pour partager des bulles de vie et surtout l ’ espace-temps où elles m’ont amené.
Le déclencheur a été de retourner sur ce lieu rempli de mes sou v enirs d ’ enfance, car c ’ est en fouillant dans les ca v es d e l a maiso n familial e qu e j e sui s «   tomb é   » pa r hasar d su r me s carton s d ’ a ff aire s scolaire s à moiti é brûlé s e t là , dan s u n cahie r de brouillon…
… une petite histoire écrite à l ’ âge de treize ans, la naissance de ce livre…
 
 
Bribes de rencontres
 
P ol k a
Polka tourna sur elle-même, le nez dans son épaisse litière, cherchant sa place, son nid, comme font les chiens, eut une hésitation, un regard v ers la mangeoire où l ’ enfant dormait profondément. Non, elle ne se coucherait pas, pas maintenant, son v entre était trop douloureux, elle a v ait peur d e n e pa s s e rele v er , ell e n e comprenai t pa s c e qu’i l lu i arri v ait , ce qui bougeait en elle, ces secousses qui la surprenaient parfois, qu ’ elle interrogeait du regard sans comprendre.
Ça a v ait commencé le jour où le sol était dur comme la pierre, parsemé de cristaux, cet t e nuit-là où ils a v aient eu si froid là-haut sur le plat, sous les arbres où ils passaient toutes leur s nuits . Ell e s ’ étai t senti e s i di ff érente , plu s lourde , plu s vieille et pour la première fois même la présence de Folco ne la rassurait pas, il l ’ éner v ait même.
Folco.
Où était-il   ? Et Kalinka, et Dame Déesse   ?
Elle tendit la tête, at t enti v e aux bruits de dehors, cherchant des oreilles et des naseaux. Non, rien, seulement l’odeur du petit d’homme et le v ent de son sou ffl e.
Pourquoi l ’ a v ait-on enfermée   ? Séparée   ? D’ici elle ne les vo y ait plus, qu ’ a v ait-elle fait pour…
Ell e frémi t soudain , ç a recommençait , un e douleu r profonde la prenait, lui déchirant les entrailles. Elle retint un râle , u n gémissement , ell e a v ai t peur . V ite , s e change r le s idées , penser à autre chose et ne pas se laisser aller. Surtout de v ant eux. Sinon ils vous prenaient, vous tenaient, vous attachaient. Ce qui faisait comme une mort , vous empêchait de fuir.
«   Non, non   !   »   : le cri du petit d’homme la fit sursauter, après un instant de surprise elle tendit l ’ encolure v ers lui, les oreille s curieuse s e t s ’ a v anç a à pa s tendus . D u ne z ell e l’inspecta , roul é dan s l ’ épaiss e cou v erture , l e v en t d e so n sou ffl e sortai t prè s d e l a tou ff e d’herb e couleu r sable , instincti v ement elle se mit à le lécher, goût de sel et de sueur. I l s e remu a e t sorti t l a tête , ouvran t le s y eux , engourd i d e sommeil.
«   Ça v a   ?   » Sa voix était inquiète, ses y eux cherchaient… quoi   ? Elle le regarda, curieuse, en essa y ant de le comprendre. Leurs bruits à eux, elle ne les comprenait pas, ils en faisaient san s ar r êt , sau f lu i e t encore … C ’ étai t lu i qu ’ ell e préférait , quand il v enait les voir, il ne faisait rien, il restait simplement a u milie u d ’ eux , glissan t se s petite s main s su r leu r peau , chassan t le s mouche s l ’ été , l a gra t t an t l à o ù ell e aimait . Ell e était jalouse de l ’ amitié que lui portait Folco, il ne voulait pas le reconnaître, mais c ’ est lui le premier qui le sentait v enir, et même quelquefois, si le temps était trop long, il l ’ appelait, ça nous faisait toutes sourire.
En me relisant je me souviens de ces instants qui m’ont marqu é a u coi n d e mo n enfance , Polka , j e t ’ a i v eillée , sû r d ’ assister à la naissance, dix nuits, l’oreille attenti v e à partager to n box , dorman t dan s l a grand e mangeoir e e t c ’ es t l a dernièr e nuit, celle où, quittant ma v eille un instant je me suis e ff ondré su r l e canap é d u salo n s i moelleux , qu e t u as , comm e pa r hasard, donné le jour à Casatchok ton poulain.
Je suis content de gra v er ces quelques mots, ces sou v enirs, ce sont certainement ces retrou v ailles qui font qu ’ aujourd’hui je suis là, assis, à conter mes histoires. Dans quel ordre v ais-je le faire   ? Du début à la fin, par chronologie comme un curriculum vitae, CV pour les intimes, ou v ais-je laisser l ’ encre s ’ écouler librement, sans contrainte comme le ruisseau de ma vie   ?
To i qu i m e lis , laisse-toi , s i t u l e v eu x bien , entraîne r dan s les méandres de mes sou v enirs, de mes pensées.
N e soi s pa s surpri s d e l a form e organiqu e d e c e livre , ca r c ’ est un puzzle monté de toutes pièces, fruit de notes éparses, retranscrite s e n formes , extraite s d e l a matric e d e me s mémoires . J e le s laissera i t e l a raconte r à m a place , e n sou v eni r de ceux qui m’ont connu, croisé ou simplement imaginé.
Je te laisse l’interpréter, l ’ e ff euiller à ta guise.
Ce livre pour moi est le fruit, ou mieux, la fleur de mes expériences , i l aur a l e goû t e t l’odeu r d

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