Crush deal

Arielle Héra

Description

Tiana Morris est une jeune parisienne qui n’a que deux choses en tête : avoir un bon job et profiter de ses amies Mya, Laena et Madison. L’amitié pour elle, c’est sacré !

Pourtant, quand son patron décide de ne pas renouveler son contrat de travail, et que Bradley Simon, un ancien camarade, lui demande de l’aider à séduire sa meilleure amie, Madison, Tiana est plus que tentée.

Le deal est simple, elle l’aide à obtenir trois rendez-vous avec sa copine en échange d’un entretien dans la boîte de ses rêves. Rien de plus, rien de moins.

Ce qu’ils n’avaient pas prévu, c’est l’évidente attraction qui naîtrait entre eux...

Entre désir et attirance irrésistible, parviendront-ils à respecter cet arrangement ?

Sujets

• Romance
• Toute la romance
• Romance contemporaine
• Pasión (película de 1982)
• Suspenso
• Époque contemporaine
• Passion
• Trahison
• Suspense
• Désir
• Fiction
• Contrat
• Amour
• Littérature

Informations

• Publié par: Butterfly EDITIONS SAS
• Date de parution: 15 février 2022
• Nombre de lectures: 63
• EAN13: 9782376527589
• Langue: Français

Extrait

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Arielle Hera
Crush Deal



ISBN : 978-2-37652-758-9
Titre de l'édition originale : Crush Deal
Copyright © Butterfly Editions 2022

Couverture © Butterfly Editions - Depositphotos
Tous droit réservés, y compris le droit de reproduction de ce livre ou de quelque citation que ce soit sous n'importe quelle forme.
Cet ouvrage est une fiction. Toute référence à des événements historiques, des personnes réelles ou des lieux réels cités n'ont d'autre existence que fictive. Tous les autres noms, personnages, lieux et événements sont le produit de l'imagination de l'auteur, et toute ressemblance avec des personnes, des événements ou des lieux existants ou ayant existé, ne peut être que fortuite.
ISBN : 978-2-37652-758-9
Dépôt Légal : février 2022
14022022-1300-VF
Internet : www.butterfly-editions.com
[e-mail]

Choisir entre l’amitié et l’amour, c’est comme demander de préférer un parent à l’autre.
Arielle Héra.
Prologue



Tiana


— Il s’appelle comment cette fois-ci ?
— Matthew. Tu le verrais, il est parfait ! Si ça se trouve, c’est le bon !
Je ne peux m’empêcher de soupirer. J’ai déjà entendu cette phrase une bonne cinquantaine de fois et à chaque fois avec un prénom masculin différent. Comme chaque mardi midi, ma meilleure amie et moi déjeunons au Mucha-café pas très loin de son lieu de travail dans le 7 e arrondissement de Paris.
Madison Hodgkin, vingt-cinq ans, célibataire, aussi blonde que je suis brune, yeux verts, longues jambes, taille fine, propriétaire d’une boutique de vêtements, drôle et belle, a tout pour plaire. D’ailleurs, c’est son passe-temps favori. Deux fois par mois, elle m’entraînait dans un bar ou une boîte de nuit branchée de la capitale pour faire la fête. Et deux fois par mois, elle finissait au lit avec l’inconnu qu’elle avait rencontré. Mais, ça fait un bail que je ne l’accompagne plus à cause de mon boulot d’analyste financière à la banque. Ce qui ne l’empêche pas de continuer sans moi et de faire des victimes. Il semblerait que l’heureux élu du moment soit « Matthew ».
— Tu veux que je te raconte comment ça s’est passé hier ?
Elle mordille la paille de son mojito et m’adresse un regard coquin.
— Non merci, Madi, je passe pour cette fois.
Elle dépose son verre brusquement sur la table et manque de le renverser, me faisant lever les yeux de mon plat.
— Tu es bien pensive depuis tout à l’heure. Et, en plus, tu refuses de m’entendre parler de ma relation. Soit tu as un souci, soit… tu as un souci.
Il paraît que l’on ne peut rien cacher à sa meilleure amie. Ça doit être vrai.
— Mon contrat à East Bank touche bientôt à sa fin. Ce matin, mon charmant patron m’a clairement rappelé que j’étais en CDD et que, dans cinq semaines, je quitterai les lieux.
— Mais, ça fait plus d’un an que tu travailles pour eux ! Ils n’étaient pas censés changer ton contrat ?
— Si, l’ancien patron m’avait assuré que si je continuais à faire du bon travail, il me proposerait un CDI au bout d’un an. C’est d’ailleurs pour ça que j’ai accepté le renouvellement de mon CDD. Mais, comme tu le sais, il a été muté en Allemagne il y a quelques mois et mon nouveau patron est im-bu-vable ! Jamais rien de ce que je fais ne le satisfait. Prune, notre chargée de clientèle, m’a confié qu’elle avait entendu « sans le vouloir » une conversation entre lui et un autre manager. Apparemment, il a hâte que je m’en aille pour placer l’une de ses connaissances à mon poste.
— Connaissance ? Tu veux dire sa pute ?
— Ce n’est pas ce que j’ai dit. Mais, c’est exactement ce que j’ai pensé quand Prune me l’a dit en formant des guillemets avec ses doigts quand elle a cité « connaissance ».
Madison soupire et m’adresse un regard compatissant à travers ses longs cils.
— Et maintenant tu vas faire quoi ?
— J’ai cinq semaines pour me trouver un nouveau boulot, si je veux conserver mon appartement et mon style de vie. Sinon, je serai au chômage, vivant désespérément chez ma meilleure amie et entièrement à ses dépens.
— Oh non !
Le joli visage de Madi affiche soudainement une mine embêtée.
— Ce n’est pas exactement la réponse que j’espérais. Tu refuserais de m’héberger ? Moi ? Ton rayon de sol…
— Non, pas toi, me coupe-t-elle. Je serais prête à t’accueillir à n’importe quel moment, tu le sais bien. C’est juste que Bradley est encore là !
Elle pousse un soupir las et lève les yeux au ciel. Je demande confuse :
— Bradley ? Un ancien amant ?
— Non ! Bradley Simon.
Bradley Simon. Ce nom me dit vaguement quelque chose. Bradley Simon. Un homme à Paris avec qui Madi n’a pas couché. Tiens, ça serait nouveau ! Bradley Simon… Bradley Sim… Mais oui !
— Bradley Binoclard ? Du lycée ? m’exclamé-je totalement surprise. Qu’est-ce qu’il fait ici ?
Je me rappelle qu’il a quitté la France à la fin de notre année de seconde pour aller étudier aux États-Unis et qu’il n’a pas manqué à grand monde.
— Bradley Binoclard ! Tu te souviens encore de ce surnom ! dit-elle en pouffant avant d’acquiescer. Oui, c’est bien lui. Je ne connais pas la raison de son retour et je m’en moque. Il est passé déjà plusieurs fois à la boutique pour me demander de sortir avec lui. J’espère que le fait qu’il soit précisément là, à l’heure du déjeuner, dans notre resto habituel, est une simple coïncidence et qu’il ne m’a pas suivie pour me quémander un autre rendez-vous.
J’écarquille grand les yeux.
— Quoi ? J’ai dû rater un épisode. Bradley Binoclard est revenu après presque dix ans d’absence et est passé à ta boutique de fringues ? Mais comment connaissait-il l’adresse ? Vous aviez repris contact ? Je veux dire de tous les magasins de vêtements de Paris, il fallait qu’il tombe sur le tien ? De plus, sauf ton respect, tu ne vends rien d’extraordinaire.
— Tiana ! me réprimande Madi le regard assassin.
Elle sait pertinemment que je la taquine. « Heaven » est une jolie boutique design aux tons blancs et gris perlé qui la rendent chic, avec des étagères vitrées, des portants industriels et quelques touches de déco vintage, très tendance actuellement.
Lorsque ses parents lui ont offert le local vide, de soixante-dix mètres carrés, pour son vingtième anniversaire, nous avons passé des années à dessiner des plans pour le transformer, et des mois à imaginer la décoration. Aujourd’hui, nous sommes toutes les deux très fières du rendu. Je sais que je dis « nous », mais, en réalité, je n’ai rien fait d’autre que l’épauler, lui donner mon avis, surveiller deux ou trois travaux et proposer quelques idées concernant la disposition des portants à vêtements. Elle seule a su faire de ce local vierge une vraie pépite. Et elle le sait. Beaucoup trop même. Raison pour laquelle lorsqu’à la cérémonie d’ouverture elle n’arrêtait pas de se vanter en affirmant qu’il s’agissait de l’une des plus belles boutiques du quartier, je répondais – plus par humilité qu’autre chose – qu’« Heaven » n’avait vraiment rien d’extraordinaire.
La voyant se pincer les lèvres pour ne pas sourire, c’est moi qui rigole.
— Je suis désolée, c’est juste que c’est tellement surprenant ! Je croyais qu’il avait coupé les ponts avec tout le monde ! On a même essayé de le retrouver sur les réseaux sociaux, tu te souviens ? Aucune trace. Et là, il apparaît, il tombe sur ta boutique, puis te demande de sortir avec lui ? J’ai l’impression qu’on est retournées au lycée.
Madi affiche une expression nostalgique tandis que je continue :
— Il te désirait déjà à cette époque, tu te rappelles ? Je commence à croire au destin. « Après des années d’espoir, la bête va enfin réaliser son rêve et sortir avec la belle de ses rêves », je conte d’une voix théâtrale. Bradley Binoclard est ton destin.
— Arrête de l’appeler comme ça ! Tu le verrais, il a perdu ses binocles et, à vrai dire, il est devenu plutôt beau gosse !
Je bois une gorgée de mon diabolo menthe et tente de me rappeler, du mieux que je le peux, à quoi ressemblait notre ancien camarade. Tout ce qui me vient à l’esprit, c’est qu’il avait un énorme pince nez. Tellement énorme qu’il devait bien lui couvrir la moitié de son visage. Je secoue doucement la tête de gauche à droite en fronçant les sourcils.
— Là, tout de suite, je t’avoue que j’ai vraiment du mal à l’imaginer en beau gosse.
— Plus besoin d’imaginer. Il vient vers nous, me souffle doucement mon amie.
J’entends des pas se rapprocher et, en quelques secondes, il apparaît à côté de notre table.
— Bonjour, Madison. Bonjour, Tiana, salue une voix grave et chaude, près de nous.
Je faux avaler de travers.
C’est un gag ? Ça ne peut être que ça. Qui est ce gars ?
Bradley Simon – s’il s’agit effectivement de lui – a bien changé. J’aurais été incapable de le reconnaître.
La première chose que je vois chez lui, ce sont ses yeux. D’un bleu océan. Puis, ses lèvres. Roses. Les coins de sa bouche s’arquent comme pour esquisser un début de sourire. Il semble manifestement satisfait de nous voir.
Il a l’air parfaitement à l’aise dans son costume noir sur mesure. Élégant. Il émane de lui bien plus de charisme que beaucoup d’autres hommes. Et il sent bon. Une odeur délicate de menthe.
— Bonjour, Bradley. Au revoir, Bradley.
Quoi !? Ne me fais pas ça, Madi ! Ne me laisse pa