Dans les choux
211 pages
Français

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Dans les choux , livre ebook

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Description

Romance contemporaine - 423 pages


Anna, 26 ans, fleur bleue, romantique, attachante, maladroite... et enceinte au plus mauvais moment !


Plaquée par l’homme de sa vie (la concurrence est déloyale lorsqu’il s’agit d’une poupée aux jambes interminables), brisée, la jeune femme atterrit sur le canapé de l’appartement de Maël, son meilleur ami.



Entre malentendus, erreurs de jugement, scènes embarrassantes et maladresses, comment Anna va-t-elle pouvoir remettre un peu d’ordre dans ce chaos ?

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 04 août 2021
Nombre de lectures 56
EAN13 9782379613425
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0045€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Dans les choux


Julie-Anne Bastard
Julie-Anne Bastard


Mentions légales
Éditions Élixyria
http://www.editionselixyria.com
https://www.facebook.com/Editions.Elixyria/
ISBN : 978-2-37961-291-342-5
Photo de couverture : Svetography
À mon frère, Pierre-Alexandre Bastard, et à ceux qui ne l’oublieront jamais.
Chapitre 1
Le début de la fin

Lundi 29 juillet

Enceinte ! Moi ! Enceinte ! Mon cœur s’arrête de battre quand je distingue la croix bleue. Je me répète ce mot à voix basse pour en réaliser toute la portée. Je suis enceinte. Aucun doute possible. Le test est formel. Un trait : pas enceinte ; une croix : enceinte. Je relis la notice encore une fois, juste au cas où... Mais les miracles, ce n’est jamais pour moi. Moi, je suis plutôt l’incarnation de la loi de Murphy. Si une peau de banane, un lampadaire ou une punaise traîne dans le coin d’une pièce, c’est pour moi…
Je me tourne vers la minuscule fenêtre. Des toits d’immeubles et un pan de ciel bleu. Ciel bleu, yeux bleus, croix bleue. Le karma ne joue pas en ma faveur aujourd’hui. La journée sera claire. Je ne sais plus si je dois rire ou pleurer tant la situation me paraît soudain absurde. Et j’éclate de rire. Une erreur, voilà ce que c’est, une banale erreur. C’est l’explication la plus logique. Et d’un seul coup, je me rappelle avoir lu un truc sur une fille qui croyait, mais qui n’était pas… Je me redresse. Ce sont des choses qui arrivent, la preuve, cela porte même un nom : les faux positifs. C’est n’importe quoi, je ne peux pas être enceinte. Enfin, techniquement, je pourrais l’être, cependant je suis quasiment sûre de ne pas avoir oublié ma pilule. Et le petit ange diabolique dans ma tête me chuchote : « Et l’autre fois ? Rappelle-toi ». Pas moi, impossible.
Respire, Anna, respire .
Il me faut un autre test. Maintenant.
— Anna, sors de cette salle de bains !
La voix qui me houspille est celle de mon meilleur ami, Maël. Je ne vais pas tarder à vous le présenter, mais pour l’instant, je suis littéralement en pleine crise de panique, incapable d’aligner deux pensées cohérentes. Je ne réponds rien, les lèvres serrées. Mentalement, je détache chaque syllabe, les fais rouler dans ma bouche. Enceinte . Et puis, d’autres idées se bousculent dans ma tête. Et j’entrevois ce que sera ma vie. Une fraction de seconde suffit à me soulever le cœur et faire revenir les larmes que je venais d’essuyer d’un geste rageur. C’est impossible. Bien sûr que si c’est possible. Loi de Murphy, karma, punaise enfoncée dans le pied et tout le tintouin. Respire. Mais je ne suis pas prête. Je ne sais pas m’occuper de moi correctement, alors de quelqu’un d’autre… Une vie si fragile accrochée à la mienne, pour le meilleur et pour le pire. Je ne peux pas souhaiter cela à un enfant. Pas même au mien.
— Si tu ne sors pas de là, je jure que je défonce cette porte ! s’exclame Maël. J’ai rendez-vous dans une heure et je ne peux décemment pas sortir sans avoir pris une douche. Est-ce que tu m’entends, au moins ?
— Oui, parviens-je à articuler. Je sors dans une minute.
— Une minute, c’était il y a une demi-heure, toi et tes excuses bidon avez intérêt à tourner le verrou si vous ne voulez pas que moi, mes petits bras musclés et mon manque de sommeil, nous jetions vos affaires par la fenêtre. Et puis, je dois encore aller chercher la voiture, et j’ai la tête en vrac. Anna Lecoz, je vous conseille, et c’est un conseil d’ami, de bouger votre fessier de cette pièce.
Je crains qu’il ne mette sa menace à exécution. Une minute, c’est peu pour reprendre ses esprits, une seconde, encore moins. Je m’asperge le visage d’eau froide, resserre la ceinture de mon peignoir informe et glisse test et emballage dans ma poche.
— Je te jure que tu ne perds rien pour attendre !
— Je sors, je sors...
Mes pensées s’agitent et je m’étonne qu’il ne les entende pas. C’est une erreur, forcément. À peine ai-je poussé la porte qu’il s’engouffre dans la salle de bains. Son clin d’œil complice aurait suffi, en temps normal, à m’arracher une répartie cinglante, mais les mots sont coincés en travers de ma gorge, et je ne veux pas pleurer devant lui. Encore. Il m’a déjà plus que prêté son épaule, ces derniers temps. S’il n’avait été aussi pressé et fatigué, il aurait sans doute reconnu le sillon des larmes sur ma peau claire. Il l’aurait mis sur le compte de ma rupture avec Antoine et n’aurait pas eu tort. Il se serait arrêté, m’aurait offert un câlin, un mot gentil, une blague à la Maël. Pas le temps. Il claque la porte comme une tornade, nous laissant, mes idées noires et moi, nous rouler en boule sur le canapé.

Antoine est le garçon le plus beau du monde.
Antoine est le plus gentil aussi.
Antoine a volé mon cœur.
Antoine est l’homme de ma vie.
Et puis, il est intelligent.
Ai-je précisé à quel point il est drôle, spirituel et aimant ?
Vous ai-je décrit la douceur de ses traits, le ravage de ses sourires ?
En un mot, il est parfait.

J’en ai eu de la chance de le rencontrer. Ne vous inquiétez pas, bientôt, vous saurez tout, depuis notre premier échange de regards et de mots doux, mais le moment n’est pas encore venu. J’ai tout fait pour le garder, à commencer par déménager dans son sacro-saint appartement – dans lequel je n’avais bien entendu rien le droit de toucher – et à supporter sa mère – que je n’avais pas le droit de toucher non plus. Bon, je vous décris en quelques mots ma belle-maman préférée pour que vous vous fassiez une idée précise de la situation et mesuriez le niveau d’abnégation dont j’ai fait preuve.
Dès qu’elle nous rendait visite, elle ne cessait de parler avenir, mariage et bébé, et moi, les bébés, ce n’est pas trop ma tasse de thé, je crois que vous l’avez déjà compris. Ils me font peur. Et si, par accident, je le cassais, est-ce qu’ils m’en redonneraient un autre à l’hôpital ? Dès que Madame la Reine Mère posait un pied dans l’appartement, c’était comme si le temps stoppait sa course : son regard inquisiteur scrutait chaque objet et investissait mentalement les lieux, puis s’arrêtait sur moi. Elle était l’aigle, moi la souris. Mon pronostic vital était engagé dès qu’elle poussait la porte d’entrée. Elle répandait aussitôt dans l’air un parfum d’idées subversives et ô combien dangereuses. Un seul mot d’elle me clouait littéralement sur place : le moment était venu de songer à l’avenir, nous n’avions plus de temps à perdre, tic-tac, tic-tac… Si des projets de bébé étaient à l’ordre du jour, qu’elle envisage la brave Anna, un peu trop gentille, comme la génitrice de ses futurs petits-enfants était loin d’être une évidence. L’expression de son visage, quand elle me jaugeait, était lourde de sous-entendus peu charitables, et lorsque ses lèvres se contractaient pour former une sorte de moue désabusée, elle me montrait bien toute l’influence qu’elle avait sur son fils unique, chéri et adoré.
Elle agrémentait son discours de son superbe mépris et je lui flanquais une paire de gifles... dans mes rêves. Qu’elle ose me jeter la première pierre, celle à qui il n’est jamais venu à l’esprit de torturer, de décapiter, de noyer ou d’écarteler sa belle-mère ! Je doute cependant que mon cher et tendre ait apprécié que je m’en prenne ainsi à Môman. Je mettrais ma main au feu qu’il aurait pris son parti et non le mien .
Mais qu’est-ce qu’il ne faut pas faire, et supporter, pour garder l’homme de sa vie ! Je vous accorde donc le droit de me féliciter pour ma patience et ma bienveillance, et si je meurs demain, n’hésitez pas à me faire canoniser.
Ce qui m’aidait à tenir le coup, je l’avoue, c’était d’imaginer sa tête de vieille chouette lors de notre mariage, où elle aurait bien été obligée de venir et de constater mon triomphe. Anna et Antoine, les Adorables Amoureux, A et A pour la vie. L’Amour avec un grand A, le seul qui importe. Belle-maman doit bien se tordre de rire aujourd’hui.
Anna l’Abrutie finie, oui.
On peut donc dire que, pour garder ma perle rare, j’étais prête à tous les sacrifices. Il est tellement parfait : craquant, viril juste ce qu’il faut pour que je me sente bien dans ses bras, des yeux noisette avec une touche de doré, des cheveux impeccablement coiffés.
Je n’adore pas seulement son corps, j’apprécie sa personnalité, sa façon de parler, très calme et posée ; même ses petites manies – très nombreuses – lui confèrent un charme irrésistible. Il plie toujours ses vêtements avant de se mettre au lit. Il se badigeonne de crème antirides. Moi qui croyais que ce n’était qu’un truc de nanas . Quand il achète son journal, il le lit d’un bout à l’autre, sans sauter une ligne. Il ne trempe jamais ses tartines dans son café au lait. Il ne supporte pas les miettes que je laisse dans les draps lorsque je m’offre un petit déjeuner au lit. Il programme son réveil tous les jours à 6 h 58. Il n’aime pas traîner en pyjama. Il n’apprécie pas que sa chemise ne soit pas repassée, et encore moins qu’elle dépasse de son pantalon. Il n’aime pas ses mollets. Même si, moi, je ne peux que les admirer . Les défauts qu’il se trouve n’en son t pas à mes yeux.
Mon cœur papillonnait toujours lorsque ses yeux se posaient sur moi, que sa main enserrait ma taille et que nos lèvres se rencontraient avec douceur. Ses attentions me touchaient : un bouquet de fleurs, un massage après une dure journée ou encore mon plat préféré concocté par ses soins. Mon homme était le plus époustouflant, celui qui faisait battre mon cœur et, le fin du fin, c’est qu’il m’aimait depuis plus de deux ans.
Et je savais qu’il allait m’épouser, les femmes sentent ces choses-là. Il attendait juste le bon moment, j’en étais sûre. Pendant des semaines, je me suis préparée à accepter sa proposition, sentant bien qu’il me cachait quelque chose.
Comment devais-je me la jouer ? Surprise, mais comblée, souriante et tendre, excitée et volubile ? Je méditais souvent sur cette demande capitale. Il faut bien admettre que les occasions de rêvasser toute seule, vautrée sur son canapé en cuir, n’étaient pas rares ces dernier

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