Danse Nocturne

Nadège Fillion

Description

Lorsque la troupe « Dance or Die » présente un spectacle dans un club appartenant au vampire le plus redouté de l’État, Évalyne attire malencontreusement son attention. La vie de la jeune danseuse s’en trouve bouleversée. Seule dans ce monde en guerre, elle doit à présent faire preuve de courage et de ténacité contre le tyrannique et autoritaire Heath Dark.

À ce qu’on dit, le cœur gagne toujours...si on parvient à le garder intact.

Sujets

• Littérature
• Vampire
• Paranormal
• Fiction
• Romance

Informations

• Publié par: Editions du Petit Caveau
• Nombre de lectures: 26
• EAN13: 9782373420760
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 2 Mo

Extrait

Danse Nocturne
Nadège Fillion
Éditions du Petit Caveau - Collection Sang d'Ame
Avertissement

Salutations sanguinaires à tous ! Je suis Van Crypting, la mascotte des éditions du Petit Caveau. Je tenais à vous informer que ce fichier est sans DRM, parce que je préfère mon cercueil sans chaînes, et que je ne suis pas contre les intrusions nocturnes si elles sont sexy et nues. Dans le cas contraire, vous aurez affaire à moi.
Si vous rencontrez un problème, et que vous ne pouvez pas le résoudre par vos propres moyens, n’hésitez pas à nous contacter par mail ou sur le forum en indiquant le modèle de votre appareil. Nous nous chargerons de trouver la solution pour vous, d'autant plus si vous êtes AB-, un cru si rare !
À mes deux petits êtres nocturnes, parce que la nuit est un autre univers.
Prologue


Évalyne prit une bonne inspiration et se concentra. Avant de monter sur scène, elle s’efforçait d’effacer son trac pour ne songer qu’à la danse et la chorégraphie. Le reste de la troupe était toujours très fébrile, mais Évalyne restait stoïque. Si elle se laissait gagner par la nervosité, elle risquait de faire un faux pas et de tout gâcher, ce qui aurait été inconcevable dans ce monde où la vie ne tenait qu’à un fil.
La jeune femme jeta un regard de l’autre côté du rideau derrière lequel la troupe attendait son tour. Le bar était plein à craquer. De nombreux individus, beaux comme des dieux, discutaient ensemble. Certains jouaient au billard, d’autres se trouvaient au bar et plusieurs observaient les danseuses de poteau. Évalyne grimaça. Elle connaissait presque toutes les danses, et celle-ci en faisait partie, mais jamais elle ne se serait abaissée à se trémousser en petite culotte devant tous ces gens.
« Des vampires » se répétait-elle inlassablement.
Son monde avait basculé dix ans plus tôt à cause d’eux, ces êtres abominables. Vivant à Manhattan en compagnie de ses parents, elle menait une vie de rêve, bien loin de se douter que des créatures de l’ombre n’attendaient que le bon moment pour sortir de leur antre et se dévoiler. Elle avait commencé à danser très jeune, puis elle était entrée à Juilliard School où elle faisait ce qu’elle aimait le plus : danser.
Cependant, son rêve avait subitement pris fin lorsque les vampires prirent le contrôle de la ville. Ils commencèrent par enlever la vie à un nombre incalculable d’humains, les mordant jusqu’à la mort.
Puis, ils se multiplièrent et firent de New York le pire cauchemar des Hommes. Plusieurs furent contraints de déménager, voulant échapper à la mort, tel fut le cas d’Évalyne et ses parents. Ils étaient partis en plein jour, car les vampires dormaient à ce moment et avaient parcouru des milliers de kilomètres dans l’espoir de les fuir. Mais ces êtres assoiffés de sang prirent également le contrôle des autres villes des États-Unis et bientôt, seule la chance permettait de leur échapper. Le nombre d’humains chuta et, cinq ans plus tard, les créatures de la nuit mirent en place une loi interdisant de les tuer, mais plutôt de les faire prisonniers et de profiter de leur sang tout en les gardant en vie. Ils devinrent vite des esclaves, incapables de se défendre contre la force et la vitesse inégalables des vampires. Seuls quelques-uns parvinrent à s’enfuir, dont Évalyne et ses parents.
Ceux-ci se déplaçaient de ville en ville, ne restant pas longtemps au même endroit. La jeune fille dut dire adieu à sa passion pour la danse. Celle-ci faisait partie de son ancienne vie, sa vie heureuse. Elle ne voulait plus y penser, ignorant si ses amies étaient encore en vie ou pas. Ils faisaient du camping en forêt, sur le bord des lacs ou des rivières. Son père arrêtait de temps en temps dans les villes pour faire leurs provisions.
Bien sûr, ils n’arrêtaient pas au magasin du coin, car ils appartenaient tous aux vampires. Ils volaient plutôt. Le père de la jeune fille attendait que le jour se lève et s’infiltrait dans les maisons les moins surveillées.
Il y avait bien sûr des esclaves humains, mais son père les assommait avec une batte de base-ball afin qu’ils ne s’interposent pas ou ne soient pas accusés de complicité. Ils vécurent ainsi pendant huit ans. Parfois, ils croisaient d’autres humains en fuite et échangeaient des nouvelles, puis chacun repartait de son côté, se souhaitant bon courage. Il leur en fallait !
C’est un jour où tout débuta normalement que la chance d’Évalyne tourna. Ils avaient installé leur tente sur la plage, à deux pas de la mer. C’était la pleine lune et le ciel était dégagé. Silencieusement, la jeune fille était sortie et s’était promenée. La lune miroitait dans l’eau, le bruit des vagues était apaisant et Évalyne, pour la première fois depuis huit ans, s’était sentie libre.
Elle s’était alors mise à danser au clair de lune, les pieds dans l’eau, au milieu du reflet de l’astre, qui faisait chatoyer ses cheveux blond vénitien. C’était une nuit magique ! Magique jusqu’à ce qu’on la repère. Des vampires passaient par là et furent ébahis par la vision de l’ange dansant sur l’eau. Par le plus grand des hasards, l’un d’eux, Jake, possédait une troupe de danseurs humains qui produisait des spectacles pour les vampires. Il fut charmé par le talent d’Évalyne et cette dernière ne put rien faire pour s’échapper. Ils l’emmenèrent avec eux, loin de ses parents, qu’elle ne revit jamais.
Néanmoins, sa vie de captive aurait pu être pire. Elle rencontra d’autres prisonniers humains, danseurs comme elle, qui formaient la troupe de danse « Dance or Die » dirigée par Jake. Elle s’intégra bien au groupe et se lia d’amitié avec certains d’entre eux, comme Pete, son partenaire de danse le plus fréquent. Ensemble, ils donnaient l’illusion de s’envoler, charmant la salle entière. De la salsa à la valse, du classique au hip-hop, on ne regardait qu’eux. La plupart du temps, la chorégraphie se composait d’un groupe de vingt artistes, mais quelques fois, selon l’humeur de Jake, ils dansaient en couple.
Malgré le fait qu’elle ait perdu sa liberté, Évalyne pouvait toujours s’adonner à sa passion. Plusieurs esclaves n’avaient pas sa chance ; ils servaient de nourriture aux vampires, se faisaient maltraiter, violer ou affamer. La jeune esclave, elle, était restée pure, car personne ne l’avait encore mordue.
Une fois par an, le groupe « Dance or Die » faisait une tournée d’un mois un peu partout aux États-Unis. Évalyne, quoique terrifiée par les vampires, aimait bien faire des spectacles. Sa troupe s’exerçait toute l’année en vue de les présenter. La jeune danseuse était pourtant loin de se douter que cette soirée-ci serait la dernière représentation de sa vie.
— Il y a beaucoup de monde, hein ? fit Daniella tandis qu’Évalyne laissait retomber le rideau.
Celle-ci hocha la tête.
— C’est la première fois que je viens dans un club de vampires, continua la jeune femme. Je m’imaginais que c’était plus…
— Sanglant ?
— Ouais.
Daniella était celle avec qui Évalyne s’entendait le mieux. Elles se connaissaient depuis un an déjà et avaient développé une belle amitié. Leur personnalité était similaire ; toutes deux étaient des filles posées et sérieuses et, bien que Daniella ait deux ans de plus qu’elle, c’est-à-dire vingt-trois ans, elle aurait pu être sa jumelle. Elles se ressemblaient beaucoup, possédaient la même silhouette petite et mince et s’échangeaient même leurs vêtements de temps à autre. Il faut dire qu’étant des esclaves, elles ne possédaient pas une très grande garde-robe : deux à trois paires de pantalons, quelques t-shirts et une paire de souliers. Au contraire, leurs costumes de troupe étaient très variés selon le style de la danse. Leur différence reposait sur leurs cheveux ; autant les cheveux d’Évalyne étaient lumineux, autant ceux de Danielle étaient sombres.
Ce soir-là, Évalyne portait une robe à crinoline pour son numéro de danse. Elle avait attaché sa chevelure sur le côté et s’était maquillée avec du fard à paupières charbonneux de façon à faire ressortir ses grands yeux verts.
— N’aie crainte, dit Évalyne, la soirée commence et, d’ici quelques heures, tu ne verras plus ce beau monde de la même façon.
Lors de leur dernière tournée, un an plus tôt, elle avait été plus que choquée de d&#