De la nuit à la lumière
162 pages
Français

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De la nuit à la lumière , livre ebook

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Description

Romance contemporaine - 319 pages


En Italie, elle visite des lieux interdits.


À Oslo, il doit succéder à son père.


Leur seul point commun : braver les exigences de leurs familles. Leur rencontre fracassante en pleine nuit n’est qu’un hasard. Entre la jeune rebelle et l’héritier des cliniques familiales, la relation est électrique.


Elle le provoque, il a du répondant !


Réussiront-ils à s’apprivoiser ?

Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 400
EAN13 9782379612367
Langue Français
Poids de l'ouvrage 8 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0045€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

De la nuit à la lumière

Caroline Costa
Caroline Costa


Mentions légales
Éditions Élixyria
http://www.editionselixyria.com
https://www.facebook.com/Editions.Elixyria/
ISBN : 978-2-37961-236-7
« Ce n'est que quand il fait nuit que les étoiles brillent. »
Winston Churchill

1

L’endroit était désert et silencieux. De la condensation s’échappait de leurs bouches en petites volutes. L’air semblait immobile. Le bruit de leurs pas sur le carrelage résonnait étrangement entre les murs. Leurs torches électriques balayaient l’espace vide. Sur le papier peint défraîchi, les faisceaux éclairaient de grands graffitis. Certains affichaient de belles couleurs vives et des détails artistiques. D’autres n’étaient que des dessins obscènes.
L’homme s’approcha pour éclairer un calavera : un crâne mexicain superbe et minutieusement exécuté. Ses joues creuses arboraient de gros cœurs rouges, son front était couvert de fleurs aux couleurs éclatantes. La femme se saisit de son appareil photo. Elle procéda à quelques réglages et mitrailla le graffiti. Le flash se déclencha plusieurs fois, inondant la pièce de sa lumière crue.
Ils avaient pris de nombreuses précautions pour arriver jusque-là. Repérant leur itinéraire à l’avance, ils s’étaient assurés que tout se passerait comme ils l’avaient prévu. Longtemps, ils avaient étudié d’anciens plans de l’époque. Sans compter que les déguisements qu’ils portaient leur assuraient l’anonymat nécessaire.
L’homme éclaira autour d’eux. Les fenêtres étaient restées ouvertes, les volets avaient disparu. On avait dû les décrocher pour les réutiliser ailleurs. La peinture de l’encadrement en bois s’écaillait. D’un geste léger, il passa dessus une main protégée de ses gants. Il n’en fallut pas plus pour que tout se désagrège en une fine pellicule. Au sol s’entassaient des débris de verre, lointains souvenirs des vitres. Le vent froid s’engouffrait par bourrasques, sans parvenir à disperser l’odeur de renfermé. L’humidité les prenait à la gorge et imprégnait leurs vêtements.
L’homme s’approcha puis observa la rue vide. Les décorations de Noël, qu’on n’allait pas tarder à décrocher, se balançaient doucement. Il leva les yeux. La lune à moitié pleine brillait d’un halo timide. L’éclairage urbain l’empêchait de voir les étoiles. De toute façon, les nuages de cette nuit masquaient en partie le ciel.
Ayant terminé de prendre des clichés, la femme illumina le plafond de sa torche. Là aussi, la peinture était décrépite. De longues traces de moisissure apparaissaient à plusieurs endroits. Étonnamment, alors qu’il ne restait plus aucun meuble, les néons suspendus n’avaient pas été enlevés. Ils pendaient au bout de leur fil électrique, oscillant parfois quand le vent atteignait le centre de la pièce.
Elle se tourna vers le couloir qu’ils venaient d’emprunter. Il n’y avait plus aucune porte. Celles-ci avaient été dégondées, sans exception. À croire que quelqu’un avait éprouvé le besoin impérieux de les emmener avec lui quand les lieux avaient définitivement fermé, sans aucune exception.
Tout à coup, un mouvement derrière elle attira son attention. Les battements de son cœur s’accélérèrent et le rythme de sa respiration se précipita. L’air glacé semblait s’être insinué jusque dans ses veines, figeant son sang. Elle se tourna brusquement, distingua deux points brillants dans le noir. Un juron lui échappa.
— Gattaccio  !
Sale chat ! La silhouette du félin apparu furtivement dans le pinceau de sa lampe s’enfuyait déjà. De toute évidence dérangé dans sa chasse aux rongeurs, l’animal détala sans demander son reste. Posant la main sur sa poitrine, elle s’obligea à inspirer avec calme. La vapeur se condensa à l’orée de ses lèvres.
C’est en détournant le regard qu’elle la vit. Parmi les morceaux de verre et d’autres détritus, elle remarqua une fleur. Une petite marguerite avait réussi à pousser au milieu du chaos. Elle s’agenouilla, avant de braquer son objectif dessus. À côté des canettes de soda et des éclats de bois, ses pétales blancs se détachaient nettement. Le contraste entre la pureté de la fleur et son environnement saccagé était saisissant. Un frisson d’anticipation la saisit, et gonfla son cœur.
— Qu’est-ce que tu fais ? demanda l’homme.
— Regarde !
De son index, elle désigna la pâquerette. Un léger sourire flottait sur ses lèvres. Trouver une fleur ici était inespéré. Ses photos seraient magnifiques.
— Je vois, dit l’homme.
Il s’approcha puis se baissa pour se mettre au niveau de sa compagne. À son tour, il tendit la main et se saisit délicatement de la tige. Après avoir cueilli la fleur, il la lui donna.
— Pourquoi as-tu fait ça ? s’exclama-t-elle.
Une pointe de colère perçait dans sa voix.
— C’est pour toi.
— Cette fleur ne t’a rien demandé et, toi, tu l’arraches !
— Je veux juste te l’offrir. Tu étais en train de l’admirer et…
— Et tu la prends ! Par je ne sais quel miracle, elle a réussi à pousser ici et tu la déracines.
Se levant brusquement, la femme se détourna. Elle regagna le couloir d’un pas rapide, l’homme n’eut d’autre choix que de la suivre. La pâquerette coupée gisait à présent sur le carrelage. Le lendemain, elle serait complètement fanée.
— Amore mio , attends-moi ! cria l’homme.
Il courut derrière elle pour la rattraper. La saisissant par l’épaule, il l’obligea à lui faire face.
— Je suis désolé. Je pensais te faire plaisir.
Elle eut une moue dubitative avant de se dégager vivement.
— Tu connais pourtant les règles.
Maîtrisant un mouvement d’humeur, l’homme serra les poings.
— On ne laisse comme traces que celles de nos pas, martela-t-elle.
— Je sais, je sais.
L’impatience le gagnait, mais elle s’en moquait.
— Tu as terminé ? demanda-t-il avec agacement. On peut y aller ?
Elle acquiesça. L’endroit n’avait rien d’exceptionnel. Néanmoins, elle en avait tiré quelques clichés intéressants.
Affectueusement, l’homme passa un bras sur les épaules de la femme, alors qu’ils sortaient du bâtiment. Il ne pouvait jamais rester très longtemps fâché contre elle.
S’assurant que personne ne les observait, ils regagnèrent la rue. Dehors, il n’y avait que le froid et l’obscurité de la nuit. Leur camionnette, garée plus loin, contenait tout leur matériel. Ils pourraient enfin s’y changer.
— Pas terrible comme site, dit l’homme en démarrant.
Il avait ôté son masque puis l’avait jeté derrière le siège avec le reste de son déguisement. Cependant, il lui semblait être encore imprégné de l’odeur de moisi qui empestait le bâtiment. Par réflexe, il se frotta le nez.
— C’est pourtant un ancien asile de fous, reprit-il.
Les phares de la camionnette perçaient la pénombre. Comme un dernier pied de nez, il passa devant les grilles rouillées de l’établissement hospitalier. Les branches des arbres dépassaient de l’enceinte et la haie n’était plus taillée depuis longtemps. Les feuilles mortes s’entassaient au pied des murs de clôture. Malgré son aspect délabré, le lieu n’avait pas tenu ses promesses.
Assise du côté passager, la femme soupira en regardant par la fenêtre. Les sièges étaient glacés par l’humidité nocturne. Nonobstant la petite dose d’adrénaline qu’elle ressentait toujours en explorant ces édifices interdits, cette visite la laissait sur sa faim.
Voilà un moment déjà qu’elle et son compagnon pratiquaient l’exploration urbaine. Ce loisir était peu connu du grand public. Seuls quelques initiés osaient s’aventurer dans ces lieux construits puis abandonnés par l’homme. Barricadés, dangereux, personne à part eux n’osait y pénétrer. Entrer de façon clandestine, puis en ressortir sans jamais se faire prendre constituait leur défi.
Ils bravaient les règles, méprisaient les décrets municipaux, se moquaient des pancartes peintes en rouge, dédaignaient l’autorisation des propriétaires. Ils vivaient leur aventure clandestine en marge du monde.
Dans un geste empli de tendresse, il se saisit délicatement de la main de sa compagne et la porta à ses lèvres pour y déposer un baiser. Chacune de leurs expéditions les liait un peu plus. Puis, l’homme accéléra et la camionnette rejoignit la route principale. Ils allaient retrouver la civilisation.
2

La neige tombait sur Oslo. Par la fenêtre du salon, Nils suivait la chute lente des flocons. Ils dansaient légèrement dans l’air, aussi hésitants et délicats que des papillons. Le soleil froid de l’hiver répandait une lumière pâle. Cela aurait pu être un dimanche comme les autres. Un jour passé en compagnie de ses parents et de ses sœurs autour d’un excellent déjeuner.
Seulement, ce jour-là, il y avait Kristin. Nils exhala un long soupir puis se passa la main derrière la nuque d’un geste las. Ses doigts frôlèrent ses cheveux ramenés en catogan. Comme si ce simple geste pouvait détendre les muscles noués de son cou... Il savait que cela ne suffirait pas : il se sentait bien trop nerveux.
À présent, ils prenaient le café dans la bibliothèque. La pièce dégageait quelque chose d’imposant et de convivial. Les livres s’alignaient dans les rayonnages, en ordre ; des bouquets de fleurs fraîches s’épanouissaient sur les consoles. Les tableaux anciens côtoyaient les miroirs aux formes modernes. Sous les moulures du plafond pendait un imposant lustre de cristal. Disposées aux quatre coins de la pièce, d’autres petites lampes d’appoint chassaient la grisaille de ce mois de janvier. En Norvège, la lumière du jour ne brille guère longtemps en hiver.
La grande cheminée occupait tout un pan de mur. Son père ne l’avait pas allumée. Ce n’était plus désormais qu’un élément de décoration. En effet, dissimulée dans le plafond, la climatisation diffusait une douce chaleur. Le manteau de l’âtre servait de support à de petits photophores en métal délicatement ciselés. Leur couleur grise s’assortissait parfaitement aux coussins confortables déposés sur le canapé.
Birgit, sa mère, avait toujours possédé un goût sûr, raffiné et chaleureux. Pour ce déjeuner, comme d’habitude, elle avait sorti l’argenterie, la porcelaine et les verres en crista

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