Dentelle et Magie noire
227 pages
Français

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Dentelle et Magie noire , livre ebook

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Description

Angleterre, 1888.

Après avoir sauvé Marcus Templethorn d’une mort certaine, Serena sait que sa vie ne sera plus jamais la même. Lorsqu’il l’emmène à Londres, une nouvelle existence s’offre à elle. Intelligente et curieuse, refusant les convenances d’une époque trop rigide, elle veut tout connaître.

Mais derrière les fastes se cachent les ténèbres. En effet, au cœur de cette ville, des forces magiques et mystérieuses se livrent un combat acharné. Des meurtres horribles y sont perpétrés et de mystérieux chevaliers saints imposent leur loi.

Marcus lui-même ne semble pas étranger à ces crimes qui ont débuté avec son retour. D’autant qu’il cache un terrible secret...

Partagée entre raison et sentiments, Serena va mener l’enquête et devoir affronter ses propres peurs. Mais dans sa quête de vérité, est-elle prête à risquer son cœur et sa vie ?

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 28 août 2020
Nombre de lectures 20
EAN13 9782381510095
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0045€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

© Delman, 2020
© Éditions Plumes du Web, 2020
82700 Montech
www.plumesduweb.com
ISBN : 978-2-38151-009-5

Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l'Auteur ou de ses ayants cause est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.
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1.
Assise sur le rebord de la fenêtre, je contemplais en silence la voûte céleste. J’aimais me perdre dans cette paisible immensité.
Depuis toute petite, j’avais le souvenir de cette magnifique toile chatoyante qui m’attirait irrémédiablement. C’était un spectacle dont je ne me lassais pas. De nature rêveuse, je laissais mon esprit émettre toutes sortes d’hypothèses.
Je souris en me remémorant une scène qui datait de mes six ans. Perchée dans les bras de ma mère, je l’avais questionnée sur l’origine de ces lumières dans le ciel. Elles m’intriguaient. Déjà toute jeune, j’étais avide de savoir. Ma vivacité d’esprit impressionnait mon entourage. Pour satisfaire ma curiosité, ma mère avait répondu qu’un jour, une bonne fée avait cassé son collier de pierres précieuses et que ces dernières s’étaient disséminées, créant ainsi ce splendide panorama.
Depuis ce jour, je m’étais acharnée à découvrir l’une de ces fameuses gemmes, multipliant les observations. L’âge venant, mes rêves avaient laissé place à une approche plus scientifique du phénomène. Des télescopes trônaient dans ma chambre. Sur mon bureau, des cartographies célestes et de nombreux ouvrages traitant d’astronomie s’amoncelaient. Tout cela au grand dam de ma tante, qui trouvait cette passion peu adaptée à mon sexe et à ma condition.
Je soupirai.
La tête appuyée contre le mur, j’attendais le lever du soleil.
J’avais toujours préféré l’aurore au crépuscule. Cet instant magique durant lequel tous les espoirs semblent permis.
Comme chaque matin, j’allais m’émerveiller des couleurs chatoyantes qui embraseraient le ciel en une palette chaude. D’abord, un mince filet doré qui peu à peu se déliterait au profit de teintes plus intenses avant de se fondre complètement les unes dans les autres et de laisser la place à une vaste toile bleue.
Oui, bientôt, le jour se lèverait et la vie reprendrait son cours.
Monotone. Sans saveur.
Après le passage de la femme de chambre, ma tante viendrait me saluer comme elle le faisait depuis dix ans déjà. Elle pesterait face au désordre de la pièce et sur mon éducation trop laxiste. Nous déjeunerions en compagnie de mon père, puis je disposerais de ma journée jusqu’au dîner. L’après-midi s’écoulerait selon mes désirs. Nous enchaînerions avec le souper. Et, enfin, je trouverais à nouveau refuge dans ma grande chambre pour y poursuivre ma contemplation solitaire du ciel.
À vingt ans, je ne rêvais à rien d’autre qu’une vie d’aventure. Entre ces murs, j’étouffais. J’enviais lady Wintertrope, une veuve renommée, qui mettait ses dons de déduction au service de la reine Victoria. Cette aristocrate-détective bouleversait les codes de l’époque. C’était mon modèle.
À défaut de vivre des tribulations palpitantes, je m’immergeais dans les nombreux livres de la bibliothèque familiale. Ils permettaient à mon esprit de s’évader alors que mon corps restait bloqué en ces lieux, auprès de mon père dans notre demeure de campagne.
Élevée dans un cocon protecteur, loin de toute pression sociale, je me sentais libre de penser comme je l’entendais. Pour rien au monde, je ne m’imaginais fréquenter les bals et les réceptions. Je ne voulais pas me retrouver fardée à l’image d’une poupée et vêtue d’un corset qui m’empêcherait de respirer. Tout cela pour dénicher un mari qui me ferait un enfant tous les neuf mois, irait courir les honneurs à la cour – et dans les clubs ! – et m’abandonnerait la gestion de ses domaines tout en profitant de leurs revenus.
Je soupirai à nouveau, remontai mes genoux et les encerclai de mes bras.
Paraître en société.
Tante Jane n’avait que ces mots à la bouche. Sans cesse, elle me dépeignait la vie dans les grandes villes, se lamentant sur mon caractère rebelle et sur la faiblesse de mon père à mon égard. Elle espérait faire naître en moi une irrépressible envie de noces.
La pauvre ! Si elle savait que toutes ses manœuvres m’éloignaient chaque jour un peu plus de son rêve.
Lorsque je n’y mettais pas du mien – c’est-à-dire assez souvent, je devais bien le reconnaître – elle me prédisait un sort peu souhaitable. Elle s’écriait que je deviendrais aigrie si je ne trouvais pas un homme de bonne famille à épouser. Mes rares amies étaient déjà mariées. Leurs lettres débordaient d’un amour que je jugeais trop sirupeux.
Un flamboiement soudain attira mon attention.
Mes paupières papillonnèrent, je redressai la tête.
Des ombres mouvantes se dessinèrent sur les murs tandis qu’apparaissait une explosion de lumière chatoyante. Le soleil pénétra brutalement à flots par la fenêtre de ma chambre, réchauffant ma peau. Je n’avais pas vu le temps passer !
Des coups brefs résonnèrent contre le battant de la porte qui s’entrebâilla avant même que je réponde. Une femme entra.
Bonjour, milady Serena !
Bonjour, Letty.
Cette jeune femme de vingt-cinq ans était employée par mon père depuis de nombreuses années. Elle affichait en permanence un sourire enjoué et je la savais très investie dans ses tâches. Dans quelques mois, elle épouserait son fiancé, le palefrenier du domaine.
Avez-vous bien dormi ?
Oui.
Elle me jeta un regard rapide et ouvrit en grand les rideaux qui occultaient encore les autres fenêtres.
Lord Fendwick vous attend dans une demi-heure au salon pour le petit-déjeuner.
D’accord.
Elle ne prit pas ombrage de mes réponses monosyllabiques. Le matin, je n’étais guère bavarde. Avec des gestes sûrs, elle tapota les draps de mon lit et reforma les oreillers que je m’amusais à rouler en boule.
Mes yeux survolèrent un instant la pièce : ensoleillée, elle n’était qu’un amas d’objets hétéroclites, de livres et de fleurs. J’adorais ces dernières, que les domestiques disposaient dans de grands vases sur ma commode.
La journée promet d’être belle. Vous devriez sortir visiter vos amies ou faire une promenade dans le jardin.
Je verrais.
Par chance, elle n’insista pas. Je pus à nouveau savourer le silence. Habituée à mon caractère, Letty poursuivit son travail.
Au bout d’un moment, je me levai et m’installai à ma coiffeuse.
Mon père allait sans doute me reprocher mon retard si je continuais à rêvasser. Je saisis un peigne en écaille et entrepris de démêler ma chevelure.
Le miroir me renvoya l’image d’une jeune femme en chemise de nuit mauve sur laquelle se détachaient de longues mèches. Une masse de boucles brunes couvrait mes épaules et descendait jusqu’à mes reins.
Tante Jane manifestait souvent son désespoir de me voir refuser les usages de mon époque comme les cheveux noués en chignon et les boucles souples, par exemple. Mes yeux marron n’avaient rien de transcendant. Ils étaient en amande et ourlés de cils noirs. J’étais jolie à défaut d’être belle. Plutôt grande et mince avec des dents bien alignées, une poitrine satisfaisante et un teint ni trop pâle ni trop hâlé.
Serena, ma chérie !
Je me retins de soupirer.
Quand on parlait du loup…
Tante Jane fit son apparition.
Déjà habillée et parfumée, elle entra dans ma chambre, un sourire jusqu’aux joues. Âgée d’une cinquantaine d’années, cette femme encore séduisante s’était retrouvée veuve après vingt ans de mariage. Aucun enfant n’était venu égayer cette union.
Comment vous portez-vous ? Êtes-vous en forme pour affronter une nouvelle journée pleine de surprises ?
Jane Fairfax était la sœur aînée de mon père. Il l’avait accueillie à Stanhord Hall après son deuil. Elle avait pris soin de moi comme une mère, reportant sur moi tout l’amour qu’elle n’avait pu offrir.
C’était une personne capable d’une grande abnégation. Elle nous savait gré de l’héberger au sein de notre demeure et se rendait utile de mille manières. Son visage rond s’associait indéniablement à celui de son frère. Encore attirante, malgré son âge, elle aurait pu trouver un second mari si elle n’avait pas décidé de prendre mon éduc

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