Dérapage Incontrôlé
154 pages
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Dérapage Incontrôlé , livre ebook

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Description

Peter est pilote. La NASCAR représente toute sa vie, comme pour son père avant lui.


Il baigne dans ce milieu depuis tout petit et rien d’autre ne compte, sauf peut-être son amitié avec Alexina, une amoureuse de roller, qu’il connait depuis son plus jeune âge.


Leur lien est aussi fin que robuste, aussi brut que complexe, aussi bénéfique que destructeur. Unis, ils savourent cette existence remplie de complicité.


Mais qu'advient-il lorsque l'amour s'en mêle ? Cette connexion est-elle aussi infaillible qu'il le prétend ? Aimer, du plus profond de son cœur, ce n'est pas quelque chose que l'on peut contrôler comme une voiture de course sur un circuit. Il n'y a pas de route à suivre, mais son propre chemin à dessiner. Et ce genre d’obstacle, ça ne rentre pas dans les compétences de ce cher Peter. Lui, il ne sait que rouler sous les acclamations d'une foule, le cœur désespérément vide. D’autant que le père d’Alex est aussi son patron, ce qui ne simplifie pas les choses.


Leur amitié pourra-t-elle survivre à tous les obstacles ?

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 29 mars 2022
Nombre de lectures 5
EAN13 9782381510798
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0037€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

© Alex Enrose, 2022
© Éditions Plumes du Web, 2022
82700 Montech
www.plumesduweb.com
ISBN : 978-2-38151-079-8

Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’Auteur ou de ses ayants cause est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.
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Prologue
Mes mains glissent avec lenteur sur sa peau aussi blanche que la mienne. Ces caresses sensuelles ont le don de nous faire perdre pied à tous les deux. Son corps frissonne à mesure que mes gestes explorent son anatomie. Cette petite brune aux cheveux lisses, sur lesquels mon regard est resté accroché durant de longues minutes lors de notre rencontre, est bien plus belle sans la robe moulante et provocante qu’elle portait un peu plus tôt dans la soirée. Dévêtue de tous ses artifices superflus, elle laisse exploser sa véritable beauté. Celle que toutes les femmes détiennent lorsqu’elles dévoilent leur côté naturel. Celle qui fait chavirer les cœurs des seuls hommes capables de la discerner. Celle à laquelle je ne peux résister.
Ses doigts gagnent ma chevelure bouclée d’une couleur plus sombre que la sienne. Elle s’y accroche comme une bouée jetée à la mer. Rapidement, les émotions la submergent tandis que je l’embrasse à pleine bouche pour la faire taire. Ses lèvres sont divines sans le rouge à lèvres bordeaux qu’elle a choisi. Moins pulpeuses sans maquillage, mais davantage tentatrices par leur naturel, je ne me lasse pas de les malmener au détour de baisers fiévreux. Son corps anime le mien d’une flamme vivifiante, elle est la bûche attisant mon feu. Nous nous perdons l’un dans l’autre, à l’abri dans l’obscurité rassurante de ma chambre.
Je ne devrais sans doute pas ramener mes conquêtes d’un soir chez moi. Les faire entrer dans mon espace leur donne la possibilité de s’immiscer dans mon jardin secret, d’apercevoir les failles que je tente de dissimuler par tous les moyens possibles. Mais ce lieu familier me donne confiance en moi. Ici, un sentiment de sécurité me permet de garder le contrôle et ainsi, je parviens à protéger les bas-fonds de mon âme torturée. Le Peter fragile se terre dans un coin tandis que l’audacieux satisfait cette femme à la beauté renversante.
Peter, gémit-elle dans le creux de mon oreille.
Le moment crucial de tous rapports charnels est sur le point d’être atteint quand un grand « clac » retentit dans la maison. Aussitôt, ma partenaire se braque. Je sens ses muscles se raidir sous moi, elle pousse mon torse à l’aide de ses mains.
C’est quoi, ça ?
Mon père, dis-je, tout en continuant d’embrasser son épaule.
Quoi ? Qu’est-ce qu’il fait ici ?
Il rentre du taf.
Attends, tu vis encore chez tes parents ?! me questionne-t-elle d’un ton rempli de jugement. T’es sérieux, là ?
Je ne prête pas attention à sa remarque et tente de reprendre les choses là où nous les avons laissées. J’empoigne ses hanches généreuses avec envie, marquant son cou d’une belle trace rouge, comme un petit souvenir de notre moment à deux. Ainsi, elle n’aura d’autre choix que de penser à moi pendant quelques jours.
Peter, stop !
Je t’ai déjà dit à quel point je te trouvais sexy ? tenté-je de l’amadouer en touchant sa délicate poitrine.
Bordel, dans quoi je me suis embarquée ? peste-t-elle. Rassure-moi, tu es majeur au moins ?
J’ai vingt-deux ans, ça te va ? On peut reprendre où on en était ?
Non, l’envie m’est totalement passée.
Un grognement de frustration s’échappe de mes lèvres, je la lâche immédiatement et me laisse tomber sur le côté. Mon dos rencontre le matelas, dont le sommier ne tarde pas à grincer lorsque ma partenaire le quitte. Sous ses requêtes cinglantes, j’allume la petite lampe de chevet. Je la regarde se rhabiller tout en me crachant des injures qui ont le don de me faire rire. Voir les petits plis d’énervement galoper sur son front a quelque chose d’amusant. Elle me rappelle une de mes professeures du secondaire qui avait perpétuellement le même air renfrogné. Et ce n’est pas leur seul point commun. Elles sont toutes les deux plus âgées que moi.
Comment j’ai pu me laisser baratiner une nouvelle fois ? grogne-t-elle en enfilant sa robe. Tu n’es qu’un menteur de plus.
Ah oui ? Et sur quel sujet je n’ai pas été sincère ? demandé-je en arquant un sourcil.
Sur le fait d’être un homme !
Parce que pour toi, c’est quoi ça ? l’interrogé-je en soulevant le drap qui couvre mon bassin nu.
Elle lève les yeux au ciel, ce qui a le don de me rendre encore plus taquin. La scène qu’elle me fait est ridicule. Je ne vois pas pourquoi mon âge serait un problème, alors que je suis majeur et vacciné.
Tu t’es donné de grands airs avec ta bière et tes belles paroles. J’aurais dû voir le piège.
Il n’y en avait pas, j’étais sincère.
Un gamin comme toi, qui vit encore chez papa maman, n’a rien de sincère.
Je savais qu’en flirtant avec une trentenaire, cela allait mal se terminer. J’ai eu quelques doutes avant d’aller l’aborder dans ce bar, mais l’envie d’expérimenter mon charme sur une femme de dix ans mon aînée l’a très vite emporté. L’envie de tester autre chose était bien trop intense, j’y ai succombé en quelques secondes. Seulement, si j’avais su qu’elle allait me faire chier à ce point avec mon âge, je me serais abstenu. Ou peut-être pas…
Et une vieille comme toi n’a rien de fun , déclaré-je sur le même ton.
Vas-y, fais ton petit coq.
Cette fois, j’en ai plus qu’assez de ses remarques. Elle ne me connaît pas. Je décide donc de jouer les débiles en imitant le bruit du coq et en agitant mes bras. Quitte à ce que la soirée soit pourrie, autant que je m’amuse un peu.
T’es vraiment un crétin !
Mon père est célibataire, si tu cherches un mec plus vieux et intelligent, lancé-je avec ironie.
Rhabillée et toujours aussi énervée, elle quitte ma chambre en furie, talons à la main. Même si je n’ai pas tiré mon coup, j’ai bien ri. Et elle n’est pas près de m’oublier, détail qui ravive mon cœur, de nouveau seul dans cette chambre qui n’a pas bougé depuis mon adolescence. Il y a toujours mon mur recouvert par des plaques de voitures, des vieux posters de mes idoles et le drapeau de la Caroline du Nord. Au milieu de cette décoration masculine, une photo attire inlassablement mon regard. On y voit ma meilleure amie, Alexina, son père et le mien. Nos sourires relatent une époque révolue où je croyais nos liens indestructibles.
Aujourd’hui, les choses ont bien changé, notamment en ce qui concerne Barney, mon père. Cela fait des années qu’il ne m’a pas adressé la parole et que son regard ne croise même plus le mien. Le terme « vivre ensemble » s’avère faux, dans notre cas. Non pas parce que nous ne nous parlons plus, ou qu’il n’existe plus aucune complicité père-fils, mais simplement du fait que nous avons cessé de vivre il y a bien longtemps. Nos âmes ne sont plus que le reflet d’elles-mêmes depuis l’accident qui a « tué » mon géniteur. Et c’est sa « mort » qui a précipité ma chute.
Après la fuite de ma conquête d’un soir qui, j’en suis certain, fera rire Alexina lorsque je lui aurai raconté, je m’aventure dans la petite salle de bains attenante à ma chambre. L’eau froide de la douche déclenche chez moi un grognement de colère. Ce maudit ballon d’eau chaude doit encore être en panne malgré mes réparations de la semaine dernière. Il est comme le reste de cette vieille maison : désuet, rouillé et à jeter. Qui pourrait croire qu’un ancien champion de NASCAR et son fils qui perpétue son héritage habitent ici ?
Le grand Peter Foster, digne successeur du célèbre Barney Foster, ricané-je sous l’eau glacée qui ruisselle le long de mes muscles crispés. Une belle ironie.
À mesure que le temps s’écoule, mon corps s’habitue à la température. Après tout, le froid est le meilleur ami de l’ombre, et c’est dans son obscurité que j’avance. Il m’arrive bien trop souvent d’avoir la sensation de n’être plus qu’une simple silhouette perdue dans le paysage. Une rayure qui n’a rien à faire sur la jolie carrosserie d’une voiture.
Une belle ironie, répété-je avec tristesse.
Le petit carillon en métal, situé sous le porche d’entrée, retentit au gré des bourrasques.. Ce son familier me sort soudain de mes pensées. Je me frotte énergiquement le visage et mets fin à cette douche. Séché et vêtu d’un simple caleçon surmonté d’un sweat-shirt, je traîne les pieds jusqu’à la cuisine. La fatigue se fait sentir et pourtant, je n’ai aucune envie de retourner dans mon lit encore rempli de frustration. Je saisis donc un pot de glace au chocolat-noix de pécan avant de m’étendre de tout mon long sur le canapé du salon. Bobby, mon golden retriever, ne tarde pas à me rejoindre pour m’en quémander une cuillère. Je le repousse plusieurs fois, sa tête me gênant pour regarder la télévision, mais cela ne le décourage pas.
Quoi ? C’est du chocolat, tu n’as pas le droit.
Il penche sa tête sur le côté et poursuit ses gémissements. Il ne peut pas parler et pourtant, nous nous comprenons très bien. Pourquoi ce n’est pas aussi simple avec mon père ?
T’es aussi têtu qu’Alex, déploré-je en faisant référence à ma meilleure amie. J’ai dit non !
Je le pousse une énième fois et monte le son de la télé afin de pouvoir mieux écouter Le chat chapeauté , un vieux dessin animé que j’aimais regarder quand j’avais sept ans. Cette histoire de félin qui vient apprendre à des enfants comment s’amuser est toujours aussi passionnante, quinze ans après. J’ai beau braver le danger sur les circuits, m’adonner à des divertissements nocturnes d’adulte, j’ai l’impression d’être resté le même petit garçon qu’avant. Comme si une partie de moi avait cessé de grandir le jour de l’accident de mon père. Ce jour où mon

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