Destins cabossés
253 pages
Français

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Description

Ils sont jeunes, ils sont beaux, l’avenir leur appartient ! Cependant, leurs amours ne dureront que le temps d’un week-end ! Reine, née de père inconnu car irresponsable, sera élevée par un beau-père acariâtre, protégée tant bien que mal par sa mère. Jacques, né dans une famille unie, sera confronté dès son enfance aux premiers drames de la vie. Elle est parisienne. Il est provincial. Ils sont parvenus à se rencontrer. Comment ? Fortuitement, alors qu’ils sortaient de l’enfance. Par un concours de circonstances familiales alors qu’ils étaient adoles-cents. Par un habile stratagème au seuil de leurs vingt ans. Ils s’aimaient en secret. Ils découvrent l'amour, le vrai, l'unique, l'amour fou, l'éblouissement des sens, l'abandon du corps livré à l'autre sans retenue, le plaisir charnel élevé à son paroxysme ! Et …… le drame ! Le silence, un assourdissant silence ! L'errance, une longue, une insupportable errance ! Elle, lui et leur entourage vivront, avec plus ou moins de bonheur, d'autres aventures, une reconstruction, des unions, une découverte de soi, une recherche de ses racines, des séparations, des retrouvailles, et… bien d’autres drames ! Les personnages seront attachants ou détestés, les vérités seront enfouies ou mises au jour, les larmes couleront, de joie ou de douleur. Reine et Jacques se retrouveront-ils dans cette tempête d'entrelacs ? Avec « destins cabossés », JACK de BERCHÈRES signe un premier roman sous forme de saga... d'hier à ... demain.

Informations

Publié par
Date de parution 13 janvier 2014
Nombre de lectures 41
EAN13 9782312019994
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0017€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Destins cabossés

Jack de Berchères
Destins cabossés















LES ÉDITIONS DU NET
22 rue Édouard Nieuport 92150 Suresnes
© Les Éditions du Net, 2014
ISBN : 978-2-312-01999-4
à
Laurence
et
André

Prologue
Le vieil homme avait repris ses esprits mais ne parvenait pas à parler. Ses yeux étaient clos et derrière ses paupières diaphanes il lui semblait distinguer des ombres ; il devait y avoir du monde autour de lui, des gens qui, lui semblait-il, devaient discuter mais seuls des murmures incompréhensibles lui parvenaient. Son cerveau cependant fonctionnait.
« Maintenant je me trouve à leur place et je vis ce que eux ont vécu, pensait-il, mais est-ce que j’aurai autant de courage qu’eux pour surmonter tout cela ?…, et, et, et… »
Il était étendu sur un lit de l’unité de soins intensifs de cet hôpital parisien qu’il connaissait bien pour y avoir passé toute sa vie professionnelle.
Trente cinq années de labeur, de dépit pour n’avoir pas pu… ou pas su ?… sauver cet homme ou cette femme, mais de joie aussi pour avoir contribué à assurer un avenir à cet enfant et d’espoir surtout en mettant au point, patiemment, méthodiquement, beaucoup de protocoles de soins dont certains étaient encore en vigueur dans le service d’oncologie qu’il avait dirigé et qu’il avait quitté il y a… plus de treize ans déjà !
Le temps passe tellement vite pour certains événements de la vie et combien les heures, voire les minutes, semblent interminables en certaines autres circonstances !
Ces minutes-là, le vieil homme venait de les vivre il y a peu quand, confortablement installé dans son fauteuil favori, plongé dans des pensées toutes dirigées vers Elle, il s’était effondré, terrassé par une douleur insoutenable irradiant son corps du bras jusqu’à la mâchoire.
Le médecin qu’il était avait su immédiatement de quoi il s’agissait : le cœur !
Péniblement, d’une voix basse et saccadée, il avait pu appeler la femme qui préparait le dîner dans la cuisine :
« Eh !… Eh !.… ap.. ap.. pelle… le… SAMU.… c’est… c’est… une… crise… car… Diaque. »
La femme, affolée, s’était empressée de téléphoner et dans le quart d’heure suivant, l’ex professeur, semi inconscient, était pris en charge par une équipe de médecins du SAMU et dirigé vers l’hôpital où il se trouvait maintenant.
L’alerte avait été chaude, encore que les médecins se montraient très réservés quant à l’issue de cette crise.
Le vieil homme sentait que ses forces l’abandonnaient peu à peu. Aujourd’hui il n’était plus le professeur qui détient le pouvoir de décider de l’action à mener mais seulement le patient qui subit dans la bataille engagée contre la maladie et, bien que naturellement habité par un optimisme à toute épreuve, pour la première fois de sa vie, il était pessimiste.
« Pourquoi ?… »
Il avait de nouveau perdu connaissance. Les médecins alertés s’étaient affairés autour de lui et avaient réussi à le stabiliser en un équilibre précaire.
« Pourquoi ? Oui, pourquoi est-ce que cela m’arrive maintenant ? C’est trop tôt !… et… Elle… et… ELLE… ? »
On était en deux mille vingt deux.
Le vieil homme allait avoir soixante dix huit ans.
Jacques
« Nein ! »
C’est sur un ton péremptoire, n’admettant aucune discussion, que l’officier allemand s’était exprimé lorsque Laurent Barrois, le papa venu à la mairie déclarer la naissance de son cinquième enfant, un garçon, s’est vu refuser le prénom que eux, les parents, avaient choisi : Jack !
Pourtant ils habitaient à Berchères, un petit village aux con-fins de la Beauce et du Thymerais, en France donc !… Pays des droits de l’homme !… Et de la liberté !
Mais voilà, on était en avril mille neuf cent quarante quatre. Le débarquement des alliés était peut-être programmé mais la France pliait toujours sous le joug nazi.
N’était-ce pas un peu provocateur, ou à tout le moins inconscient, que vouloir attribuer à son fils un prénom anglais alors que l’état civil, en ces temps de guerre, était contrôlé par l’occupant allemand ?
Et, le comble, la mère se prénommait Audrey !
Totalement décontenancé, n’ayant pas imaginé cette situation, Laurent avait alors timidement proposé Jacques, tout simplement. Un prénom bien français celui-là, et sans consonance équivoque. En deuxième prénom ce fut Roger, comme le frère de Audrey, et en troisième Émile, le prénom du frère de Laurent.
Pourquoi avoir mis Roger en second ? Parce que cet oncle-là, on ne disait pas tonton, serait le parrain du nouveau né lors du futur baptême chrétien.
Et l’état civil du petit dernier fut ainsi établi !
« Qu’allait dire Audrey en apprenant le refus du prénom qu’elle avait choisi ? Elle sera sûrement déçue, pensait Laurent sur le chemin du retour. »
Qu’importe, il n’y était pour rien ! Et pour fêter la naissance de son cinquième gamin, il s’arrêta au bistrot du village… d’où il ne ressortit que bien plus tard, vacillant un peu, et même beaucoup, sur ses jambes.
Laurent était un homme gentil, un peu effacé.
De son enfance, il ne parlait pas beaucoup. Il avait dix ans quand la guerre de quatorze avait éclaté. Ses parents étaient pauvres. Le père menait la vie dure à ses enfants quand ils faisaient des bêtises, infligeant de terribles corrections à coups de ceinturon à ses gamins obligés de rester agenouillés dans leurs sabots de bois.
Jamais Laurent n’avait fait subir le même sort à ses enfants. Il lui suffisait d’élever un peu la voix pour ramener le calme ; quant aux bêtises c’est la mère qui se chargeait de les juger et d’appliquer les sanctions.
Il est vrai que Laurent était assez peu présent à la maison. Il travaillait dans les fermes du village et passait le dimanche à cultiver les légumes dans le potager, derrière la maison. Ses mains calleuses témoignaient de ce dur labeur qu’est le travail de la terre. Certains de ses doigts comportaient un pansement qu’il confectionnait lui-même avec du chatterton tant les crevasses, causées par le dessèchement de la peau, le faisaient souffrir.
Jamais il ne se plaignait. Il était habitué à cette vie-là.
A onze ans, ses parents l’avaient sorti de l’école pour le placer chez un fermier. Son premier travail fut de garder les vaches au pré. Il savait lire, écrire et compter ; pour les parents, à cette époque, c’était déjà beaucoup et largement suffisant.
Audrey dirigeait fermement la maison ; elle était ce qu’on appelle une maîtresse femme !
Les enfants ne connaissaient pas grand-chose de sa jeunesse, si ce n’est qu’elle était allée à l’école jusqu’au certificat d’études, l’avait-elle eu ?…, et qu’elle avait sans doute trouvé du travail dans une famille bourgeoise, pour faire quoi ?… Elle parlait souvent de la mer. Cette famille devait posséder une propriété en Normandie car elle racontait les parties de pêche à pied d’où elle rapportait des coques et parfois des couteaux.
Mais tout cela restait bien mystérieux pour ses gamins qui n’avaient jamais vu autre chose que la Beauce et ses champs de blé évoluant au fil des saisons du vert tendre au blond doré, avec ces touches de couleurs que leur donnaient, au cœur de l’été, la floraison des coquelicots et des bleuets.
Comment se sont-ils rencontrés ?… là encore nul ne le savait. A cette époque, les parents ne parlaient pas de ces choses-là avec leurs enfants. Leurs villages respectifs étaient éloignés de quelques soixante kilomètres. Cela parait dérisoire quand on a une automobile mais sans autre moyen de locomotion que ses jambes, sachant que le week-end commençait le dimanche matin après avoir mené les vaches au pré et s’arrêtait le soir avant la traite.
Et comment se sont-ils retrouvés, avec leurs enfants, dans ce village distant de plus de dix kilomètres de Seresville, le village de la mère, et de plus de cinquante de Sonchamp, celui du père ?
Quand ils se sont mariés, Audrey avait à peu près dix neuf ans et Laurent vingt cinq. Le premier enfant, un garçon, est n&

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