Deus ex Machina
198 pages
Français

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Description

Paris 2050.


Césarina ne ressent rien. Ni peine, ni joie, ni peur.


Riche héritière de la Scoppa-Tech, elle se barde d’implants biotechnologiques, multiplie les situations dangereuses pour essayer d’éprouver quelque chose, mais en vain. Jusqu’à ce soir où la voix d’or d’Alekseï, un artiste totalement inconnu, éveille en elle le frisson qu’elle n’espérait plus.


Mais Alekseï est bien plus qu’un chanteur. Il est avant tout un voyou des rues qui a pour but de faire tomber la Scoppa-Tech pour avoir mis la santé de sa petite sœur en danger.


Son idée pour y parvenir ? Kidnapper Césarina et demander une rançon.


Ce qu’il n’avait pas prévu, c’est que la jeune femme, en recherche de sensations extrêmes mais aussi d’explications sur son état, se laisserait faire.


Ce qu’ils n’avaient pas envisagé, c’est que l’amour allait se mêler à leur quête.


Et si justement, les sentiments qu’ils éprouvent l’un pour l’autre étaient leur meilleure arme pour se battre contre une société corrompue ?

Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 4
EAN13 9782379932953
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0045€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

DEUS EX MACHINA
 
 
 
Théo Lemattre
 
 
 
 
 



L’auteur est représenté par Black Ink Éditions. Tous droits réservés, y compris le droit de reproduction de ce livre ou de quelque citation que ce soit, sous n’importe quelle forme.
 
Nom de l’ouvrage : Deus ex machina
Auteur : Théo Lemattre
Suivi éditorial : Emma Landas
© Black Ink Éditions
Dépôt légal mars 2022
 
Couverture © Black Ink Éditions
Réalisation : Cover your dreams
Crédit photo : Shutterstock
ISBN 978-2-37993-295-3
 
Black Ink Éditions
27 rue Vivonne - 17220 La Jarne
Numéro SIRET 840 658 587 00026
 
Contact : editions.blackink@gmail.com
Site Internet : www.blackinkeditions.com

Table des matières
CHAPITRE 1 - CÉSARINA
CHAPITRE 2 - ALEKSEÏ
CHAPITRE 3 - CÉSARINA
CHAPITRE 4 - ALEKSEÏ
CHAPITRE 5 - CÉSARINA
CHAPITRE 6 - ALEKSEÏ
CHAPITRE 7 - CÉSARINA
CHAPITRE 8 - ALEKSEÏ
CHAPITRE 9 - CÉSARINA
CHAPITRE 10 - ALEKSEÏ
CHAPITRE 11 - CÉSARINA
CHAPITRE 12 - ALEKSEÏ
CHAPITRE 13 - CÉSARINA
CHAPITRE 14 - ALEKSEÏ
CHAPITRE 15 - CÉSARINA
CHAPITRE 16 - ALEKSEÏ
CHAPITRE 17 - CÉSARINA
CHAPITRE 18 - ALEKSEÏ
CHAPITRE 19 - CÉSARINA
CHAPITRE 20 - ALEKSEÏ
CHAPITRE 21 - CÉSARINA
CHAPITRE 22 - ALEKSEÏ
CHAPITRE 23 - CÉSARINA
CHAPITRE 24 - ALEKSEÏ
CHAPITRE 25 - CÉSARINA
CHAPITRE 26 - ALEKSEÏ
CHAPITRE 27 - CÉSARINA
CHAPITRE 28 - ALEKSEÏ
CHAPITRE 29 - CÉSARINA
CHAPITRE 30 - ALEKSEÏ
CHAPITRE 31 - CÉSARINA
CHAPITRE 32 - ALEKSEÏ
CHAPITRE 33 - CÉSARINA
CHAPITRE 34 - ALEKSEÏ
CHAPITRE 35 - CÉSARINA/ALEKSEÏ
CHAPITRE 36 - ALEKSEÏ
CHAPITRE 37 - CÉSARINA
CHAPITRE 39 - ALEKSEÏ
CHAPITRE 39 - ALEKSEÏ
CHAPITRE 40 - ALEKSEÏ
CHAPITRE 41 - ALEKSEÏ
CHAPITRE 42 - ALEKSEÏ
CHAPITRE 43 - CÉSARINA
CHAPITRE 44 - CÉSARINA/ALEKSEÏ
CHAPITRE 45 - ALEKSEÏ
CHAPITRE 46 - CÉSARINA
CHAPITRE 47 - ALEKSEÏ/CÉSARINA
CHAPITRE 48 - ALEKSEÏ
CHAPITRE 49 - CÉSARINA
CHAPITRE 50 - ALEKSEÏ
CHAPITRE 51 - CÉSARINA/ALEKSEÏ
CHAPITRE 52 - CÉSARINA
CHAPITRE 53 - ALEKSEÏ
CHAPITRE 54 - CÉSARINA
CHAPITRE 55 - ALEKSEÏ
CHAPITRE 56 - CÉSARINA
CHAPITRE 57 - ALEKSEÏ
CHAPITRE 58 - CÉSARINA
CHAPITRE 59 - ALEKSEÏ
CHAPITRE 60 - ALEKSEÏ
CHAPITRE 61 - CÉSARINA
Note de l’auteur

 


CHAPITRE 1 - CÉSARINA

 
 
La ventilation cause un bruit dingue. Le frigo émet un son monotone et continu. L’un des rares pigeons restant à Paris se pose à la fenêtre. Rien n’échappe à ma vigilance. Je laisse naviguer mes yeux, frénétiquement, comme s’ils étaient alimentés à l’électricité, et tonne d’une voix claire :
— Cassandra, arrange ce vacarme assourdissant.
Mon assistante semble surprise par ma demande et, surtout, un brin contrariée. Pour être plus précise, tout le monde a l’air sur les nerfs. Les cinquante personnes réunies dans notre immense appartement parisien restent silencieuses. Je suis la seule qui entend et voit tout. Je suis la seule que tout cela dérange atrocement.
Oncle Orson glisse ses doigts dans ses poches et fait tinter de la monnaie. J’ai le souffle court, comme lorsqu’on est en colère et qu’on s’apprête à exploser. Sauf que je ne le suis pas vraiment. Je ne peux pas l’être. Cassandra constate mon état et se hâte de régler la situation. Quels problèmes doit-elle « régler » ? Je crois qu’elle n’en sait rien. Elle brasse de l’air à déambuler comme un fantôme, en essayant de faire le moins de bruit possible. Il n’y a que l’inspectrice Leroy, la femme chargée de notre sécurité, mandatée par la PLI – police des libertés individuelles – qui reste calme.
Je capte un bâillement dans le fond, puis un type qui joue avec ses boutons de manchettes et une femme qui tape doucement du pied en regardant sa montre suisse qui émet un tic-tac répétitif. Mon cerveau est en ébullition. Je ne peux plus supporter tout ça !
— Assez ! cinglé-je. Je n’en peux plus de ce raffut.
Orson se racle la gorge et s’approche lentement de moi, fendant la foule silencieuse. Lorsqu’il arrive à mon niveau, il avise les cercueils de mes parents et les holobougies 1 disposées autour.
— Césarina… que se passe-t-il ?
— Tout ce boucan, je n’en peux plus !
Il me regarde avec intensité, puis soupire, m’entraînant par le bras dans la pièce d’à côté. Celle qui possède un grand miroir.
Lorsque je contemple mon reflet dedans, j’ai envie de le briser en donnant de puissants coups dans la glace. Je ne supporte rien de mon corps. Ni mes longs cheveux blonds agrémentés d’une mèche rose que je tire en arrière, ni mes yeux. Je me trouve d’inimaginables défauts que j’aimerais corriger par la chirurgie. Et cette fichue tenue cintrée qui me compresse. Je déteste porter ces jupes noires plissées et ces chemises trop étroites. Même lorsqu’elles sont colorées, je les hais.
J’ai les lèvres serrées et les poings fermés. Je suppose que je devrais me sentir libérée du fardeau de mes parents, mais il n’en est rien : je suis dérangée à cause du bruit autour. De toute façon, ce n’est pas comme si mes parents m’avaient déjà apporté la moindre affection. Je ne vais pas les pleurer. Je ne pleure jamais.
— Sois forte, Césarina. Dans quelques semaines, tout cela ne sera plus qu’un lointain souvenir. Est-ce que tu as la mallette ?
Mes parents ont tenu à ce que ma riche succession soit transmise par papier. Un moyen de procéder beaucoup plus fiable selon eux. Le numérique a tendance à être trop facilement piratable.
— C’est complètement idiot de leur part d’avoir mis ça sur papier.
— Tu sais ce qu’on dit ? Que toute la sécurité qui a été construite par l’homme peut aussi être contournée par l’homme. Une mallette te permet de garder ces précieux documents en lieu sûr. Elle est en lieu sûr, pas vrai ?
Je hoche laconiquement la tête. Pour qui est-ce qu’il me prend ? Je sais, grâce à mes parents, que les gens comme moi ne sont pas en sécurité. Ils étaient constamment menacés de mort. Je n’aurais pas pensé qu’ils mourraient un jour d’un accident de voiture. J’aurais eu tendance à parier qu’ils se feraient assassiner.
— Elle est chez moi. Dans mon coffre.
— Bien. Tu devrais réduire un peu l’intensité de tes capteurs sensoriels.
Je décline d’un mouvement sec de la main puis me regarde quelques instants dans le miroir, pour me refaire une beauté avant de retourner à cette fichue veillée mortuaire. J’avise mes longs cheveux blonds, mon œil bleu et l’autre, violet – mon optiraven. Je ne suis pas seulement humaine : je suis de plus en plus accro à la technologie et en particulier à tout ce qui touche aux modifications corporelles que je m’inflige. C’est un peu comme un tatouage, finalement – mais en plus radical. L’optiraven est le modèle le plus performant d’œil connecté qui soit. Il me permet d’analyser en temps réel ce qui m’entoure et d’avoir de plus amples informations à ce sujet. Si par exemple j’attrape mon briquet, je sais que je l’ai acheté pour un euro, il y a deux mois, dans un tabac du 8e arrondissement de Paris. Tout ce que j’ai déjà vu ou fait me reste en mémoire, directement connecté à mon smartphone. Avec cinq cents téra de capacité de stockage et une puissance suffisante pour faire passer les meilleurs téléphones d’il y a dix ans pour des grille-pain, mon appareil est largement en mesure de prendre en charge toutes mes modifications corporelles puisqu’évidemment, l’optiraven n’est pas la seule.
J’attrape mon téléphone. Oncle Orson a peut-être raison, mais je refuse de l’admettre. Il avise mon application de gestion biotechnique par-dessus mon épaule.
— Tu as tout poussé à cent cinquante pour cent. Tu sais que c’est dangereux, gronde-t-il.
— C’est une technologie fiable.
— Je le sais. C’est ce qui a fait la fortune de tes parents et de notre famille. Mais tu dois quand même être vigilante. Quand aura lieu ton opération ?
Je pose une main sur ma poitrine pour sentir mon cœur battre. Bientôt, il sera remplacé par une machine à plusieurs millions d’euros.
— Dans quelques jours. Il faut y retourner. Viens.
Je devrais être accablée de chagrin, mais vivre sans sentiments est devenu une habitude, pour moi. Dans un monde complètement fou où tout est instantané, où tous les désirs sont satisfaits en un claquement de doigts, la vie a perdu de sa saveur. Elle est fade. La technologie et les médicaments m’aident à retrouver des sensations fortes. Les vraies émotions, elles, je ne les connais pas. Je ne les ai jamais connues.
En me rendant au salon, où les cercueils de mes parents sont côte à côte, je prends une pilule d’ED+ – émotion décuplée +. Ça devrait au moins atténuer mon côté glacial pendant bien une heure. Je devrais même être en mesure de verser une larme si je me donne vraiment à cent pour cent. En tant qu’héritière de la famille Scoppa, j’ai de lourdes responsabilités que je vais devoir prendre en charge le plus rapidement possible, assistée par mon oncle. Jusqu’à présent, je me contentais d’être oisive. Je vivais au rythme de mes envies et de rien d’autre.
J’avance au niveau des cercueils. Orson me lance un regard approbateur. C’est à moi de prononcer un discours. Tout le monde m’attend. Tout le monde m’écoute. Il n’y a pas que de la famille éloignée ou les amis, ici. Il y a aussi le conseil d’administration de la société Scoppa-Tech, cotée en bourse à plusieurs milliards.
J’analyse chacun d’eux d’un coup d’optiraven. Je peux facilement voir ceux qui feignent la tristesse et ceux qui la ressentent vraiment. Je crois que le résultat décevrait beaucoup mes parents.
— Georgina et Roberto Scoppa étaient de bons parents. Maintenant, ils sont morts. Rien ne change. L’empire continuera de prospérer avec ou sans eux. Je vous remercie de votre attention.
Méticuleusement, après avoir prononcé mon discours minimaliste, je replace l’une des holobougies en la décalant de quelques millimètres. Elle n’était pas alignée avec les autres. Un œil peu attentif ne l’aurait pas remarqué, mais ce n’est pas mon cas.
U

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