Dissociation 3
125 pages
Français

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Description

Quatre ans après son internement, c'est une nouvelle Sheila qui sort de l'hôpital psychiatrique. Définitivement débarrassée d'Angel, la jeune femme de vingt et un ans compte bien se poser et trouver un travail.


Soutenue par Naëlle, Valérie et Améthyste, elle tente d'entrer dans la vie active. Mais c'était sans compter sur Théo, son ex-petit ami, qui revient dans son existence au détour d'une soirée.


L’amour peut-il pardonner la trahison ?

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 08 décembre 2021
Nombre de lectures 0
EAN13 9782819107750
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0045€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Angéline Richard Revivre DISSOCIATION - 3
Du même auteur aux Editions Sharon Kena
Roadway 1 et 2 Dissociation 1 et 2
« Le Code de la propriété intellectuelle et artisti que nautorisant, aux termes des alinéas 2 et 3 de larticle L.122-5, de lesune part, qu « copies ou reproductions strictement réservées à lusage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective»d et, les courtes citations dans un butautre part, que les analyses et dexemple et dillustration,«toute représentation ou reproduction intégrale, ou partielle, faite sans le consentement de lants droit ou ayants cause, estauteur ou de ses ay illicite» (alinéa 1er de larticle L. 122-4).«représentation ou reproduction, par Ce tte quelque procédé que ce soit, constitueracontrefaçon sanctionnée par lesit donc une articles 425 et suivants du Code pénal. » © 2021 Les Editions Sharon Kena www.skeditions.fr
À Ripley, une petite chatte partie trop tôt.
Table des matières
Du même auteur aux Editions Sharon Kena
Prologue
Chapitre I
Chapitre II
Chapitre III
Chapitre IV
Chapitre V
Chapitre VI
Chapitre VII
Chapitre VIII
Chapitre IX
Chapitre X
Chapitre XI
Chapitre XII
Chapitre XIII
Chapitre XIV
Chapitre XV
Chapitre XVI
Chapitre XVII
Chapitre XVIII
Chapitre XIX
Chapitre XX
Chapitre XXI
Chapitre XXII
Chapitre XXIII
Chapitre XXIV
Chapitre XXV
Chapitre XXVI
Prologue
Mon corps bougeait, mais je ne le contrôlais pas. Mon cri n’avait pas suffi à me raccrocher à la réalité. L’obscurité m’envahissait peu à peu, et j’étais tentée de refouler le souvenir au plus profond de moi. Quelqu e part, je désirais ignorer encore ce qu’il était advenu ce jour-là, devant la maison de Théo. Mais je ne pouvais pas. Si je voulais avancer, je devais appri voiser ce moment-là. L’affronter. Mes doigts attrapèrent ceux de Déborah. Un sourire radieux sur le visage, la jeune femme lutta un instant, avant de s’avouer vai ncue. Je pus facilement lui arracher la lame des mains. Et j’aurais dû la jeter au loin, mais ce n’était plus moi qui maîtrisais ce corps à présent. Il s’agissait d’Angel, et sa volonté allait au-delà d’une simple protection. Il éradiquerait la menace une bonne fois pour toute s, comme il l’avait fait avec mes parents. Je pouvais sentir son besoin urgent d’être le bouclier qui vaincrait mes ennemis. Le couteau pesait son poids dans ma paume. Je senta is le manche de bois clairement contre ma paume. La lame accrocha un ray on du soleil. Pendant une seconde, je restai immobile, le cœur battant à tout rompre. Déborah m’observait fièrement, son sourire toujours plus grand. — Je vais te détruire, Sheila, martela-t-elle, je v ais te tuer et prétendre à la légitime défense. Tu as peut-être le couteau, mais je peux encore t’étrangler ! Elle se jeta sur moi. Cette fille, sûrement aussi folle que moi, désirait jouer le tout pour le tout. Elle se moquait bien de mourir t ant qu’elle obtenait ce qu’elle voulait. Et elle l’aurait. Mains en avant, elle parvint à me griffer le cou. A ngel fut plus rapide. D’un geste sec, il planta la lame du couteau dans la cha ir tendre de la jeune femme. Mon cœur battait à tout rompre tandis que Déborah c hancelait. Elle me fixa, les yeux écarquillés comme si elle n’y croyait pas. Len tement, elle tomba à terre. Je restai debout, à la regarder presser convulsivement la plaie. J’aurais dû partir. Appeler une ambulance et fuir. Mais Angel aimait re ster sur place pour s’assurer qu’il n’y avait plus le moindre danger. Cependant, Théo sortit de la maison. Il s’arrêta su r le seuil en voyant le spectacle terrible qui se déroulait sous ses yeux é carquillés. Son regard se porta sur moi. — Sheila ? Qu’est-ce que t’as foutu ? Espèce de… Je levai le couteau dans sa direction. Depuis le dé but, Angel le voyait comme une menace. Ne prononce pas un mot de plus, somma mon protecteu r par ma bouche, ce qui est arrivé est ta faute ! Tu as séduit Sheila. Tu t’es fait aimer d’elle. Tu l’as même dépucelée ! Et tout ça pour quoi ? Pour mieux la trahir quand ton ex revient ! Tu n’as pas cru un seul mot de ce qu’elle te disait ! Elle t’a mis en garde à de nombreuses reprises, mais tu as préféré écoute r ton ex ! Tu as trahi Sheila, tu l’as abandonnée ! Tu l’as laissée seule en sacha nt pertinemment ce qu’elle vivait et qui elle était ! Tu as provoqué tout ça !
Il n’avait fait que croire les preuves qu’on lui pr ésentait, et Déborah s’était arrangée pour que ce soit à mon détriment. Tout allait toujours dans son sens, et je n’en voulais pas à Théo d’avoir eu confiance en la jeune femme. Plus maintenant, en tout cas. Angel laissa tomber le cou teau et s’assit. Le trottoir était froid sous mes pieds. Tout comme il avait attendu l a police lors de l’incendie, il patientait à nouveau pour Déborah. Il était honnête, je pouvais lui reconnaître ça. Ma lgré tous les problèmes qu’il me causait. Son regard ne quittait pas Théo, qui ap pelait les secours. Je le sentais méprisant. Déborah est un poison, Théo, et elle t’a contaminé. J’espère qu’un jour tu comprendras que Sheila avait raison. Et ce jour-là, je prie pour que tu t’en mordes les doigts jusqu’au sang. L’adolescent m’observa. Je n’aurais su dire ce qu’i l voyait en moi à ce moment-là. Le reste, je le connaissais déjà. J’étais retournée là d’où je venais, le cerveau embrouillé et la peur au ventre. L’angoisse me tenaillait l’estomac en comprenant qu’Angel avait blessé Déborah et terni m on image auprès de tous ceux que j’aimais, à commencer par Théo. Tout était terminé. Plus rien ne serait jamais comme avant.
Chapitre I
Quatre ans plus tard Cette fois, c’était différent. J’étais adulte, mature, et prête à prendre le contrôle de ma vie. Du moins, je tentais de m’en convaincre en quittant l’hôpital psychiatrique pour ce que j’espérais être la derniè re fois. Tout avait changé. Il fallait croire que mon incursion dans le monde avai t eu du bon. Je souhaitais véritablement m’en sortir. Même sans Charles pour m e tenir la main, je désirais ardemment faire taire Angel. J’y étais parvenue. Ce fut long et douloureux. J’av ais investi mon corps et tout mon esprit dans sa disparition, dans le seul but de m’approprier le souvenir qu’il m’avait dérobé le jour où tout avait basculé. Je n’ avais plus besoin de mon protecteur à présent. Je ne comptais que sur moi-mê me. Je serais mon propre bouclier. Je souris en apercevant la vieille voiture de Naëlle. Celle-ci se tenait accoudée au véhicule. Mon cœur manqua un battement quand je vis ce qui avait changé. Mon ancienne tutrice ne portait plus sa crête. Elle avait laissé ses cheveux chocolat pousser. Ils tombaient sur ses épaules et encadraient son visage. Leur couleur s’accordait parfaitement avec sa peau café au lait. Elle n’était plus vraiment la même. Je me demandais si elle vivait toujours dans son ap partement décrépit, et mes interrogations furent vite balayées quand je vis qu i l’accompagnait. Améthyste et Valérie avaient décidé de se joindre à l’Égyptienne pour m’accueillir. Ces filles, devenues mes amies un peu par la force des choses, ne m’avaient pas oublié. Je ne comprenais pas vraiment pourquoi elles contin uaient de me parler après ce que j’avais fait, mais elles ne doutaient pas de moi. Jamais. D’un pas léger, je les rejoignis. Tout était différent désormais. Le s ilence dans ma tête possédait un petit quelque chose d’apaisant, et j’étais prête à construire mon existence loin de tous les problèmes créés par mon protecteur. J’étais libre. Un vent de liberté soufflait sur la rue et soulevai t ma tignasse rousse. Je songeai à la première fois que je m’étais aventurée ici. J’avais l’impression de prendre un nouveau départ, mais tout n’était que tr omperie. Ma nouvelle vie commençait maintenant. Je revivais, véritablement. Cela n’avait rien d’une renaissance, mais ça s’en rapprochait. Je rejoignis la voiture rouge. Quelque part, rien n ’avait changé, si ce n’étaient les quelques rides sur le visage de Naëlle. Améthys te et Valérie aussi paraissaient avoir grandi. Sans prendre de centimètres en plus, leur visage s’était affiné, et il y avait dans leurs yeux brillants de joie une forme de sagesse. Nous avions vingt et un ans, mais nous pensions être adultes. Sans un mot, elles me serrèrent contre elles pour u n câlin général qui me rasséréna. — C’est bon de te voir, soupira Naëlle. — Ouais, renchérit Valérie, les lettres, ça va bien cinq minutes ! J’ai failli me faire une tendinite à force d’écrire ! J’éclatai de rire. Cette fois, j’avais fait les choses bien. En quatre ans, je m’étais
posée dans cet hôpital, et j’avais pris le temps de me soigner en sachant que c’était le mieux à faire pour retrouver ces filles et faire partie de leur monde. L’influence de Théo avait sûrement été bénéfique pe ndant mon adolescence, mais je ne souhaitais pas y songer. Son regard, le dernier qu’il m’avait lancé, me hantait encore. L’incompréhension et la peur que j’ y lisais à ce moment-là me nouaient le ventre. Je m’interdisais les relations amoureuses. Elles re présentaient bien trop de problèmes en perspectives. Angel avait eu raison, e lles rendaient faibles, et je ne pouvais pas l’être. Je me concentrai sur mes amies pour chasser ces pensées de mon esprit. — Donc, c’est vrai ? questionna Améthyste. Je veux dire… pour Angel ? Je hochai la tête. — Il ne fera plus de mal à personne. Je suis mon pr opre protecteur maintenant ! Elle soupira de soulagement, tandis que Valérie lai ssait échapper une moue dubitative. Elle arrangea ses cheveux blonds et fix a ses ongles parfaitement manucurés. — Dommage, je commençais à bien l’aimer ! Il a eu les couilles de faire ce que je n’ai pas osé… Naëlle leva les yeux au ciel. — Ce n’est pas louable ! Regarde où Sheila a fini à cause de lui ! — Tu as raison ! J’aurais visé le larynx pour que c ette salope ne puisse plus jamais chanter. Améthyste gloussa. La blague me survola totalement. J’observai ces trois femmes qui riaient de concert, sans réellement comprendre ce qu’il se passait. Je n’étais pas encore prête à plaisanter sur ça. Quatr e ans après, le souvenir de ce que j’avais fait restait gravé dans ma mémoire. Mon psychologue prétendait que je n’avais rien fait, mais c’était faux. J’avais créé Angel, d’une façon ou d’une autre. Mon esprit d’enfant l’avait imaginé pour me protéger, et je n’avais pas réussi à m’en débarrasser la première fois. Depuis, je me demandais si le poignard était pire que l’incendie. Au moins, Déborah n’était pas morte. Je n’étais pas co upable d’un homicide. Dans ce dernier cas, je doutais de pouvoir m’en sortir. — Rigole un peu, Sheshe, tu es de retour dans le monde normal ! Mais moi, l’étais-je devenue ? J’en doutais encore et, pourtant, tout semblait effectivement revenu comme avant. J’avais quitté l’ hôpital psychiatrique et je retrouvais celles qui étaient devenues mes amies co mme si nous avions toujours été ensemble. C’était à croire que les quatre derni ères années n’avaient pas existé, que nous nous étions vues tous les jours, q ue nous avions parlé tous les jours. Les lettres n’avaient finalement pas de limite. Naëlle donna un coup sur le toit de sa voiture. Cette pauvre guimbarde tenait le choc des années sans s’effriter, sa carlingue ro uge pétant bravant les véhicules beaucoup plus récents qui sortaient. Tant que ça marchait, mon ancienne tutrice n’en changerait pas. — Allez, les filles, on ne va pas passer la journée devant l’H.P. ! — Tu as raison, rétorqua Valérie, c’est un coup à c e qu’ils nous internent toutes ! Elle fut la première à monter dans le véhicule, se glissant sur le siège passager en nous tirant la langue comme une gamine. Améthyste grommela en s’installant sur la banquette arrière.
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