Dreams of Love
232 pages
Français

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Description


Face à la perte de l'amour de sa vie, Joan réussira-t-elle à se reconstruire ?


Maël était son tout. Maël était sa vie.

Depuis sa mort, la colère a laissé place à la plus sournoise des culpabilités. Quant à la souffrance, elle habite Joan H24.

Mais derrière tout malheur brille une petite lumière. La sienne s'appelle Ambrozy. Malgré les étranges conditions de leur rencontre, il l'aide à surmonter son chagrin.

Mais derrière son apparence honnête, il cache un secret et pas des moindres...

Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 13
EAN13 9782376528371
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0037€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

MadiLie V.
Dreams of Love



ISBN : 978-2-37652-837-1
Titre de l'édition originale : Dreams of Love
Copyright © Butterfly Editions 2021

Couverture © Butterfly Editions - Depositphotos
Tous droit réservés, y compris le droit de reproduction de ce livre ou de quelque citation que ce soit sous n'importe quelle forme.
Cet ouvrage est une fiction. Toute référence à des événements historiques, des personnes réelles ou des lieux réels cités n'ont d'autre existence que fictive. Tous les autres noms, personnages, lieux et événements sont le produit de l'imagination de l'auteur, et toute ressemblance avec des personnes, des événements ou des lieux existants ou ayant existé, ne peut être que fortuite.
ISBN : 978-2-37652-837-1
Dépôt Légal : juin 2021
10062021-1600-VF
Internet : www.butterfly-editions.com
contact@butterfly-editions.com

Prologue



Joan


La chaleur, incandescente, quitte doucement mon corps. La lumière, vive, faiblit de seconde en seconde. L’ambiance change en un éclair. L’homme, souriant, serein, semble se transformer en un Être détruit, chargé de tristesse. Une tristesse dangereuse, nocive, contaminant chacune de ses cellules, jusqu’à ne laisser que le néant. Je me rue vers lui, je dois le sauver. Il le faut…
— Maël ! Maël, s’il te plaît !
Prise de frénésie, je secoue son corps sans vie en hurlant de toutes mes forces. Je perds le contrôle de mon corps, comme si cette peur puissante avait élu domicile en moi, coulant dans mes veines comme un poison. Elle s’incruste dans mes vaisseaux, lentement, douloureusement, malicieusement, gagne ma tête, et détruit tout sur son passage. Sa main froide et blafarde tombe négligemment le long du canapé. L’arrière de sa tête part se cogner contre l’appuie-tête, tandis que ses yeux, eux, restent toujours clos. Les images d’un bonheur, encore si limpide il y a peu, s’effacent totalement, ne laissant que l’obscurité effrayante. Le néant m’avale, aspirant chaque baiser, déformant nos sourires échangés, plongeant chaque souvenir dans un feu incandescent, réduisant au silence nos rires, accentuant nos sanglots. Je n’entends plus rien à part un gémissement effroyable, sortant d’entre mes lèvres.
L’atmosphère change, un froid glacial m’engloutit, mord ma peau maculée de chair de poule, tandis que quelques feuilles se mettent à tourbillonner avant d’aller se fracasser contre le chêne d’un cercueil. Leurs cercueils. Je reste figée, incapable du moindre geste, obligée d’observer, sans pouvoir y faire quoi que ce soit, cette lente descente dans les profondeurs sombres et humides, de ce qui me semble être l’enfer. Mon enfer. Des larmes ruissellent sur mes joues, brûlant mes yeux au passage, comme si de l’acide se terrait en moi, s’en écoulait. Ma gorge, sèche, m’empêche d’hurler alors que j’étouffe. Ma trachée se resserre de plus en plus, ne laissant aucune chance à la moindre particule d’oxygène d’y passer. J’arrache violemment l’écharpe autour de mon cou, tire sur le col de mon pull en laine avec tout le désespoir du monde, tandis qu’une main vient se poser délicatement sur mon épaule. Je peux ressentir la pression sur ma peau, et cette chaleur, presque infime, pourtant présente, passer mes couches de vêtements. En revanche, je ne vois pas son visage. Mes yeux, affolés, vont et viennent comme deux billes en orbite. Je cherche à tout prix une échappatoire, une sortie de secours, mais à défaut de le voir, je l’entends. Distinctement. Si proche de mon oreille, que son timbre rauque, suave, déclenche une vague de vibrations en moi.
— Tu m’as abandonné, Joan. Comment tu as pu ? J’avais confiance en toi…
— Non, Maël, je n’ai pas voulu tout ça. J’ai essayé de te sauver.
— Tu m’as laissé seul dans la tourmente. Je souffrais, mais tu n’as rien fait.
À l’instar d’un flash, son visage apparaît. Déformé par une palette d’émotions que je connais bien, il plane devant moi, comme si la vie souhaitait m’obliger à regarder pour la centième fois, partir ma plus belle histoire. Il me lance un regard empli d’une mélancolie insoutenable, de regrets qui resteront à jamais figés dans le temps, impossible à oublier. Les secondes s’égrènent, ses yeux d’un noir ébène commencent à s’estomper doucement, de même que sa voix. De velours, elle devient fantomatique, jusqu’à disparaître, étouffée dans un amas de non-dits dévastateurs. La terreur m’envahit. Mon sang se glace, je tremble, une douleur sourde explose en moi, celle-là même qui jaillit à la simple idée de les oublier. J’ai peur. Effrayée qu’à mesure du temps qui passe, je sois incapable de me rappeler de la forme de ses yeux lorsqu’il souriait, de cette fossette sous son menton qui se dessinait dès lors qu’il ouvrait la bouche, de l’étincelle dorée qui brillait dans son regard au moment où ses démons s’en allaient l’espace d’un instant, ni même de la sensation qui naissait dans ma poitrine lorsqu’il prononçait mon prénom.
— Maël !

Comme chaque matin depuis quatre mois, je me réveille en sursaut, le cœur battant, le front en sueur, le souffle court, cette sensation de vide impossible à combler, bercée par la musique provenant de la radio. Et chaque matin depuis quatre mois, un autre morceau de mon cœur vole en éclats dans un soubresaut prévisible, néanmoins douloureux. L’amertume persistante sur ma langue me donne des hauts-le-cœur. La culpabilité s’accroît de minute en minute, m’enlise dans un tourbillon ravageant tout sur son passage. La douleur constante dans ma poitrine, elle, se transforme en un brasier incontrôlable, aux courbes acérées, coupant, déchirant, tranchant mes organes, un par un. Ma tête attend l’explosion imminente avec appréhension, même s’il subsiste une impatience malsaine. Je suis suffisamment lucide pour savoir qu’il n’y a pas d’autre issue possible à ce mal-être. Son feu ardent réduit ce que je suis, ce que j’ai été, en cendres, ne laissant aucun avenir à l’horizon. L’image, autrefois limpide de ce qu’aurait pu être ma vie, notre vie, se déchire en lambeaux fins, impossible à rassembler. Cette lente agonie présage un épilogue à la hauteur de mes plus grandes peurs.
Néanmoins, une part de moi ne peut s’empêcher de croire que ce supplice représente une preuve de leur existence. J’ai l’intime conviction qu’au-delà de la souffrance, derrière cet amoncellement de désespoir, de désolation, de malheur, se dissimule un vague soulagement de pouvoir entendre leurs voix même si je peine à discerner clairement leurs timbres. Les frissons qui me parcourent en me remémorant les bras de ma mère autour de moi, la main douce et aimante caressant mes cheveux, de mon père, ou encore, sa peau contre la mienne m’assure que tout était réel. Aussi étrange que cela puisse paraître, il n’y a que dans ces moments que je respire enfin correctement. Leur simple souvenir me tue et me ressuscite. Certains jours, le besoin de rester terrée au fond de mon lit devient vital. Lorsque ma poitrine se comprime à m’en faire hurler de douleur, que songe et réalité se confondent, ils deviennent mon seul remède. Une odeur de fleurs fraîchement coupées, mêlée à la fragrance douce de l’air printanier s’infiltrant par la fenêtre ouverte de ma maison d’enfance. Le son chantant de ma mère fredonnant du Aretha Franklin en cuisinant le déjeuner. Le souffle musqué de mon père sur mon visage pour me raconter ses exploits en mer. Nos rires résonnant sur les murs clairs du salon alors que nous jouions à un jeu de société. Et sa voix, grave, pourtant si sensuelle, réconfortante quoique brusque, retentissant depuis mon répondeur, parlant directement à mon cœur.

Sa disparition a changé à tout jamais quelque chose en moi. Le vide qu’il a laissé derrière lui m’a obligée à replonger dans des abysses obscurs et démoniaques, que je pensais avoir vaincus il y a plusieurs années. En moins de trente secondes, tout était là. Les braises rougies se sont mises à flamboyer de plus en plus, le ciel s’est chargé de nuages toxiques, la souffrance a pris possession de mon corps. Ma sérénité déjà fébrile a volé en éclats, et chaque bout de verre a transpercé mes remparts, les saignant à blanc.
Je ne sais plus comment maîtriser ce ras de marrée. La pr

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