La double vie des Danbury
202 pages
Français

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La double vie des Danbury , livre ebook

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Description

Accompagnée de sa soeur Olivia, la capitaine pirate Hyacinthe Tyler du Cygne Noir parcourt les mers, enchaînant les abordages. Personne ne se doute que ces deux femmes sont en réalité les filles du duc de Danbury! Elles n’ont eu d’autres choix que de tenter de se tailler une place dans ce monde criminel exclusivement masculin, où violence et périlleuses aventures sont monnaie courante.
Leur principale mission? Contrer le Lord Archibald Smith et retrouver leurs parents. Mais après de retentissants échecs en mer, elles décident de mener leur enquête dans un endroit qui les a autrefois rejetées: la haute société londonienne. Sous de fausses identités, elles prendront d’assaut les salles de bal, où bien des surprises les attendent. Elles y croiseront d’ailleurs un pirate aux talents d’escamoteur, ainsi qu’un officier de la Marine royale qui ne dédaigne jamais les ladies avec de l’esprit…
Chasses au trésor, batailles navales, complots, intrigues aristocratiques, pirates de légende, valses endiablées, périples en territoires hostiles… Suivez la grisante épopée des Danbury dans Élégance & Piraterie, une trilogie aussi riche en émotions qu’en péripéties.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 16 octobre 2020
Nombre de lectures 3
EAN13 9782898180262
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0300€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Copyright © 2020 Charlène Nadeau
Copyright © 2020 Éditions Monarque Inc.
Tous droits réservés. Aucune partie de ce livre ne peut être reproduite sous quelque forme que ce soit sans la permission écrite de l’éditeur, sauf dans le cas d’une critique littéraire.
Éditeur : Simon Rousseau
Révision éditoriale : Elisabeth Tremblay
Révision linguistique : Mélanie Boily
Conception de la couverture : Mathieu C. Dandurand
Photos de la couverture : © Getty images
Mise en pages : Catherine Bélisle
ISBN papier : 978-2-89818-024-8
ISBN PDF numérique : 978-2-89818-025-5
ISBN ePub : 978-2-89818-026-2
Première impression : 2020 Dépôt légal : 2020
Bibliothèque et Archives nationales du Québec
Bibliothèque et Archives Canada
Éditions Monarque Inc.
1471, boul. Lionel-Boulet, suite 29
Varennes (Québec) J3X 1P7, Canada
www.ada-inc.com
info@ada-inc.com

Participation de la SODEC.
Nous reconnaissons l’aide financière du gouvernement du Canada par l’entremise du Fonds du livre du Canada (FLC) pour nos activités d’édition.
Gouvernement du Québec — Programme de crédit d’impôt pour l’édition de livres — Gestion SODEC.
Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives nationales du Québec et Bibliothèque et Archives Canada
1
Mars 1717, quelque part dans les eaux anglaises…
H yacinthe se tenait à la proue du Cygne Noir, une main sur la garde de son épée, une corde entortillée entre les doigts. Jumelé aux grincements des gréements, le cliquetis de la chaîne soulevant l’ancre pimentait le moment. Un immense sentiment de liberté l’envahit ; ici, rien ne pouvait l’arrêter. Elle se sentait invincible. En cette magnifique journée, ses vêtements masculins lui assureraient une mobilité idéale. Manteau noir, chemise blanche, pantalon brun et foulard mauve composaient sa tenue peu conventionnelle. Personne n’aurait pu reconnaître en elle l’ancienne novice. À 24 ans, Hyacinthe Tyler, autrefois miss Danbury, était maintenant une fougueuse capitaine pirate.
Avant de s’installer à l’avant du navire, Hyacinthe s’était assurée que toutes les étapes en prévision de l’abordage avaient été respectées. Elle s’était entretenue avec Jack, le canonnier ; l’artillerie était prête. Tony, son second, et Finn, son maître d’équipage, avaient garanti la coopération des hommes. Cela ramenait Hyacinthe au persistant problème de boisson sur son navire. Elle savait qu’elle n’y pouvait pas grand-chose, mais les bagarres issues d’une soirée arrosée la contrariaient. Même après quatre mois, le mode de vie des pirates restait nouveau pour elle. Hyacinthe reporta son regard sur l’infini bleu, songea au butin que l’abordage rapporterait et sourit. Elle admirait les vagues se brisant sur la coque lorsque le cri de la vigie annonça leur cible à l’horizon. Une goélette.
— Il était temps, murmura-t-elle, impatiente.
Hyacinthe s’était facilement adaptée à son récent mode de vie. Qui aurait cru que les deux filles du duc de Danbury prendraient le contrôle d’un navire de hors-la-loi ? Une silhouette élancée la rejoignit sur le gaillard avant. Sa sœur aînée, elle aussi une femme d’exception, était sa plus fidèle alliée. Il ne manquait que quelques pouces à Olivia pour égaler sa cadette. Les rayons du soleil avaient fait apparaître des dizaines de taches de rousseur sur ses joues, ajoutant à son charme. Son agilité incroyable laissait les pirates grimpeurs, nommés gabiers, ébahis devant ses prouesses dans les cordages. Toutefois, son intelligence sans limite restait son côté le plus fascinant. Il lui suffisait de lire une information pour ne jamais l’oublier. Ensemble, elles formaient le duo de pirates le plus redoutable d’Angleterre.
— Tout le monde est en place ? demanda d’emblée Hyacinthe en jetant un coup d’œil à son aînée.
Ses longs cheveux blonds captaient la lumière ambiante. Et son sourire illumina davantage ses traits fins.
— Ils meurent d’impatience, comme toujours. Je dois avouer que moi aussi ! Cela fait déjà un moment que nous n’avons pas eu de proie digne de ce nom.
Hyacinthe acquiesça tout en enfilant son chapeau.
— Crois-tu que ce sera le bon ? Qu’il les aura transportés ?
Olivia haussa les épaules.
— Je l’espère sincèrement, Hya ! Après quatre mois de recherche, il serait temps. Je ne crois pas que les hommes continueront longtemps à nous suivre si nous ne trouvons rien.
Hyacinthe était du même avis. Pour loyaux qu’ils étaient, ses pirates vivaient pour l’action. Elle ajusta sa ceinture autour de sa taille.
— Je les comprends. En cas d’accalmie, nous évaluerons la situation… Je vais les rejoindre. Tu sais ce qui te reste à faire !
Olivia hocha la tête en lui montrant la corde qu’elle tenait fermement en main. Alors que Hyacinthe s’engageait dans les escaliers menant au pont, sa sœur l’interpella.
— Pour nos parents ! s’écria-t-elle en levant son épée au ciel.
— Oui, Livvy, pour nos parents !
Hyacinthe rejoignit son équipage. Sur le pont, une trentaine d’hommes arborant tous un chapeau orné d’une plume. L’éclat de leurs épées réfléchissait le soleil, donnant l’impression d’un ciel étoilé. Hyacinthe adorait cet instant où l’excitation était à son comble ; ils trépignaient en attendant l’abordage.
— Que tous m’entendent, hurla-t-elle. Aucun d’entre vous ne meurt aujourd’hui. Soyez vigilants. Votre part de butin sera plus grosse s’il n’y a pas de compensations à donner.
La marchandise récupérée serait divisée selon un ordre préalablement établi. Une part du butin se voyait toujours réservée pour les blessés. Plus l’atteinte était grave, plus le pirate recevait une somme importante. Pour compléter le tout, Hyacinthe et Olivia remettaient une portion de leurs propres profits aux hommes pour conserver leur loyauté. Cela n’avait pas laissé les pirates indifférents.
— Oh ! Et, messieurs…, amusez-vous !
À ces directives, tous poussèrent des cris de joie. Bien entourée, Hyacinthe s’approcha du bastingage et suivit la trajectoire de son navire.
Dire qu’elle et Olivia avaient dû verser du sang pour acquérir le respect était un euphémisme. Les pirates s’étaient dotés d’un code et les membres l’honoraient. L’une des règles interdisait aux femmes et aux enfants d’embarquer sur un navire. On punissait de mort ceux qui y dérogeaient. Dans le cas des sœurs, la démocratie l’avait emporté sur le code. Leur équipage demandait des abordages successifs ? Elles s’y pliaient. La vie en mer pouvait devenir ennuyeuse ; se battre l’agrémentait. À cet instant, Hyacinthe aurait aimé posséder la légèreté d’esprit de ses hommes, parlant et riant comme dans un club de gentlemans. Pour elle, ce n’était cependant pas encore le moment de festoyer. Elle gardait la tête froide. La goélette fut bientôt à portée de canon. Que la fête commence !
Hyacinthe leva le bras. Le Jolly Roger, pavillon pirate aux deux tibias entrecroisés surmonté d’un crâne, fut hissé pendant qu’une voile rouge était libérée à l’avant du Cygne Noir . D’après les rumeurs locales, le rouge représentait le sang versé des victimes. Son but était d’effrayer les adversaires. Si Hyacinthe se fiait aux cris de frayeur qu’elle entendait maintenant, cela fonctionnait. Elle sourit et ramena son bras contre elle. Aussitôt, des mèches furent allumées. Quelques instants plus tard, trois boulets de canon jaillissaient des entrailles du bateau. Deux d’entre eux atterrirent loin dans la mer, le dernier pulvérisa la figure de proue. Hyacinthe devrait féliciter Jack pour ce magnifique tir.
Il était rare qu’une proie se défende. La plupart du temps, l’équipage se rendait sans combattre. Jeffrey, le timonier, réduisit au maximum la distance entre les deux navires, empêchant l’ennemi d’user de ses canons. Il fallait désormais redoubler de prudence ; le problème des pistolets restait. Des marins avaient succombé à une forte fièvre due à l’infection d’une plaie. Hyacinthe détestait perdre un de ses hommes, mais avait-elle seulement le choix ? Le risque était inhérent au métier.
— À l’abordage ! cria-t-elle en s’accrochant à une corde.
Elle s’élança. La corde se tendit, la soulevant du pont. L’énergie voyageait dans ses veines alors qu’elle s’élevait dans les airs. Le temps suspendit son cours. Le vent effleura sa peau. D’instinct, elle lâcha prise au bon moment. Rompu par des heures d’entraînement, son corps prit le relais. Dès qu’un de ses pieds toucha le pont ennemi, elle se courba et effectua une roulade, son manteau claquant dans son dos. Hyacinthe se releva promptement, l’épée brandie. Autour d’elle, d’autres atterrissages. Un sourire moqueur se dessina sur ses lèvres devant l’expression terrifiée de l’équipage adverse. Qui n’a pas peur des pirates ? Avec des hurlements sinistres, ils attaquèrent. Trois d’entre eux restèrent à ses côtés pour la couvrir. Des hommes rugissaient pendant que d’autres, leur victime vaincue, repartaient à l’assaut. Hyacinthe ne bougeait toujours pas, concentrée sur son but : trouver le capitaine. Lui seul pouvait arrêter ce carnage ou, au contraire, pousser à la rébellion. Cette dernière, Hyacinthe l’avait expérimentée déjà. Un capitaine n’abandonne pas aisément son navire à l’ennemi.
Autour d’elle, des matelots mouraient embrochés sur une épée. D’autres tentaient de défendre leur vie, mais leur manque d’expérience jouait contre eux. Hyacinthe se retrouva immergée dans un monde où le sang et la violence étaient ses principaux compagnons. Elle n’y prêta pas attention. Ce spectacle ne l’émouvait plus comme avant.
Plus grande que la majorité, elle repéra facilement sa proie. Un petit homme à demi aveuglé par son chapeau accourait en gesticulant des ordres, hors de lui. Hyacinthe se précipita à sa rencontre, esquivant les attaques. Elle monta les marches de l’escalier menant au gaillard arrière deux par deux et se retrouva face à face avec le capitaine. Il la dévisagea avant d’aviser son épée. Sans réfléchir, il attaqua avec la sienne ; Hyacinthe la bloqua avec aisance. Elle avança d’un pas. Entre eux, ne restaient que les lames croisées.
— Je ne ferais pas cela s

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