Émilie et la favorite du roi
130 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Émilie et la favorite du roi , livre ebook

-

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
130 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Investie de plus belle dans la politique du royaume, la favorite du roi se retrouve au centre de plusieurs complots visant à détruire sa position. Sa santé, déjà fragile, se dégrade. De son côté, tout en se dévouant à la cause des femmes, Émilie de Beaumont est contrainte de partager son temps entre Paris et la Gascogne, lieu d’exil de son époux. L’affreux épisode d’Alfort et le tragique destin du duc de Beaumont constituent de lourds fardeaux. Alors que la France mène une guerre perdue d'avance, des tractations sont menées dans l'ombre. Le chevalier de Chabert, un espion à la retraite, est sollicité par de secrètes instances.


Mme de Pompadour pourra-t-elle encore s’imposer auprès de Louis XV ? Émilie arrivera-t-elle à relever le défi de sa double vie ? Qu’est-ce qui la relie au chevalier de Chabert ? Et qui tire profit des missions de ce chevalier ?


Émilie et la favorite du Roi est un roman d’aventures historiques, une histoire d’amour, de rivalités, de haines et de complots. Ce tome est la suite de « La conjuration de Versailles ». Il marque la fin du cycle.


"J'ai été transportée par cette histoire. Une grande réussite que la suite et fin de cette formidable saga". Olivia Gartner, L'Esprit des Lettres


Linda Sayeg est autrice, passionnée par l’Histoire et les questions de diversité et de genre. Elle a vécu en Espagne, au Canada et en Grande-Bretagne. Émilie et la favorite du Roi, son quatrième roman, est ici republié dans une nouvelle édition en deux tomes.


Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 07 avril 2023
Nombre de lectures 30
EAN13 9782385150143
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0045€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

ROMAN historique
 
 
Éditeur : Loreleï
Une marque des éditions d’Avallon
 
Distribution : Immatériel
 
Composition : Valentine Flork/Agence A&L
Photo de la couverture : Midjourney
 
ISBN papier : 9782385150136
ISBN numérique : 9782385150143
 
Dépôt légal : avril 2023
 
© 2023 Les éditions Loreleï / Les éditions d’Avallon
Émilie et la favorite du Roi
Tome 2 : LE secret du roi
De la même autrice
L’éducation courtisane , Éditions Michel Quintin, 2013
La duchesse d’Anglase , Éditions Michel Quintin, 2014
Adélaïde et le cœur du Régent , Éditions Michel Quintin, 2015
Émilie et la favorite du Roi, Tome 1 , Éditions d’Avallon, 2023
 
Linda Sayeg
 
Émilie et la favorite du Roi
 
Le Secret du Roi
Tome 2
ROMAn
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
À Julia, Simon, Juliette, Lou, Mathis et Nael
 
À Eva, Lénaé, Melouenn, Baptiste, Tristan, Vincent et Alexis
 


 
 
 
 
 
 
PREMIÈRE PARTIE
 
GUÉRISON
 
 
1- Lettres au fil du temps
 
On cesse de s’aimer si quelqu’un ne nous aime.
Madame de Staël
 
 
1752
Le duc de Beaumont à son épouse
Beaumont, le 11 octobre 1752
 
Vous m’écrivez n’avoir plus le désir de vous lever le matin, que ni notre fille ni vos protégées ne suffisent à vous insuffler l’élan de faire les choses de l’ordinaire. Ne pensez pas que vous êtes faible. C’est tout le contraire. Perdre foi en la vie était prévisible après l’ébranlement que vous avez supporté. Aliénor a pu se sauver et se trouve entourée de notre amour et de la lumière que nous lui apportons sur ce qu’il s’est passé. Avec le temps, elle pourra dépasser cette blessure. Vous, vous n’avez pu vous échapper, vous n’avez eu personne auprès de qui vous épancher. Pour survivre, vous avez tout enfoui, aucun autre choix ne vous était offert. Ce spectre qui revient vous tourmenter en toute conscience est une terrible épreuve à passer. Mais pour l’amour de ce Dieu que vous adorez, croyez-moi, vous la surmonterez. Vous en avez la force malgré ce que vous pensez et je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour vous y aider. L’abattement qui vous accable nécessite, pour être vaincu, que vous soyez entourée. Revenez près de moi. Je sais que vous ne voulez pas laisser le petit Saintange seul à Paris. Mais vous n’êtes pas en état de vous occuper de lui, et il pourra bien se passer de vous et d’Aliénor quelques mois. Augustin a moins besoin de vous, que vous de moi. Trouvez la force de monter en carrosse et venez.
Je ne sais pas quelles sont vos pensées à l’heure où j’écris ces mots, et c’est ainsi à chaque instant de tous les jours que vous ne passez pas à Beaumont. Je ne suis pas homme à supporter l’impuissance. Pourtant, telle est ma condition présente. Que je me déteste de n’avoir pas voulu écrire ce fichu mot à Charolais. Le prix de mon orgueil est payé par les deux amours de ma vie. Si j’avais plié, j’aurais été libre de vous accompagner à Alfort. Cette infamie ne se serait pas produite, ce chien n’aurait osé poser ses pattes sur notre fille avec moi dans les parages. Je ne puis revenir en arrière, je ne puis effacer le passé, mais pourquoi refuser à présent, avec tant de véhémence, que j’envoie ce mot à Charolais ?
Je vous aime, Émilie. Je vous attends.
***
Joséphine de La Mothe de Fernard à Aliénor
Paris, le 26 octobre 1752
 
À la bonne heure, mon amie ! je suis bien contente de moi. Je me suis décidée à répondre à mes parents. Si ma décision n’est pas celle que tu attends, elle est toutefois prise après mûre réflexion. Adrienne est d’ores et déjà en train de préparer une liste de nos affaires à emporter ! Je dis « nos », car ma femme de chambre me suivra dans mon nouvel habitat parisien après que je serai unie au marquis Jean-Louis de Vénissien (il m’accorde déjà tout ce que je lui demande, or je ne saurais me passer de ma femme de chambre).
Marquise de Vénissien, ce nom est doux à mes chastes oreilles. Oh ! Je t’entends déjà me sermonner et tu gâches mon plaisir. Écoute-moi, ma bonne amie : ces accordailles, très désirées par mes parents, ne vont pas m’imposer beaucoup de contraintes. Âgé, mais point sénile, le marquis m’a d’abord rebutée. J’aurais pu refuser cette union, mais j’ai bien réfléchi et j’ai tôt fait de comprendre que je ne serai pas malheureuse.
D’abord, le sire de Vénissien est agréable et cultivé ; il n’est pas l’un de ces grossiers personnages auxquels nombre de pucelles sont unies. Ensuite, il est issu d’une ancienne famille de la noblesse d’épée et il continue de jouir de charges octroyées par Louis XIV, qu’il a connu. Si, à chaque instant au sein de notre caste, la faveur royale peut bouleverser l’équilibre de l’ancienneté ou des charges occupées, cela n’a point touché mon futur époux. Et qui va, sous peu, profiter de ces avantages incommensurables ? Mais moi, ma bonne amie !
Ne sois pas outrée, mais fortes sont les probabilités que je devienne, un jour proche, une jeune et richissime veuve à l’existence dorée. Rassure-toi, ce n’est pas ce qui m’a décidée : le marquis, toujours charmant et attentionné lors de nos tête-à-tête, jouit d’une réputation de bonté envers sa première femme, laquelle est morte sans lui avoir laissé d’héritier. Le mariage reste le lieu de l’obéissance féminine, n’est-ce pas ? Nous devons accepter la tutelle de nos maris comme naturelle, être chastes et capables de résister aux assauts des hommes. Alors autant que je paie le moins longtemps possible le prix de cette insupportable domination masculine, avant de devenir une femme riche et libre. Et je pense que je ne paierai pas trop cher, car je sens que je mènerai le marquis par le bout du nez. Que demander de plus ? Un mari aimable et riche, une position inestimable dans la société, pas de beaux-enfants qui me disputeront ma fortune. Quant à l’amour, toi et moi ne devons pas nous leurrer, c’est le pain des pauvres. Ne juge pas trop vite mon cynisme. Je vais sur mes quinze ans. J’ai la vie devant moi, je ne veux pas la gâcher.
Adieu, il est midi passé et ma mère me fait appeler pour les essayages de la robe. Rien que pour les essais, je dois être parée (le coiffeur est arrivé pour la frisure au fer et le poudrage à frimas que je déteste). La noce ne sera pas avant décembre, mais ma mère est prévoyante. Elle doit avoir peur que je change d’avis. J’espère de tout cœur que ton père sera libéré avant la fin de l’année, pour que vous soyez tous les trois des nôtres.
***
Aliénor à Joséphine de La Mothe de Fernard
Beaumont, le 3 novembre 1752
 
Détrompe-toi, ma bonne amie, je suis à cent lieues de te juger. Mieux, je t’admire ! En dépit de tes quinze ans, tu fais preuve d’une gravité opportunément éloignée des idées romanesques communes chez les jeunes filles de notre âge. Te souviens-tu, lors de notre dernier salon chez la présidente d’Arconville, des demoiselles de Lamagne et de Jouvençon ? Comment oublier le désespoir dans lequel elles nous ont plongées par leur discours farci d’une naïveté qui devrait être interdite, par leur croyance en un bonheur limpide avec leur futur mari ? En ayant trois ans de moins qu’elles, je n’ajoute pas foi à de tels espoirs. Mais je ne leur jette pas la pierre. Personne ne les a éclairées sur la réalité de nos existences et leurs années au couvent ont étouffé une identité et une curiosité qu’elles ont, je n’en doute pas, possédées autrefois. Nous serions comme elles si nous avions eu leur éducation, plutôt leur absence d’éducation devrais-je dire. Quelle consternation qu’à notre époque les femmes soient bâillonnées sous prétexte de ne pas en faire des bégueules. Un homme savant est admirable, une femme savante ridicule. Jamais je n’accepterai les injustices qui touchent à notre sexe. Avec ma famille, tu es la seule à partager mon secret. Je veux et je ferai que ce qui m’est arrivé devienne une force. La cause des femmes sera cette force. Nous aussi avons le droit de savoir et d’exister pour nous-mêmes. C’est ce que je compte faire de ma vie, exister pour moi en dépit de ce que pense la société. C’est ce que tu es en train de faire en te mariant au marquis de Vénissien, aussi contradictoire que cela puisse paraître. Et je vais te dire pourquoi.
Ma mère, jeune fille, s’est jetée la tête froide dans le mariage : il était un pis-aller, une échappatoire à sa famille. Un hasard miraculeux a fait qu’elle a trouvé l’amour avec mon père. Miraculeux, oui. Madame de Maintenon disait à ses filles de Saint-Cyr, qui rêvaient de gagner par la voie du mariage, d’une part le bonheur d’être aimée, d’autre part comme toi une liberté idyllique : je serais ennuyeuse si je vous disais ce que c’est que le mariage . Mais ces filles n’étaient pas toi, elles étaient pauvres et rares à épouser des marquis de Vénissien. Ce qui les attendait était un vieux mari à ménager qui serait d’une humeur à leur gâcher l’existence, une vie sans éclat, retirées au fin fond d’une campagne où leurs rêves étaient condamnés à s’étioler avec leur jeunesse. Elles étaient exclues de l’élite à laquelle nous appartenons. Il résulte de là que si ton choix s’apparente au leur, il en est éloigné. Tu as calculé ce qui t’attend en désagréments comme en agréments. Tu as décidé en connaissance de cause, tu sais où tu vas et de quelle manière y aller. En épousant Vénissien, tu te prépares une destinée qui te donnera les moyens d’être toi-même. Tes jours seront riches des trésors que tu arracheras à la vie, parce que la vie ne nous en fera pas cadeau.
***
Le duc de Beaumont à Émilie
Beaumont, le 26 novembre 1752
 
Ma douce,
Prenez place sur un fauteuil si ce n’est déjà fait avant de lire ma lettre.
Il me faut vous instruire que le sort de votre père est rempli.
Je vous le confesse, je vous ai désobéi, de la même manière que j’ai transgressé les ordres du roi : j’ai quitté Beaumont pour Vatan avec la ferme intention d’y trouver ce chien. Il m’est insupportable de vous voir pâle et cernée le matin, après

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents