Et pourquoi pas ailleurs ?

Micheline Duff

Description

Mélanie Deslauriers pensait faire un simple voyage en Afrique, à explorer la savane et à rencontrer des gens. Elle découvre plutôt sa vocation dans l’aide humanitaire : et pourquoi pas ailleurs? Allègrement, elle décide alors de repartir, cette fois vers le Burkina Faso, où elle séjournera deux ans et consacrera toutes ses énergies à porter secours aux démunis et à semer l’espoir auprès de ce peuple candide et proche de la nature.
« Y a pas de problème » semble être la devise des habitants du Burkina Faso, qui la répètent sans cesse, convaincus qu’aucune difficulté ne peut leur résister dans ce pays magnifique. Pourtant, lorsque Mélanie rencontre Zakaria, un sympathique Burkinabé qui chamboule ses préjugés, il semble que cette devise soit mise à rude épreuve!
À travers ce récit émouvant inspiré de faits réels, bien documenté et rempli d’intrigues et de rebondissements, le lecteur vivra des expériences extraordinaires et inoubliables.
Quand on leur fit voir l’école maternelle, consistant uniquement en un long tronc d’arbre posé au milieu d’un champ et sur lequel étaient assis une quinzaine d’enfants tous plus mignons les uns que les autres, Mélanie ne résista pas à leur donner l’enveloppe de collants, papiers et crayons apportés du Canada en prévision d’une telle rencontre. Sans hésitation, les petits se partagèrent les présents sans aucunement se disputer et ils se fixèrent chacun un adhésif sur le front. Puis ils s’approchèrent pour turluter une chanson de remerciement en souriant de toutes leurs dents, dans une langue étrangère à laquelle les deux visiteurs ne comprirent strictement rien.
Mélanie se mordit les lèvres pour ne pas se mettre, une fois de plus, à pleurer d’émotion. Cette rencontre représentait ce qu’elle rêvait depuis toujours d’accomplir dans sa vie : informer les médias du destin de ces démunis par la rédaction de reportages afin d’améliorer leur sort, les assister, les gâter, les dorloter, les sortir autant que possible de leur situation de misère. Si elle croyait autrefois le réaliser par les moyens détournés du journalisme, elle se rendait soudain compte que des gestes directs s’avéraient davantage efficaces dans l’immédiat. L’aide humanitaire, voilà ce vers quoi elle aurait dû se tourner. Ce vers quoi elle allait dorénavant se diriger. La criminologie ne constituait indéniablement pas sa place, elle en prenait une conscience aiguë en ce moment précis. L’espace d’une seconde, elle fit intérieurement une grimace à son ancien conseiller en orientation.

Sujets

• Romance
• Romance multiculturelle
• Romance contemporaine
• Afrique
• Intégration
• Migration humaine
• Mariage
• Emigration
• Wine and food matching

Informations

• Publié par: Québec Amérique
• Date de parution: 15 août 2018
• Nombre de lectures: 1
• EAN13: 9782764436288
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 1 Mo

Extrait

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D’un silence à l’autre, Tome II – La lumière des mots , Éditions JCL, 2007.
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Les Lendemains de novembre , Éditions JCL, 2004. Nouvelle édition en format de poche, Les Éditeurs réunis, 2018.
Clé de cœur , Éditions JCL, 2000. Nouvelle édition en format de poche, Les Éditeurs réunis, 2018.
Plume et pinceaux , Éditions JCL, 2002.
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Contes de Noël pour les petits et les grands , Éditions Québec Amérique, album, 2012.
Récit
Mon grand , Éditions JCL, 2003.





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Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives nationales du Québec et Bibliothèque et Archives Canada
Duff, Micheline, auteur Et pourquoi pas ailleurs? / Micheline Duff. (Tous continents)
ISBN 978-2-7644-3626-4 (Version imprimée)
ISBN 978-2-7644-3627-1 (PDF)
ISBN 978-2-7644-3628-8 (ePub)
I. Titre. II. Collection : Tous continents.
PS8557.U283E8 2018 C843’.6 C2018-941051-5 PS9557.U283E8 2018
Dépôt légal, Bibliothèque et Archives nationales du Québec, 2018
Dépôt légal, Bibliothèque et Archives du Canada, 2018
Tous droits de traduction, de reproduction et d'adaptation réservés
© Éditions Québec Amérique inc., 2018.
quebec-amerique.com



C’est à partir de la rencontre avec les autres que l’humanité peut se construire.
Brigitte Tison, Partir en mission humanitaire


À tous ceux qui se battent pour la justice dans le monde et pour la revendication des droits humains.


Chapitre 1

— Vous avez de bonnes idées, mademoiselle, mais j’aimerais insister sur un point : réfléchissez sérieusement avant de prendre une décision finale.
Comme si elle n’avait pas réfléchi ! Mélanie demeurait muette, suspendue aux lèvres de ce grand escogriffe barbu dans la quarantaine avancée qui la regardait de haut avec l’air de tout savoir. Dire que l’année passée, lorsqu’elle le croisait dans les corridors du cégep, elle le trouvait plutôt séduisant malgré son âge, avec sa chevelure trop longue lui chatouillant les épaules et les mêmes jeans délavés qu’il portait jour après jour. On aurait cru un hippie de la dernière génération ! Et voilà qu’à présent, maintenant qu’elle le connaissait mieux, elle avait l’impression de le détester. Pour qui se prenait-il, celui-là, pour se permettre de lui dicter son avenir de façon aussi drastique ?
Suivant les recommandations de ses professeurs et surtout de ses parents, elle avait accepté, peu convaincue, de consulter ce conseiller en orientation et choix de carrière, lors de l’ultime session de ses études collégiales. Au fond, à part un bilan scolaire assez remarquable et un formulaire rempli à la hâte sur sa personnalité, que savait-il d’elle, de ses talents, de ses goûts et de ses aspirations profondes, ce pur inconnu qui se mêlait, après un rapide coup d’œil à son dossier et à un vague questionnaire superficiel, de lui donner son avis et de lui indiquer vers quelle discipline se tourner ? Qui mieux qu’elle-même était en mesure de décider vers quel métier se diriger ?
Mais le type insistait :
— Je vous suggérerais de vous inscrire à un baccalauréat dans un domaine tout à fait différent de celui que vous avez choisi. Des études en criminologie, par exemple, ou en sciences sociales vous mèneraient à plus d’ouvertures rentables que le diplôme en journalisme international auquel vous rêvez, je vous assure.
— Mais c’est une correspondante à l’étranger que je veux devenir ! Pas une criminologue ni une travailleuse de rue ! Moi, j’aime écrire, c’est ma passion, et l’actualité me captive au plus haut point. Je désire voyager, aller ailleurs et découvrir comment se déroule la vie dans d’autres lieux de la planète. Je pourrai alors rédiger des reportages sur ces différents pays et même assister à des événements mondiaux d’importance pour en rendre compte dans les médias.
— Évidemment, ça ne manque pas d’intérêt et de sujets électrisants, cette profession. Le problème, c’est de percer. Il y a beaucoup d’appelés mais fort peu d’élus dans ce métier, croyez-moi : les grands journaux et stations de radio et de télévision n’en embauchent qu’un ou deux au fil des années. Je suis bien placé pour le savoir.
— Je pourrais commencer par écrire sur des faits divers d’ici, et ensuite…
— Vous risquez de devoir vous en tenir à des histoires de chicanes de ménage et de chiens écrasés durant toute votre vie, mademoiselle Deslauriers. Ça me fait penser aux élèves en musique qui s’imaginent déjà en interprètes de concert ou en chefs d’orchestre. Je peux compter sur les doigts d’une seule main les instrumentistes classiques québécois qui gagnent leur pain quotidien en se produisant devant les foules. Presque tous doivent, au contraire, se contenter d’enseigner leur art chez eux, entre quatre murs, à des enfants plus ou moins talentueux, soit associés à une académie de musique quelconque ou dans les sombres studios d’un institut à vocation spécialisée, point final. Songez-y rigoureusement avant de vous engager dans cette voie, mademoiselle. C’est le meilleur conseil que je puisse vous donner.
— Qui ne risque rien n’a rien, monsieur.
Mélanie se leva et s’empara de son sac en remerciant à peine ce vilain sorcier qui jetait par terre toutes ses belles ambitions. Tous ses rêves. Elle s’en fut à pas rapides s’asseoir sur un banc du parc situé non loin du collège, afin de tenter de digérer quelque peu les doutes et l’amertume qu’il venait de semer en elle. Quant à ses parents, elle affronterait leurs questions et leurs objections plus tard, le temps de prendre elle-même une décision sans leur influence.
S’inscrire en sciences sociales… Il en avait de bonnes, le grand spécialiste ! Elle ne se voyait pas gérer les problèmes des mal foutus et des itinérants de la société. Non merci ! Quant à la criminologie… Bof ! Elle pourrait toujours faire travailler sa matière grise à ce sujet. Au fond, il s’agissait peut-être d’une idée acceptable. Ouais… elle pourrait envisager plus sérieusement cette proposition. Découvrir un milieu nouveau mais difficile, bien en comprendre les tendances et intervenir dans la déviance criminalisée, mettre en œuvre des solutions, tout cela pourrait sans doute s’avérer intéressant. Pourquoi aller chercher ailleurs quand des problèmes existent déjà ici, dans son propre pays ? Quant à l’écriture, rien ne l’empêcherait de publier des romans ou des polars inspirés du monde interlope, un de ces jours, ou encore mieux, de rédiger des essais sur la société actuelle et ses complications. Et qui sait si elle ne pourrait pas transmettre, dans un hebdomadaire local ou un magazine spécialisé, des comptes rendus et des témoignages concernant les côtés asociaux et marginaux de la collectivité ? Rôle certainement plus facile et accessible que celui de correspondante internationale…
Après un long moment de réflexion, elle s’acheminait lentement vers sa maison quand elle aperçut deux jeunes cyclistes d’une quinzaine d’années en venir aux poings et se pousser mutuellement jusqu’à ce que l’un