Everett et Silas
137 pages
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Everett et Silas , livre ebook

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Description

« À l’instant où je l’ai vu, le sol s’est ouvert sous mes pieds, pour une chute sans fin. »


L’agent de police Silas Sloane connaît tout le monde à O’Leary, dans l’État de New York. Il a gagné l’affection et le respect des habitants, même si vivre dans ce microcosme est parfois pénible. S’il excelle dans son boulot, il y a une seule chose dans laquelle il n’est pas bon : l’engagement.

Jusqu’à ce qu’il rencontre Everett.


Everett Maior, jeune veuf, vient d’emménager contre son gré. Il n’a jamais voulu devenir le tuteur légal de son grand-père et finir dans ce trou perdu. Désobligeant et superstitieux, il est très doué pour garder les gens à distance.

Jusqu’à ce qu’il pose les yeux sur Silas.



Parviendront-ils à bâtir un futur ensemble alors que les fantômes du passé font tout pour les séparer ?


#Enquête #Mystère #MM
---
« Une magnifique histoire d’amour, mais plus important encore, un message très beau et extrêmement important sur comment faire son deuil et continuer à avancer, célébrer la vie en général ainsi que la vie de ceux qui nous ont quittés, plutôt que s’appesantir sur leur mort. » - Cintia, Goodreads
« Un véritable joyau. » - Lily, Goodreads

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 10 novembre 2021
Nombre de lectures 1
EAN13 9791038105683
Langue Français
Poids de l'ouvrage 5 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0052€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

May Archer 
Everett et Silas
Tomber amoureux à O'Leary - T.1  




Traduit de l'anglais par Julie Nicey      
MxM Bookmark
Mentions légales
Le piratage prive l'auteur ainsi que les personnes ayant travaillé sur ce livre de leur droit.
Cet ouvrage a été publié sous le titre original :
The Fall  
MxM Bookmark © 2021, Tous droits réservés
MxM Bookmark est un label appartenant aux éditions Bookmark.
Illustration de couverture ©  Deranged Doctor Designs
Traduction © Julie Nicey 
    Suivi éditorial  ©  Margaux Villa
  
  Correction ©   Emmanuelle Lefray

Toute représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit est strictement interdite. Cela constituerait une violation de l'article 425 et suivants du Code pénal. 
ISBN : 9791038105683
Existe en format papier


Ce que nous appelons début est souvent la fin. Et mettre fin à quelque chose, c’est en commencer une autre. La fin, c’est l’endroit d’où nous partons.
 
T.S. Eliot


Chapitre 1 – Everett
 
Aller à O’Leary, dans l’État de New York, c’était carrément l’enfer.
D’un côté, c’était aussi facile que répondre au téléphone et entendre ma mère pleurer comme si la fin des temps était arrivée. L’année qui venait de s’écouler avait été difficile, et pendant trente secondes de terreur absolue, durant lesquelles mon corps n’avait plus répondu et mon esprit avait anticipé le chagrin qui suivrait la tragédie qu’elle était sur le point de m’annoncer, j’avais été une proie facile.
— Grand-père Hen a besoin de toi, Ev, avait-elle sangloté, et sans perdre une seule seconde à me demander pourquoi il pourrait bien avoir besoin d’aide ou ce que cette aide serait, sans me rappeler que grand-père Hen et moi avions une relation qui était à peu près aussi cordiale qu’un conflit nucléaire, j’avais accepté.
— Bien sûr ! avais-je promis comme un putain d’idiot. Je ferais n’importe quoi !
N’importe quoi pour éviter une autre tragédie, n’importe quoi pour éviter une autre perte.
Il s’avéra que n’importe quoi voulait dire faire mes satanées valises et ramener mes fesses dans le trou du cul du monde pour toute une année scolaire. Ça voulait dire passer en urgence un certificat m’autorisant à enseigner l’art à des enfants qui ne savaient peut-être pas que la Terre n’était pas plate. Ça voulait dire vivre avec mon arriéré homophobe de grand-père, qui avait réussi à se casser la jambe en trois endroits différents comme un gros malin, dans la Ville Oubliée par le Temps.
Eh bien ça, c’était typiquement une tragédie, et une perte.
Mais en dépit de la corvée qu’était le fait de préparer mes bagages et de faire mes adieux temporaires, de mettre notre… mon appartement en location, les préparatifs pour mon départ avaient quand même été moins compliqués que ce putain de trajet.
La route 222 entre Camden et O’Leary était une véritable saleté tout en lacets, et j’étais presque sûr qu’elle essayait de me tuer.
— Putain ! jurai-je entre mes dents en essayant de manœuvrer ma Yaris dans un virage en épingle à cheveux qui était sorti de nulle part.
Je supposais que la route avait d’abord été un sentier dans la forêt, serpentant autour des rivières et des ponts, des arbres et des limites de propriétés. Ça avait sans doute été parfait pour emmener votre vache au marché, et je pariais que les rangées sans fin d’arbres étaient adorables en ce temps-là. Mais à essayer de conduire une minuscule Toyota, dans le noir, dans des virages si serrés que j’avais l’impression que la route faisait demi-tour sur elle-même, je commençais à avoir l’impression que ces stupides arbres me regardaient en se fendant la poire. Comme si O’Leary ne voulait pas plus que je vienne que moi je n’avais envie d’y aller. Dommage qu’il soit trop tard pour faire machine arrière.
— Ne pars pas trop tard, m’avait dit ma mère la veille à ma fête de départ.
Elle avait été au bord des larmes, comme d’habitude, et m’avait adressé ce regard impuissant et anxieux qui était quasiment la norme chez elle ces derniers temps ; celui qui lui donnait l’air de se retenir à grand-peine de me porter dans ses bras comme un bébé, même si j’avais presque trente ans et que je pesais presque quinze kilos de plus qu’elle.
— Ne prends pas de risques, Ev, m’avait-elle supplié.
— Pfff, comme si c’était mon genre, lui avais-je assuré.
L’Ev qui prenait des risques était mort en même temps que son mari Adrian, l’année précédente. Ces temps-ci, j’étais indépendant et responsable. Je mettais un point d’honneur à m’occuper de mes propres affaires. Vous pouviez trouver ma photo dans le dictionnaire, juste à côté du mot « compétent ». Voir aussi : « allergique au risque ».
Mais par la suite, quand tout le monde était rentré chez lui, après le départ de mes amis et ma famille vers leur propre foyer, leur famille à eux et leur vie, j’avais regardé les murs vides et les valises qui m’attendaient dans la chambre d’amis et… eh bien, j’avais craqué.
Tout le monde m’avait dit « Laisse passer une année, Ev », et « Ne prends aucune décision radicale dans les premiers mois, quand le deuil est encore frais et ton esprit préoccupé ». Et vu que j’étais Everett Maior Le Suiveur de Règles ces derniers temps, c’était exactement ce que j’avais fait.
J’avais vécu dans notre appartement, qu’Adrian avait décoré dans ce style rustique urbain qu’il adorait ; un style que j’appelais Vomi de Pottery Barn 1 pour l’embêter et pour pouvoir me racheter après. Je faisais le lit chaque matin, parce qu’Adrian y tenait particulièrement, plaçant chaque coussin à sa place. Il aurait été très fier.
J’avais sculpté mes propres citrouilles pour Halloween en les transformant en véritables œuvres d’art, me rappelant combien Adrian était impressionné par mon talent. Puis j’étais sorti et j’avais acheté le sachet de bonbons géant qu’on prenait toujours en prétendant que c’était pour les enfants déguisés, alors qu’il n’y avait même pas de gamins dans notre immeuble, juste pour pouvoir tout manger nous-mêmes. Je m’étais rendu tellement malade que je n’avais pas pu toucher de friandises depuis.
J’avais suspendu la chaussette d’Adrian à côté de la mienne à Noël dernier, sur ces crochets en céramique criards qu’il adorait, même si j’étais convaincu que Daphne, notre saleté de colocataire féline, allait les décrocher et les exploser comme des bombes à éclats d’obus en céramique. J’avais attendu que l’esprit de Noël m’envahisse. J’attendais toujours, là.
J’avais même planté des pensées dans les jardinières de fenêtres en avril, nom d’un chien, même si je trouvais que c’étaient les fleurs bon marché les plus horribles de toute la création, vu qu’elles étaient à peine assez résistantes pour survivre au premier froid. Mais Adrian avait toujours insisté pour qu’on soit les premiers à avoir des fleurs dans le quartier. J’étais bien décidé à tout faire comme s’il était encore là.
J’avais été aussi patient que possible, et j’avais attendu que le temps fasse son œuvre. Mais voir toutes les choses essentielles de ma vie, de notre vie, emballées dans deux valises, trois cartons et une caisse de transport pour chat tandis que j’étais sur le point de déménager dans l’État de New York sans lui m’avait montré à quel point toute cette expérience n’avait été que des conneries. Je ne me sentais pas mieux que le jour de ses funérailles. Mon deuil n’était pas un chantier en cours, c’était un changement topographique permanent.
Alors j’avais géré cette révélation comme tout adulte allergique au risque l’aurait fait. Je m’étais bourré la gueule avec l’aguardiente d’Adrian.
Le temps que je traîne ma pauvre carcasse hors du lit ce matin, que je me douche et que je retrouve finalement Daphne en haut du placard de la chambre – sérieux, c’était une véritable saleté – l’après-midi était déjà bien entamé. On ne pouvait pas vraiment appeler ça tôt, mais le couple à qui j’avais loué l’appartement emménageait le soir même, alors je ne pouvais pas retarder mon départ. En plus, j’étais presque sûr que je préférerais mourir que voir grand-père Hen pour la première fois depuis des années et être obligé de m’excuser pour ne pas être arrivé le dimanche soir comme promis.
Je ne disais pas ça au sens premier du terme, évidemment. Et tandis que je conduisais en cette nuit de la fin du mois d’août, je réalisai qu’il aurait mieux valu décevoir ce bon vieil Henri Lattimer, parce que cette route était tellement déserte que c’en était flippant.
Il n’y avait aucun véhicule ni dans un sens, ni dans l’autre ; aucun phare en vue. En plus, ces avancées technologiques de ouf auxquelles j’étais habitué dans le Michigan, genre l’éclairage public, semblaient ne pas être arrivées jusqu’à Arriérés-Ville, dans l’État de New York. Il n’y avait rien sur le bord de la route sur des kilomètres et des kilomètres, à part des arbres, des arbres et encore des arbres, et des chemins de terre sans aucune indication.
— Le bon côté des choses, Daphne, c’est qu’on ne peut pas se perdre, fis-je remarquer à ma chatte, qui avait enfin arrêté de protester contre son incarcération dans la caisse de transport à peu près une demi-heure plus tôt.
Elle m’ignora, ce qui était de bonne guerre.
Je frottai mes paumes humides une par une sur mon short en toile et fixai des yeux la minuscule portion de route illuminée par mes phares. J’avais horreur de conduire dans le noir. Ce n’était pas pour rien que j’avais été le copilote d’Adrian à chaque fois qu’on faisait un long trajet en voiture.
— Le mauvais côté, par contre, c’est qu’une branche d’arbre peut nous tomber dessus à tout moment. Ou alors on pourrait se crasher dans les buissons, et nos corps ne seraient pas retrouvés avant dix ans minimum.
Daphne ne m’honora d’aucune réponse, ce que j’avais sans doute bien cherché.
En y réfléchissant, je ne pouvais me trouver à plus d’un kilomètre de la ville. C’était en tout cas le souvenir que j’avais des semaines de pris

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