Gabigaël
400 pages
Français

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Description

Gabigaël, démon de la ruse, est bien décidé à se venger de ses frères. Pour cela, il n’hésite pas à les trahir et s’empare de la clef permettant d’ouvrir la porte des Enfers. Pourchassé par le terrible Baäl, traqué par des exorcistes, le jeune démon se lance alors dans un voyage qui le mènera aux quatre coins du monde. Ce périple se révèlera d’autant plus mouvementé que la clef se trouve être une jeune étudiante russe au caractère bien trempé. À travers elle, il découvrira un monde qu’il méprisait jusqu’alors, celui des humains et des sentiments.

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Informations

Publié par
Nombre de lectures 140
EAN13 9782819101260
Langue Français
Poids de l'ouvrage 5 Mo

Extrait

Gabigaël L’heure de la Rédemption
J. Robin Gabigaël L’heure de la Rédemption
« Le Code de la propriété intellectuelle et artistique n’autorisant, aux termes des alinéas 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les « copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective » et, d’autre part, que les analyses et les courtes citations dans un but d ’exemple et d’illustration, « toute représentation ou reproduction intégrale, ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite » (alinéa 1er de l’article L. 122-4). « Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles 425 et suivants du Code pénal. » © 2017 Les Editions Sharon Kena www.leseditionssharonkena.com
Un grand merci à tous ceux qui m’ont aidé à mener c e projet à bien : à mon frère Victor (lecteur de la première heure), à Charlotte et Julie pour leurs conseils et leurs corrections, à mon fiancé Rémy, pour son soutien, et à toute ma famille qui m’a appris à ne jamais lâcher prise.
Prologue Chapitre premier Chapitre second Chapitre troisième Chapitre quatrième Chapitre cinquième Chapitre sixième Chapitre septième Chapitre huitième Chapitre neuvième Chapitre dixième Chapitre onzième Chapitre douzième Chapitre treizième Chapitre quatorzième Chapitre quinzième Épilogue
Table des matières
Prologue La Bible ne les mentionne pas. Depuis toujours le V atican cache leur existence. Mais nombre de démons bannis des enfers errent sur notre Terre. Ils vivent parmi nous, certains s’intègrent, d’autres se terrent dans les ténèbres, d’autres encore sont prêts à tout pour rejoindre le royaume de Lucifer, reine perfide et gardienne jalouse de son pouvoir... Il y a des siècles de cela, le pape Innocent III créa une cellule dépendante des ordres du Vatican, mais opérant dans l’ombre, afin d’éradique r la menace démoniaque et effacer toutes preuves de leur présence : les exorcistes étaient nés... Cependant, malgré tous les moyens déployés, il arri ve encore que certaines traces percent au jour, créant légendes et murmures, des c ontes que l’on raconte à ses enfants sans penser un seul instant que cela puisse être le reflet de la réalité. La plus mémorable de ces histoires fut sans nul doute celle des sept frères démons, fils de Belzébuth, princes des enfers et amants de Lucifer. Ils furent bannis par cette dernière pour avoir tenté de la doubler et de s’emparer du trône. Précipité dans notre monde, chacun d’entre eux port e désormais en lui le lourd poids d’un cristal maudit : le Cœur de Lucifer, joyau de malheurs, signe de leur long et pénible exode. Se rebutant de la vie sur Terre, les frères se tour nèrent finalement vers Dieu afin de demander pénitence. Mais en voyant leurs âmes impures et cette pierre ancrée dans leur chair, le créateur ne leur accorda point son pardon. Bannis des enfers, rejetés par Dieu, ce dernier leur proposa cependant un compromis: une tâche pour chacun, une épreuve à trouver et à réussir afin d’être lavés de leurs péchés et de pouvoir ainsi accéder aux cieux. Une unique rédemption... Mais refusant de s’abaisser à cette peine, six d’entre eux choisirent la solution de facilité et décidèrent d’accomplir une ancienne légende citée par les sorcières : « Une clef verra le jréer et de transmettre son don à saour. Une clef de chair et de sang, capable de proc descendance. À chaque génération correspondra une d ate où la clef, sacrifiée sur l’autel, ouvrira la porte des Enfers. Un flot de peine, de douleur et de haine envahira alors la Terre, formant ainsi un second royaume des ténèbres, et le nouvel enfer sera celui des hommes...
Chapitre premier Gabigaël L’exorciste se retourna d’un bond. Le faisceau de sa lampe alla balayer le petit sentier recouvert de cailloux blancs. Le clair de lune n’ar rivait pas à percer l’épaisse masse de brouillard qui recouvrait la campagne italienne. On n’y voyait pas à plus de dix mètres. L’homme était certain d’avoir entendu un léger bruissement, d’avoir ressenti un vague courant d’air froid… Comme si quelque chose était là, tapi dans le noir à l’épier, surveillant le moindre de ses faits et gestes et attendant furtivement son heure. L’angoisse étirait ses traits, ses cheveux se héris saient sur sa nuque. Il se demandait sans doute pourquoi on avait eu l’idée de génie de l’envoyer ici, à arpenter cette route sombre et tortueuse. Il devait se dire que, malgré le faible risque de rencontrer un démon dans les parages, l’avoir laissé partir tout seul relevait de l’inconscience. Oh ! Il ne savait pas à quel point il avait raison ! Ombre parmi les ténèbres, je l’observais s’agiter avec inquiétude, se tortiller ridiculement sur place avant de se figer net et de tendre l’orei lle. Il était bien jeune pour un prêtre, la trentaine tout au plus. Il devait s’agir d’un novice mal expérimenté. Dommage ! Il n’aurait pas le temps de se perfectionner. Je tournais autour de lui, laissant tout juste sentir ma présence. Je voulais qu’il ait peur, lui donner des frissons d’angoisse, le plonger dans le doute le plus total. Le gringalet reprit sa marche en sursautant à chaqu e fois que je m’approchais un peu trop près de son dos. Il se retournait alors viveme nt, le regard affolé et les cheveux en pagaille. Lorsqu’il me parut bien mûr, je ralentis un peu la cadence, ma silhouette noire se dégageait parfois entre les silhouettes torturées des arbres alentour. Histoire de parfaire le décor, je laissais passer par intermittence un petit sifflement inquiétant. C’était léger, mais suffisamment distinct pour s’apercevoir qu’il ne s’agissait pas du vent. Quoi ? Vous trouvez que j’en faisais trop ? Hé ! C’ est que l’on n’a pas tous les jours l’occasion d’avoir un exorciste à sa merci. Ils son t du genre hargneux et imprévisible ces types-là. Mais attendez plutôt de voir la suite ! Je n’en avais pas encore fini avec lui. — Il y a quelqu’un ? laissa passer l’homme d’une voix mal assurée. Dans sa main, le petit pistolet surmonté d’une croi x d’argent était secoué par ses pitoyables tremblements. Je passai dans son dos en le frôlant du bout de mon aile. Il se retourna d’un bon et tira à l’aveuglette. On venait de passer du stade de simple nervosité à celui d’anxiété extrême. C’en était trop pour lui ! L’exorciste rebroussa finalement chemin et se mit à courir tandis que j’envoyai des bruits de pas lui coller au train. Il lançait des yeux ronds par-dessus son épaule, mais le brouillard l’empêchait de voir qui le tourmentait ainsi. Le souffle haletant, la buée qui s’extirpait par saccades de sa bouche lui conférait de faux airs de locomotive. Imperceptible, j’accélérai pour le surplomber. Le croassement que je laissai passer lui fit lever le nez et l’empoté trébucha lamentablement sur une pierre un peu plus grosse que les autres. Il se retrouva face con tre terre, sa soutane relevée laissa apparaître une paire de mollets maigrichons et un short couleur moutarde. Bon ! Ça devenait pathétique ! Même moi, je commençais à avoir de la peine pour lui. Je décidai donc de l’achever sans plus de chichis e t vins tranquillement me poser à quelques mètres de sa tête. Toujours affalé sur les cailloux, l’homme releva vers moi un visage tordu par l’angoisse. Fier, je me redressai de tout mon long, plongeant mes yeux
blancs dans les siens, et étendis mes ailes recouvertes de fumée noire. Les démons ombres avaient déjà la réputation d’être des créatures impressionnantes et, personnellement, je ne boudais pas mon charisme. Ses lèvres se mirent à trembler, son teint dégringola encore d’un cran sur l’échelle de la pâleur. — Qui… Qui es-tu ? Un sourire carnassier m’échappa. — Gabigaël ! Démon de la ruse et de la traîtrise ! Pour te servir ! Sa tétanie soudaine laissa finalement place à une grande agitation. Il se recroquevilla sur lui-même, tentant de ramasser maladroitement l’arme à feu perdue dans sa chute. Le pauvre bougre tremblait si fort que le petit revolver faillit bien lui échapper une seconde fois des mains. Et moi qui désirais un combat épique ! Las, je fis apparaître mon arme dans ma main droite. La ténébreuse épée se matérialisa dans un nuage de fumée noire, s’étirant et gagnant en consistance. Je m’apprêtais à trancher ce qui restait d’espoir à ce misérable cloporte lorsqu’une fine ficelle, sortie de nulle part, vint s’enrouler autour de la taille de ma victime pour la tirer d’un coup sec sur le côté. L’homme fut happé, littéralement, et j’observai ave c le plus grand des désarrois sa silhouette disparaître par-delà un énorme buisson. Ses cris furent stoppés nets par le son d’un craquement, puis des bruits de déglutition parvinrent jusqu’à mes oreilles pointues. Figé sur place par la surprise, je tournai finalement la tête en arborant une mine pleine de déception. — Agnan ! râlai-je. Il était à moi celui-là ! Comme je n’obtins pas la réponse escomptée, je m’approchai du buisson et envoyai l’un de mes bras au travers. J’empoignai la première chose qui passa à ma portée et tirai mon satané frère hors de sa cachette. Ce dernier fit un roulé-boulé avant de me lancer un visage niais, empreint de pitié. Et autant vous dire que, lorsqu’on était dénué de paupières comme lui, ce spectacle était particulièrement moche à voir. — Pardon ! s’enquit-il de sa voix trop aiguë. Je te présente mes excuses, ô mon frère ! Toi qui es si grand, si fort… — Arrête ! Tu deviens gênant ! — Je n’aurais pas dû… Mais j’avais tellement faim et il sentait si bon… Il voulut essuyer les traces de sang qui recouvrait sa face de clown triste, mais ne réussit qu’à les étaler davantage. Ces minauderies ne lui o ffriraient aucune porte de sortie. Contrarié par l’arrêt soudain de ma petite distraction, je comptais bien lui donner une bonne leçon. — Tu as faim ? répétai-je. Vraiment ? Eh bien, je v ais te couper l’appétit, moi ! Tu vas voir ! Je brandis mon épée au-dessus de ma tête et Agnan s e ratatina sur place, levant bien haut les mains en guise de protection. — Arrêter un peu de vous chamailler ! Assura atterrit à quelques mètres de là, son arrivée me coupa en plein geste. Emmitouflé dans sa tenue trop colorée, il nous envoya l’un de ses odieux regards de prince hindou avant d’ajouter : — Nous n’avons pas le temps de nous amuser. Alastor nous attend au sanctuaire. — Oh ! Ça va ! objecta Remmon en venant se poser tr anquillement à ses côtés. On a bien le droit de se marrer un peu, non ? Pour une fois, j’étais d’accord avec lui. Remmon remonta le gros sac sur son épaule et balaya sa tresse blonde en arrière d’un geste de la main. — Non ! répliqua Assura. Vous rigolerez plus tard ! Les exorcistes sont en alerte. Alastor
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