Gaby Bernier, Tome 2 : 1927-1940
264 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Gaby Bernier, Tome 2 : 1927-1940 , livre ebook

-

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
264 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Gaby Bernier : la «Coco Chanel du Québec » !
À la fin des années 1920, le Salon Gaby Bernier a le vent dans les voiles. Il offre des tenues originales et des confections à partir de matériaux jusque-là méconnus. Par son audace, Gaby attire l’attention de la société montréalaise. Célibataire, elle voyage régulièrement en Europe, adopte un enfant, et vit une histoire d’amour avec Pit Lépine, joueur renommé du Canadien de Montréal. Elle ose même porter ses propres créations lors de son défilé de mode au Ritz Carlton et en verse les profits au Children's Memorial Hospital.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 12 février 2013
Nombre de lectures 1
EAN13 9782764423608
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0600€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Collection dirigée par Isabelle Longpré
De la même auteure

De la même auteure

Adulte

SÉRIE GABY BERNIER
Gaby Bernier, Tome 1 — 1901-1927, Éditions Québec Amérique, 2012.

SÉRIE DOCTEURE IRMA
Docteure Irma, Tome 3 — La Soliste, Éditions Québec Amérique, 2009.
Docteure Irma, Tome 2 — L’Indomptable, Éditions Québec Amérique, 2008.
Docteure Irma, Tome 1 — La Louve blanche, Éditions Québec Amérique, 2006.

SÉRIE LA CORDONNIÈRE
Les Fils de la cordonnière, tome IV, VLB éditeur, 2003.
Le Testament de la cordonnière, tome III, VLB éditeur, 2000.
La Cordonnière, tome II, VLB éditeur, 1998.
La Jeunesse de la cordonnière, tome I, VLB éditeur, 1999.
Je vous ai tant cherchée , avec Normay Saint-Pierre, VLB éditeur, 2012.
Évangéline et Gabriel, Lanctôt éditeur, 2007, Typo, 2012.
Marie-Antoinette, la dame de la rivière Rouge, Éditions Québec Amérique, 2005.
Et pourtant, elle chantait, VLB éditeur, 2002.
Guide pour les aidants naturels, CLSC Longueuil, 1999.
Le Château retrouvé, Libre Expression, 1995.
Les Enfants de Duplessis, Libre Expression, 1991.
Cet ouvrage a dépassé les frontières québécoises et canadiennes et circule en Europe, en Australie et aux États-Unis.
La Porte ouverte, Éditions du Méridien, 1990.

Jeunesse
Samuel chez les Abénakis , Éditions Cornac, 2011.
Le Miracle de Juliette , Éditions Phoenix, 2007.
Dans les yeux de Nathan , Éditions Bouton d’or d’Acadie, 2006.

Crédits
Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives nationales du Québec et Bibliothèque et Archives Canada

Gill, Pauline
Gaby Bernier : roman historique
(Tous continents)
L’ouvrage complet comprendra 3 v.
Sommaire : t. 2. 1927-1940.
ISBN 978-2-7644-2248-9 (v. 2) (Version imprimée)
ISBN 978-2-7644-2359-2 (PDF)
ISBN 978-2-7644-2360-8 (EPUB)
1. Bernier, Gabrielle, 1901-1976 - Romans, nouvelles, etc. I. Titre. II. Collection : Tous continents.
PS8563.I479G32 2012 C843’.54 C2011-942609-9
PS9563.I479G32 2012



Nous reconnaissons l’aide financière du gouvernement du Canada par l’entremise du Fonds du livre du Canada pour nos activités d’édition.

Gouvernement du Québec — Programme de crédit d’impôt pour l’édition de livres — Gestion SODEC.

Les Éditions Québec Amérique bénéficient du programme de subvention globale du Conseil des Arts du Canada. Elles tiennent également à remercier la SODEC pour son appui financier.

Québec Amérique
329, rue de la Commune Ouest, 3 e étage
Montréal (Québec) H2Y 2E1
Téléphone : 514 499-3000, télécopieur : 514 499-3010

Dépôt légal : 1 er trimestre 2013
Bibliothèque nationale du Québec
Bibliothèque nationale du Canada

Projet dirigé par Isabelle Longpré
avec la collaboration de Anne-Marie Fortin

Révision linguistique : Sabine Cerboni et Annie Pronovost
Mise en pages : Andréa Joseph [ pagexpress@videotron.ca ]
Conception graphique : Nathalie Caron
Photographie en couverture : Getty Images
Illustrations intérieures : Anouk Noël
Conversion au format ePub: Studio C1C4

Tous droits de traduction, de reproduction et d’adaptation réservés
© 2013 Éditions Québec Amérique inc.
www.quebec-amerique.com
Version 1.1
PAULINE GILL
Exergue

Ouvrir un livre, c’est ouvrir une porte vers la connaissance et l’enchantement.
Gaby vous y invite.
PREMIÈRE PARTIE

CHAPITRE I
J’ai appris à ne jamais fermer ma porte aux personnes qui me semblent les plus exécrables. Elles pourraient bien devenir celles qu’on remercie à genoux dans quelques années. L’épouse de M e Leblanc, l’avocat de maman, et Patricia, la capricieuse du bal au Château Frontenac, m’ont donné cette leçon. La première a indirectement nourri mon admiration pour Coco Chanel en rapportant des magazines français qui parlaient d’elle. La deuxième me fait plus de publicité qu’aucune autre de mes clientes. Je n’aurais pu rêver mieux. Ou, plutôt, je me donne désormais le droit de viser encore plus loin. Et si la cible n’est pas atteinte, j’aurai la consolation d’avoir tout fait pour y arriver.
Gaby fermait les yeux pour mieux se remémorer cette soirée du bal masqué au Château Frontenac en décembre 1927. Quel plaisir que celui de pouvoir tout observer sans être vue ! Ce bonheur, elle le devait à Molly, cette amie et cliente, déguisée en Cendrillon, qui l’avait finalement convaincue d’y assister.

À deux jours de cet événement mémorable, Gaby avait enfin pris sa décision. Mais que d’objections étaient venues de sa mère et de sa sœur !
— C’est une injure, Gaby, de jouer à mère Bourgeoys à une soirée de danse. Tu sais bien que les religieuses ne dansent pas. Les langues vont se délier jusqu’à leur couvent et…
— Elles ne sauront jamais que c’est moi qui porte leur costume, Éva. Je vais sortir de la salle de bal aussi incognito que j’y serai entrée.
— Mais pourquoi avoir choisi ce déguisement ? avait demandé Séneville.
Avant que Gaby n’eût le temps de s’expliquer, Donio, jusque-là discret, avait déclaré en riant :
— Quand elle m’a parlé de cette idée, je l’ai mise au défi de passer à l’action…
— C’est à Gaby que je pose la question, avait rétorqué sa mère.
Le mécontentement de Séneville avait peiné Gaby. Faire marche arrière ? Elle s’y était refusée, préférant s’expliquer davantage.
— J’avais peu de temps pour me trouver un déguisement qui ne fasse pas ombrage à Patricia… tout en m’amusant. Celui-là, je le connais bien et j’ai des chances d’être la seule à le porter !
— J’ose croire que ce n’est pas pour ridiculiser les sœurs. Ce serait très injuste de ta part, avait repris Éva. Nous sommes tellement redevables à ces religieuses de l’éducation qu’elles nous ont donnée et de tout ce qu’elles nous ont appris à faire.
— Loin de vouloir les ridiculiser, je fais référence à la grande ouverture d’esprit de Marguerite Bourgeoys. Tu te souviens de sa biographie qu’on nous lisait au réfectoire tous les midis ? Ses recrues sont bien plus austères qu’elle ne l’était.
Connaissant son espièglerie, Donio avait ajouté :
— Avoue, Gaby, que ça te fait plaisir de les égratigner.
— Mais si peu ! Avec le caractère que j’ai, c’est sûr que je les trouvais trop austères, mais elles ont fait leur devoir.
Alors que les deux aînés échangeaient des regards moqueurs, Séneville et Éva avaient maintenu leur contestation, espérant que Gaby se raviserait. Mais, à voir son empressement à boucler sa valise, elles avaient compris qu’elle n’en ferait qu’à sa tête…
— Comme par le passé, avait marmonné Séneville.
Gaby l’avait entendue. Lui déplaire l’affligeait d’autant plus que ses fredaines passées n’avaient jamais porté atteinte à sa relation avec sa mère. Ce qu’elle aurait donné pour voir un sourire se dessiner sur son visage avant de partir pour Québec ! Mais il n’en fut rien.

Pour clôturer ce grand bal, M. Pérodeau, libéré de son masque d’empereur, était sorti de l’anonymat. Avec une grande dignité, il avait souhaité la bienvenue aux invités et à sa petite-fille, Yvette McKenna, somptueusement présentée à la société ce soir-là. Son regard tendre et sa voix chaude avaient troublé Gaby. Ce que cet homme dégageait allait à l’encontre de l’image qu’elle s’était faite de tous les membres du conseil d’administration de la Montreal Light, Heat and Power Company dont il faisait partie. « Seuls des êtres bruts et sans cœur ont pu nier la responsabilité de leur entreprise dans la mort de mon père », s’était-elle imaginé au moment du drame. Près de vingt ans plus tard, elle nuançait son jugement.
En sa qualité de lieutenant-gouverneur du Québec, M. Pérodeau avait fait monter sur scène l’élue de cette soirée et en avait fait l’éloge avec des mots qui avaient tiré des larmes à de nombreux invités. À cette demoiselle McKenna, il avait cédé l’honneur de présenter les gagnants des costumes les plus élégants et les plus originaux de cette fête. Comme il était de mise, elle avait d’abord annoncé le deuxième prix :
— Sa Majesté Diane de France est priée de venir sur la scène.
Les minutes avaient semblé des heures pour Gaby qui, le cou étiré, avait promené son regard au-dessus des têtes à la recherche de Patricia Deakin. « Je ne peux pas croire qu’elle a tourné les talons. Girouette comme elle est… il faut s’attendre à tout… » Mais son cœur s’était emballé lorsqu’elle l’avait enfin vue gravir les marches avec grâce. Puis, avec une égale fierté, Patricia avait révélé son identité.
— À M lle Patricia Deakin, nous avons l’honneur de remettre ce prix pour l’originalité de son costume, son élégance et pour la fidélité au personnage illustré, avait clamé M lle McKenna.
Patricia fut priée de parader sur scène pendant qu’une description détaillée du costume était faite par un expert en la matière.
— Cette magnifique robe de satin blanc, brodée de délicates perles et enrichie d’une longue traîne, est l’œuvre de madame Gaby Bernier de Montréal, avait déclaré le juge.
Au milieu des applaudissements, Gaby s’était faite toute petite.
— Pourvu qu’on ne m’invite pas à rejoindre ma cliente, avait-elle soufflé à l’oreille de Molly, qui se limita à hausser les épaules.
« S’il fallait qu’on m’y oblige, je m’en voudrais toute ma vie de ne pas avoir suivi les conseils de ma mère. »
Au grand soulagement de Gaby, M lle McKenna avait aussitôt annoncé le premier prix ; il était remis à une jeune fille de Québec incarnant Jeanne d’Arc, la pucelle d’Orléans canonisée au début des années vingt. La salle avait vibré sous les applaudissements des danseurs. Il allait de soi que la créatrice de ce costume soit appelée à monter sur la scène pour partager les hommages.
— On m’apprend que la créatrice du costume « Diane de France » serait elle aussi parmi nous, avait ensuite déclaré M lle McKenna. Nous la prions de venir nous rejoindre.
Les jambes en chiffon, le cœur en épouvante, Gaby avait cherché la main de Molly.
— Tu es capable, ma Gaby, lui avait-elle chuchoté, néanmoins ravie de ne pas être à sa place.
Piégée comme jamais dans sa vie, Gaby avait cherché une issue. Sortir de la salle sans être remarquée ? I

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents