Mon magnifique démon
122 pages
Français

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Description

« Il la désire autant qu’il lui veut du mal. »

C’est à la sortie d’une boîte de nuit, dans une ruelle sombre de Boston, que je tombe nez à nez avec lui, River Bayerish.
C’est le démon du massacre qui a eu lieu il y a un an jour pour jour, au lycée Iden Earl. Le même manipulateur qui m’a fait tomber amoureuse de lui pour ensuite se servir de moi afin d’obtenir tout ce qu’il voulait.
Il m’a retrouvée. C’est à cause de son regard sinistre, animé par une rage meurtrière, que je sais qu’il a une nouvelle mission : celle d’assassiner la dernière sorcière sataniste… Moi.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 23 juin 2020
Nombre de lectures 22
EAN13 9782925009443
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0400€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

— Madison, je t’apporte un café ?
— Oui, c’est gentil, merci.
— Un latte , comme tu l’aimes ?
— C’est exactement ça, lui dis-je en souriant, en relevant les yeux du livre que j’étais en train de signer pour une lectrice.
Mon agente littéraire sortit de la petite librairie pour traverser la rue. De l’autre côté, il y avait un Starbucks. Je continuais de dédicacer les BD de mes fans qui restaient, même si cela faisait déjà cinq heures que je le faisais sans prendre de pause ou boire un truc. À mon arrivée, il y avait une queue qui s’étirait jusqu’au trottoir, à l’extérieur de la librairie Vintage, située en plein cœur de Boston. Je faisais une tournée de dédicaces dans plusieurs comtés à travers différents États. J’avais aussi plusieurs apparitions publicitaires à faire et quelques conférences. Mes BD, publiées six mois plus tôt, avaient récolté une nomination pour le gala littéraire qui allait avoir lieu dans une semaine. J’attendais encore de connaître le lieu exact de l’événement. En quelques semaines, j’avais vendu plusieurs milliers d’exemplaires à travers les États-Unis, et maintenant je venais de signer pour des traductions dans d’autres pays. On venait aussi d’acheter les droits sur mes dessins pour sortir des objets à l’effigie de mes anges déchus, inspirés de River et Ayzen. Mais juste avant que le bouquin sorte en librairie, j’avais fait quelques modifications sur les traits du visage des frères Bayerish, pour éviter que je reprenne entièrement leur identité ; même si, à la base, la BD était inspirée de faits réels et que personne ne pouvait se douter que ces garçons existaient réellement.
Après le drame au lycée Iden Earl, à propos duquel tout le monde ignorait ce qui était arrivé, le village de Keeper était resté longtemps en deuil et le lycée était condamné jusqu’à ce que le massacre soit nettoyé par des experts, que l’enquête prenne fin et que les jeunes retrouvent le courage d’aller en cours. Tout le monde était en état de choc. J’étais certaine qu’on allait m’arrêter pour meurtre en découvrant ce que j’avais fait à Daniel, le proviseur. Je devais avouer que mes souvenirs étaient assez flous. Mais d’après le journal local, ils n’avaient pas retrouvé le couteau qui avait été utilisé pour poignarder le proviseur, alors que je l’avais pourtant laissé sur les lieux. Les enquêteurs avaient trouvé toutes les vidéos des victimes d’agression, de chantage, de menaces et d’attouchement sexuel envers les élèves, excepté ma vidéo où je poignardais le proviseur. Enfin, je présume qu’il y avait une caméra dans son bureau qui fonctionnait ce soir-là. Mais peu importe, personne n’avait de preuve contre moi. Et je me demandais comme cela était possible.
Je n’étais pas moi-même cette nuit-là. J’étais poussée à faire le mal, je ne maîtrisais ni mes pensées ni mes gestes. Je me souvenais vaguement avoir longé le couloir du lycée et avoir découvert les élèves restants, morts dans le gymnase. Les images dans ma tête m’apparaissaient comme un mauvais rêve. Leur cœur avait été arraché. Cela pouvait sembler irréel, cependant c’était bel et bien l’œuvre de River.
Puis, je me souvenais avoir couru dans les bois à sa recherche et l’avoir trouvé sur le pont Hush Falls. Là où il m’avait avoué s’être servi de moi pour ensuite me donner un coup de pied au ventre pour me voir tomber en bas du pont et mourir.
Seulement, sans comprendre la suite, quand j’ouvris les yeux, j’étais dans ma chambre, sur mon lit. Aucune blessure, seulement du sang séché derrière ma tête.
C’était étrange. Hallucinant. Effrayant. Comme se réveiller d’un cauchemar et ne pas savoir si on est revenu à la réalité.
Ma mère avait appris ce qui s’était passé en revenant du boulot. D’innombrables voitures de police fermaient le périmètre du lycée et, paniquée, elle avait demandé ce qui s’était passé. Sachant que je n’étais pas parmi les victimes, elle s’était empressée de me retrouver à la maison. Lorsqu’elle était revenue, j’étais encore sous la douche. Cela devait faire plus d’une heure que je m’étais accroupie sous le jet d’eau chaude, à sangloter, à ressasser les horreurs auxquelles j’avais assisté et à tenter de comprendre comment j’étais revenue à la vie et pourquoi je ne me souvenais pas être revenue jusque dans mon lit. J’étais en état de choc.
Je me maudissais d’avoir conclu un pacte avec Satan par amour pour River. J’étais prête à tout pour lui et il s’avérait qu’il ne m’aimait pas. Et que des élèves étaient morts par ma faute ! Parce que j’avais été idiote !
Lorsque je sortis de la salle de bain, ma mère était là, assise à la table avec un enquêteur et deux policiers. Elle avait les joues rouges comme si elle avait pleuré. C’est à ce moment que je m’étais dit : « Ça y est… on va me passer les menottes et j’irai en prison alors que River, lui, est assurément fier de lui et profite de sa liberté. » Mais ce n’était pas du tout ce qui s’était passé. J’avais entrouvert la bouche, prête à ne pas passer par un long interrogatoire pour avouer que, oui, c’était moi qui avais tué le proviseur, mais pas les autres élèves ; cependant, l’enquêteur m’avait devancée en m’annonçant qu’il y avait eu une tragédie et que plusieurs personnes avaient été assassinées. Il me présentait ses condoléances pour mes amis avant de me demander si j’avais été témoin de quelque chose d’inhabituel avant de partir de la fête. Si j’avais vu des suspects potentiels, ou si j’avais vu des gens se disputer ; des informations qui pouvaient l’aider à trouver le ou les coupables…
Quand j’avais compris qu’il n’avait rien contre moi, je m’étais tue et j’avais fait semblant d’apprendre pour la première fois qu’il y avait eu un massacre. Quand les flics et l’enquêteur étaient partis, je m’étais empressée de cacher ma robe tachée de sang avant de la brûler dans les bois le lendemain, après le départ de Penny. Elle était repartie puisque ma mère avait appelé ses parents pour leur annoncer la tragédie qu’il y avait à Keeper, et vingt-quatre heures plus tard, Penny devait prendre le prochain vol disponible.
Les heures qui s’écoulaient en sa présence paraissaient sombres. Je ne lui parlais pas… J’étais incapable de la regarder dans les yeux et de lui expliquer tout ce qui s’était passé après que j’ai contacté les ténèbres. Lorsqu’elle était partie, j’étais restée assise au bout de la table, ma tasse de café fumant en main, à fixer la neige qui tombait délicatement à l’extérieur. Je ne lui avais même pas dit au revoir… J’avais envie de ne parler à personne. Pas même à la seule personne au monde qui m’aurait comprise, qui aurait gardé mon secret et qui m’aurait prise dans ses bras. Penny m’avait téléphoné jour après jour après cela, mais j’étais incapable de répondre. Je savais que si je lui parlais, je lui dirais tout. Et j’avais honte de lui dire que j’avais commis un meurtre pour un type qui m’avait utilisée. J’avais honte. Surtout que je savais qu’elle aurait eu un doute sur les autres meurtres qui avaient eu lieu lors de la soirée. Elle aurait pensé que le meurtrier que tout le monde cherchait était moi.
On était maintenant le premier novembre. Ça faisait un an, jour pour jour, qu’avait eu lieu le massacre d’Iden Earl au bal d’hiver. C’est pourquoi, depuis que j’avais ouvert les yeux, je n’arrêtais pas de penser à cela. J’avais essayé de ne jamais repenser à cette tragédie ni à River. Mais aujourd’hui, j’étais envahie de souvenirs que je le veuille ou non.
Dans une semaine, j’allais fêter mes dix-huit ans. Ma tournée de promotion durerait un mois et il ne restait plus que sept jours maintenant. Ensuite, je devais rejoindre ma mère à Dawson City, où elle était repartie vivre. Elle ne voulait plus retourner à Keeper. Quoi qu’il en soit, j’avais refusé d’aller à l’université, alors elle n’avait plus d’intérê

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