Illegal geek love 1 , livre ebook
142
pages
Français
Ebooks
2023
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Suzanne Williams
Rencontre dans le monde réel
arrangée par mères interposées
Illegal geek love 1
Le Code de la propriété intellectuelle et artistique n’autorisant, aux termes des alinéas 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les "copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective" et, d’autre part, que les analyses et les courtes citations dans un but d’exemple et d’illustration, "toute représentation ou reproduction intégrale, ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite." » (Alinéa 1 er de l’article L. 122-4.) « Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles 425 et suivants du Code pénal. »
© 2023 Les Editions Sharon Kena
Les Editions Sharon Kena
3 rue de la source
57340 Morhange
www.skeditions.fr
dépôt légal : juin 2023
ISBN : 978-2-8191-1039-2
Couverture réalisée par canva.com
Graphistes Flaticon :
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- Pirate icônes créées par Freepik - Flaticon
- Chargement icônes créées par Freepik - Flaticon
Table des matières
Chapitre 1
Chapitre 2
Chapitre 3
Chapitre 4
Chapitre 5
Chapitre 6
Chapitre 7
Chapitre 8
Chapitre 9
Chapitre 10
Chapitre 11
Chapitre 12
Chapitre 13
Chapitre 14
Chapitre 15
Chapitre 16
Chapitre 17
Chapitre 18
Chapitre 19
Chapitre 20
Chapitre 21
Chapitre 22
Chapitre 23
Chapitre 24
Chapitre 25
Chapitre 26
Chapitre 27
Chapitre 28
Chapitre 29
Chapitre 30
Chapitre 31
Chapitre 32
Chapitre 33
Chapitre 34
Chapitre 35
Chapitre 36
Chapitre 37
Chapitre 38
Où nous suivre sur les réseaux sociaux ?
Chapitre 1
Émily
— Humph ! Madame Lawrence…
Mon tibia rencontre douloureusement la table basse.
— Ouch ! Est-ce que vous pourriez… vous décaler ? Je n’y vois rien avec cette pile de vêtements.
— Émily, combien de fois dois-je te dire de m’appeler Daisy ?
À chacun de nos échanges, car je ne la connais pas depuis que je suis haute comme trois pommes, mais ce n’est pas ma préoccupation immédiate. J’ai les bras tellement chargés d’habits de vieille femme qu’ils en tremblent et je suis persuadée que c’est une série de culottes au niveau de mon visage.
Comme je ne réponds pas, je l’entends se déplacer en soupirant.
— Pose donc tout ça ici, ma chérie, je vais profiter de la soirée pour faire le tri.
Je dépose avec soulagement les vêtements sur un côté du canapé. Mes bras sont si légers qu’ils ne demandent qu’à quitter mon corps pour s’envoler.
— Merci, Émily. Je vais chercher mon porte-monnaie, attends-moi ici.
Je me retiens de lever les yeux au ciel. Ce que les personnes âgées peuvent se montrer têtues !
— Nous en avons déjà parlé, je n’ai pas besoin d’argent. J’ai un boulot. Si je vous donne un coup de main, c’est parce que je le veux. Je repasserai tout remettre en place quand vous aurez terminé.
Elle m’adresse un sourire composé de fausses dents plus immaculées que la neige dans Narnia sous le contrôle de la Sorcière blanche. Je me retiens de dévoiler les miennes qui subissent plusieurs fois par jour les assauts de délicieuses tasses de café, mais le cœur y est. Cette femme de soixante-douze ans est ma voisine du dessous depuis cinq ans, elle a de l’arthrite dans tout le corps et elle est adorable.
— Tu es gentille, ma chérie, dit-elle en tapotant mon bras. C’est une qualité qui se perd.
Ça, c’est tout moi, une héroïne des temps modernes avec pour seule arme ma volonté d’aider des femmes délaissées dans l’immeuble où je vis. Je n’ai pas de Bat-Signal ni de Bat-Mobil ou de Bat-Cave, mais j’ai la dévotion de celui qu’on surnomme le Chevalier noir.
J’assiste Daisy Lawrence à la création des premières piles pour qu’elle s’organise un peu, puis j’avale une volée de marches pour rentrer chez moi. Naviguer entre les étages est le seul sport que je me force à faire pour compenser mes séances de grignotage intensives devant mon ordinateur.
Après une semaine de travail et de services rendus, je tombe sur ma chaise de bureau si rembourrée qu’elle pourrait amortir une collision entre deux titans. Ce soir, je n’ai pas le courage de traverser une partie de la ville pour rejoindre mes amis, alors ce sera une rencontre virtuelle.
Je m’apprête à entamer mon jeu vidéo en ligne quand ma mère déboule dans ma chambre. J’ai eu beau lui parler d’intimité, de respect des moments personnels, elle continue à entrer comme dans un moulin… À vingt-huit ans, je vis encore avec elle, c’est peut-être de là que vient le problème.
— J’ai une excellente nouvelle !
Je lève un regard méfiant sur elle. Nous n’avons pas toujours la même notion « d’excellente nouvelle ».
— Ce soir, tu sors avec le fils d’Erin, du dernier étage.
Je savais bien qu’on ne serait pas sur la même longueur d’onde… J’affiche toute mon indignation sur mon visage.
— Maman, je t’ai dit que je ne voulais plus que tu m’arranges de rendez-vous !
Depuis qu’elle a soufflé ses cinquante bougies, elle cherche à me caser. Avant cette crise sortie tout droit de je ne sais où, elle ne se préoccupait pas de ma vie sentimentale. C’est un temps révolu qui me manque cruellement.
— Ah bon, je ne me souviens pas de cette discussion, élude-t-elle en observant ma déco très personnelle d’un œil distrait.
Cette chambre est mon univers. Contrairement à notre appartement classique, presque désuet, ici c’est un regroupement de mes superhéros préférés, de répliques d’objets de films en tout genre, de posters… C’est mon antre de geek et j’en suis ultra-fière.
— Si je te reparle du fils de ta collègue, Arlène, dont j’ai mis six mois à me débarrasser, tu penses que ça te rafraîchira la mémoire ?
Elle grimace et elle peut… Cette histoire m’a presque rendue folle tant le type s’accrochait. Le fuir, c’était plus compliqué que tenter de réussir le niveau 256 de Pac-Man {1} .
— Je t’accorde que Lloyd était une erreur, mais Charles et Ross avaient du potentiel. Je ne comprends pas que tu n’aies pas accepté de second rendez-vous avec eux.
Elle a le culot de croiser les bras sur sa poitrine en attendant ma réponse.
— Maman, Ross portait plus de mascara que moi et Charles était atteint d’aérophagie. Je n’avais pas besoin de plus de quelques heures pour me convaincre que le célibat est une bénédiction.
Elle s’assoit sur mon lit en soupirant, mais elle ne s’avoue pas vaincue pour autant. Il y a une chose à savoir avec ma mère, c’est qu’elle ne lâche jamais l’affaire. Jamais.
— D’accord, ces choix n’étaient pas les plus judicieux…
— Heureuse de te l’entendre dire !
— … mais je me suis améliorée. Matthew n’a rien à voir avec eux. Tu vas l’adorer.
Elle avise sa montre et poursuit en la tapotant :
— Prépare-toi, tu le rejoins dans une heure chez sa mère.
Elle se lève tandis que je reste bien calée dans mon fauteuil, les doigts s’approchant de mon clavier. J’ai d’autres projets pour la soirée, bien plus intéressants que rencontrer un type bizarre.
Arrivée à la porte, elle se tourne vers moi.
— Tu ne comptes pas y aller comme ça ?
Elle détaille attentivement ma tenue se composant d’un jean, d’un tee-shirt « Je s’appelle Groot {2} » et de baskets. Côté bijoux, je me suis parée d’un collier avec pour pendentif une galaxie rétro d’un ciel étoilé et je porte des boucles d’oreilles en forme de walkman {3} . Je pousse les thématiques au maximum.
— Si cet homme n’aime pas « Les gardiens de la galaxie », alors c’est qu’il n’est pas fait pour moi.
L’avertissement est lancé. Sans blague, qui ne peut pas apprécier ce groupe de héros aux caractères marqués et assurant une si noble mission ? Je pleure à chaque fois que je regarde le passage où Yondu se sacrifie pour sauver Quill d’une mort certaine.
— Ces Morel, que tu adores, ne sont pas au goût de tous, Émily, et ça n’en fait pas des gens odieux pour autant.
Par le marteau de Thor, mes oreilles saignent.
— Les Marvel, maman, les Marvel.
Elle balaye l’air de la main.
— Oui, c’est ça, mais, là, c’est de la vraie vie que nous parlons. D’un homme en chair et en os prêt à te rencontrer, et ça ne se fera certainement pas dans cette tenue. J’ai vu des photos de Matthew, il est toujours très bien habillé.
Je ravale mon agacement. Cette discussion ne devrait même pas avoir lieu. J’étais plus tranquille quand elle n’avait pas cette lubie de me caser.
— Eh bien, moi, je n’ai jamais vu ce fameux Matthew alors qu’Erin vit ici depuis des lustres, et il me prendra comme je suis.
À ce stade, c’est à se demander pourquoi je ne me contente pas de refuser et d’envoyer ma mère décommander cette soirée. Seulement, elle comme moi, nous savons que je vais y aller. Non pas parce que je cherche un compagnon, mais je préfère gaspiller quelques heures avec un inconnu barbant plutôt que d’entendre ma mère me rabâcher jusqu’au prochain candidat potentiel que je suis passée à côté du chevalier blanc en armure. Elle est du genre très tenace et je suis une fille qui aime faire plaisir aux autres. Cette équation ne nécessite donc pas le savoir d’Einstein pour être résolue.
— Il a quitté le nid très tôt et c’est un homme discret, mais on se fiche de ça. Tout ce qui compte, c’est que tu as rendez-vous avec lui.
Je pousse un soupir théâtral et tente une dernière argumentation.
— Et si ce Matthew était un psychopathe du genre Hannibal Lecter {4} ? Tu y as pensé ? Ta fille unique terminerait en ragoût parfumé à l’estragon.
Elle n’a pas la référence à « Hannibal Le Cannibale », mais le nom est assez flippant pour la faire grimacer.
— Mais non, tu regardes trop la télévision.
Le doute dans sa voix me rassure sur sa lucidité. Elle n’a pas oublié que certains hommes pouvaient être de vrais détraqués. Malgré ça et pour une obscure raison, elle cherchera quand même à me caser avec un inconnu jusqu’à ce que j’aie la bague au doigt.
— C’est bon,