Je ne comprends pas tout
93 pages
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Je ne comprends pas tout , livre ebook

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Description

Une fois de plus, François Gravel se fait l’écrivain de la quotidienneté. Non pas celle de l’ordinaire et du convenu, mais plutôt celle à travers laquelle les vraies choses se disent et se vivent. C’est le tour de force que François Gravel réalise à nouveau en nous présentant une histoire en apparence banale mais qui va droit aux tripes du lecteur. Qui ne s’est jamais retrouvé meurtri par un amour impossible?Marc-André et Marie-France emménagent avec leurs deux enfants dans un quartier paisible de Longueuil. Ils font la rencontre de Josée et Robert et de leurs enfants, du même âge que les leurs. Par la force des choses, ils sont appelés – enfants obligent - à se fréquenter régulièrement. Malencontreusement, Marc-André et Josée développent petit à petit une passion réciproque. Cependant, ils connaissent trop bien les risques d’éclatement de leurs familles respectives pour donner suite à leurs élans mutuels. Mais vient le jour où l’occasion se présente, loin des regards indiscrets. N’y tenant plus, ils se laissent aller à leur passion trop longtemps sublimée. Ils s’offrent une parenthèse dans leur destin presque programmé. Peut-on se remettre d’une telle incartade?

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 26 avril 2013
Nombre de lectures 2
EAN13 9782764418734
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0650€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Littérature d’Amérique
DU MÊME AUTEUR
Pour les jeunes
 
CORNEILLES, Boréal, 1989.
ZAMBONI, Boréal, 1990 • PRIX M. CHRISTIE DEUX HEURES ET DEMIE AVANT JASMINE, Boréal, 1991. • PRIX DU GOUVERNEUR GÉNÉRAL GRANULITE, Québec Amérique, 1992. GUILLAUME, Québec Amérique, 1995. • MENTION SPÉCIALE PRIX SAINT-EXUPÉRY (FRANCE) LE MATCH DES ÉTOILES, Québec Amérique, 1996. KATE, QUELQUE PART, Québec Amérique, 1998. DAVID ET LE FANTÔME, Dominique et compagnie, 2000 • PRIX M. CHRISTIE DAVID ET LES MONSTRES DE LA FORÊT, Dominique et compagnie, 2001. DAVID ET LE PRÉCIPICE, Dominique et compagnie, 2001. DAVID ET LA MAISON DE LA SORCIÈRE, Dominique et compagnie, 2002.
 
Série « Klonk »
KLONK, Québec Amérique, 1993 • PRIX ALVINE-BÉLISLE LANCE ET KLONK, Québec Amérique, 1994. LE CERCUEIL DE KLONK, Québec Amérique, 1995. UN AMOUR DE KLONK, Québec Amérique, 1995. LE CAUCHEMAR DE KLONK, Québec Amérique, 1997. KLONK ET LE BEATLE MOUILLÉ, Québec Amérique, 1998. KLONK ET LE TREIZE NOIR, Québec Amérique, 1999. KLONK ET LA QUEUE DU SCORPION, Québec Amérique, 2000. COCA-KLONK, Québec Amérique, 2001. LA RACINE CARRÉE DE KLONK, Québec Amérique, 2002.
 
Albums
L’ÉTÉ DE LA MOUSTACHE, Les 400 coups, 2000. MADAME MISÈRE, Les 400 coups, 2000.
 
Pour les adultes
 
LA NOTE DE PASSAGE, Boréal, 1985. BENITO, Boréal, 1987. L’EFFET SUMMERHILL, Boréal, 1988. BONHEUR FOU, Boréal, 1990. LES BLACK STONES VOUS REVIENDRONT DANS QUELQUES INSTANTS, Québec Amérique, 1991. OSTENDE, Québec Amérique, 1994. MISS SEPTEMBRE, Québec Amérique, 1996. VINGT ET UN TABLEAUX (ET QUELQUES CRAIES), Québec Amérique, 1998. FILLION ET FRÈRES, Québec Amérique, 2000.

Données de catalogage avant publication (Canada) Gravel, François
 
Je ne comprends pas tout
(Collection Littérature d’Amérique)
9782764418734
I. Titre. II. Collection.
 
PS8563.R388J42 2002
PS9563.R388J42 2002
PQ3919.2.G72J42 2002
C843’.54
C2001-941676-8
 
 
 
Les Éditions Québec Amérique bénéficient du programme de subvention globale du Conseil des Arts du Canada. Elles tiennent également à remercier la SODEC pour son appui financier. Nous reconnaissons l’aide financière du gouvernement du Canada par l’entremise du Programme d’aide au développement de l’industrie à l’édition (PADIÉ) pour nos activités d’édition.


Il est illégal de reproduire une partie quelconque de ce livre sans l’autorisation écrite de l’éditeur.
 
 
 
 
©2002 ÉDITIONS QUÉBEC AMÉRIQUE INC. www.quebec-amerique.com
 
 
 
Dépôt légal : 1 er trimestre 2002 Bibliothèque nationale du Québec Bibliothèque nationale du Canada
 
 
 
 
Mise en pages : Andréa Joseph [PAGEXPRESS]
Sommaire
DU MÊME AUTEUR Page de titre Page de Copyright Le jardin extraordinaire
Une histoire d’amour Et la famille, ça va? Points de suspension Introduction à l’entreprise Échange de services Photocopies Encore un peu de bleu, pour le ciel L’histoire idéale Les touristes s’ennuient La belle évidence L’accident Autre chose à faire Le géant qui vit au fond de l’eau Des fils qui se tissent
Attendez que ma joie revienne
Quand est-ce qu’on part? Rêves mouvants La balle invisible Sur la glace La vie normale Le Yukon, aller et retour Maritimes Buildings Sésame
Elle fut longue, la route
Le maléfice de la moissonneuse-batteuse Sur le quai Les trois coups Plonger Qu’est-ce qu’on fait, maintenant? Hors jeu Générique Déni de justice
Remerciements François Gravel - Je ne comprends pas tout
Le jardin extraordinaire
Une histoire d’amour
Je peux vous résumer toute l’histoire en deux minutes, si vous le voulez: je l’ai désirée pendant sept ans, je l’ai aimée pendant trois jours et trois nuits, et j’ai ensuite passé sept ans à tenter de l’oublier. Je ne suis pas adepte de numérologie, n’ayez pas peur, et je n’ai aucune envie d’ajouter un nouveau chapitre à la Bible. Je profite simplement de ce septième anniversaire pour mettre fin au silence: si je suis venu ici, c’est pour vous raconter une histoire d’amour que nous nous étions juré de ne jamais révéler à personne. Aujourd’hui, j’ai décidé de parler: qui donc cela pourrait-il déranger, sept ans plus tard? Les enfants ont grandi, maintenant, ils sont devenus des adultes…
Je pense à elle très souvent, particulièrement le soir, quand je marche. J’aime beaucoup marcher. Pour la santé, pour me tenir en forme, mais aussi parce que j’aime comment la tête fonctionne quand on marche longtemps : on dirait que les idées nous attendent au détour des rues ou derrière les arbres, et qu’il faut marcher pour aller à leur rencontre. Le plus souvent, d’ailleurs, je ne pense pas à elle avec des idées, ni même avec des mots, mais plutôt avec des images. Peut-être qu’il me faudrait maintenant mettre des mots sur ces images, en faire de jolis petits emballages que je pourrais ranger bien proprement dans un classeur que j’expédierais ensuite aux archives du ministère de l’Oubli. J’irais jeter la clé du classeur dans un puits et je rentrerais enfin chez moi, le cœur léger. Mais le lendemain, plein de regrets, je descendrais dans le puits pour récupérer la clé… Voilà ce que je ferais, oui. Je me connais.
Dans ce classeur, il y aurait d’abord des odeurs. Je n’ai qu’à fermer les yeux, et elles me reviennent, perfides. Fermer les yeux, respirer profondément… La première fois que je l’ai embrassée, ou plutôt la première fois que j’ai posé mes lèvres sur elle, c’était sur le quai, à Baie-Comeau. Je n’ai touché que ses vêtements : je me suis approché par-derrière, j’ai mis mes mains sur ses bras pour la tenir prisonnière et j’ai déposé un baiser sur son épaule. Ça sentait le doux parfum printanier ou le frais bouquet de lavande, je ne sais plus, des odeurs de poudre à lessive et d’assouplissant à tissu, mais ensuite je me suis approché de son cou, et les odeurs sont devenues plus liquides, plus vivantes : l’eau de toilette et les sels de bain, les crèmes et les shampoings, et enfin son parfum à elle, derrière tout cela, au-delà de tout cela… Et je voyais son cou, le duvet de son cou, je le voyais de tellement près qu’il devenait flou, et ça me rendait fou. J’avais attendu sept ans avant d’oser la toucher. Sept ans à la désirer secrètement, sans jamais pouvoir aller au bout de ce désir.
Elle, c’est Josée. Elle habitait de l’autre côté de la base de plein air. Si vous connaissez Longueuil, vous voyez sûrement de quoi je parle : de chez moi, en skis de fond, il suffisait de deux ou trois poussées pour accéder au parc régional, et la cour de sa maison donnait aussi sur ce parc, mais à l’autre extrémité. Nous habitions la ville, mais il suffisait de traverser une forêt pour nous rendre visite. Une forêt magique. Un jardin extraordinaire, comme dirait Trenet. Notre jardin secret sentait la neige et les feuilles mortes, la terre et les sapins. Et puisqu’il y avait des enfants, il sentait aussi la réglisse, les chips au vinaigre, les mitaines mouillées…
Il y a des enfants dans cette histoire. Quatre enfants. Josée est mariée. Moi aussi, de mon côté. Nous habitons le même quartier, nos enfants ont le même âge, nous nous rencontrons au terrain de jeux, à la patinoire ou au centre commercial, et il nous faudra un bon moment avant de nous apercevoir que c’est une histoire d’amour, et plus longtemps encore – une éternité – avant que nous nous décidions enfin à la vivre, avant que je dépose un baiser sur son épaule et que j’ose m’approcher de son cou…
Chacun son mariage, chacun sa maison, mais une grande cour en commun, un jardin extraordinaire, dans lequel je vois apparaître Josée, au détour d’un sentier. C’est d’abord son visage qui m’apparaît en gros plan, comme sur un écran de cinéma. Je la vois en Imax, mais l’image est de plus en plus floue à mesure que le temps passe. Ou plutôt simplifiée, comme ces photos trafiquées ou purifiées qu’on utilise dans les publicités : il y a ses cheveux et ses yeux, et c’est tout. Ses cheveux sont très fins, très droits. Elle se donnait un mal fou pour les friser, mais rien à faire. Elle a dû changer de coupe douze fois et essayer trente-six produits différents pour leur donner du corps, sans succès. À la fin, elle les portait très courts. L’hiver, lorsqu’elle enlevait son bandeau, ils étaient tout ébouriffés, et ça lui donnait un air d’adolescente espiègle, pas du tout celui d’une mère. Cet air-là, j’avais l’impression qu’il était juste pour moi, j’avais l’impression de le voler à la vie.
Je saurais mal décrire ses yeux. Si je disais qu’ils étaient bruns avec des nuances de vert, ça ne vous avancerait pas beaucoup. Il faut avoir à décrire des yeux – ou quoi que ce soit – pour s’apercevoir à quel point on manque de vocabulaire, mais peu importent les nuances : si je ne peux pas vous en décrire la couleur exacte, je peux au moins vous dire qu’on avait juste à regarder ces yeux-là pour sentir que la vie pouvait être quelque chose de très beau. Si je me laissais aller, je parlerais de douceur, de bienveillance. Je regardais ces yeux-là et je me disais ça existe, il y a vraiment des femmes qui regardent leurs enfants comme ça, des femmes qui voient la vie avec ces yeux-là. Ces yeux-là, j’avais envie qu’ils me regardent bien , j’avais envie qu’ils veillent sur moi.
Je ne l’ai jamais revue. Sauf en rêve, un rêve que j’ai refait tant de fois que je ne sais plus comment le départager de la réalité.
Sept ans plus tard, il ne me reste plus qu’un visage que je réinvente à partir de mes souvenirs. Il monte dans ma mémoire comme dans un ascenseur de verre, et je revois d’abord ses cheveux, comme une auréole, et puis ses yeux… Le reste disparaît, et chaque morceau qui disparaît me fait un peu plus mal, me laisse un peu plus seul, un peu plus frileux.
Mais si je vous parlais un peu de moi, avant de commencer pour de bon? J’aurais dû débuter par là, j’imagine: j’arrive chez vous, je m’installe, et je me mets à vous raconter mon histoire d’amour… Je m’appelle Marc-André Fillion et j’ai quarante-sept ans. Pas de handicap, pas de maladie chronique ni de signe particulier, comme diraient les polic

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