Jefferson Blythe
135 pages
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Jefferson Blythe , livre ebook

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Description

Après une rupture particulièrement désastreuse, Jeff Blythe se sert de ses économies pour faire le tour de l’Europe, à l’ancienne. Armé d’un guide touristique illustré et satirique édité en 1960 ayant appartenu à son grand-père, lui qui partait en quête d’aventure se retrouve dans des situations auxquelles il ne s’attendait absolument pas...


À Londres, esquiver les questions de criminels au sujet d’un mystérieux paquet qu’il n’a absolument jamais vu, s’avère assez simple. Semer une bande de malfrats armés qui le prennent pour quelqu’un d’autre l’est beaucoup moins. Et quand son vieil ami George lui offre son aide (dont un endroit où dormir et peut-être même plus), les choses ne font qu’empirer.



George est-il vraiment qui il paraît ? Et Jeff est-il enfin prêt à laisser parler son attirance ?

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 14 janvier 2019
Nombre de lectures 6
EAN13 9782375746431
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0052€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Josh Lanyon
Jefferson Blythe



Traduit de l'anglais par Arnold Petit


MxM Bookmark
Mentions légales
Le piratage prive l'auteur ainsi que les personnes ayant travaillé sur ce livre de leur droit.
Cet ouvrage a été publié sous le titre original :
Jefferson Blythe
MxM Bookmark © 2018, Tous droits réservés
All rights reserved including the right of reproduction in whole or in part in any form.
This edition is published by arrangement with Harlequin Books S.A.

This is a work of fiction. Names, characters, places and incidents are either the product of the author’s imagination or are used fictitiously, and any resemblance to actual persons, living or dead, business establishments, events or locales is entirely coincidental.
Traduction © Arnold Petit
Suivi éditorial © Margaux Villa
Correction © Raphaël Gazel
Illustration de couverture © Natasha Snow
Toute représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit est strictement interdite. Cela constituerait une violation de l'article 425 et suivants du Code pénal.
ISBN : 9782375746431
Existe aussi en format papier
1


— Vraiment top , ton déguisement !
Je baissai les yeux et vis une fille aux yeux bleus. Elle avait l’air d’avoir mon âge, voire un peu plus. Vingt-deux ans ? Vingt-quatre, peut-être ? Elle avait des cheveux bouclés blond platine, un nez bien trop prononcé par rapport aux traits fins de son visage et elle portait un rouge à lèvres couleur mandarine.
Je lui adressai un sourire, sans avoir la moindre idée d’à quoi elle faisait référence. Elle me faisait penser à Amy, mais en moins… Amy.
Ce n’était pas très sympa pour Amy car cette fille était vraiment moche en comparaison, mais il fallait admettre qu’il y avait quelque chose. Elle me regarda avec insistance, ce que je considérai comme étrange. Après tout, les filles dans son genre n’étaient pas attirées par les garçons - ou les hommes - tels que moi.
Non pas que je m’en plaigne.
Je m’étais perdu en plein milieu du hall de l’aéroport d’Heathrow. Pas perdu dans le sens où je savais pertinemment que j’avais atterri à Londres, en Angleterre, mais dans celui où je me sentais comme dans un tout autre monde que le mien. Voire, une tout autre planète, très bruyante, bouillante d’activité et où on ne parlait pas ma langue. Car les Anglais ne parlent pas l’anglais. Du moins, pas celui que nous parlons, vous et moi.
De toute façon, dans les aéroports, on ne comprend jamais rien à ce que crachent les haut-parleurs.
La fille me décocha un sourire sournois.
— Un nœud papillon, ç’aurait été très classe aussi, ajouta-t-elle d’un air entendu. Ça t’irait carrément bien !
D’accord, cette fille se moquait donc de moi. Je lui souris à nouveau pour signaler que je n’étais pas dénué de sens de l’humour, inclinai le bord de mon chapeau - dont je commençais à comprendre qu’il était peut-être un peu trop voyant, même si je n’avais jamais eu une tête à chapeau - et m’éloignai. La fille s’engagea à ma suite.
Heathrow est l’un des aéroports les plus importants au monde. Tout autour de nous, des gens passaient, guitares ou sacs à dos sur l’épaule, tirant des bagages à roulettes ou traînant leurs enfants derrière eux.
— Où on va ? demanda la fille.
— J’improvise.
En réalité, j’avais bien une liste de choses à voir, sans ordre de préférence :
Le British Museum.
Soho.
Le Victoria & Albert Museum.
Le Ministry of Sound.
Claridge.
Savoy.
Le London Eye.
La tour de Londres.
Le Globe Theater.
Je n’avais que quatre jours devant moi et n’aurais donc pas le temps de tout voir, mais qu’importe. L’idée, c’était d’explorer, partir en excursion, étendre mon horizon… en gros, m’éloigner de Doge pendant quelque temps.
La fille me prit par le bras.
— On devrait aller dans un endroit calme, qu’est-ce que tu en dis ?
Je m’arrêtai et la regardai, alarmé.
J’en disais que non. Certes, son maquillage était un peu exagéré et son haut en dentelle un peu transparent, mais elle n’avait rien d’une pro. C’était juste une fille collante.
— En fait, je dois retrouver des gens, m’excusai-je, sans trop savoir en vertu de quoi je devrais m’excuser auprès d’une inconnue.
Elle partit d’un rire franc.
— Je m’en doutais !
Ça commençait à devenir bizarre. Très bizarre.
— Pardon, mais on se connaît ?
Ses sourcils se rejoignirent.
— Serais-tu…
La suite de sa phrase fut couverte par une voix de femme dans les haut-parleurs, une annonce aussi importante qu’inaudible. Mais l’expression de ma nouvelle amie ne laissait aucun doute : elle était stressée et de plus en plus énervée.
Elle continua de parler, en partie assourdie par les haut-parleurs.
— Et tu as un chapeau et cette valise. Si tu crois que…
Nouvelle annonce - une voix d’homme, cette fois. Toujours incompréhensible.
Pensant tenir là une occasion de m’éclipser, je souris, hochai la tête et tournai les talons. Agrippant fermement ma valise, je partis en quête du métro.
Si je m’en tenais au site Internet de Heathrow, le chemin le plus abordable depuis l’aéroport jusqu’à la capitale se faisait par Piccadilly Line. Qu’est-ce qu’ils appelaient la capitale ? Probablement le centre-ville. En basse saison, il y avait un train toutes les dix minutes et on pouvait arriver à destination en une heure. Et nous étions en juillet, en haute saison. Toujours d’après le site et les diverses indications, il y avait trois lignes de métro à Londres, mais en trouver une seule me prit déjà un temps considérable, du fait que je ne cessais d’observer par-dessus mon épaule pour m’assurer que la pseudo-Amy ne me suivait pas.
Je crus l’apercevoir à plusieurs reprises, son visage pâle et déterminé, ainsi que sa chevelure digne d’un nuage qui finissait toujours par disparaître au cœur de la foule.
Elle devait probablement avoir jeté son dévolu sur un autre touriste.
Je trouvai enfin la ligne de métro, m’engouffrai dans la rame juste avant la fermeture des portes et me précipitai sur un siège libre. Je soufflai et m’épongeai le front, relevant le chapeau stupide qui avait si malencontreusement attiré l’attention sur moi. Mal à l’aise, j’observai la rame, mais aucune trace de ma harceleuse. Les voyageurs étaient plongés dans des plans du métro, leurs portables et des en-cas. J’étais absolument invisible pour eux.
J’ôtai mon chapeau, l’époussetai et le déposai sur le siège d’à côté.
C’était un chapeau tout ce qu’il y avait de plus ordinaire. Un feutre de chez Peter Grimm, très populaire chez les gars comme moi. Enfin, pas tout à fait comme moi. L’ancien moi n’aurait pas porté ce genre de chapeau. Mais j’étais désormais un gars qui voulait pouvoir en porter si l’envie lui en prenait. Quoi de mieux pour tester un nouveau look que de l’étrenner à l’étranger, là où personne ne vous jugerait si jamais il ne vous convenait pas et que vous l’abandonniez ?
Je baissai les yeux sur ma valise. Tout à l’heure, la fille y avait fait mention. Qu’avait-elle donc ? Certes, c’était une vieille valise abîmée et démodée, mais c’était justement ce qui faisait son charme. Elle avait appartenu à mon grand-père. Comme le Guide , ce bagage antique en tweed l’avait accompagné pendant ses voyages en Europe dans les années 60. Il était vrai qu’elle commençait à accuser son âge, surtout après avoir tutoyé tant de tapis roulants et un voyage à travers l’Atlantique. Peut-être avais-je mal choisi mon bagage.
Si elle devait attirer l’attention de toutes les petites Anglaises timbrées, je n’étais pas sorti de l’auberge.
Je regardai à nouveau autour de moi.
R.A.S.
On se détend. C’était juste une petite anicroche, n’y pensons plus. C’était déjà du passé.
En parlant de ça…
Je me mis en quête de mon appareil photo dans mon sac à dos, mais renonçai bien vite, de peur d’avoir trop l’air d’un touriste. Je me retranchai alors derrière les pages de mon livre : Guide pour parcourir l’Europe avec style.
Cinquante ans auparavant, mon grand-père avait fait le tour de l’Europe et ce livre avait été pour lui comme une amulette sacrée. C’était lui - et ce qu’il s’était passé avec Amy - qui m’avait poussé à tenter l’expérience pendant quelques semaines. D’après lui, son voyage en Europe avait marqué un tournant dans sa vie et j’étais moi-même arrivé à un croisement dans la mienne.
J’examinai la couverture abîmée aux dessins orange et cartoonesques et ouvris le livre là où j’avais glissé mon marque-page.

Pour apprécier la Grande-Bretagne comme il se doit, il faut avoir un certain penchant pour le vieux cuir, le bois vernis et le cuivre poli. Si vous êtes plutôt branché plastique et mobilier métallique, vous ne serez pas trop dans votre élément. Être allergique aux couleurs vives, au vacarme et aux situations de stress intense aident beaucoup à se mettre dans le bain.

J’allais loger à Maida Vale, chez ma tante Pat et mon oncle Mike, qui est Anglais et travaille dans l’import-export - autrefois, je le croyais en lien avec l’espionnage, ou pire. Cela dit, mon oncle et ma tante conservaient chez eux un nombre presque indécent de tissus et céramiques du tiers-monde.
Ils étaient en vacances aux States, aussi aurais-je la maison pour moi tout seul. Le pied intégral ! D’autant qu’elle était équipée d’une piscine intérieure, d’une salle de gym et d’une salle de jeu tout équipée.
Encore fallait-il s’y rendre. Il m’avait fallu une heure et trois changements pour y arriver - quatre si on comptait la fois où je m’étais trompé d’embranchement. Mais enfin, j’arrivai face à une maison en briques rouges, située dans une rue large mais ombragée. On se serait cru dans Mary Poppins ! Les portes et les fenêtres étaient peintes en un blanc chatoyant. Il n’y avait pas de jardin devant la maison mais des pavés et des rosiers jaunes. Du lierre poussait artistiquement autour de la porte d’entrée aux vitraux biseautés.
Nickel. L’endroit parfait, tout droit sorti du Guide . J’allais enfin avoir l’impression d’être en vacances et pas d’avoir à effectuer un pèlerinage religieux pendant neuf jours.
La seule ombre au tableau était la

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