L amour, c est comme les emmerdes, ça n arrive jamais au bon moment
135 pages
Français

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L'amour, c'est comme les emmerdes, ça n'arrive jamais au bon moment , livre ebook

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Description

L’existence de Thibault est bien compliquée depuis la mort de son père. Il lui a fallu composer avec son licenciement, sa rupture... sans compter la peine de sa mère, Astrid, que son joli monde de lutins et de fées n’a pas réussi à soulager. Prendre un nouveau départ loin de tout ce qu’ils ont connu était la meilleure chose à faire, pour elle comme pour lui.


À cette vie presque chaotique, Thibault n’avait pas prévu d’ajouter sa rencontre avec Bruno.


Bruno et sa petite routine tranquille qu’on envierait presque. Bruno qui ne connait d’ailleurs rien des tourments de Thibault et qui ne voit de lui que ses airs de beau gosse, trop parfait pour qu'il ne s'en méfie pas.


Seulement l’amour, c’est comme les emmerdes. Ça n’arrive jamais au bon moment et ça peut tomber sur n’importe qui. Eux compris.


Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 11 mars 2021
Nombre de lectures 0
EAN13 9782375211830
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0034€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Charly Reinhardt
L’amour, c’est comme les emmerdes (ça n’arrive jamais au bon moment)
Mix Editions

N° ISBN Papier : 978-2-37521-182-3
N°ISBN Numérique : 978-2-37521-183-0
© Mix Éditions 2021, tous droits réservés.
© Mix Éditions, pour la présente couverture.
Suivi éditorial et correction : Jennifer Verbeurgt
Dépôt légal : Mars 2021
Date de parution : Mars 2021
Mix Éditions :
200 route de Bordeaux, 40 190 Villeneuve de Marsan
Site Internet : www.mix-editions.fr
 
Art L122-4 du CPI : Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite sans le consentement de l'auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause est illicite. Il en est de même pour la traduction, l'adaptation ou la transformation, l'arrangement ou la reproduction par un art ou un procédé quelconque.
 
Art L335-2 du CPI : Toute édition d'écrits, de composition musicale, de dessin, de peinture ou de toute autre production, imprimée ou gravée en entier ou en partie, au mépris des lois et règlements relatifs à la propriété des auteurs, est une contrefaçon et toute contrefaçon est un délit. La contrefaçon en France d'ouvrages publiés en France ou à l'étranger est punie de trois ans d'emprisonnement et de 300 000 euros d'amende. Seront punis des mêmes peines le débit, l'exportation, l'importation, le transbordement ou la détention aux fins précitées des ouvrages contrefaisants. Lorsque les délits prévus par le présent article ont été commis en bande organisée, les peines sont portées à sept ans d'emprisonnement et à 750 000 euros d'amende.
 
Art L335-3 du CPI : Est également un délit de contrefaçon toute reproduction, représentation ou diffusion, par quelque moyen que ce soit, d'une œuvre de l'esprit en violation des droits de l'auteur, tels qu'ils sont définis et réglementés par la loi. Est également un délit de contrefaçon la violation de l'un des droits de l'auteur d'un logiciel définis à l'article L. 122-6.

 
À Papy+, Francky, Jurassik-Pat et A
 
It takes a lot to change a man Hell, it takes a lot to try Maybe it's time to let the old ways die
Maybe It’s Time
Chapitre premier
Thibault pousse un soupir de lassitude et s’essuie le front en pestant pour la dixième fois d’affilée. Foutu déménagement. Dire qu’il y a des masos qui aiment se coltiner les cartons et les camions de location, logo Super U compris. Pourquoi, il se le demande. Qu’est-ce qu’ils éprouvent de si bandant en remettant la main sur l’essoreuse à salade, calée entre deux caleçons et trois rouleaux de scotch ( Nom de Dieu, c’est là qu’ils se planquaient, ces petits enfoirés ! )   ? Une impression de renouveau, celle de pouvoir recommencer sur des bases neuves ? Ouais, sans doute. L’essoreuse à salade sera toujours celle de mamy, mais la sensation d’effacer une partie de l’ardoise demeure. Un peu comme si on pouvait se réinventer à volonté, simplement en changeant le décor en arrière-plan. Ce genre de conneries, quoi…
Thibault, lui, a juste l’impression de traîner ses pauvres casseroles d’un endroit à l’autre sans jamais réussir ni à les semer ni à les transformer en belles marmites neuves. C’est con, il voulait tester quelques recettes sympas…
Sans grand enthousiasme, il se tape donc les aller-retour entre le camion où tout menace de s’effondrer et son nouveau « chez-lui ». Un sac sur l’épaule, un carton dans les bras et encore un autre sac en équilibre plus que précaire par-dessus tout ce bordel. Espérons qu’il ne contienne pas les assiettes…
On est loin des déménagements de la vie étudiante, où les potes se succèdent dans une relative bonne humeur et où tout le monde charrie autant de cartons de bières que de cartons tout court. Même les inévitables engueulades autour des merdes qui n’ont pas survécu au déplacement lui manquent. Mais les années étudiantes de Thibault sont loin, autant que les copains de l’époque, depuis longtemps éparpillés aux quatre coins de l’Hexagone.
Peut-être qu’en battant le rappel pour savoir où se trouvent les uns et les autres, il en dégotterait un ou deux dans un périmètre raisonnable. Mais, la vérité, c’est qu’il n’en a pas envie. Pas envie d’échanger les platitudes et banalités d’usage pour se rendre compte, au bout d’une heure de conversation plus ou moins pénible, qu’on n’a jamais eu tant que ça à se dire. Il n’y a que dans les chansons de Bruel qu’on se donne rendez-vous dans dix ans.
De plus en plus souvent, une sourde lassitude s’installe en lui, aussi insidieuse que la quarantaine qui arrive à petits pas. Un décalage qu’il sent croître entre lui et les autres. Un vide qui chuchote de tristes histoires de solitude, impossible à semer, quel que soit l’endroit où Thibault pose ses cartons et son essoreuse à salade. Foutue mélancolie…
Une voix flûtée, aussi duveteuse que du vélin, l’arrache à son spleen.
— Thibault, chaton, sais-tu où j’ai rangé mes herbiers ? Je n’arrive pas à les retrouver dans nos malles.
Thibault a toujours pensé que sa mère était adorable. Un peu fêlée, carrément dans son monde, mais adorable. Seulement, il est des jours où vivre avec ce léger grain est plus éreintant que d’autres. Les déménagements sont de ceux-là.
— J’arrive, maman. J’arrive. On va regarder ensemble si on les trouve… Des fois qu’on doive se concocter un chaudron de potion magique d’ici ce soir, marmonne-t-il en aparté.
Debout dans ce qui sera leur cuisine une fois qu’ils auront rangé leur foutoir, Astrid Duchêne attend son fils, une pointe d’inquiétude dans le regard. Pour une femme de son âge, elle est plutôt bien conservée. Décalée aussi, avec son allure de commerçante médiévale. Avec ses pantalons en toile et ses chemises en lin, les trois quarts des gens la prennent pour une baba cool, soixante-huitarde attardée sur les bords. Ils n’ont sans doute pas tout à fait tort… Mais ils n’ont pas non plus complètement raison.
— Tu as l’air épuisé, mon caneton. Tu ne veux pas faire une petite pause ? On ne doit rendre le camion que demain, non ?
Thibault s’est souvent demandé comment les contingences de la vie moderne parviennent à cohabiter avec l’univers parfois… poétique de sa mère. Elle est capable de s’envoler dans des histoires abracadabrantesques, de gobelins et de farfadets, tout en se préoccupant des détails les plus terre à terre. Thibault, tu fais attention à l’essoreuse à salade de mamy, surtout ! Le monde d’Astrid, c’est un peu comme si, depuis la dernière édition de Donjons et Dragons, les fées avaient appris à conduire un Renault Espace au contrôle technique bientôt périmé.
— Je voudrais quand même finir ce soir, répond-il, un peu sec. Je n’ai pas envie de remettre ça demain toute la journée, surtout en attaquant mon nouveau boulot lundi matin.
D’ordinaire, il a plus de patience que ça, mais la fatigue du chargement du camion, de la route et du déchargement pèse sur son humeur. Une fine rigole de sueur coule dans le haut de son dos, entre ses omoplates et au creux de ses reins. Elle refroidit alors que Thibault s’attarde dans le courant d’air de la porte ouverte pour déposer son fatras sur la table de la cuisine. Le mauvais plateau Ikea disparaît déjà sous le bordel.
Une pause serait la bienvenue, mais ça voudrait dire aider Astrid à fouiller les cartons à la recherche d’une pile de grimoires remplis de feuilles et autres trucs séchés. Au moins, les insectes sont morts. Peu enclin à en apprécier l’esthétique, c’est la seule qualité que Thibault reconnaît à ces bouquins poussiéreux. Sérieusement, il a d’autres priorités. Même l’essoreuse à salade passera avant les herbiers s’il a son mot à dire. Il se remet donc au boulot en essayant de ne pas penser à la mine douce et triste de sa mère.
Pourtant, qu’est-ce qu’il ne donnerait pas pour une bière fraîche, posé sur le seuil de leur nouvelle maison, à contempler le jour qui s’endort. Au lieu de quoi, il va sans doute continuer à trimballer tout ce merdier une bonne partie de la nuit et la journée du lendemain sera consacrée à ranger une vie de bric-à-brac. Déjà que tous les repères de sa mère ont été bouleversés par le déménagement, mieux vaut éviter de laisser le désordre s’entasser.
Thibault a longtemps hésité avant de proposer à Astrid de partir vivre ensemble, loin de tout ce qu’ils ont connu. Trop de souvenirs s’empilent dans leur vieille maison de famille en Bretagne. Ceux de l’enfance, de son père mort un an plus tôt, des rires et des Noëls partagés là-bas, mais aussi de la peine et du deuil, de la solitude qui s’installe et de la vraie démence qui commence à empiéter sur la folie douce… Thibault espère que ce sera un mal pour un bien de couper sa mère de cette bulle trop familière, trop opaque pour l’empêcher de remonter à la surface.
Ce serait mentir de dire que la mort de son mari ne l’a pas dévastée. Astrid Duchêne a toujours été une femme à part, une mère à part. Ce qui avait d’ailleurs séduit le père de Thibault, presque cinquante ans plus tôt. Un grain de poésie, des idées perdues dans la lune, des sourires offerts aux petits riens de la vie et un appétit de bonheur insatiable. Astrid aime trop s’émerveiller pour s’accommoder des regards tristement moqueurs.
Mais ce fragile équilibre, cette fiole de joie remplie en retrait du monde, n’a pas résisté à la mort du père de Thibault. Par certains côtés, il était l’ancre qui donnait envie à sa femme de s’attarder dans le réel. Sans lui, le quotidien redevient triste et terne, à tel point qu’Astrid préfère le fuir, égarée volontaire dans les univers imaginaires qui peuplent son esprit d’illustratrice.
Même si vendre leur maison lui a brisé le cœur, Thibault a insisté pour changer d’air. Juste eux deux et l’essoreuse à salade. Désormais, il espère qu’Astrid sèmera un peu de sa mélancolie en chemin. Et puis lui aussi a besoin d’un nouveau départ. Depuis la fermeture de la boîte qui l’employait, six mois plus tôt, il n’a pas retrouvé de boulot. L’import-export, ça marche, mais ça marche mieux près des ports ou des grands axes que dans le trou du cul des Côtes-

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