L'épreuve du loup

Estel Stark

Description

Retrouvez Kieran, Aly, Mahígan, Vaughan et bien d'autres dans L'Épreuve du loup, le nouveau tome de la série Yaak Valley !

Dans la vallée de Yaak, les Esprits sont de nouveau à l’œuvre et les cœurs malheureux espèrent ne pas être oubliés.

À Blue River, celui qui a été détruit doit apprendre à se reconstruire, et si le temps semble être le meilleur remède, la patience d’un certain loup pourrait bien se révéler d’une aide tout aussi précieuse.

Quant à ceux que le Destin a déjà réunis, les épreuves sont loin d’être finies, car de grands bouleversements les attendent.

Sujets

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• Fantasy (canción de Mariah Carey)

Informations

• Publié par: Mix Editions
• Date de parution: 20 octobre 2022
• Nombre de lectures: 6
• EAN13: 9782375211687
• Langue: Français

Extrait

Estel Stark
L’Épreuve du loup
Yaak Valley – Tome 2
Éditions Haro
 
 
N° ISBN Papier : 978-2-375211-69-4
N°ISBN Numérique : 978-2-375211-68-7
Collection Mixed des Éditions Haro
© Éditions HARO, tous droits réservés.
© Images : MMC Prod Graph
Suivi éditorial et correction : Jennifer Verbeurgt
Dépôt légal : Octobre 2022
Date de parution : Octobre 2022
Éditions HARO :
200 Route de Bordeaux, 40190 Villeneuve de Marsan
Site Internet : www.editionsharo.fr
 
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Parce qu’on a tous un combat à mener.
Mamée, ce roman est pour toi.
Partie 1 – L’espoir du loup
Chapitre 1
Great Falls, Montana
 
Aux aguets, le loup observait son rival achever sa métamorphose. Malgré son air décontracté, l’animal n’en était pas moins complètement focalisé sur l’impudent qui avait eu l’audace de le défier. L’homme était arrivé quelques heures plus tôt, transpirant d’arrogance, et lui avait lancé son ultimatum. Et si au cours des soixante dernières années, Vesper était sorti vainqueur de tous ses combats, il ne partait jamais victorieux d’avance. Un rien pouvait faire pencher la balance d’un côté ou de l’autre. Un manque d’attention de sa part pouvait lui coûter la vie.
Le loup solitaire se dressa devant lui et s’ébroua, secouant son pelage noir et hirsute. Un grondement naquit dans sa gorge et résonna dans le lourd silence qui planait sur les deux adversaires. Tout autour d’eux, la meute s’était rassemblée pour les observer.
À travers le lien qui l’unissait à elle, Vesper sentait l’agitation et l’appréhension de chacun des membres. S’ils avaient confiance en lui, tous savaient, lui compris, que la victoire n’était jamais acquise.
Le loup noir s’élança. Vesper esquiva l’attaque sans mal. Son expérience des combats l’aidait à anticiper la réaction de ses concurrents et donc à agir en conséquence. En règle générale, tous avaient l’air de penser que se jeter sans réfléchir sur son adversaire était une bonne idée… S’il avait toujours été humain, Vesper en aurait ri.
Il esquissa un pas de côté, pour éviter le canidé qui le manqua de peu, et lui mordit la patte arrière, s’attirant un glapissement de douleur, suivi d’un grondement énervé. Les jeunes loups comme lui, emplis de suffisance, avaient tendance à vite perdre patience. Au contraire de Vesper qui comprenait qu’un combat se gagnait sur la longueur, ils surréagissaient à la provocation, perdant ainsi tout l’avantage que leur conféraient leur jeunesse et leur fougue.
L’animal grogna et se jeta sur Vesper, qui l’évita une fois de plus. À ce rythme, le combat serait terminé avant même d’avoir commencé ; le loup s’épuisant un peu plus à chaque attaque irréfléchie. Lassé de ce petit jeu, l’Alpha changea de stratégie et passa à l’offensive.
Lorsque son opposant bondit sur lui, tous crocs sortis, Vesper l’imita et le désarçonna. Son hésitation conféra un avantage à l’Alpha, qui s’en empara. Ses crocs se plantèrent dans le cou exposé, manquant de peu la jugulaire. Le loup noir hurla et se retourna violemment. Ses mâchoires claquèrent avec rage. Dans son agitation, il parvint à déloger Vesper, non sans y laisser un morceau de chair au passage. Le sang aveugla l’Alpha, qui glapit lorsque des crocs se refermèrent autour de sa patte avec un craquement sourd. Malgré le flot qui s’échappait de sa plaie et imprégnait son pelage, le solitaire restait vif. Son agilité compensait son manque d’expérience et sa hardiesse.
Vesper grogna quand sa patte toucha le sol et que la douleur se réverbéra jusque dans sa colonne vertébrale. En appui sur ses trois membres valides, il se tourna en boitant, de façon à garder son adversaire dans son champ de vision.
Celui-ci titubait, affaibli. Dans un élan désespéré, il se précipita sur Vesper. Handicapé, l’Alpha ne put esquiver aussi vite que la première fois. Campé sur ses pattes, il tenta d’encaisser l’impact, mais le choc, combiné au poids du loup, le projeta au sol. Profitant de cet avantage, le loup noir le saisit à la gorge. Vesper ne dut son salut qu’à ses réflexes : il tourna la tête au dernier moment, sauvant ainsi sa vie.
D’une impulsion des pattes arrière, il repoussa le loup qui atterrit sur le sol dans un grognement sourd. Chaque nouvelle inspiration lui coûtait un peu plus que la précédente. En soi, le coup n’était pas mortel, mais l’agitation avait accéléré la perte de sang. En l’état actuel des choses, s’il n’abdiquait pas pour retrouver forme humaine, l’animal n’en avait plus pour longtemps. Vesper clopina jusqu’à sa proie et, d’un coup de croc, mit fin à ses souffrances.
La gueule en sang, il se redressa ensuite, leva le nez et hurla. Les membres de sa meute lui répondirent à l’unisson pour acclamer sa victoire. Épuisé, Vesper trouva la force de se métamorphoser avant de s’écrouler. Idriss, son Bêta, un immense Noir-Américain aux cheveux tressés contre son crâne, se précipita à sa rencontre et intercepta sa chute.
D’un pas mal assuré, il le guida jusqu’à l’intérieur, où il l’aida à s’asseoir sur le canapé, le temps que ses blessures cicatrisent.
⁂
Au même instant – Yaak Valley, Montana
 
— Vaughan ! s’exclama Mahígan, essoufflé et complètement échevelé.
L’ancien Exécuteur se hâta vers son compagnon et prit ses mains dans les siennes, avant d’examiner les coupures sur ses doigts.
— Tu es blessé ? s’inquiéta-t-il, alerté.
Le chaman secoua la tête, à la recherche de son souffle.
— Non… Vaughan… Aly ! Je ne sais pas où il est… Je suis désolé… paniqua Mahígan, effrayé à l’idée qu’il puisse s’être perdu.
— Je m’en occupe, le rassura son compagnon. Reste là. Soigne-toi, je reviens vite.
Et sans attendre, il s’enfonça dans les bois tandis que ses jambes s’allongeaient, mutant jusqu’à devenir un hybride parfait, mi-homme, mi-loup. Cette forme lui conférait une plus grande vélocité. Il libéra ses instincts de chasseur, leva le nez et renifla l’air à la recherche de l’odeur caractéristique d’Aly. Lorsqu’il la repéra, il s’élança. Focalisé sur sa cible, rien ne pourrait le détourner de son objectif.
Il ne lui fallut guère de temps pour retrouver Aly. Il était affalé sur le sol. Ses vêtements et son visage étaient couverts de boue et de griffures, et des feuilles s’étaient prises dans ses cheveux emmêlés. Lorsqu’il le vit, il eut un réflexe de panique, jusqu’à ce que son esprit embrouillé le reconnaisse enfin.
Vaughan s’agenouilla à ses côtés :
— Va… bien… gronda-t-il.
Les sanglots d’Aly ne s’étaient pas taris et les larmes traçaient un sillon plus clair sur ses joues sales. Avec douceur, Vaughan passa les bras d’Aly autour de son cou, et glissa les siens sous ses genoux et dans son dos. D’un pas lent et assuré, il rebroussa chemin tout en gardant un œil sur lui. Le garçon avait enfoui son visage contre son torse et pleurait en silence.
Son arrivée au village ne fut pas discrète. À sa vue, les mères rappelèrent leur progéniture, effrayées par l’apparence de l’ancien Exécuteur. Bien qu’habitués à voir Kieran revêtir sa forme intermédiaire, certains membres de la meute restaient terrorisés devant le Berserk : les vieilles habitudes et les croyances avaient la vie dure. D’autant plus que Vaughan était encore nouveau, ne les ayant rejoints que quelques mois plus tôt. Il avait prouvé son allégeance à plusieurs reprises, mais les loups étaient méfiants de nature et il leur faudrait encore un peu de temps pour lui accorder une entière confiance. Contrairement à Kieran, Vaughan possédait le contrôle total de son loup sous cette forme, mais pour des parents, ce détail n’entrait pas en ligne de compte quand il s’agissait de protéger leur enfant. La peur était bien là, ancrée, viscérale, et notamment chez les mères, dont l’instinct protecteur était particulièrement développé.
Ignorant leur air apeuré, Vaughan traversa le village jusqu’à la maison principale. Sans un mot, il alla à l’étage.
Mahígan l’attendait devant la chambre d’Aly, se triturant les mains avec inquiétude. À son arrivée, il se précipita à sa rencontre. Sa main caressa la joue de Vaughan en un « merci » muet. Puis il reporta son attention sur Aly et il se surprit à ressentir un puissant élan de jalousie à le voir ainsi lové entre les bras de son âme sœur. Choqué par cette émotion inédite, il resta un moment interdit. Il dissimula au mieux le malaise et le dégoût de lui-même qui lui nouaient le ventre face à cette réalité, et demanda, inquiet :
— Comment va-t-il ?
Vaughan le dévisagea d’un regard appuyé et Mahígan détourna la tête.
Intrigué par la réaction de son Mehraí Thál’ee ,