La cérémonie

Eva Adams

Description

Esteban, Emma et Matthew sont conviés à l’intronisation d’un nouveau couple dans leur congrégation française. Bien qu’elle ne sache pas en quoi cela consiste, Emma est excitée à l’idée de vivre de nouvelles expériences, mais elle est loin de s’imaginer ce qu’on attend d’elle.

Esteban a un statut à tenir, et il ne lui laissera rien passer. Elle va devoir être parfaite et montrer à tout le monde que l’exigence de son homme n’est pas légendaire.

Sujets

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• Triolisme
• Désir
• Fiction
• Couple
• Amour
• Romantisme
• Littérature

Informations

• Publié par: Evidence Editions
• Date de parution: 07 octobre 2022
• Nombre de lectures: 0
• EAN13: 9791034820726
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 1 Mo

Extrait

Panama’s men
1 – La cérémonie

 
 
 
 
 
 
 
Eva Adams
 
 
Panama’s men
1 – La cérémonie
 
 
Couverture : Marie
 
 
Publié dans la Collection Enaé
 
 

 
 
© Evidence Editions  2022

 
Mot de l’éditeur
 
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Chapitre 1

 
 
 
J’adore New York en hiver. La ville paraît ralentir, les envies se cristallisent, les lumières s’octroient de belles nuances, des possibilités inexploitées en plein été. J’aime regarder les passants bien emmitouflés dans leur manteau, gants aux mains, sacoche au bout du bras. Les idées, elles, sont toujours en ébullition. Rien ne s’arrête, bien au contraire, comme si le froid des corps amplifiait les pensées.
 
Ça fait un an que je vis à New York maintenant, un an que les avocats se battent pour que je puisse avoir la garde de mes enfants. Carl m’en a fait voir de toutes les couleurs : ne pas venir à une audience parce qu’il avait lui-même des clients à défendre, et puis oublier certains documents, et la perte d’autres… Il y a toujours quelque chose.
Un an que je me ronge les doigts, à me demander si, réellement, je vais pouvoir obtenir la garde de mes trois enfants. Cela dit, Éléonie a bien grandi. Elle a compris, aussi, que je ne suis pas la cause de tout ce qui se passe, que son père m’a mis des bâtons dans les roues. Et elle sait ce qu’il a fait : il a pactisé avec la mafia contre des pots-de-vin et a bien failli me tuer. Mathieu et Marie n’en ont rien su, mais Éléonie, elle, si. Elle a été approchée, elle a été menacée, et ne m’en a rien dit. Elle s’est sentie seule et abandonnée. Elle a dû gérer comme elle a pu cette agression. Et ça, jamais je ne le pardonnerai à Carl.
Esteban, lui, va bien. Il est au mieux de sa forme. Ses affaires ont pris un nouvel élan. Quant à Matthew, il est toujours présent. Notre histoire est un peu plus solide. Nous ne vivons pas ensemble, mais nous nous voyons régulièrement. On pourrait dire qu’on ne peut plus se passer les uns des autres. Esteban a bien compris que j’avais aussi besoin de Matthew, que je tenais à lui. Il sait aussi que je ne le quitterai jamais. Matthew se contente de cette relation. Nous sommes souvent ensemble, en raison de notre contrat professionnel, déjà, et aussi pour dîner. Nous partons en vacances, nous nous retrouvons le week-end et, bien évidemment, nous baisons ensemble. Ils ne manquent pas d’ingéniosité, tous les deux, pour mon plus grand plaisir.
 
Aujourd’hui, nous sommes mardi. Le mardi est un jour un peu particulier pour moi. Mon cabinet fonctionne très bien et, comme je n’accueille que des adultes, je garde ce jour-là pour moi. J’ai besoin d’une journée, dans la semaine, pour être en tête à tête avec moi-même. Tous mes week-ends sont partagés avec les deux Hommes de ma vie, en plus de certains soirs, sans compter les journées de travail, au bureau, avec Matthew. Des moments partagés entre le travail, les expertises et mes fesses sur son bureau pour l’aider à décompresser.
Alors, pour me dépenser seule et me donner des objectifs sans qu’Esteban régisse tout, je me suis inscrite dans un club de course à pied. Mais, attention, je ne parle pas d’un club de mères au foyer qui veulent faire quelques kilomètres pour se changer les idées. Non, je parle d’un club qui nous prépare à courir le Marathon de New York !
Oui, oui, je prévois de m’y inscrire, au grand dam de mon amour. Je m’entraîne deux à trois fois par semaine avec le club, quand je le peux, sans compter tous les matins sur le tapis de course. Mais, le mardi, c’est le jour des grandes distances. Surtout, Esteban n’est pas là pour regarder mon chrono et me pousser. Mais je me doute qu’il doit exiger de mon coach des comptes rendus.
En général, on fait dix à quinze kilomètres, à un rythme assez soutenu. Le but est d’avaler entre vingt à vingt-cinq kilomètres par semaine pour l’instant. Autant dire que le tapis de course chauffe dans la salle de sport ! Et comme Esteban n’aime pas paraître inférieur, il court autant que moi. Cela m’amuse.
Matthew, lui, ce n’est pas son truc. Je me rappelle qu’il y a un an, quand il fallait que je m’exerce sur le tapis de course, je rechignais. Cela a bien changé ! Aujourd’hui, j’en redemande. J’en veux toujours plus et c’est tellement bon ! Mon corps se libère de toutes les tensions et pressions, et mon esprit s’en trouve apaisé. Concernant les nouveautés, j’ai passé mon permis new-yorkais. Depuis quelques semaines, Esteban me laisse conduire ma Porsche. J’ai réussi à le faire craquer. Un exploit !
 
Je ferme mon écran d’ordinateur. Pas facile de se déconnecter du travail ! Je chausse mes baskets et envoie un message à Esteban pour lui dire que je suis partie.
 
 
 
 
Chapitre 2

 
 
 
Lorsque j’arrive au club de course, ils sont tous là. Tout le monde sait que je suis la femme d’Esteban Cruise. Au départ, l’intégration n’a pas été simple. On me craignait parce qu’Esteban détient la plupart des entreprises de New York et a des relations partout. Presque personne ne voulait courir avec moi. Ceux qui le faisaient ne me parlaient pas de peur que je divulgue leurs confidences. C’était assez difficile, pour moi, à gérer, et j’en ai parlé à Esteban. Cela l’a bien fait rire. Il faut dire qu’il cultive ce profil.
Cela étant, ils ont vite compris que je n’étais pas là pour ça, que je ne parlerais pas de ma vie et que, bien évidemment, je ne raconterais rien de la leur. Ce qui se passe ici reste ici. Et il va sans dire que je ne leur parlerai jamais de ce que je peux vivre au sein de mon couple – de mon trouple, plutôt. Tout cela doit rester secret. Je discute de mon travail de psychologue et beaucoup de la France. Les membres du club sont devenus mes amis. Bien sûr, Esteban a fait une enquête sur chacun d’eux, histoire de se rassurer. Le pire, ce qui m’énerve, c’est que Matthew a aussi été de la partie. Ils ont confronté leurs trouvailles. Et tout était clean, ce qui m’a ravie au plus haut point.
Nous partons, aujourd’hui, pour une course à Central Park de huit kilomètres. Dans pas longtemps aura lieu le semi-marathon de New York, avec des étapes, et donc la possibilité de s’arrêter à cinq, puis à dix kilomètres, avant l’objectif de la ligne d’arrivée.
Il fait un froid glacial qui nous saisit les chairs et nous brûle la gorge à chaque fois qu’on inspire. Et ça, c’est le temps idéal pour aller courir.
J’ai mangé light à midi et nous pouvons partir.
 

 
Arrivée à l’appartement, je suis étonnée de voir une tasse de thé fumante posée sur la table basse. Esteban est déjà là.
— Bienvenue chez toi, ma douce.
— Comment cela se fait-il que tu sois déjà rentré ?
— J’ai encore beaucoup de travail, mais j’avais envie d’être avec toi. Donc, je suis là, dit-il en ouvrant les bras pour me faire un câlin.
— Quelle bonne idée ! m’exclamé-je, le sourire aux lèvres. Je vais me doucher. Tu as prévu quelque chose pour ce soir ?
— Qu’est-ce que tu veux manger ? me demande-t-il en regardant son téléphone, qui vient de sonner.
— J’ai bien une idée à vous faire découvrir, mais je connais vos réticences concernant les nouveautés, continué-je en souriant.
Il s’approche de moi à grands pas, me prend à nouveau dans ses bras et m’embrasse.
— Ma douce, tu veux plus de nouveauté ? me demande-t-il, curieux.
— Je connais le restaurant parfait pour vous sortir de votre cadre bien trop rigide, Messieurs les Dominants.
— Et tu crois pouvoir faire changer cet état ?
— Je ne sais pas, il faut tenter.
Je n’attends pas sa réponse et je vais me doucher. Lorsque je sors de la salle de bains, je remarque qu’Esteban a déposé ma tenue sur le lit, une jupe assez simple, rose pâle, avec un chemisier blanc.
— Ça fait pas un peu boulot ?
— Ça fait ce que j’ai envie de voir !
— OK, Monsieur Maniaque ! Je valide, alors.
— Je ne t’ai pas demandé ton avis, de toute façon.
Il m’énerve par moments. Matthew apparaît. Il a changé de vêtements et porte un jean clair avec un polo noir et une veste de costume ouverte. Il est à croquer.
— Tiens, tu retournes au bureau ? me demande-t-il.
— Ah ! lancé-je à Esteban en levant les bras pour confirmer que ma tenue fait boulot.
— Vous avez décidé de vous liguer contre moi ou quoi ? s’offusque-t-il.
Je souris. Il n’aime pas qu’on le contredise, mais, si on s’y met à deux, alors là, il voit rouge. Pourtant, ce soir, il est plus clément.
— Bon, va choisir ta tenue, me lance-t-il.
Heureuse de ce cadeau, je virevolte en direction de notre chambre quand Matthew renchérit :
— Choisis-la bien !
Voilà, mo