La danse des valkyries
152 pages
Français

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La danse des valkyries , livre ebook

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Description

Juin 843, Nantes tombe. Thorstein regarde son épée luisante de sang. Maintenant, il sait ce que veut dire tuer et le poids que représente cet acte abject. Autour de lui, les pilleurs venus du nord acclament Odin et Thor. Des rangées d’esclaves et de trésors redescendent vers la Loire.

Cependant, rien ne remplace celle qui hante les rêves du jeune Norvégien, Hilda, surnommée la Valkyrie. Dans tout le Vestfold, son nom nourrit les vers des scaldes.
Lui, de ses quinze ans, n’a ni richesse ni réputation. Pourtant, il l’aime et est prêt à tout pour rejoindre son équipage...

Cette quête amoureuse, presque folle, le mènera de son fjord natal d’Avaldsnes, en Norvège, aux steppes enneigées du Grand Nord, chez les Sâmes, en passant par les campagnes franques. Ce chemin sera teinté d’acier, de sang et de rencontres, sous les yeux plus ou moins bienveillants de dieux aux desseins impénétrables.

Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 0
EAN13 9791034821747
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0060€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

La Danse des Valkyries

 
 
 
 
 
 
 
 
Pablo Vergara
 
 
La Danse des Valkyries
 
 
Couverture : Marie
 
 
Publié dans la Collection Aime
 
 

 
 
© Evidence Editions  2022

 
Mot de l’éditeur
 
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I

Le raid de Nantes
 
 
 
Gelée, une lourde goutte de sueur dévala son échine. Comme pour beaucoup, il s’agissait en cette saison de sa première participation aux grands raids estivaux. Un mélange de peur et d’excitation l’envahissait donc, motivé par l’appât de hauts faits, mais aussi l’omniprésence de la mort. Pour se rassurer, alors que sa main gantée raffermissait sa prise sur un bouclier rond, Thorstein pensait aux noms des grands chefs nordiques participant au raid.
Dans les navires en tête de la flotte, sur son puissant snekkja , il y avait Svein, jarl d’Avaldsnes, un grand homme au visage carré doté d’un viril collier de barbe. Sa force, sans doute possible, descendait de Thor. Thorstein l’avait vu, de l’épaule au bassin, fendre un Franc d’un seul coup de hache.
À ses côtés, pas moins d’une dizaine de chefs de guerre de renom naviguaient fièrement. Parmi eux, Eigil et son frère, Finn. Deux redoutables combattants. Geirmund et sa fameuse épée, Brise-Côtes . Le vieux Holgir et ses cinq fils… Mais au sein de toutes ces légendes, Thorstein n’avait d’attention que pour un nom, celui d’Hilda, la Valkyrie, seule femme du Vestfold participant aux raids. La cheffe naviguait sur son propre bateau, accompagnée de ses fidèles guerriers. Sa beauté n’avait d’égale que la férocité qui était sienne sur les champs de bataille. Les scaldes la vantaient d’être capable d’apaiser la faim d’un millier de charognards, tant son épée se rougissait du sang des ennemis. Les vers scandés en son honneur imageaient un fil de fer qui séparait les chairs et les âmes à la gloire d’Odin.
Malgré la dense obscurité de la nuit, Thorstein, de sa position sur le flanc droit du navire, parvenait à l’apercevoir. Une silhouette athlétique, léchée par la lactescence lunaire, trahissait un entraînement draconien. Sur sa cotte maillée, à peine retenus par un casque en cuir bouilli, s’épandaient des cheveux d’un blond doré. Elle trônait à la proue de son navire, galvanisant les siens avec des cris belliqueux.
— On approche des murailles, préparez-vous ! meugla soudainement Gorm, le chef du bateau, ramenant Thorstein à des priorités de sa hauteur. On débarquera dans les derniers.
Les yeux opalins du jeune homme, pour l’heure endetté d’une quinzaine de printemps, se posaient alternativement sur les berges de la Loire, à plusieurs centaines de pas, puis sur les remparts de Nantes. De ces derniers approchaient, confiants, les navires de l’avant-garde. Pour cause, chefs comme rameurs savaient la ville sans défense. Quelques semaines avant l’assaut, une bataille contre les Bretons avait privé Nantes de son administrateur. Svein et ses frères d’armes s’apprêtaient donc à razzier une cité sans meneur. La tempête venue du nord balayerait sans mal les vieilles pierres nantaises. Comme ultime sûreté, l’assaut se déroulait le 24 juin, jour de fête chrétienne. Les Scandinaves s’assuraient une victoire éclair, mais aussi un raid des plus lucratifs.
Une bourrasque de vent s’immisça dans les vêtements du jeune homme et les fit gonfler. Il ne portait ni casque ni armure, car c’étaient là les privilèges des riches et des meneurs. Une simple blouse et un pantalon épousaient son corps juvénile, jugé rachitique par ses compagnons de voyage. Dans sa main droite l’armait une simple hache de fer. Il ne fallait cependant pas sous-estimer son tranchant. En l’aiguisant, Thorstein l’avait appris à ses dépens.
La brise, qui portait les quelque soixante-dix navires, convoyait fraîchement les relents de la forêt franque. L’odeur légèrement huilée de l’humus et celle du gibier. Et, venant de Nantes, de l’or et de l’argent.
Il y eut un hurlement sauvage. Pianotèrent ensuite quelques flèches.
Sur les remparts, Thorstein vit les échelles qui se mirent à courir le long des murs. Puis, avec agilité, les meilleurs combattants de la flotte s’y déversèrent. Quelques soldats francs furent jetés en contrebas, leurs corps s’y fracassant dans d’immondes craquements d’os.
— Odin en soit témoin ! La ville est sans défense ! annonça Gorm en se mettant à rire, appuyé dans ses gloussements rauques par quelques hommes. Le chef du navire participait sans doute à l’un de ses tout derniers raids. L’âge le rattrapait à vue d’œil, sillonnant son visage rubicond de lourdes rides.
Thorstein, en entendant l’allusion sur l’absence de défenseur, se sentit rassuré. Donner la mort lui était inconnu et il espérait, sans couardise d’aucune sorte, que cela resterait longtemps ainsi. Sa participation aux raids de cette année ne répondait qu’à son amour forcené pour Hilda. Depuis que ses yeux inexpérimentés, lors des festivités du solstice d’hiver de l’an passé, avaient embrassé la Scandinave, de sept ans son aînée, Thorstein ne pensait plus qu’à elle. Son flegme, son charisme, sa chevelure d’or, son visage, sa silhouette callipyge, sa grâce… tout en elle l’enivrait. Durement, l’adolescent avait basculé son quotidien dans l’effort : entraînement solitaire à la glíma , au maniement de la hache et aux tâches manuelles. Ces mois acharnés avaient payé, la preuve étant sa présence sur l’une des embarcations. Laissant sa mère malade derrière lui, à Avaldsnes, le jeune Nordique était donc venu ici, dans le royaume franc, en espérant se rapprocher de la muse de ses pensées.
Au loin, les navires accostaient aux chevilles des remparts. Nettoyés, ces derniers tombaient aux mains des envahisseurs. Plusieurs d’entre eux vinrent promptement ouvrir les portes de la ville condamnée.
En dépit de la distance, Thorstein percevait les hurlements de terreur des assiégés. Par-dessus les murs, d’épaisses fumées rougeâtres se mirent à grimper dans les cieux en s’entortillant. La moiteur gagnait les Normands qui demeuraient sur les navires.
Il fallut attendre de très longs moments, avant que les bateaux du centre ne puissent à leur tour accoster. En posant pied à terre, Thorstein faillit s’effondrer. Ses jambes n’avaient plus connu la solidité du sol depuis d’interminables jours, depuis leur halte à Noirmoutier, pour être exact. Sur ces quelques journées et nuitées passées sur l’eau ne régnaient que le craquement des planches de bois et le ballottement des flots. Heureusement, le ciel s’était montré clément et, Thor n’avait plus fait hurler Mjöllnir depuis près de deux semaines, une violente tempête ayant coûté deux navires à la flotte. Thorstein, les tripes essorées, se souvenait avoir prié tous les Ases pour calmer la folie du ciel déchaîné.
Son équilibre retrouvé, il se joignit donc à la troupe et pénétra dans la cité.
De toute évidence, les meilleurs guerriers avaient d’ores et déjà violé l’intimité de cette dernière. Sur la place, une poignée de défenseurs déchiquetés gisait au sol, comme si les crocs de Fenrir, le dieu-loup messager du malheur en personne, les avaient morcelés.
Thorstein foula de ses bottes les flaques de sang. La mousse écarlate éclaboussait bottes et pantalons. Il faillit rendre gorge.
Plus loin, des maisons aux poutres apparentes se faisaient allègrement dévorer par des flammes jaunissant la voûte nocturne. Devant les demeures, nombre de guerroyeurs entassaient leur butin : des vêtements francs, du vin, de la vaisselle, des soieries, des denrées, des pièces de monnaie, des habitants… Ces derniers, enchaînés, étaient destinés à la vente sur les grands marchés du Nord. Sans doute passeraient-ils par Hedeby, avant d’être vendus au Moyen-Orient ou dans l’Empire byzantin.
Bien qu’empli de pitié en imaginant le sort de ces jeunes et moins jeunes, Thorstein se refusait à toute tristesse. Il y allait là de la marche des choses, une contrepartie indispensable pour assurer la bonne richesse des siens.
Arrivant dans l’avenue pavée, le porte-parole d’un des principaux chefs de guerre vint à la rencontre du groupe.
— Mes frères !
— Vebjorn ! éclata le vieux Gorm. Quelles nouvelles du raid  ?
— Tout est fini. Nous avons brisé la porte de la cathédrale et détruit les vitraux. Les chefs ont offert aux mâchoires des loups des pelletées de païens et de chrétiens. Ils ont répandu les entrailles de l’évêque Gunhard sur l’autel. Les poètes francs parleront de ce raid comme celui des démons !
Il rougit à force de rire.
— Pour la suite  ?
— Tes guerriers et toi, allez piller les maisons. Que redescendent vers les navires de

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