La femme triste est une licorne pas comme les autres !
106 pages
Français

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La femme triste est une licorne pas comme les autres ! , livre ebook

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Description


Deux licornes trentenaires qui ne diraient pas non à un envoi massif de bonheur !



La vie amoureuse de Julie ressemble à un black-out total. Les câlins avec Benoît, son compagnon, exit. Les sorties en amoureux : un mot tombé aux oubliettes. Elle a beau essayer de le secouer comme un cocotier, rien n'y fait. Il préfère se morfondre sur la perte de son emploi dans des siestes à n'en plus finir... Un jour, tout bascule. Une rencontre inattendue. Un prénom : Antoine. Double bémol : elle n'est pas libre... et cet homme follement attirant n'est autre... que l'instituteur de son fils ! Alerte danger ! Une chose est sûre : la tentation n'a jamais été aussi forte qu'interdite !




L'existence de Jeanne, elle, tourne au cauchemar. Le jour de la naissance de son troisième enfant, Ben, son mari, se tue au volant de leur voiture. Son deuil n'est même pas entamé que sa belle-mère, qu'elle surnomme l'Abcès, décide de s'installer chez elle... et de tout prendre en main. Cerise sur le gâteau : Jeanne doit rester alitée, dépendante de cette femme qu'elle n'a jamais appréciée et qui lui réserve des surprises aussi rocambolesques qu'inattendues !


***


Ce livre a précédemment été commercialisé sous le titre Demain, je cueille le bonheur.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 08 mai 2020
Nombre de lectures 4
EAN13 9782376522041
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0022€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Alexandra Le Borgne

La femme triste est une licorne pas comme les autres !


ISBN : 978-2-37652-204-1
Titre de l'édition originale : La femme triste est une licorne pas comme les autres !
Copyright © Butterfly Editions 2020

Couverture ©Butterfly Editions - Adobe Stock
Tous droit réservés, y compris le droit de reproduction de ce livre ou de quelque citation que ce soit sous n'importe quelle forme.
Cet ouvrage est une fiction. Toute référence à des événements historiques, des personnes réelles ou des lieux réels cités n'ont d'autre existence que fictive. Tous les autres noms, personnages, lieux et événements sont le produit de l'imagination de l'auteur, et toute ressemblance avec des personnes, des événements ou des lieux existants ou ayant existé, ne peut être que fortuite.
ISBN : 978-2-37652-204-1
Dépôt Légal : Mai 2020
2804201100
Internet : www.butterfly-editions.com
contact@butterfly-editions.com

1






Jeanne


Benjamin est mort. Tétanisée, je manque de lâcher le bébé. La sage-femme me le prend des bras. Il pleure. Les larmes coulent. Les cris, les pleurs se mêlent. La douleur aiguise ma poitrine comme un couteau dans la chair.
Mes parents, mon frère, spectateurs de mon chagrin. Sont-ils là pour voir mon bébé ? Pour moi ? Ma belle-mère, Marie-Ange. Que fait-elle là ? Elle ne devait arriver que dans une semaine.
— Sortez ! Sortez !
— Jeanne, nous…
— Laissez-moi tranquille ! Vous ne comprenez pas ?
Les yeux embués, je les supplie, je veux être seule.
La chambre se vide.
Mon portable, où est mon portable ?
On l’avait déposé sur la table de chevet. Je m'en saisis, la main tremblante. Il faut que je lui dise, lui raconte ce qu’il se passe. L’erreur. Ça n’a pas pu arriver. Le répondeur s’enclenche. J’essaie de l’appeler, dix, quinze, vingt fois. Toujours les sonneries. La messagerie, en vain. Je l’ai attendu pendant tout le temps qu’a duré l’accouchement. Je dois admettre ce qu’il se passe. Ben est mort.
La sage-femme revient plus tard, le regard empli de compassion. Le bébé né déjà depuis plus de deux heures, emmitouflé dans une couverture polaire.
— Mon bébé, s’il vous plaît, l’imploré-je.
Elle me redonne l’enfant, s’assoit sur le lit.
— J’ai perdu un proche l’année dernière. Il m’a fallu du temps pour accepter sa mort. Comprendre que l’on ne croise pas certains êtres par hasard, qu’ils jouent un rôle dans nos décisions, que leur passage nous mène quelque part. Pour vous, il a joué ce rôle. Un jour, vous comprendrez.
Ses cheveux attachés par une pince laissent une mèche rebelle tomber sur son badge. Elle s’appelle Victoire.
Ces mots indélicats trotteront dans ma tête, grâce à sa voix douce, rassurante.
— Je ne veux pas vous brusquer, mais il faut lui donner un prénom.
Elle s’affaire, approvisionne le lait infantile, les couches, le coton.
Nous ne connaissions pas le sexe du bébé. Nous voulions la surprise. Benjamin ne saura jamais qu’il a eu une fille. Il ne verra jamais ce joli bébé joufflu à la peau parfaite. Endormie contre moi, paisible, ignorante de ce qu’est l’existence. Quel petit nom lui donner ? Neuf mois n’avaient pas suffi à nous mettre d’accord. J’aime les consonances en « A » et les prénoms modernes. Ben préférait ceux anciens, indémodables.
Comment réussir à surmonter ça ? Ensemble ? Et les garçons ? Comment ai-je pu oublier de prendre de leurs nouvelles ? Où sont-ils ? Comment vont-ils ? Les a-t-on prévenus de la mort de leur père ?
Ma belle-mère revient à son tour. Sa main sur mon épaule, un geste inhabituel entre nous. Mes lèvres s’entrouvrent. Une caresse. Je me tais.
— Tes parents sont retournés chez eux auprès de Jules. Ils me le déposeront demain en début d’après-midi. Tu remercieras ton amie Leïla qui s’est proposée de garder ton fils pour qu’ils puissent venir te voir.
— Jules ? Gabin ! Où est Gabin ? Non ! Ne me dites pas que lui aussi…
— Il souffre d’une fracture de la colonne. Il a reçu un éclat de verre dans l’œil, mais il va bien. Il faut relativiser. Il a été pris en charge à temps. On s’occupe de lui.
— Relativiser ? Ils savent pour leur père ?
— Oui. Nous le leur avons dit. Nous n’allions pas leur mentir plus longtemps. Ils étaient dans le véhicule lors de l’accident. Ils ont été témoins de la violence du choc. Ils ont tout vu. La mort reste un concept. Il leur faudra du temps pour réaliser ce qui se passe. Nos rapports n’ont jamais été des meilleurs, mais nous devons nous serrer les coudes pour affronter cette période difficile. Je vais m’installer chez vous.
J’essuie mes larmes. Imaginer ce que mes enfants ont ressenti à l’annonce de la mort de leur père, ne pas avoir été présente lors de l’accident, ma fille qui ne connaîtra jamais son papa, ma belle-mère, sèche, aigrie, même en ce moment difficile, sa décision que je ne réalise pas, me rendent muette.
— Je ne te laisse pas le choix ! J’ai vécu la même situation. Que ça te plaise ou non, Jeanne, je suis la personne qui te comprendra le mieux, t’encouragera, te mettra un coup de pied aux fesses quand il le faudra. Tu dois comprendre que ta vie ne s’arrête pas là. J’ai perdu mon mari il y a trente ans, mon fils unique aujourd’hui. Tu vois, nous connaissons toutes les deux le même malheur !
Juchée sur ses stilettos, elle longe le bord du lit. Face à moi, elle cramponne la barrière en métal. Elle plonge son regard dans le mien.
— Si tu t’en sens capable, je t’amènerai Jules demain. Il te réclame. Quant à Gabin, il est réveillé. Les médecins préconisent cependant que tu appelles une sage-femme quand tu décideras de te lever. Tu dois prêter attention à la cicatrice de ta césarienne.
Je hoche la tête. Elle me salue avec un « à demain » avant de quitter la chambre.
Comment envisage-t-elle de s’habiller en tailleur, robe et veste bleu marine, figure de son style bon chic bon genre alors que son fils vient de mourir ?
Victoire m’apporte un fauteuil roulant, m’aide à me lever. Elle m’installe. Nous traversons les couloirs sous les regards étonnés des autres mères. Nous quittons l’aile maternité pour rejoindre celle des hospitalisations.
Le bip des machines. La perfusion. Le visage gonflé. Le pansement oculaire sur son œil gauche. Les traces de Bétadine. Deux ans et un petit corps abîmé. Ma main caresse la sienne. J’embrasse son front, ses joues, son nez. La moindre parcelle du visage de mon fils.
Je sanglote en hoquetant.
2







Julie


Benoît a changé. Il n’est plus le même. Je ne le reconnais plus. Quand je l’ai rencontré, il aimait rire, raconter des histoires drôles, des histoires qui m’initiaient au voyage. Il était optimiste. Vecteur de bonnes idées, de beaux projets.
Aujourd’hui, il ne parle plus. Je fais le deuil de ses récits. Ses phrases brèves ne m’emmènent plus dans aucun de ses voyages. Benoît ne propose plus de projets.
— Maman ! On y va ? s’impatiente Valentin.
— Oui, mon chéri. Je prépare les affaires de plage et nous partons.
— Papa vient avec nous ? me demande Lucas, mon cadet.
— Je vais aller le lui demander.
Les tongs aux pieds, je longe le couloir menant aux chambres, à la recherche de Benoît. Je le trouve dans la nôtre, allongé sur le lit, la couette recouvrant la moitié de ses jambes.
— Tu dors ?
— Oui, pourquoi ?
— Nous avions décidé d’aller à la plage. Tu ne viens plus ?
— Non, je préfère dormir.
— Mais…
— Une autre fois, Julie. Je préfère me reposer, je te dis.
Maigre déception qui s’empiffre. Après trois années à être restée à la maison à m’occuper des enfants, j’ai retrouvé mes collègues, Mélissa, avec qui j’avais gardé contact, et Zoya, ma directrice d’origine russe. Un accent qui fait rouler les « R ». Une couleur acajou assortie à son tempérament de feu. Zoya, attirée par les postes à responsabilité

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