La Marche du Fou
84 pages
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La Marche du Fou , livre ebook

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Description

Jacques, alias Le Fou, travaille à son mémoire de maîtrise quand il décide de changer le cours de sa trop tranquille existence. Tout vendre et partir. D’abord en Thaïlande, un pays résolument différent. Volontairement se confronter, remettre en question ses certitudes. Se laisser entraîner par une passion amoureuse. Les déplacements de Jacques seront nombreux, et son voyage intérieur sera tout aussi sinueux. N’était-ce pas ce qu’il souhaitait ? Il n’aura jamais si bien porté son surnom, car, aux échecs, le fou a une marche particulière : la diagonale. Il ne peut avancer ou reculer sans faire un pas de côté. Et dans tout apprentissage, il faut bien des détours pour arriver au but.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 13 avril 2016
Nombre de lectures 1
EAN13 9782764431443
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0550€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Du même auteur
La Lune rouge , La courte échelle, 2000. Québec Amérique, 1991. Nouvelle édition, Nomades, 2016.
La Marche du Fou , La courte échelle, 2000. Nouvelle édition, Nomades, 2016.
Prague sans toi , Québec Amérique, 2013.
LES ENQUÊTES D’ANDRÉ SURPRENANT
Le Mauvais Côté des choses , Québec Amérique, 2015.
L’Homme du jeudi , La courte échelle, 2012.
Le Mort du chemin des Arsène , La courte échelle, 2009.
• PRIX LITTÉRAIRE DE LA VILLE DE QUÉBEC ET DU SALON DU LIVRE DE QUÉBEC, ADULTE, 2010
• PRIX ARTHUR-ELLIS DE LA CRIME WRITERS ASSOCIATION OF CANADA 2010
• PRIX DES ABONNÉS DE LA BIBLIOTHÈQUE DE QUÉBEC, FICTION, 2010
On finit toujours par payer , La courte échelle, 2003.
• PRIX FRANCE-QUÉBEC PHILIPPE-ROSSILLON 2004
• PRIX ARTHUR-ELLIS DE LA CRIME WRITERS ASSOCIATION OF CANADA 2004
Pour la jeunesse
FX Bellavance , vol. 1, La courte échelle, 2010.
Le Chasseur de pistou , La courte échelle, 2007.
Ma vie sans rire , La courte échelle, 2006.
Le Fil de la vie , La courte échelle, 2004.
• PRIX LITTÉRAIRE DE LA VILLE DE QUÉBEC ET DU SALON DU LIVRE DE QUÉBEC, JEUNESSE, 2005
Le bonheur est une tempête avec un chien , La courte échelle, 2002.
Les Conquérants de l’infini , La courte échelle, 2001.
Pas de S pour Copernic , La courte échelle, 2001.
Le Trésor de Brion , Québec Amérique, 1995.
• PRIX BRIVE-MONTRÉAL 1995
• PRIX DU LIVRE CHRISTIE 1996
La Cousine des États , Québec Amérique, 1993.





Conception graphique : Sara Tétreault
Mise en pages : Andréa Joseph [pagexpress@videotron.ca]
En couverture : © javarman / shutterstock.com et
© Dabarti CGI / shutterstock.com
Conversion en ePub : Nicolas Ménard
Québec Amérique 329, rue de la Commune Ouest, 3 e étage
Montréal (Québec) H2Y 2E1
Téléphone : 514 499-3000, télécopieur : 514 499-3010
Nous reconnaissons l’aide financière du gouvernement du Canada par l’entremise du Fonds du livre du Canada pour nos activités d’édition.
Nous remercions le Conseil des arts du Canada de son soutien. L’an dernier, le Conseil a investi 157 millions de dollars pour mettre de l’art dans la vie des Canadiennes et des Canadiens de tout le pays.
Nous tenons également à remercier la SODEC pour son appui financier. Gouvernement du Québec – Programme de crédit d’impôt pour l’édition de livres – Gestion SODEC.



Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives nationales du Québec et Bibliothèque et Archives Canada
Lemieux, Jean
La marche du fou (Nomades)
Édition originale : Montréal : La Courte échelle, c2000.
Publié à l’origine dans la collection : Roman 16/96.
ISBN 978-2-7644-3142-9
I. Titre. II. Collection : Nomades.
PS8573.E542M37 2016 C843’.54 C2016-940421-8 PS9573.E542M37 2016
Dépôt légal, Bibliothèque et Archives nationales du Québec, 2016
Dépôt légal, Bibliothèque et Archives du Canada, 2016
Tous droits de traduction, de reproduction et d’adaptation réservés
© Éditions Québec Amérique inc., 2016.
quebec-amerique.com



À Monique


Je ne me sens en parfaite sécurité que dans une âme où il n’y a que moi ; dans la mienne par exemple.
RÉJEAN DUCHARME
Voyage sur les lignes de tes mains Cela vaut bien les chemins du monde
ANNE HÉBERT


Plantagenet, Ontario 1989
Aujourd’hui, c’est mon anniversaire. Papa me taquine : « 17 ans le 17 mars… C’est ton année chanceuse ! » Il voudrait bien que ce soit vrai, après ce que je lui ai fait endurer depuis un an. Il installe Jason dans le siège d’enfant à l’arrière. La boucle de la ceinture est capricieuse.
— Pocus ! Pocus !
Mon frère réclame son ourson. Papa pousse un grognement et retourne le chercher dans la maison. Nous roulons jusqu’à Alfred et passons prendre Kate. Elle s’amène, sac de couchage sur l’épaule, excitée à l’idée de découcher le soir de la Saint-Patrick. Elle s’assoit à côté de Jason, déjà endormi, m’adresse un clin d’œil : elle a trouvé du hasch. Elle renifle et réprime un fou rire. Je l’avais prévenue : la camionnette de mon père, quoi qu’il fasse pour la nettoyer, sent toujours le fumier.
Nous traversons le village et filons sur la 17 en direction de Hawkesbury.
— Tu ne passes pas par Lefaivre ?
— Il a fait doux. Le pont de glace n’est pas sûr.
Je manifeste ma mauvaise humeur. Un détour de trente kilomètres parce que monsieur a peur de s’aventurer sur la rivière des Outaouais !
— Regarde, dit calmement papa, il se met à pleuvoir.
Mon père ne se fâche jamais. Maman me l’a confirmé : il n’a jamais élevé le ton, même quand elle lui a appris qu’elle couchait avec le directeur de sa chorale. « C’est ton choix, Margaret… » Thomas Wright a trop soigné de vaches : il commence à leur ressembler. J’ai beau sécher mes cours, rentrer soûle à quatre heures du matin, vendre mes skis pour m’acheter de la coke, je n’arrive pas à troubler sa placidité. Il m’aime, contre vents et marées, d’autant plus qu’il ne me voit plus qu’une semaine sur deux.
La pluie court, oblique, sur les vitres embuées. Dans les champs, le foin perce le couvert de neige. Hawkesbury, Grenville, Montebello… Michael Grenon ne nous a pas menti : la planque de sa mère est une merveille, une immense maison de ferme aux volets brinquebalants, à l’orée d’une forêt d’épinettes.
Une vieille conne nous accueille dans sa cuisine, cinquante ans, une tresse blanche à mi-dos, un accent français épouvantable. Jamais sortie des années soixante, M me Grenon. Elle assure mon père qu’elle restera à la maison pour surveiller le déroulement de la soirée. Papa ne dit mot, même s’il ne semble pas ravi du laisser-aller qui règne dans la maison. Il me fait un petit signe de la main et repart dans sa camionnette.
Une quinzaine d’amis débarquent. Le souper, la fête s’écoulent sans encombre. Maman Grenon, discrète, se terre à l’étage pendant que nous dansons et que nous nous soûlons à la bière verte. Kate attire le beau Graham dans une chambre. Le hasch me rend triste, comme d’habitude. Vers une heure, je n’ai plus envie de voir personne. Je m’habille, glisse un flacon dans ma poche et sors en catimini. La pluie s’est changée en neige. Les flocons tourbillonnent dans la nuit, se déposent sur mes cils.
La forêt se dresse, sombre, à ma droite. Je m’enfonce entre les grandes épinettes. La neige cesse de tournoyer et tombe, drue, lourde, à l’abri du vent. Je marche longtemps, à l’aventure, goûtant le plaisir d’être seule. J’ai beau ne plus peser qu’une plume, la neige cède parfois sous mon poids. Je me retourne, regarde derrière moi les traces qui me guideront, si je le désire, jusqu’à la chaleur de la fête.
Dans une clairière, je tourne sur moi-même, grisée, et me laisse tomber sur le dos. La neige descend des étoiles, m’enveloppe de sa paix. Je vide mon flacon, l’alcool coule dans mes veines, m’engourdit un peu plus. Je n’ai qu’à fermer les yeux, à m’abandonner au sommeil et on me trouvera au matin, fleur noire, au bout de mes pas.
Le temps passe. Une angoisse soudaine me tire de ma torpeur. Quelle heure est-il ? Je n’ai pas de montre. Je me lève et reprends le chemin du chalet. J’ai dû dormir. La neige a en partie recouvert mes traces, que j’entrevois de loin en loin, comme les cailloux du Petit Poucet. Je marche de plus en plus vite, étreinte par un malaise agaçant.
À la maison, on m’accueille comme une miraculée. Il est plus de trois heures. Leur soulagement m’ébranle : ils ont cru que j’avais voulu me suicider, ou quelque chose du genre. M me Grenon, éperdue, me tend une couverture, m’offre une tasse de thé sur la table de cuisine encombrée de bouteilles. « J’étais si inquiète que j’ai appelé ton père. Il devrait être ici d’un moment à l’autre… »
Je suis atterrée. L’angoisse grandit, mystérieuse, étrange. J’essaie de ne pas m’affoler. Les minutes, les heures s’écoulent. Papa n’arrive pas. Personne ne répond à la maison.
Le pont de glace. Le pont de glace de Lefaivre.



1 Le retour du Cavali

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