La Reine Lionne
163 pages
Français

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La Reine Lionne , livre ebook

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Description

Amanishaketo est la nièce du roi nubien Teriteqas. Désaimée par sa mère, reniée par son frère, elle finit par renouer avec le bonheur dans les bras d'une femme d'exception.


Effrontée, rebelle, elle va devoir lutter pour sauver la femme qu'elle aime et son pays tout entier. Sous le regard attentif du dieu Amon-Rê, réussira-t-elle à traverser toutes les épreuves que le destin a décidé de lui imposer ?



Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 14 mai 2021
Nombre de lectures 1
EAN13 9781716068485
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0052€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

La Reine Lionne
 
 
Alexia DAMYL

Copyright © 2021
Dépôt légal Bibliothèque et Archives nationales du Québec, 2021

Tous droits réservés.
ISBN : 9798710216187
 
 
«   Si tu es grand après avoir été petit, si tu es riche après avoir été pauvre… sache rester simple. Parvenu au premier rang, ne durcis pas ton cœur à cause de ton élévation, tu n’es que l’intendant des biens des dieux.   »
Ptah-Hotep
 
 
 
 

TABLE DES MATIÈRES
 
 
TABLE DES MATIÈRES
REMERCIEMENTS
PROLOGUE
1 – MA TERRE
2 – PHILTRES D’AMOUR
3 – PHARAON NOIR
4 – PAS LE TEMPS
5 – ANUBIS
6 – CANDACE
7 – MORT AU QORE
8 – CRUELLE AGONIE
9 – AUGUSTE
10 – ADOPTÉE
11 – PROSPÉRITÉ
12 – LE CYCLE DE LA VIE
ÉPILOGUE 1
ÉPILOGUE 2
BIOGRAPHIE
BIBLIOGRAPHIE
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REMERCIEMENTS
 
 
Un grand merci à Laura (dont les illustrations s’arracheront sûrement bientôt) pour sa précieuse relecture et ses conseils judicieux. Merci aussi à Séverine qui m’a aidée à rendre ce récit plus vivant et a passé de longues minutes à concevoir la carte que j’avais en tête.

 
 
 
PROLOGUE
 
 
Amon-Rê
 
Perché au sommet du piton rocheux, je contemple Napata, celle qui jadis fut la capitale du royaume de Koush. C’est vrai que cette aiguille de roche ressemble comme deux gouttes d’eau à un cobra couronné du disque solaire. Elle se dresse tel un uræus 1 colossal, protégeant la Montagne Pure. Je me gorge de l’énergie solaire qui se répand autour de moi en un vent sec. Mes yeux se plissent, aveuglés par la clarté environnante. Depuis que le pharaon Thoutmôsis a fait dresser cette stèle ornée de feuilles d’or, les rayons de l’astre du jour frappent le cénotaphe doré et l’éclat du Gebel Barkal 2 éblouit, tel un phare, la vallée du Nil. Je vis en paix dans mon sanctuaire éternel. Est-ce une chance d’être né Dieu ou d’un ennui mortel   ?
Je m’en veux d’avoir ce genre de pensée. Pourvu que jamais, Thot, le dieu Ibis, ne vienne troubler le cours du temps   ! L’équilibre a été si difficile à trouver, notamment à cause de mon fourbe de frère. Alors, j’ai bien mérité de profiter de cette quiétude. Quel drôle d’épisode, à y repenser, et juste pour m’embêter   ! Ah… les querelles entre frères   !
— Apophis, tu as bu toute l’eau du fleuve   ! pestai-je.
De sa bouche de serpent, il ne trouva rien de mieux que de me lancer des flammes destructrices. La chaleur était difficile à supporter mais, heureusement, ma peau n’y était pas sensible. Je tentai, tant bien que mal, de faire avancer ma barque solaire sur le sable, en la poussant péniblement, mais la tâche était ardue, même pour un dieu.
— La Terre a besoin que le Soleil se lève, Apophis. Tu ne peux pas arrêter le cours du temps juste parce que cela t’amuse   !
— C’est ce que l’on verra   ! me nargua-t-il.
J’avais toujours été plus faible, je n’avais aucune chance de retourner la situation en provoquant un combat à mains nues. Par chance, Seth venait à passer dans les parages. Sans aucun scrupule, il projeta sa lance de cuivre dans le flanc de mon frère ennemi qui mourut en recrachant toute l’eau du fleuve.
— Merci pour ton aide, Seth. Grâce à ton intervention je vais pouvoir hisser le soleil tout en haut du ciel.
— Prends garde tout de même, à la neuvième heure les défunts vivront à nouveau, et parmi eux, Apophis et ces idées saugrenues.
Je le remerciai pour son conseil avisé et me transformai en scarabée. Je pus alors mener à bien la mission qui était mienne.
Cette lubie d’empêcher le temps de passer quitta ensuite Apophis. Oh, il en eut bien d’autres mais finit par apaiser la colère qui le rongeait. Je ne dis pas qu’à l’avenir, il n’y aura pas de nouvelle incartade de sa part, mais, pour l’heure, je profite de la stabilité relative de l’ordre établi.
Chaque jour, je passe des heures, immobile, à simplement absorber l’énergie céleste dans le silence assourdissant du haut de la falaise, la peau parfois piquée par des grains de sable venant du désert.
À la nuit tombée, je flâne entre les pylônes alignant leurs môles massifs ornés de mâts à oriflammes. J’ai mes petites habitudes quotidiennes, elles ne sont pas l’apanage de l’humanité. Les Dieux aussi ont leur routine. Depuis la première cour à péristyle, je lève les yeux et regarde Iâh 3 , le Seigneur du Ciel, le dirigeant de la maison des Dieux dans les étoiles. Je poursuis ma promenade nocturne en passant dans la seconde cour munie en son centre d’une chapelle reposoir pour ma barque divine, celle qui est sortie les jours de fête. Le tout est protégé à l’intérieur d’un vaste kiosque soutenu par quatre rangées de sept colonnes. Du bout de mes doigts bleutés, je caresse les bas-reliefs qui racontent mon histoire et souris à l’évocation de ces moments de gloire.
Sur le premier pylône, on me voit sous forme d’oie, pondre l’œuf primordial d’où naquit la vie. On me retrouve un peu plus loin, à l’état de serpent, fertilisant l’œuf cosmique façonné par les divinités dans les Eaux Primordiales. Sur le second, j’ai repris forme humaine, coiffé d’une haute couronne portant deux plumes verticales. Ma peau est bleue, comme en cet instant, couleur lapis-lazuli.
Dans une pénombre pesante, comme il sied à tout lieu saint, je me rends, sans plus tergiverser, au sein du Naos 4 et ferme les yeux. Cette partie du temple a été ajoutée la dernière. Ma mémoire est infaillible, je pourrais décrire la moindre étape de son élévation.
Plongé dans les confins de ma mémoire, je remonte le cours du temps et contemple les évolutions que ces derniers siècles ont apportées. J’ai d’abord vu le royaume de Koush s’établir au sud de l’Égypte, dès l’Ancien Empire. Civilisation originale n’appartenant ni au monde méditerranéen, ni à l’Afrique noire, couloir entre deux cultures, le royaume de Kerma, du nom de sa première capitale, devint rapidement un voisin bien trop puissant et menaçant pour Kemet 5 . Les pharaons du Nouvel Empire décidèrent d’étendre leur domination sur ce peuple redoutable. Ils gagnèrent les terres s’étalant du Haut barrage d’Assouan jusqu’à la quatrième cataracte 6 du Nil. Les pharaons étaient hostiles à ce peuple à la peau noire et aux cheveux crépus. Pour les amadouer après les avoir fait reculer, ils leurs donnèrent des fonctions de vice-rois, de princes, de «   chefs des pays du sud   » ou de «   fils royaux de Koush   », et s’en firent des alliés précieux. Ils portèrent alors, comme les pharaons, la crosse, la hache et le flabellum, cet étrange éventail, attribut des plus «   grands   ». C’est à ce moment-là que la capitale koushite devint la glorieuse Napata. Les rois nubiens attendirent le moment propice pour se rebeller. Ils profitèrent avantageusement de l’affaiblissement des souverains égyptiens et reconquirent progressivement la Basse Nubie, puis l’Égypte elle-même. Ils fondèrent la XV ème dynastie qui régna de la sixième cataracte, Khartoum, où le Nil se sépare en deux branches – le Nil blanc et le Nil bleu – à la Méditerranée. Ce fut l’apogée de ces pharaons noirs, ni plus mauvais, ni meilleurs que leurs homologues à la peau plus claire. Ils dominaient, du désert aux contreforts granitiques, de cataracte en cataracte, les royaumes koush et égyptien, sinuant tout au long du Nil. Il était doux ce temps béni des Divines Adoratrices d’Amon, mais les conquêtes perses abolirent cette fameuse fonction. Je le regrette. Devant faire face à des invasions venant du nord, le souverain fuit et déplaça sa capitale plus au sud, à Méroé.
Depuis ce temps-là, des conflits éclatent régulièrement entre les puissances koush et égyptienne. Il est rare que les Dieux décident d’intervenir dans les affaires des hommes. Nous préférons rester témoins de leurs historiettes, quitte à en payer un lourd tribut.
Les guerres s’enlisent et voilà que les grecs et les romains ont l’air de vouloir s’en mêler. Qu’ils restent donc chacun auprès de leur panthéon   ! Pourquoi ce besoin de se marcher les uns sur les autres   ? Je n’ai aucune envie de partager ma demeure avec Zeus ou Proserpine. Heureusement pour moi, les relations entre les deux terres des pharaons ont l’air meilleures depuis quelques temps. J’ai bon espoir que la Candace 7 Amanishakéto voie, au cours de son règne, les esprits s’apaiser et le retour de la gloire du royaume Koush. Vive la Candace Lionne   ! Puisse le sort lui être favorable.
 
 
 
 
 
 
 
1 – MA TERRE
 
 
Alors que je n’étais encore qu’une enfant, mon père périt de la main d’un Hyksôs 8 lors d’un banal conflit pris un peu trop à la légère. Se voyant largement vainqueur, il s’était montré imprudent. Il avait tourné le dos aux assaillants en retraite et ces quelques secondes lui avaient coûté la vie.
Notre mère avait laissé la tâche ingrate de l’annonce du décès à l’un de ses serviteurs.
— Amanishakéto, j’ai une triste nouvelle. Veux-tu cesser ton ascension   ?
— Que se passe-t-il   ?
— Ton père… ne reviendra pas.
— Non, ce n’est pas vrai   ! hurlai-je en m’effondrant sur le sol, non sans avoir envoyé un coup de poing au porteur de mauvaises nouvelles.
De fureur, je me roulai dans le sable rouge du chemin.
— Amanishakéto, attention   ! avait répliqué l’homme.
Trop tard, un scorpion avait déjà profité de mon relâchement. Qu’est-ce qui lui avait pris de m’annoncer une pareille nouvelle en extérieur, alors que je jouais à escalader un bloc de granit   ? Passée la douleur accablante de la piqûre, je m’étais laissé porter par la suite des événements. Pas un instant je ne m’étais inquiétée pour ma vie, certaine que tout irait bien, comme toujours.
— Sauvez-la, je vous en supplie, pleurnichait Akinidad, mon frère.
Telles étaient les dernières paroles que j’avais entendues avant de m’évanouir. Il me semblait ensuite que quelqu’un m’avait soulevée et transportée dans une salle biscornue, auprès d’un magicien. L’homme allait et venait autour de moi, en chantant un drôle d’air. Je

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