La Saga des Âmes : L’Âme Bleue - Tome 2
245 pages
Français

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La Saga des Âmes : L’Âme Bleue - Tome 2 , livre ebook

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Description

Bleue... comme l’âme d’Oksana depuis sa rencontre avec Max, le beau mannequin taciturne dont elle a croisé le chemin la première nuit de décembre. Leur histoire rime avec passion, mais aussi avec larmes, et la jeune femme sent qu’il est temps de se protéger d’un chagrin d’amour qui lui semble inévitable.
Les secrets qui voilent le regard vert de son amant pèsent sur son cœur trop sensible. Et plus le temps passe, moins elle arrive à faire semblant : leur relation n’a plus rien de « léger et marrant ».

Parviendront-ils à se libérer des fantômes du passé pour faire le dernier pas l’un vers l’autre ?

Combien de bleus une âme peut-elle supporter ?

Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 52
EAN13 9791097232740
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0045€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

© Océane Ghanem, 2019
© Éditions Plumes du Web, 2019
82700 Montech
www.plumesduweb.com
ISBN : 979-10-97232-74-0

Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l'Auteur ou de ses ayants cause est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.
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1. Fantôme du passé
Oksana
 
— Deux tacos végétariens XXL, un autre au poulet et deux jus d’orange à emporter, s’il vous plaît.
Le serveur – nommé James, comme son badge l’indique – hoche la tête et s’en retourne à ses fourneaux, le front moite et l’œil brillant. Ses gestes sont erratiques, légèrement mécaniques, comme s’il était passé en mode automatique avant d’enfiler son tablier. Je crois qu’il est malade – il a l’air malade, en tout cas, avec son teint verdâtre, ses lèvres pincées et ses cernes noirâtres qui assombrissent ses yeux fatigués. Ce n’est pas franchement hygiénique et je ne suis pas très rassurée mais, puisqu’il porte des gants et semble aussi méticuleux qu’à l’accoutumée, je n’ose rien dire. D’autant plus qu’ils sont en sous-effectif, ce soir. Les deux filles brunes qui servent les commandes en pépiant comme des adolescentes sont absentes, de même que le séduisant quinquagénaire qui cuisine aux côtés de James, et dont le rire tonitruant me rappelle celui de mon père lorsque Jojo fait une bêtise.
— Toujours la même sauce, pour les tacos ? me demande James.
Il aligne des morceaux de viande blanche, bien grillés, qui me font instantanément monter un flot de salive aux lèvres.
— Oui, toujours, réponds-je en souriant lorsqu’il ajoute un peu plus de garniture dans les miens que dans ceux des autres clients. Merci, James.
Ces six dernières semaines, c’est devenu une tradition, pour Max et moi, de venir manger ici le dimanche soir. Ensemble, on s’installe à la même table que lors de notre premier dîner, au fond à droite, près du chauffage, et on commande toujours la même chose. À l’instar de ces couples de petits vieux aux habitudes réglées comme du papier à musique, qu’on aime railler pour se faire mousser en public, mais dont on envie secrètement l’intimité.
Les dimanches où Max doit se rendre à un shooting ou à un casting – comme c’est le cas ce soir – je commande à emporter, et on grignote notre repas à son retour, emmitouflés sous les couvertures, devant un film qu’on choisit chacun à tour de rôle. Il aime l’action et la science-fiction, avec une préférence marquée pour l’univers Marvel, et moi, j’aime les comédies un peu lourdingues et les documentaires animaliers. Nos goûts sont diamétralement opposés et je suis pratiquement certaine qu’il se fiche totalement de connaître le fonctionnement hiérarchique d’une fourmilière, pourtant, Max ne râle jamais. Jamais. Pas même lorsque, pour tester ses limites, j’ai repassé trois fois d’affilée Les Vendanges de Feu , avec l’inégalable Keanu Reeves au charme si suave que j’en suis restée émoustillée pendant toute une semaine. Max n’a rien dit, il ne s’est pas endormi et n’a pas reporté son attention sur son téléphone, comme il m’arrive parfois de le faire lorsque je m’ennuie.
Non, il a regardé le film et l’a regardé encore , et encore, en me caressant les cheveux jusqu’à ce que je m’endorme, la tête posée sur son torse. Comme s’il était exactement là où il avait toujours rêvé d’être sans jamais oser y croire. Comme s’il accordait une véritable chance à notre relation. Comme s’il m’aimait.
«  C’est ton dimanche soir, Sana. Tu peux faire de moi ce que tu veux. J’aime te faire plaisir. »
Moi, c’est lui, que j’aime. Trop, sûrement, puisque c’en devient aussi douloureux qu’une brûlure, qu’une interminable déchirure...
Chaque heure, chaque minute, chaque seconde qui passe m’ancre un peu plus la marque de Max dans la chair.
Plus qu’un tatouage, c’est une scarification.
Le pire ? C’est l’attente perpétuelle d’un événement décisif quant à l’évolution de notre relation. Je n’aime pas rester passive, en retrait, et pourtant je suis incapable de me décider à provoquer un changement. L’incertitude me ronge : va-t-il finir par se lasser de moi ? Va-t-il, au contraire, s’apercevoir qu’il m’aime autant que je l’aime ? Combien de temps nous reste-t-il ? Vais-je retrouver une nouvelle blonde nue dans son lit ? Et s’il rencontrait quelqu’un d’autre, une fille plus jolie, moins compliquée, du même milieu que lui ? Que ferais-je ? Arriverais-je à me contenter de son amitié ? Ou plutôt, que ne ferais-je pas pour le garder ?
Cette dernière question est celle qui m’effraie le plus...
J’ai peur de me perdre, à l’aimer si fort que j’en ai constamment le cœur au bord des lèvres. J’ai peur d’être aveuglée par l’éclat trop brillant, trop intense de mes sentiments pour lui. J’ai peur de me voiler la face à son sujet ; peur de voir des signes qui n’existent pas, juste pour le plaisir trop facile de me conforter dans le fantasme idéalisé que j’ai construit autour de ce couple que nous ne formons pas ; peur d’être comme l’une de ces chandelles qui se consument par les deux bouts.
Et surtout, j’ai peur de Max et du pouvoir qu’il semble détenir sur mon cœur, mon corps et mon âme – quand Max va me démolir, je vais tomber en ruines et, cette fois, il ne restera plus rien à sauver pour un autre…
Je m’émiette déjà, morceau après morceau, toujours un peu plus. Poussière redevient poussière de nos cendres éparpillées en silence dans la nuit.
Pour le moment, je n’arrive pas à le regretter. Pas même lorsqu’il me demande, d’une voix tendue comme s’il souffrait le martyre, comme s’il en crevait de honte, de me retourner pour éviter de croiser mon regard. Non, je ne peux pas regretter d’être avec lui, pour la simple et bonne raison qu’il essaie de lutter contre cette étrange impulsion dont j’ignore la nature – mauvaise expérience ? culpabilité ? remords ? – et qu’il n’arrive simplement pas à se laisser aller lorsqu’il sait que je le vois. Que je l’observe. Que je me délecte de son plaisir comme s’il était le mien. Même si ça me fait toujours aussi mal, je ne lui en veux plus. Tant qu’il essaie, alors, moi aussi, je tente le coup. Je tiens le coup. Et le jour où il arrêtera de faire des efforts, j’arrêterai de le forcer à en faire.
En attendant... Les jours passent, les semaines défilent, les mois s’enchaînent presque trop vite. Max est à moi, et à moi seule. Jusqu’à ce qu’on s’abandonne l’un à l’autre, ou qu’on s’abandonne l’un et l’autre.
— Tenez, votre commande, dit soudain le serveur d’un ton brusque, m’arrachant un sursaut de stupeur et un glapissement suraigu qui fait ricaner le groupe d’étudiants boutonneux, installé à quelques mètres du comptoir.
Je souris aux jeunes hilares, me retourne en ignorant leurs remarques grivoises et attrape le sac brun aux effluves alléchants qui renferme mon dîner. Ma main effleure par inadvertance le bras brûlant de James, qui frémit comme si je venais de planter mes griffes dans sa peau fiévreuse.
— Je crois que vous devriez aller prendre l’air, lui conseillé-je.
Je tâtonne les poches arrière de mon pantalon, un poil trop serré au niveau des fesses, à la recherche de mon porte-monnaie.
Le jeune serveur redresse son menton imberbe, l’air buté – et malade –, puis fait un signe de dénégation auquel personne ne croit, pas même sa collègue, qui lève les yeux au ciel en maugréant dans sa barbe.
— Je vais parfaitement bien, merci, et bonne soirée.
Les hommes sont toujours tellement obstinés ! À cet instant, James me rappelle mon petit frère, Oz, lorsqu’il faisait semblant que tout allait bien alors qu’il é

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