La Saga des Âmes : L’Âme Chanceuse - Tome 1
212 pages
Français

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La Saga des Âmes : L’Âme Chanceuse - Tome 1 , livre ebook

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Description

Chance est au bord du gouffre, et il le sait. Hélas, il n'arrive plus à ignorer les malheurs de son passé, puisqu'ils ne cessent d'interférer avec son présent. La malchance marche sur ses talons, piétine l'arrière de ses chevilles – rien n'y fait, il fonce toujours tête baissée dans toutes les catastrophes qui croisent son chemin.


La pire d'entre elles ? Inès García Lopès. L'adorable petite sœur de son meilleur ami. Elle est douce, belle, intelligente et plus sensible que ne le soupçonnent la plupart des gens... mais elle est trop fragile pour lui et les sombres pensées qui lui traversent l'esprit à chaque fois qu'il la regarde.


Avec elle, il n'a pas le droit à l'erreur. Mais des erreurs, il ne sait faire que ça...


Survivra-t-il à une énième blessure à l'âme, ou l'infligera-t-il à la dernière personne au monde qu'il souhaite blesser ?


Sera-t-il chanceux, pour une fois dans sa vie ?

Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 37
EAN13 9782381510408
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0045€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

© Océane Ghanem, 2021
© Éditions Plumes du Web, 2021
82700 Montech
www.plumesduweb.com
ISBN 978-2-38151-040-8

Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l'Auteur ou de ses ayants cause est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.
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Prologue
Dans mes rêves, mes songes égarés,
Sous ta main souple, dans tes bras forts,
Chaque nuit où renaît mon corps,
J’ai ton visage dans mes pensées.

Dis-moi, est-ce que tu me sens ?
Je suis prête à grandir,
Je suis prête à gémir.
Pour tes caresses, tes baisers,
Arrêter de réfléchir.
Pour ton sourire, ton amour,
Arrêter de mentir.
Dis-moi, est-ce que tu m’entends ?
Je suis prête à vivre,
Je suis prête à mourir.

À mon porte-bonheur qui m’assassine,
Au sang que je verse sur nos liens,
Le rire n’est jamais le signe,
Que tout va bien...
Laisse-moi une chance,
Laisse-moi une place.
Si le monde change,
Devient étrange,
Malgré les impasses,
Tu restes ma délivrance.
Oh, toi... ma dernière chance.


Saskatoon City Hospital, février

Chance, huit ans

Ne me regarde pas comme ça, moustique ! Tu me rends nerveux... grommelle Jamison, mon grand frère, en frottant son crâne chauve. Tu ressembles à un clown, aujourd’hui. Pourquoi maman t’a-t-elle mis une cravate ?
Les bips stridents de la machine à laquelle il est attaché me mettent encore plus mal à l’aise que sa nouvelle coiffure – ratée . J’essaie de grimacer un sourire, mais ma bouche refuse de faire ce que je lui ordonne. Ça arrive tout le temps, en ce moment ! Maman dit que mon cerveau et mes lèvres n’arrivent pas toujours à se connecter l’un à l’autre et parfois, ça me fait peur... Est-ce que j’ai un problème à la tête, moi aussi ? Comme Jamison avec son sang ? Je ne veux pas être malade. La maladie, ça fait peur et c’est nul.
Je m’assois sur le lit de mon frère et lui réponds :
Nous sommes allés à l’église avant de venir. Papa et maman avaient besoin de prier. Et toi ? Pourquoi as-tu coupé tes cheveux ? C’est trop moche.
Mon frère éclate de rire, à moitié affalé sur moi et sur la tablette à roulettes qui est installée près de lui, où les restes de son petit déjeuner traînent encore dans une assiette en plastique. Il n’a pas beaucoup mangé, aujourd’hui. Les médecins n’arrêtent pas de le dire : Jamison ne se nourrit plus suffisamment... Ça inquiète maman, qui pleure toutes les nuits, et ça énerve papa. La semaine dernière, ils lui ont acheté un gros sac de friandises, mais Jamison n’y a toujours pas touché. Moi, j’avais envie d’en prendre une au chocolat, au caramel et aux noix de pécan tout à l’heure, et je me suis fait disputer comme du poisson pourri. Ce n’est pas juste. C’est toujours à Jamison qu’ils font des cadeaux...
Tu réussis toujours à me faire rire, toi ! renifle mon frère, après s’être essuyé les yeux avec la manche de sa blouse. Imbécile !
Ses joues creuses redeviennent aussi roses qu’avant son admission à l’hôpital, quelques jours après les fêtes de Noël. Cette fois, ma bouche accepte d’obéir à ma tête, et je souris de toutes mes dents... même s’il m’en manque encore deux et que Jamison dit que j’ai l’air d’un imbécile, avec ce trou assez gros pour laisser passer le bout de ma langue.
Je n’ai pas été consulté sur le sujet, moustique. Sinon, j’aurais choisi une crête géante et teinte en vert fluo ! Putain, ça aurait été trop cool avec mon nouveau vélo...
J’écarquille les yeux et retiens mon souffle, choqué par la façon dont il a prononcé ce mot interdit par maman.
Tu as dit... putain ... chuchoté-je, en vérifiant par-dessus mon épaule que maman et papa sont toujours occupés avec les docteurs. On n’a pas le droit de le dire...
Les yeux bleus de mon frère se mettent à pétiller comme des petites lumières. Quand Jamison est content, je suis heureux, moi aussi. C’est mon meilleur ami. Le seul que j’ai et le seul qu’il me faut ; les autres garçons de mon âge sont stupides et méchants. Ils disent des choses terrifiantes sur mon frère, sur sa maladie, et je les déteste ! On se bagarre à chaque fois que les maîtresses ne nous surveillent pas, à l’école.
Ouais, je l’ai dit ! Mais c’est parce que je vais bientôt mourir, moi : j’ai le droit de dire merde et putain !
Il sourit comme si c’était drôle, mais ça me fait mal à la poitrine. Je n’aime pas l’entendre parler de la mort.
Ne dis pas ça, s’il te plaît...
Jamison fronce les sourcils.
Quoi ? Que je vais mourir ?
Je serre les poings pour éviter de lui montrer que mes mains tremblent sur le drap. Si je commence à pleurer, ça risque de le mettre en colère. Il dit que je suis trop sensible et qu’il faut que je m’endurcisse pour devenir un homme – un vrai ! ajoute-t-il à chaque fois que je lui demande pourquoi je n’en suis pas déjà un, alors que j’ai une zigounette.
Oui, marmonné-je, les paupières à la fois brûlantes et humides. Je n’aime pas ça…
Pourquoi ? raille-t-il. C’est la vérité, moustique. Et il va falloir s’y faire !
Une boule enfle dans ma gorge.
Je ne veux pas que tu ailles au ciel avec papi Charles et tonton Georges !
Mon frère ricane d’un air crâneur.
Ça aussi, il le fait de plus en plus souvent.
Crois-moi, tonton Georges n’est pas au ciel. C’était un gros connard. Et Dieu n’aime pas les gros connards.
Je plaque les mains sur mes joues, excité et terrifié par ses gros mots. Si maman l’entendait, elle lui laverait la langue avec du savon. C’est trop dégoûtant, comme punition. J’ai essayé, une fois, par curiosité... et j’ai roté des bulles toute la journée !
Tu es sûr ? demandé-je, en remontant mes genoux contre mon torse. Comment tu peux le savoir ?
Une vive douleur dans le bas de mon dos, au-dessus de mes fesses, me fait grimacer. Les piqûres des médecins sont encore trop récentes, ça me fait mal...
Parce qu’il y en a des tonnes sur terre, des connards, et que c’est loin d’être le Paradis.
Jamison repousse sa couette avec ses bras encore plus maigres que les miens et triture le nœud de son pantalon d’hôpital, trop grand pour lui. Il ne peut pas s’empêcher de bouger – on dirait une puce de lit. Maman dit qu’il était hyperactif avant de tomber malade et d’être aussi fatigué. Aujourd’hui, il n’a plus le droit de sortir, de courir, de faire du vélo et de l’escalade, et je sais que ça l’embête encore plus qu’il ne le dit. Je le vois dans ses yeux – eux, ils ne mentent pas.
Je ne veux pas que tu meures, Jami.
Maman et papa seraient trop tristes. Encore plus que maintenant.
Ce n’est pas à toi d’en décider, Chance.
Je rougis, énervé contre lui. Il sait que je n’aime pas lorsqu’il m’appelle par mon prénom. Ça me met en colère contre moi-même. Maman répète à tout le monde qu’elle l’a choisi parce qu’elle voulait que j’aide mon frère et que je le soigne, mais je n’ai pas réussi à le guérir... Alors, je ne mérite pas de m’appeler Chance.
Je ne suis le porte-bonheur de personne, moi.
Mais... pourquoi ? m’obstiné-je, impatient. J’ai fait toutes les méchantes piqûres que les médecins m’ont demandées ! Et maman a dit que si je restais sage et que je faisais ça pour toi, tu allais guérir et rentrer à la maison avec nous.
Mon frère presse son bras en travers de son visage. Je ne le vois plus, et lui non plus ne me voit pas.
Le problème, c’est que ça n’a pas marché pour moi et...
Non, non, non et non. J’en ai marre de l’hôpital. J’en ai marre des piqûres. J’en ai marre d’entendre maman pleurer toutes les nuits. Et j’en ai marre d’être seul à la maison. C’est fini. Fini, fini, fini

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