La Société (Tome 5.5) - Un conte d’auteurs
46 pages
Français

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La Société (Tome 5.5) - Un conte d’auteurs , livre ebook

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Description

Cela fait maintenant deux ans que Yann et Emmanuelle écrivent l’histoire de leur vie à quatre mains. Deux ans que les portes de L’Écarlate se sont refermées sur de belles promesses… Sommé de remettre les pieds dans le sulfureux établissement, le romancier acceptera-t-il l’étrange voyage que lui propose la belle Émeraude ? Quand passé, présent et avenir se confondent, conte et réalité se ressemblent à s’y méprendre. Or, s’il veut préserver ce qui compte le plus à ses yeux, Yann devra se soumettre à la plume d’un impitoyable maître du jeu… voire dépasser ses attentes.

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Informations

Publié par
Date de parution 03 juillet 2019
Nombre de lectures 0
EAN13 9782290209714
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0200€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Angela Behelle
Un conte d’auteurs
LA SOCIÉTÉ – TOME 5.5
Collection : Fantasme numérique
Maison d’édition : J’ai lu
© Éditions J’ai lu, 2019
Dépôt légal : juin 2019
ISBN numérique : 9782290209714
ISBN du pdf web : 9782290209738
Composition numérique réalisée par Facompo
Présentation de l’éditeur :    Cela fait maintenant deux ans que Yann et Emmanuelle écrivent l’histoire de leur vie à quatre mains. Deux ans que les portes de L’Écarlate se sont refermées sur de belles promesses… Sommé de remettre les pieds dans le sulfureux établissement, le romancier acceptera-t-il l’étrange voyage que lui propose la belle Émeraude ? Quand passé, présent et avenir se confondent, conte et réalité se ressemblent à s’y méprendre. Or, s’il veut préserver ce qui compte le plus à ses yeux, Yann devra se soumettre à la plume d’un impitoyable maître du jeu… voire dépasser ses attentes.

Biographie de l’auteur :    « Chaque femme vit plusieurs existences : fille, amie, sœur, mère, amante… Qu’importe qui je suis vraiment, je suis une femme comme toutes les autres, tranquille et sage… en apparence. » Révélée par la série La Société et Voisin, voisine, Angela Behelle est devenue la figure incontournable de la sensualité française. Laissez-vous porter par sa plume épicée ! Copyrights : © Tracy Collyer / Arcangel Imagess Destiné à un public averti © Éditions J’ai lu, 2019
Du même auteur aux Éditions J’ai lu
LA SOCIÉTÉ
 
Qui de nous deux ?
N° 10463
 
Mission Azerty
N° 10578
 
À votre service !
N° 10732
 
La gardienne de l’oméga
N° 10940
 
L’inspiration d’Émeraude
N° 11246
 
La fille du Boudoir
N° 11248
 
Sur la gamme
N° 11430
 
Le premier pas
N° 11756
 
Secrets diplomatiques
N° 11757
 
Paris – New York
Numérique
 
 
Voisin, voisine
 
Demandez-moi la lune !
 
Les terres du Dalahar
N° 11313
— Ton agent est du genre pugnace, mon cher Yann.
De la part de Philippe Peyriac, cette remarque ressemblerait presque à un compliment si le ton employé n’était pas si nuancé d’ironie et sa posture si peu désinvolte. D’ordinaire, quand je viens le voir au siège des Éditions, il se montre nettement plus détendu. Or, pour une fois, nous sommes seuls, lui et moi. Pas de secrétaire, et encore moins d’agent. À sa demande expresse, je n’ai pas invité ce dernier à m’accompagner aujourd’hui, ce qui me met, bien sûr, la puce à l’oreille.
— C’est pour me parler de Benjamin Soubert que tu m’as prié de venir ?
— Entre autres.
Je n’aime pas beaucoup cette réponse évasive qui m’oblige à aller à la pêche aux renseignements.
— Ne pourrais-tu pas être plus clair ? Quel est le problème ?
— Depuis combien de temps travailles-tu en collaboration avec les Éditions Peyriac ?
— Un peu plus de dix ans.
— Et au cours de ces dix années, as-tu eu lieu de te plaindre des conditions d’exécution de tes contrats ou de leurs conditions financières ?
Sa question me déconcerte. Les pourcentages que je touche sur chacun de mes bouquins sont, de source sûre, les plus hauts qu’un auteur puisse rêver. Et je ne parle pas des à-côtés, qui me placent incontestablement dans la catégorie des artistes privilégiés.
— En aucune façon, tu le sais bien.
— Alors, tu as raison, je vais être très direct. Que t’ont proposé les Éditions Nisberg pour que tu acceptes de leur céder les droits sur ton prochain texte ?
Je me redresse comme un ressort sur mon siège.
— Quoi ?
Philippe me regarde comme s’il tombait des nues, lui aussi, face à ma réaction spontanée.
— Tu ignores que ton agent a démarché la concurrence ?
— Complètement, assuré-je, stupéfait.
— Crois-tu qu’il pourrait s’agir d’un bluff ? Ce ne serait pas la première fois qu’un auteur agiterait la menace d’aller voir ailleurs pour tirer meilleur parti de son éditeur actuel.
Sa supposition tient la route. Sauf qu’en l’occurrence, je n’ai rien demandé de tel à Soubert.
— C’est Benjamin qui t’en a parlé ?
— En effet. C’est précisément ce qui me fait penser, à présent, à un coup de poker. J’imagine que s’il était vraiment allé trouver Nisberg, toute la presse s’en serait fait l’écho dans les minutes suivantes. Mais comme on n’est jamais trop prudent, je préférais te poser personnellement la question.
Cette situation est gênante, pourtant il faut bien reconnaître que, de la part d’un agent littéraire, c’est bien vu.
— Je ne peux pas lui reprocher de faire son job. Je suppose qu’il m’en aurait touché un mot s’il avait été déterminé à aller jusqu’au bout de son intention. Alors, je te pose la question en retour. Que lui as-tu consenti en échange de ma fidélité ?
Philippe sourit et se cale contre le dossier de son fauteuil. Voilà qui est conforme à ses habitudes.
— Yann, tu es l’auteur le mieux payé de France, à l’heure actuelle. Ton premier roman vient d’être adapté au cinéma par Steven Sanders et fait un vrai carton au box-office. Que veux-tu que je t’offre de plus ?
— Je ne sais pas. C’est à toi de me le dire.
— Fais gaffe ! La gourmandise est un péché.
— Venant de toi, cet avertissement est savoureux. Tu ne crains pas davantage que moi les foudres divines. Et, puisqu’on en est apparemment au stade d’une négociation, je ne vais pas m’en priver. Ce serait idiot, n’est-ce pas ?
Résigné, il hoche la tête et sourit plus largement.
— Je pourrais bien sûr augmenter d’un point ton pourcentage sur les ventes, par contre j’avoue que ça me ferait un peu chier que ton requin d’agent en bénéficie.
Voilà qui est franc.
Du Peyriac tout craché. J’apprécie.
— J’accepte les paiements en nature, suggéré-je innocemment.
Il ne réfléchit pas longtemps avant de trouver la solution.
— Ta fidélité à La Coupole se monnaie-t-elle de la même façon que celle que tu m’accordes ?
Je n’ai qu’à hausser un sourcil pour qu’il comprenne.
— Tu l’as dit, je suis gourmand, dans tous les sens du terme.
— D’accord. Je suis prêt à financer une partie de tes agapes. Mais je te préviens, tu vas prendre du poids.
— Ne t’inquiète pas pour moi, Émi se charge de me maintenir en forme.
— Par chance, elle n’a pas le même agent que toi, se félicite-t-il. Louise Sperkling se montre plus diplomate et raisonnable que ton Benjamin Soubert.
— C’est peut-être un tort. Après tout, Émeraude est une auteure à succès, elle aussi. Quand elle sort un nouveau bouquin, il caracole en tête des ventes durant plusieurs semaines. Pourtant, elle est loin de bénéficier des mêmes avantages que moi.
— Tu veux te faire le chantre du militantisme dans ce domaine ?
— C’est juste un constat, marmonné-je, peu enclin à me lancer dans ce débat à cet instant précis.
— Nous faisons évoluer les choses, concède-t-il tranquillement. Et comparativement à d’autres, Émi est plutôt bien lotie.
— Je sais.
— À ce propos, comment va-t-elle ?
— Bien. Du moins, je le crois.
Philippe fronce les sourcils.
— Comment ça, tu crois ?
— Nous sommes vendredi, lui fais-je simplement remarquer.
— Ah ! Oui, c’est vrai, acquiesce-t-il en se souvenant tout à coup de notre mode de fonctionnement. Je pensais qu’à terme, vous finiriez par trouver un autre arrangement. Ça fait tout de même deux ans que vous êtes ensemble, je me trompe ?
Il ne me pose la question que par courtoisie. Philippe est fort bien au courant de notre situation. Émi et sa femme Mina sont des amies très proches.
Sur ce point, il ne se trompe donc pas. Ça fait, en effet, deux ans qu’Emmanuelle et moi sommes en couple.
Mais un couple peu conventionnel.
Deux auteurs acharnés du boulot, et aux rythmes différents.
Certes, nous nous sommes accordés pour écrire à quatre mains l’un de nos titres, cependant ça n’a pas été sans difficulté. Aussi travailler chacun de notre côté nous a semblé plus pertinent dès lors qu’il s’agit de nos propres textes. Par conséquent, nous n’avons rien changé à nos vieilles habitudes. Émi a conservé son appartement où elle vit et bosse toute la semaine. Elle me rejoint le vendredi soir et passe avec moi le week-end jusqu’au lundi matin, où elle repart après le petit déjeuner, parfois tardif. Ça ne nous empêche pas de nous retrouver ponctuellement quand l’envie ou le besoin se fait sentir. Je dispose de la clé de chez elle tout comme elle possède la mienne.
— Entre nous, c’est clair, simple, et surtout pas prise de tête, affirmé-je avec une certaine désinvolture.
Il sourcille d’un air sceptique.
— Du grand confort.
Je sais ce qu’il pense, pourtant c’est la première fois qu’il se permet de faire un tel commentaire. Peut-être est-il nécessaire de lui mettre les points sur les i .
— Philippe, toi et moi n’avons pas la même conception du couple, mais je peux te jurer que j’aime Émi plus que tout, et elle m’aime aussi.
— Ça, je n’en doute pas. Et je me garderai bien de porter un jugement sur votre façon de vivre. Parlons de choses plus légères, si tu veux bien. J’ai le devoir de te rappeler que tu vas être tenu de sacrifier aux conventions dans trois jour. Et ce ne sera alors plus le week-end.
Le réveillon de Noël chez Paul.
Bien sûr !
Émi et moi sommes invités.
— Pas de souci. Nous y serons, affirmé-je avec le sourire.
— Il vaudrait mieux. Tu connais mon grand-père.
Et le moins qu’on puisse dire, c’est que je n’ai pas l’intention de contrarier Paul Peyriac. L’homme à qui je dois tout ou presque. Mon père de substitution.
— Nous serons la ponctualité même.
Philippe se lève pour me raccompagner jusqu’à l’ascenseur.
— Yann, sans vouloir te paraître trop insistant et à titre purement amical, je te conseille d’être tout de même attentif à ce que bricole ton agent derrière ton dos. Nous avons la chance de nous apprécier de longue date et de nous faire confiance. Je n’ose imaginer ce qui se serait produit si cela n’avait pas été le cas.
— J’y veillerai, garantis-je en serrant la main qu’il me tend. À lundi soir, Philippe.
— À lundi.
Les portes de l’ascenseur se referment et la cabine descend jusqu’au rez-de-chaussée. Ce rendez-vous m’a réservé une surprise que je ne peux qualifier de très agréable. S’il y a bien une chose qu’aurait dû s

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