Le Chant des moineaux sous la neige
131 pages
Français

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Le Chant des moineaux sous la neige , livre ebook

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Description

New York, la cosmopolite. Jérémie, le Français y rencontre Jeremy, l’Américain. Entre eux, l’attirance est immédiate, les sentiments fulgurants. Très vite, l’envie de vivre ensemble, de construire et de partager les amène à s’installer dans une routine confortable, peut-être un peu trop sage pour le jeune couple.


New York, la tentatrice. Leur amour est à l’épreuve, mais leur confiance solide. Suffisamment pour profiter de l’ivresse de l’époque, la nôtre, celle des applis de rencontres, des drogues et du sexe à plusieurs.


New York, l’excessive. Les deux garçons s’enivrent dans le chemsex, jusqu’à l’excès et la perte. Celle de soi, d’un proche et de leur amour.



À moins que...




#LGBT #contemporain #new york
#chemsex #perte de soi #amour et amitié

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 07 avril 2022
Nombre de lectures 0
EAN13 9782493680020
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0037€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Christophe Garro
Le Chant des moineaux sous la neige
 
Éditions Haro
 
 
N° ISBN Papier : 978-2-493680-03-7
N°ISBN Numérique : 978-2-493680-02-0
© Éditions Haro 2022, tous droits réservés.
© Haro et Adobe Stock, pour la présente couverture.
Suivi éditorial et correction : Lou Ledrut
Dépôt légal : Avril 2022
Date de parution : Avril 2022
Éditions Haro :
200 route de Bordeaux, 40 190 Villeneuve de Marsan
Site Internet : www.editionsharo.fr
 
Art L122-4 du CPI : Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite sans le consentement de l'auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause est illicite. Il en est de même pour la traduction, l'adaptation ou la transformation, l'arrangement ou la reproduction par un art ou un procédé quelconque.
 
Art L335-2 du CPI : Toute édition d'écrits, de composition musicale, de dessin, de peinture ou de toute autre production, imprimée ou gravée en entier ou en partie, au mépris des lois et règlements relatifs à la propriété des auteurs, est une contrefaçon et toute contrefaçon est un délit. La contrefaçon en France d'ouvrages publiés en France ou à l'étranger est punie de trois ans d'emprisonnement et de 300 000 euros d'amende. Seront punis des mêmes peines le débit, l'exportation, l'importation, le transbordement ou la détention aux fins précitées des ouvrages contrefaisants. Lorsque les délits prévus par le présent article ont été commis en bande organisée, les peines sont portées à sept ans d'emprisonnement et à 750 000 euros d'amende.
 
Art L335-3 du CPI : Est également un délit de contrefaçon toute reproduction, représentation ou diffusion, par quelque moyen que ce soit, d'une œuvre de l'esprit en violation des droits de l'auteur, tels qu'ils sont définis et réglementés par la loi. Est également un délit de contrefaçon la violation de l'un des droits de l'auteur d'un logiciel définis à l'article L. 122-6.
 
 
 
Pour Christophe,
et à la mémoire de Raph.
 
Prologue
Assis à la table de son salon, Jérémie n’arrive pas à s’endormir et ouvre son ordinateur portable pour relire le scénario qu’il a écrit. Il est dévasté par la nouvelle qu’il vient d’apprendre, et attend le petit matin pour rejoindre Londres en Eurostar. Ses yeux sont embués par les pleurs et le whisky qu’il a bu pour essayer de se consoler. Il cherche depuis plusieurs jours une phrase d’introduction au texte qu’il est prêt de terminer. Lui revient alors en mémoire un moment de sa vie, intense, peut-être le paroxysme de la relation qu’il a vécue, et se dit que c’est ainsi que débutera le scénario du film qu’on lui a commandé.
Intérieur nuit :
Le personnage est dans son lit. Sa voix exprime en off ce qu’il rédige sur un carnet, la caméra s’approchant peu à peu de son visage :
C’était un soir d’été, il faisait encore lourd à deux heures du matin. Sur le lit éclairé par la lune, nous étions enlacés l’un contre l’autre. Étreinte fougueuse, retrouvailles après une dispute et mon abandon pour le corps d’un autre ; tu me pardonnais, sachant que c’était là le seul moyen de me garder près de toi. Nous nous aimions, nous ne pouvions nous passer l’un de l’autre, et chaque trahison renforçait notre besoin irrépressible d’être ensemble, de fondre nos poitrines en un seul corps, de mélanger nos chairs pour ne faire plus qu’un. S’unir, se retrouver en l’autre dans l’unicité de nos prénoms semblables. Nous avions longuement pleuré, mêlant nos larmes à nos baisers et à la sueur provoquée par notre étreinte. Tu m’as déclaré alors :
— Qu’est-ce qui va nous arriver ?
Et cette phrase résonne encore dans ma tête des années après.
Partie I
Cinq ans avant
1
Debout dans sa chambre dont le lit et le sol sont jonchés de vêtements épars, Jérémie se sent, du haut de ses trente-deux ans, comme un adolescent, fiévreux et impatient. Un appel sur son portable et le voilà en effervescence, ne sachant pas comment s’habiller en cette fin de matinée d’été. Comme il ne veut pas avoir l’air trop sérieux pour ce rendez-vous, il choisit de porter un bermuda, une chemise à manches courtes et des runnings Nike bleu marine. Il essaie les vêtements et se contemple dans le miroir. Non, ça ne va pas. OK pour les chaussures, mais il doit se donner un look plus branché, la chemisette boutonnée le fait ressembler à un preppie 1 . Il échange donc le bermuda pour un jean auquel il fait des ourlets et enfile un t-shirt échancré gris anthracite. Il teste un chapeau. Non c’est trop, il n’aime pas la personne qui lui fait face dans le miroir, pas aujourd’hui. Il a rendez-vous dans le parc, une allure décontractée, voire sportive sera plus appropriée. Il pourrait prétendre qu’il en a profité pour courir… même si son dernier footing remonte à des mois ! Il retire le jean et fouille dans le tiroir du bas de sa commode parmi les shorts. Il en trouve un minuscule et échancré qui lui plaît bien, enfile un débardeur moulant et se détaille de nouveau dans le miroir. Mille neuf cent quatre-vingt-deux. Une image tout droit sortie d’un magazine porno.
Non, là tu es ridicule. C’est trop provocant.
Finalement, il opte pour un short marine d’une longueur plus décente, ultra léger, orné de la petite virgule blanche, y associe un t-shirt marine et bleu roi, toujours avec les mêmes runnings. Une casquette ? Mauvaise idée. Pourtant, avec ce soleil de plomb, il vaut mieux en prendre une. Une fois l’accessoire sur sa tête, il s’inspecte de nouveau.
Mais qu’est-ce que je fais ? Je suis ridicule. Bon ne changeons rien, je suis bien comme ça. Je n’ai pas à me donner des allures, je n’ai qu’à être moi-même. Et merde !
Il jette un coup d’œil à sa montre, indiquant qu’il est bientôt treize heures. Il a juste le temps de marcher jusqu’au parc en remontant la dixième. Ils doivent se retrouver au sud de Sheap Meadow. Ça y est, il a les mains moites.
Il prend ses clefs, ses Ray Ban et ferme la porte de son appartement.
 
La chaleur en ce mois d’août est presque suffocante. Heureusement, la météo annonce un orage pour la fin d’après-midi. Il sort de son immeuble, tourne à gauche et commence à remonter la huitième avenue sur le trottoir de gauche, encore ombragé par les buildings. Il lui faudra une demi-heure pour arriver à Colombus Circle et entrer dans Central Parc sous les grands arbres, avant de se diriger jusqu’au pré, là où tout le monde vient s’allonger pour profiter du soleil. C’est sans doute un des meilleurs lieux de drague de New York.
Il a été cueilli par cet appel, ce matin à son réveil, alors qu’il avait décidé d’oublier ce garçon rencontré quelques jours auparavant dans un bar, et dont il n’avait pas eu de nouvelles ensuite comme il l’avait espéré. Il s’était attendu à recevoir un message le lendemain même de leur rencontre tellement il avait ressenti une intensité dans leur échange, mais ne voyant rien venir, il s’était fait une raison, se disant que vraiment, les gays étaient des gens bien trop compliqués…
§
Le vendredi précédent, il a traîné ses guêtres ou plutôt, en l’occurrence, ses boots, jusqu’au Eagle Bar sans en avoir vraiment envie. Il était seul en ville, ses connaissances ayant toutes déserté la fournaise qu’était devenue la métropole pour des rivages plus sereins, dans le Connecticut, le New Jersey, voire la Californie. Mais lui, le petit frenchy qui n’est dans la grosse pomme que depuis quelques mois, n’a pas les moyens de s’offrir des vacances ni de retourner chez lui. Il doit payer son loyer et s’estime heureux d’avoir trouvé ce travail chez Dean and Deluca qui lui permet de s’en sortir et d’essayer d’écrire. Il sait qu’il est chanceux d’avoir dégoté ce studio dans Manhattan, par le biais d’amis de ses parents. Il est idéalement situé à l’angle de Grove Street et de Bedford, en plein quartier gay. Comme quoi, il est toujours bon d’avoir des relations. Une fois n’étant pas coutume, il a exceptionnellement terminé son travail à dix-huit heures ce soir-là, et il est rentré chez lui d’un pas lent et fatigué, traînant son ombre sur les trottoirs de Manhattan. Hors de la climatisation des magasins, marcher dans les rues est insupportable, le soleil brûlant toujours en cette fin d’après-midi. Une fois dans son appartement, il a ouvert la porte de son réfrigérateur, et s’est assis en tailleur devant, dans un semblant de fraîcheur, en sirotant une bière dans la lumière orangée inondant la pièce par la fenêtre. Puis l’ennui l’a gagné, avec ses questionnements :
Qu’est-ce que je fous là depuis des mois ? À quoi bon continuer ici, dans cette ville où je reste finalement un étranger ?
Il se sent seul, n’a personne avec qui partager quoi que ce soit, en dehors de quelques potes qu’il a du mal à revoir de façon régulière. Il s’est tout de même fait assez rapidement un ami, Kevin, mais il le voit sporadiquement. Il n’a pas de mec, juste des coups d’un soir, enchaînés les uns après les autres. Non pas qu’il s’en plaigne, il aime cette liberté, tout autant que la possibilité de suivre ses désirs et de rencontrer facilement des hommes, et Dieu sait que l’offre est alléchante à New York !
Le soleil s’est couché, laissant des traînées rougeâtres dans le ciel bleu pâle. Les lampadaires se sont peu à peu allumés, ainsi que les fenêtres de tous les immeubles, mais la chaleur demeure étouffante. Il en est à sa troisième bière quand, devant la tristesse de ce que propose la seule étagère à moitié remplie de son frigo, il décide de sortir s’acheter un bol de nouilles et d’arpenter les rues afin de n’être plus complètement seul. Vêtu d’un simple short en jean déchiré et d’un débardeur vert pâle délavé, il a mis ses grosses boots en cuir noir achetées dans une fripe de Canal Street, car elles lui rappelaient Marlon Brando dans L’Équipée sauvage . Arpentant les rues, il s’est retrouvé devant l’entrée de l’Eagle, bar cuir où il aime se rendre régulièrement pour savourer l’ambiance masculine et conviviale qu’offre ce lieu.
§
L’Eagle est un des plus vieux bars gay de New York, devenu un sym

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